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Julia Kerninon (Traducteur)
EAN : 9782812615283
544 pages
Editions du Rouergue (02/10/2019)
4.12/5   330 notes
Résumé :
Mary a habité là pendant des années. Entre ses murs, elle a vécu les pires moments de sa vie. Ella, elle, ne peut s’empêcher d'observer cet étrange endroit depuis sa chambre. La nuit, elle se demande ce qu’il cache. Certains ne voient en lui qu’un vieil orphelinat. D’autres sont au courant de son secret… Mais tout le monde connaît son nom. Thornhill. Dans la lignée des romans de Brian Selznick, encensé par Philip Pullman, le premier roman graphique de Pam Smy est un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (160) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une lecture sombre comme une nuit d'encre. Un imposant livre à la tranche noire, plongé tout entier dans les ténèbres, le lierre et les barbelés. Quoi de plus délicieux qu'une bonne dose de frissons partagée en famille, blottis les uns contre les autres sous une chaude couverture ?

Deux fils narratifs s'imbriquent de façon mystérieuse, avec pour trait d'union l'institut Thornhill, vieil orphelinat désaffecté dont le bâtiment sinistre semble nous écraser. En 1982, Mary y vit un enfer quotidien. Son histoire nous est restituée à travers son journal intime, chronique d'une spirale qui semble sans issue. En 2017, alors que Thornhill ne semble plus peuplé que de mauvaises herbes et de panneaux « interdit d'entrer », Ella emménage dans la maison voisine. C'est plus fort qu'elle, l'adolescente est fascinée par la vieille bâtisse qui n'est peut-être pas si déserte qu'il n'y paraît…

Les mots tourmentés de Mary nous sont livrés en alternance avec le récit sous forme graphique des explorations d'Ella, dans une cadence inquiétante rythmée par des doubles-pages noires. Texte et illustrations en noir et blanc se répondent parfaitement pour composer une atmosphère glaçante (pas trop quand même, juste ce qu'il faut pour savourer de trembler de concert). Dans la première moitié du livre, nous avons été surtout happés par l'histoire terrible de Mary. La tension monte, au fil des pages, alors que le choc de ces deux destins semble de plus en plus inéluctable. Résultat, malgré quelques flottements dans l'intrigue à certains moments, on ne voit pas vraiment passer les 530 pages de ce pavé… et nous avons trouvé la fin très réussie.

La mise en scène comporte ce qu'il faut d'escaliers branlants gravis dans les ténèbres, de bruits nocturnes et de poupées brisées. Mais ce n'est pas tout : Thornhill ne se limite pas à un roman qui "fait peur", mais parle de façon juste et terrible des affres de la solitude et du harcèlement.

Plusieurs clins d'oeil littéraires nous ont donné envie de découvrir ensemble plusieurs grands romans anglais, notamment le Jardin secret, de Frances Hodgson Burnett.

Une pépite gothique qui nous a fait forte impression !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Membre de la collection Epik de la maison Rouergue, "Thornhill" est un hybride entre le roman sous forme de journal intime et un roman graphique muet. Cette brique entièrement noire, de la tranche jaspée à sa couverture en passant par des pleines pages encrées, l'objet annonce sa couleur: Récit glaçant où un orphelinat hanté alterne avec le quotidien horrible d'une jeune femme souffrant d'intimidation et de mutisme sélectif, l'autrice nous convie au récit partagé où les apparences rendent les adultes aveugles et où la terreur côtoie le viscéral besoin d'avoir quelqu'un dans sa vie. Un roman d'épouvante sur fond de huis clos psychologique.


Mary réside à l'institut Thornhill, un foyer pour adolescentes, dans une Angleterre des années 80. Une certaine jeune fille y "est de retours". Pour Mary, le temps de répit est terminé et son angoisse renait de plus belle. Dans son journal, elle consigne les mots qui refusent de sortir de sa bouche, malgré elle. Elle se voit pourtant intégrée peu à peu dans le groupe de filles qui partage son quotidien, contre toute attente. Finis les repas froids qu'elle se ramène en cachette dans sa chambre pour éviter les repas, finies les nuits à se faire tourmenter par des coups à sa porte et terminée la solitude oppressante, le rejet et l'impression d'être insignifiante. En réalité, ce n'était qu'un coup pendable de plus. Les tourments reprennent de plus belle, plus nombreux et plus vicieux que jamais, bien à l'abri du regard des adultes, qui sont soit désintéressés, peu désireux de s'en mêler ou possiblement incapables de concevoir ce qui se déroule autours de Mary, chez elle comme à l'école. Les tourments dans la nuit reprennent aussi. Seule consolation: Son sanctuaire, cette chambre où elle écrit et où elle réalise des poupées et des figurines. du moins, jusqu'à quand?

Ella vient d'emménager chez son père, après le décès de sa mère. Avec un père absent qui travaille tard le soir, lui laissant de petits mots pour s'excuser, Ella se sent bien seule. Néanmoins, sa demeure jouxte un bien sinistre bâtiment, laissé à l'abandon et dont l'enceinte est quadrillée de barbelés. À la plus haute fenêtre, une lumière s'allume, laissant voir la silhouette d'une personne. Intriguée, Ella pénètre l'enceinte de la vieille bâtisse, qui porte le nom de Thornhill.

Les deux jeunes femmes sont appelées à se rencontrer....


Attention, à partir d'ici, il aura des divulgâches.

Mary et Ella suivent un fil conducteur alterné. Avec Mary, nous suivons sa vie infernale, qui malgré de multiples tentatives d'améliorer son sort, finit toujours par en revenir au fait qu'elle n'est en sureté nul part ailleurs que dans sa chambre. On sent le monde se refermer sur elle telle une mâchoire et qui ne possède qu'une seule véritable alliée: Kathleen, la cuisinière, qui a tout autant de mal à faire entendre la situation réelle de Mary aux autres adultes. C'est bien ce qui est accablant dans cette histoire. Ce mélange de déni, de désintéressement volontaire ou pas, ce manque de flaire des personnages adultes face à Mary, qui gravite dans un petit univers toxique. Elle manque de sommeil, elle s'enfonce dans son anxiété. Toutefois, Mary dispose de quelque chose de précieux et constituant un pilier pour son mental malmené: sa capacité de création. Elle conçoit à partir de peu de choses des poupées et des figurines. C'est une artiste. C'est quelque chose qu'on ne peut pas lui enlever et qui canalise ses émotions, bien souvent. C'est peut-être là son meilleur atout et principal facteur de résilience. le pire de tout, c'est qu'elle est victime d'une virtuose de la manipulation au visage d'ange. le genre d'antagoniste qui nous fera douter nous aussi de sa nature mesquine, mais qui trouve le moyen d'y revenir aussi.

Ce personnage ne porte pas de nom. C'est "elle", tout simplement. Un choix censé, illustrant combien son manque d'humanité la dépouille de nom aux yeux de Mary. Habile socialisatrice et naturellement admirée pour sa beauté, "elle" est aussi une tortionnaire rusée qui sait fondre sur sa proie sans se faire prendre, quitte à déléguer à ses membres les actions contre Mary ou attendre le bon moment. Il y a quelque chose de pernicieux dans cette bande de filles, à savoir que si "elle" constitue la tête pensante, il est troublant de constater combien les autres filles sont aussi cruelles et peu empathique face à Mary. On croirait une meute de hyènes. Je sens ici l'effet de groupe: Au nom de leur unité, les pensées individuelles s'évaporent et elles semblent ne former qu'un tout. À mes yeux, ces filles sont tout aussi coupables "qu'elle", mais il y a fort à penser que les idées ne venant pas d'elles, elles s'en déresponsabilisent. Elles agissent au nom d'idées qui ne sont peut-être pas les leur, mais dont les actions sont graves de conséquences. Cela ne les empêchent pas de recommencer, pourtant. C'est très troublant.


Ella, de son côté, vit également une réalité encore peu traitée socialement, mais qui existe néanmoins: la négligence. Laissée seule à répétition, cette adolescente se sent isolée et vit de la tristesse. Nous n'avons pas de mots pour le savoir, mais les morceaux d'histoires d'Ella étant illustrées, nous pouvons voir cette tristesse sur ses traits et dans ses larmes. Son intérêt pour la jeune fille qui hante Thornhill, derrière chez elle, semble lui donner une mission. Sur les ruines de la bâtisse, elle trouve des poupées, qu'elle s'attèle à remettre en état chez elle. le sourire aux lèvre. Elle ne connait pas encore l'histoire de Mary, il faudra attendre qu'elle trouve son journal dans sa chambre. Avec Ella, nous allons progressivement entrer dans Thornhill et nous allons voir les oeuvres de Mary, une à une, telle une traînée de miettes de pain. La solitude de Mary fait écho à celle d'Ella. Les deux jeunes femmes ont viscéralement besoin de quelqu'un. Un besoin si criant qu'il les mène à commettre des actions dangereuses.


Se sentir entendu.e, estimé.e et considéré.e est un besoin fondamental chez l'humain. Ne pas répondre à ce besoin a des conséquences bien réelles et la détresse psychologique n'en est qu'une parmi de très nombreuses possibilités. le roman est poignant car il met en relief des considérations très humaines et universelles liées à ce fait. Tous les enfants, peut-être plus encore les enfants délaissés et sans famille, ont besoin de chaleur humaine et de bienveillance. C'est un besoin si important qu'il menace notre survie sil est trop longtemps ignoré ou jamais rencontré. Par ailleurs, voir Mary affronter autant de violences est déchirant, surtout avec tous ces adules autours d'elle qui ne voient rien, que ce soit le navrant résultat de la bande de hyènes qui font tout en cachette ou de leur désinvolture. Voir une ado seule, mais entourée, a quelque chose de perturbant.

Quand à Ella, la négligence est aussi considéré comme une forme de violence faite aux enfants. Elle est considéré dans un signalement à la Protection de la jeunesse, d'ailleurs. Laisser un enfant livré à lui même est une violence tranquille, mais une violence non moins.

Mention également à cette intervenante qui a raté sa vocation, car elle est incompétente à tous les niveaux. C'est hélas aussi véridique que des gens supposés être des filets sociaux et des facteurs de résilience deviennent des facteur de risques à eux seuls, par leur manque d'empathie, de sensibilité et de dévouement.

Je veux m'attarder sur un élément qui a été présent dans cette histoire et que j'apprécie: le visage ambivalent "d'Elle". Toute intimidatrice, manipulatrice et hypocrite qu'elle est, n'est-elle pas aussi le navrant résultat de son histoire elle aussi? On ne sait rien d'elle, mais le fait qu'elle ne réussisse jamais à intégrer une famille et revienne sans cesse à Thornhill est révélateur de son incapacité à s'intégrer. Les familles finissent-elles par voir son vrai visage? Sont-ils désabusé de son charme? Sa qualité de contact social est-il si pauvre et peu sincère qu'il échoue auprès des autres personnes en dehors de son fan-club? Une chose est sure: elle est tout aussi mésadaptée socialement que Mary, mais dans une forme différente. "Elle" me donne l'impression de l'adolescente qui veut s'affranchir de sa dépendance aux autres, mais son attachement affectif étant très probablement compromis, elle y revient sans cesse. Elle se nourrit de l'attention des autres filles, passe sa colère et son dépit sur Mary, qu'elle semble considéré comme plus "ratée" encore qu'elle-même, avec une rage qui s'accentue dans le temps. Ou alors, peut-être estime t-elle vraiment que Mary est capable de vivre sans les autres et cela l'enrage de ne pas en faire de même. Dans tous les cas, jamais elle ne s'affranchit de son sentiment de rejet et visiblement, elle ignore comment. Dans un même temps, à quelques reprises, on sent que les visites nocturnes, les dessins, les messages et les pleurs adressés à Mary révèlent de réelles blessures chez ce personnage. C'est cette facette entraperçue qui laisse planer le doute sur ses désirs concernant Mary. Là est l'ambiguïté. Jalousie ou dégout? Admiration dénie ou colère déplacée? Un peu des deux? On ne saura jamais, mais l'autrice a travaillé cet aspect de ce personnage antagoniste, cet espèce de paradoxe entre recherche d'amitié feinte et de rage projetée sur l'autre. "Elle" et Mary auront semblé si semblables à certains moments et pourtant, intrinsèquement différentes de par leur capacité d'empathie et leur capacité d'introspection, visibles chez Mary, sensiblement carencés chez "Elle".


On ne sort pas de Thornhill indemne, comme on en sort généralement pas indemne des histoires d'intimidation et de rejet social. Il est pénible de songer que partout dans le monde des enfants sont coincés dans des systèmes incapables de les protéger de menaces venant de leurs semblables, d'autres enfants et adolescents. On minime facilement les impacts des rejets et des moqueries tout comme on a tendance à ne pas croire les plus jeunes capables d'autant de méchanceté. Et ce, malgré les nombreuses histoires qui continuent de prouver le contraire. S'il y a bien une chose qui vient chercher l'adulte que je suis aujourd'hui, c'est l'inaction des adultes , justement, dans le cas de Mary bien sur, mais aussi dans le cas d'Ella.


Le visage des êtres humains peut être hideux parfois. S'en prendre en groupe contre une personne, de surcroit vulnérable, est horrible. Rire de son handicap, rabaisser sa valeur en tant que personne, la déprécier, l'humilier devant tout le monde et faire tour ça en cachette est le comble de la lâcheté et de la cruauté. Et les séquelles que ce type de sévice laisse peuvent être irréversibles. le sort de Mary dans cette histoire en est un exemple malheureusement bien réel, comme l'atteste les troublantes statistiques sur le suicide chez les adolescents.


Je glisse un mot sur le "mutisme sélectif", qui n'est pas un trouble de langage, mais bien un trouble anxieux. Les enfants comme les adolescents peuvent y être sujet. Si leur bouche et leur cerveau fonctionnent parfaitement, le soucis vient de l'anxiété, de la gestion de cette anxiété. Il est aussi associé à la pression de performance et à l'attachement. Non, ces enfants ne font pas "exprès", c'est même cruel de leur laisser croire. Cela les rend particulièrement vulnérables à l'isolement social et leur mettre de la pression à parler ne renforcera que plus leur anxiété et donc, leur mutisme. Mary est mon premier personnage que je croise qui a cet enjeu et à travers son histoire, on perçoit bien les préjugés à son endroit relativement à sa condition. On la traite de "froide" et de "peu sociable". Ça n'a rien à voir, en réalité et leur souffrance est bien réelle. Il importe donc d'être bienveillants et surtout, patients avec ces jeunes.


Le livre lui-même est fantastique de créativité. Mi journal, mi roman graphique, il sert deux histoires difficiles qui se tresse peu à peu ensemble et s'ouvrent sur une rencontre. L'ajout de tout ce noir avisé, on se sent prit dans le livre autant que les deux filles dans leur vie respective. Deux petits monde en vase clos, qui semblent les étouffer lentement, mais surement.

Dans le roman graphique, on joue sur les plans, parfois à reculons, parfois en hauteur. le changement de perspective donne l'impression de suivre un oeil, qui nous indique où porter le regard. Très intéressant, surtout avec des pleines pages. le focus ou le déplacement du cadre, je l'ai vu beaucoup plus en Bd où les nombreuses cases le permettre. Ici, trois pages et nous avons un seul focus. Et quels focus! Tous détaillés et en noir et blanc. le clair-obscure joue pour beaucoup dans l'atmosphère, ce qui est en soit une bonne chose vu le genre "noir" du livre.

Les textes, quand à eux, sont écrits au "je", nous sommes dans la tête de Mary. On s'y sent rapidement cernés, je dirais. Avec ses mots, on est prit au piège. Pas moyen de quitter le livre. Parfois, on a droit à plusieurs pages. Parois, une seule phrase, éloquente, fait l'affaire pour résumer la journée.

Quand à la fin, certains seront peut-être déçu de voir la bourrelle s'en sortir, mais pour ma part, je n'en serais pas si sur. Avec de si piètres capacités adaptatives et sa tendance à manipuler les autres, fort à parier qu'elle aura du mal toute sa vie à se sentir estimée et aimée. On sème se qu'on récolte, dit l'adage, et tout ce que sait semer "Elle" est malsain. Quand à Mary et Ella, pour ceux et celles qui veulent le savoir sans lire le roman, elles se sont trouvées, pas de doutes, mais à quel prix. le malaise est double quand on voit les deux jeunes filles à la fin, mains dans la mains, ensemble pour toujours, regarder un jeune homme dans la même maison qu'Ella. Doit-on y voir un autre "ami" potentiel qui devra payé aussi de sa vie une amitié éternelle? À vous de voir.


Je suis rarement déçue par les membre de la fratrie Epik, qui nous a donné "Azul", "Dolpang", "Sirius" et le très Rock N' Roll "Rainbow apocalypse", tous dans nos incontournables en librairie jeunesse. Thornhill s'y ajoute et il constitue l'un de mes rares hybrides pour les ados. Il est la preuve que le genre "Épouvante" n'a pas à être sanglant et scabreux pour être glaçant et terrifiant. Il ne faudrait pas oublier que la monstruosité est inspirée de la part sombre de l'humain. C'est dire qu'il y a donc rien de plus monstrueux que l'humain, bien souvent.

Une oeuvre qui vous fera sortir de votre zone de confort, pour votre plus grand bien.

Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire et plus, 13 ans+.
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le mystère de Thornhill élucidé!

Thornhill est un Roman graphique écrit par Pam Smy et traduit de l'anglais par Julia Kerninon. Ce roman est paru en 2017 aux Éditions Rouergue. Il fit le tout premier livre de Pam Smy qui en a écrit 4 autres part la suite.
Le livre a reçu un très bon accueil par les lecteurs qui retrouvent à peu près tous le même avis: « un roman très absorbant, intéressant mais cependant assez triste».

Ce roman raconte deux histoires différentes à travers le texte et les images qui en se passent pas au même moment , mais qui sont reliés par l'orphelinat de Thornhill et part la solitude éprouve par les eux personnes des deux histoires.
Pour moi l'histoire principale reste celle du texte.
C'est l'histoire d'une jeune fille nommé Mary, qui n'a plus d'amis ou de famille et qui réside donc à Thornhill en nous racontant sa vie de tous les jours, son harcèlement. Mais petit à petit l'orphelinat va se vider en la laissant seule pour peut être l'éternité, mais pour savoir il faut lire le livre. Les images racontent l'histoire de Ella, une jeune fille également seule, qui observe l'orphelinat et semble voir y voir quelque chose, elle va s'y approcher de jours en jours petit à petit. Il faut savoir que les deux histoires ne se passent pas au même moment, l'histoire d'Ella en 2017 et celle de Mary en 1982.

J'ai trouvé ce roman génial, en effet il a beau être très court, il vous plonge dans une 1 heure de plaisir.
L'auteur nous fait comprendre avant même le début du livre que ce roman n'est pas joyeux avec la couverte et la quatrième de couverture composées de couleurs sombres, la bordure des pages en noirs et les images avec des couleurs froides. L'auteur fait des descriptions assez tristes et dures à lire. Il utilise un registre tragique et pathétique avec de la moquerie, des pleurs, jusqu'à la toute fin du livre. Ce livre m'a tenu avec lui jusqu'au et j'ai failli verser ma larme, mais après réflexion, ce livre ma inspiré du dégoût envers les êtres humains qui sont cruels entre eux la plupart du temps.
Les images elle sont plutôt du registre fantastique avec l'apparition de fantôme dans celles-ci, mais également un peu tragique.
Ella et Mary sont toutes les deux seules et sans forcement le montrer ont besoin d'amour, et vont finir par le trouver d'une manière surprenante!
Il faut dire que ce roman malgré la lecture facile qu'il offre n'est pas pour tout le monde, si vous cherchez un roman pour se détendre, passez votre chemin!
Ce livre m'a fait réfléchir, et je vous le conseille fortement.

Maël Gonzalez




THORNHILL

- Thornhill est un roman de genre fantastique, imaginaire, horreur. Il parle essentiellement d'harcèlement scolaire et de solitude.

- le roman raconte la vie de deux filles dans un orphelinat.
La façon dont est écrit le livre peut surprendre puisque on dirait un journal intime avec à chaque fois de nouvelles dates qui aident à se situer.
L'orphelinat de Thornhill logent un petit groupe de filles. Chacune d'elles attendent impatiemment une famille et la majorité d'entre elles se font accueillir, sauf une : Mary. Cette jeune fille est triste, seule, avec un passé plutôt sombre, trouve toujours un moyen de s'isoler aux autres, mais surtout « d'elle »


« Je savais que ça ne pourrait pas durer. Elle est de retour. Je l'ai su sans même avoir besoin de le vérifier. J'ai reconnu les coups qu'elle donne sur chaque porte du couloir qui mène à son ancienne chambre. Ça ma pétrifiée, d'entendre ces bruits. Je pouvais sentir la peur serpenter de ma nuque jusqu'en bas de mon dos tandis qu'une sensation familière transperçait mes os. Je n'arrive pas à y croire.
Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? »


- Ce livre a un aspect sombre à l'extérieur avec sa couverture noire mais aussi l'intérieur avec ses images en noire et blanc et des pages de journal intime. Les pages illustrées de ce livre racontent l'histoire d'Ella en 2017 et celles avec le journal intime racontent l'histoire de Mary en 1982.
L'histoire est assez difficile à comprendre au début à cause de la double narration mais il est très surprenant et assez ambigu à comprendre par moment.
Je trouve ce livre assez effrayant par moment selon l'atmosphère ou je me mettais pour le lire. le plus gros atout, et loin, de Thornhill se situe dans l'ambiance inquiétante qui se dégage de cette atmosphère poisseuse

Lucie.L

Critique Thornhill

‘‘Thornhill'': un sujet épineux, le harcèlement .

Ce livre s' appelle "Thornhill", il a été écrit par Pam Smy, et a été édité par les Editions du ROUERGUE. Il a été publié le 24 août 2017. Pam Smy est passionnée de dessin, elle est maître de conférences en dessin dans une école d'Art. Elle a obtenu une licence d'illustration et un master d'illustration pour enfants, son travail a été publié par plusieurs éditeurs connus du Royaume-Uni. "Thornhill" a été son premier roman illustré. le public a adoré ce livre surtout pour ces fortes émotions.

Dans ce livre, le lecteur suit deux fils narratifs, deux personnages qui s' alternent, l' un des personnages, Mary vit dans un orphelinat en 1982 ou la vie n' est pas toujours facile, elle se fait harceler et vit un enfer quotidien. le lecteur suit Mary a travers son journal intime. L'autre personnage, Ella, vient d'emménager en face de Thornhill en 2017, cette orphelinat l'intrigue. Alors pendant ses heures perdues, elle cherche à découvrir ses secrets. le lecteur suit Ella à travers des images en noir et blanc.Les thèmes abordés sont le harcèlement, la solitude, le mutisme sélectif et les absences des adultes.

J' ai beaucoup aimé ce livre, il est sombre, mystérieux, touchant et rempli d'émotions du début à la fin. Les mots sont tranchants, douloureux, vif. le personnage de Mary qui souffre de harcèlement m'a beaucoup touché sachant qu'aujourd' hui le harcèlement est toujours présent. le style d'écriture est simple on arrive facilement a ce mettre a la place de Mary,
j' ai souffert avec elle et était triste avec elle. Ce livre est interressant et original car on alterne entre du texte, et des dessins en noir et blanc qui font ressortir le cote sombre du livre. Cela permet de rendre l'histoire plus forte et mystérieuse. Ce qui est un bon point car le livre se lit plus facilement malgré ses 500 pages. Au début de la lecture vous serez sûrement perdu sans comprendre le lien entre les 2 histoires mais quand vous commencerez ce roman je peux vous assurez que vous ne le lacherez pas! A la fin les histoires se rejoignent pour laisser place à un final troublant. L'intensité et l' angoisse du récit montent peu à peu, ainsi le lecteur ne peut pas s'arrêter de lire.
On comprend qu' Ella a des parents très absents tandis que Mary n'a pas de parent et aucune des filles de Thornhill ne l'aime. Elles ont tout deux besoin d' amour… Ce roman est plus triste que terrifiant malgré des allusions à la peur grâce à la présence des poupées de Mary qui sont des symboles de film dhorreur. Ce roman est implicite, en effet il y a plusieurs choix possibles pour cette fin. Je ne suis pas une grande fan des fins non explicites, le fait de ne pas avoir une seule et même fin me perturbe et m'angoisse. Je me demande: quelle est la fin imaginée par l'auteur? de plus, je trouve que lire un roman implicite est comme lire un roman sans fin, pourtant la fin est très importante. Malgré cela, le roman m 'a beaucoup plu. Je le conseille!

Si vous aimez frissonner, être ému, être touché au coeur, lisez vite ce livre et vous serez longtemps hantés par Mary et Ella.



Violette O.










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Tout commence avec un beau livre-objet qui, vu son épaisseur et ses pages teintées de noir, a l'aspect d'une boîte mystérieuse. Quand on l'ouvre, on est saisi par l'intensité des illustrations pleine page, sans paroles. Et puis l'on se plonge dans le journal, entre peur et mystère.

Mary est une fillette traumatisée. Si traumatisée qu'elle n'ose pas nommer et encore moins regarder celle qu'elle craint tant à l'orphelinat. On ne tarde pas à comprendre pourquoi: "J'étais sûre qu'elle allait recommencer à me harceler". En parallèle, à travers la partie illustrée, on suit la jeune Ella dans ses expéditions jusqu'à la "maison hantée" qu'est devenue Thornhill abandonnée. "Entrée interdite", "danger", barbelés et végétation dense, tout est fait pour dissuader les curieux. Mais Ella est intriguée par la silhouette qu'elle a aperçue depuis la fenêtre de sa chambre...

Et l'on alterne ainsi du (journal) passé au (graphisme) présent, en un va-et-vient de plus en plus sombre au fur et à mesure que les éléments s'imbriquent et que les situations des deux héroïnes se font écho. On réalise en effet que Ella se sent toute aussi seule et malheureuse que Mary: elle aussi évolue sans parents puisque sa mère est décédée (j'ai trouvé émouvante la photo de celle-ci accrochée dans sa chambre et signée d'un "je t'aimerai toujours, maman"), et que son père est constamment absent pour le travail. Ainsi, toutes deux sont en manque d'amour...

Pour échapper à sa tortionnaire, Mary s'enferme dans son "jardin secret", qui représente à la fois son livre préféré (célèbre classique anglais de Frances H. Burnett), sa chambre où elle passe des heures à confectionner de petites figurines inspirées par ses lectures, et un coin de verdure du parc entourant Thornhill où elle aime se réfugier. Petit à petit on en apprend plus sur elle, notamment qu'elle a un trouble du langage, un "mutisme sélectif" qui l'empêche de parler à voix haute devant les autres, sans que l'on sache vraiment si c'est la cause ou la conséquence de son rejet. Malgré la tendresse et les petites attentions de Kathleen la cuisinière, "ma vie est un cauchemar", entre railleries et mauvais tours orchestrés par l'autre orpheline et ses complices. Thornhill devient un huis clos oppressant, on sait qu'on avance inéluctablement vers une tragédie, au fur et à mesure que Ella découvre les vestiges de la vie passée de Mary (une tête de poupée abandonnée, une statue recouverte de lierre, des inscriptions sur les murs du couloir)... Celle-ci nous touche par son désespoir ("A l'intérieur, je suis brisée") et en même temps par ce courage qu'elle a d'affronter la situation jusqu'au bout.
A force de se croiser, les deux histoires se rejoindront pour un final poignant... mais pas une fin, car des enfants délaissés, malheureusement, il y en a tant...
Lien : https://www.takalirsa.fr/tho..
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Honnêtement je suis ressortie un peu traumatisée de ma lecture…
C'est un roman graphique très intelligemment réalisé, les pages illustrées qui racontent l'histoire d'Ella en 2017 alternent avec le journal intime de Mary en 1982. Les deux parties étant essentielles au récit, prenant le relais l'une de l'autre et se répondant.
Mary a 13 ans, elle vit dans l'orphelinat de Thorhnill depuis des années et elle est victime de harcèlement. Son bourreau est une jeune fille blonde de son âge au visage d'ange, qui envoie toujours sa foule d'admiratrices en première ligne sans se mouiller elle-même. de plus, Mary est terrifiée et souffre d'un « mutisme sélectif » qui l'empêche d'en parler. En effet elle est incapable de prendre la parole en public et ne peut parler en tête à tête qu'à des gens à qui elle fait vraiment confiance et en de très rares occasions. Autant dire qu'avec la fatigue physique (car la persécution se prolonge même la nuit) et psychologique provoquée par le harcèlement elle est encore moins en mesure de s'exprimer que d'habitude. Apeurée et incomprise des adultes censés la protéger elle se réfugie dans sa chambre ou dans un coin du jardin de l'orphelinat, qui un peu à l'écart lui fait comme un cocon. Là elle modèle des figurines inspirées de ses lectures et va même jusqu'à leur coudre des vêtements.
En 2017 on suit Ella, sans autre texte que les petits mots qu'elle trouve dans son quotidien, affiches aux murs ou coupures de journaux. On devine qu'elle a elle aussi autour de 13 ans, que sa maman est certainement décédée et que son père trop pris par son travail et ne sachant sûrement pas y faire avec elle et avec son chagrin, la délaisse complètement. Elle vient d'emménager en face de Thornhill, l'ancien orphelinat abandonné depuis une trentaine d'années, ce qui en fait une immense bâtisse inquiétante au jardin retourné à l'état de jungle. Comme elle se retrouve seule toute la journée elle en profite pour explorer les lieux car elle a cru y apercevoir une jeune fille blonde de son âge. Elle tombe ainsi dans les ruines sur des figurines abandonnées et en mauvais état qu'elle s'attelle à restaurer.
A 30 ans d'écart va s'opérer un drôle de rapprochement…Mary modèle donc des poupées et Ella qui les trouve disséminées les restaure, donnant l'impression de réparer Mary –voire un peu elle-même- par cette activité. On ressent la très forte solitude des deux jeunes filles, mais aussi la peur et la tristesse de Mary qui se transforme par moments en colère voire en haine pure. C'est un roman que j'ai trouvé horriblement triste, très dur, avec si peu de moments de joie et d'espoir. Malgré la virtuosité du procédé et du récit il m'a complètement plombée. Je l'ai trouvé assez glauque et je pense que je mettrais un petit encart pour prévenir les futurs jeunes lecteurs, car je craindrais que les plus impressionnables n'en ressortent un peu traumatisés. Après le propos est malheureusement très juste et d'actualité de façon un peu intemporelle. Ça a vraiment été une lecture très émouvante, qui je pense me marquera tant elle m'a chamboulée.
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critiques presse (2)
Elbakin.net
06 août 2020
On referme Thornhill avec le sentiment d’avoir levé le voile sur une histoire tragique [...] A lire, indéniablement, quand bien même Thornhill vous obligerait à quitter votre zone de confort. Il le mérite.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Ricochet
07 janvier 2020
Au format de littérature générale, ce gros roman graphique en noir et blanc offre une histoire puissante et violente. [...] Les images en profondeur nous immergent dans le décor, les pages se tournent à toute allure, on a peur et on pleure...
Lire la critique sur le site : Ricochet
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Qu'es-ce qui empêche un adulte de s'asseoir et de te demander sérieusement "comment ça va, toi?" ou "Est-ce que tout va bien ?". Je les soupçonne d'avoir peur de recevoir une réponse sincère et d'être obligés de faire quelque chose, de s'impliquer. Ou peut-être qu'ils sont simplement incapables d'imaginer qu'il peut se passer quelque chose de grave. Peut-être qu'ils refusent d'imaginer que des personnes de leur entourage puisse vivre un truc aussi horrible.
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Je suis entourée d'adultes à l'école et à Thornhill, mais aucun d'entre eux ne se rend compte de ce qui se passe. Ils ne veulent pas savoir. Je me demande pourquoi. Qu'est-ce qui empêche un adulte de s'assoir et de te demander sérieusement "Comment ça va, toi? " ou "Est-ce que tout va bien ? ". Je les soupçonne d'avoir peur de recevoir une réponse sincère et d'être alors obligés de faire quelque chose, de s'impliquer. Ou peut-être qu'ils sont simplement incapables d'imaginer qu'il peut se passer quelque chose de grave.
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Juste après le verger de pommiers, j'ai trouvé un coin adorable, entouré de buissons. C'est presque comme si c'était une pièce à l'extérieur. Les buissons taillés forment un mur et il y a une arche découpée dans les arbres, avec une porte en bois. Au milieu, il y a la statue d'un enfant sur un piédestal. C'est magnifique. C'est agréable, calme et, entre ces murs verts, je ne peux pas voir Thornhill — ce qui veut dire qu'elles non plus ne peuvent pas me voir.
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J'ai éclaté en sanglots.
Je ne pleure jamais. Je me suis fait la promesse de ne jamais laisser l'un d'entre eux le voir pleurer.
Mais ce n'est pas leur méchanceté qui a fait venir les larmes.
C'est la gentillesse. La magnifique gentillesse de Kathleen.
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Elle est censée être l'héroïne, mais, pour un personnage principal, elle n'est pas très sympa. Elle a toujours l'air malade. Le teint jaune, cireux. Les traits durs. Et elle est toujours énervée contre tout le monde. Pourtant, moi, j'aime bien qu'elle ne soit pas comme toutes les autres héroïnes - celles qui sont jolies et toujours gentilles et patientes malgré les terribles épreuves qu'elles traversent. Parce que la vie, c'est pas comme ça. Pas la mienne en tout cas.

[p36]
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Avis sur Thornhill à 12:50
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Thornhill
Un hôtel abandoné
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