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EAN : 9791032901175
234 pages
Éditions de l'Observatoire (30/08/2017)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Depuis 2001, A.L. Snijders romance sa vie par épisodes, en décrivant son quotidien en à peine une page. S’amusant à passer de l’anecdotique à l’universel, l’auteur, au travers de souvenirs, d’observations, de pensées intimes, de lectures, des chahuts et merveilles de la vie contemporaine, nous emmène à travers les Pays-Bas, leurs forêts, leurs Apple Stores, nous décrivant ces couples qui bataillent ou ces petites créatures sauvages qui, au détour d’un chemin, vous l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Saisir l'humanité au vif.
L'écrivain néerlandais Peter Cornelis Müller (1937-2021) a pris le pseudonyme d'A. L. Snijders dès son entrée en littérature en 1992 à l'âge de 55 ans. Chroniqueur et nouvelliste, il excelle à condenser en une page une tranche de vie épicée de petits riens qui en font tout le sel. A partir de 2001, il va composer chaque jour pour ses proches un texte rédigé sans retouche en une heure voire moins. Ces micro-fictions autobiographiques où la réalité fait bon ménage avec l'imaginaire ont toutes un accent de véracité. Les choses vues font vrai. Il ne faut pas s'attendre à une chute renversante mais plutôt à un léger basculement, une entrouverture qu'il est loisible d'interpréter ou de compléter à sa guise. Les petites histoires sélectionnées et présentées dans le recueil « N'écrire pour personne » s'adressent à tout le monde en général. On peut s'étonner et beaucoup s'amuser à la lecture d'autant que l'humour mâtiné d'ironie n'est jamais très loin. Ainsi de la maxime des sculpteurs dont pourrait faire sienne l'écrivain : « Pas un jour sans une ligne ? Belle devise pour le dealer de coke du quartier ».
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Je remercie une fois de plus Babelio et je remercie également Les éditions de l'Observatoire pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Ces courtes histoires ne sont pas toutes des histoires, il y a des anecdotes incompréhensibles, des anecdotes très claires, des poèmes repris, des choses vraies, authentiques et des choses inventées, en tout cas la distinction n'en est pas toujours très claire. Mais à la limite tout ça on s'en fout. La question est qu'est-ce que ça vaut littérairement, artistiquement. Je trouve que dans l'absolu c'est très moyen, pas subjugué par le style, pas subjugué par la créativité... J'ai ressenti ce livre comme un pensum, mais pas seulement. J'essaie d'expliquer : une impression comme dans une sorte de supplice de la goutte, avec une goutte qui parfois fait plaisir, réchauffe, fait du bien, mais rapidement on reprend un rythme plutôt pénible, pesant. Ce qui est fort c'est le nombre, l'enchaînement, c'est sans doute ça qui en fait un tout... Quelques-unes des gouttes sont réellement plaisantes, maintenant de là à bondir au plafond... L'incendie (pp. 61-62), Poiein (p. 79), le Fasciste (p. 89), L'équilibre (2) (p. 104), le plaisir (p. 207), Deux philosophes (p. 210), le bonheur (p. 210), La rancoeur (p. 221) et le tout dernier texte le feu de joie (p. 235) m'ont plu. Mais ça fait peu car il y a presque une courte histoire par pages.
Je n'avais jamais lu ni entendu cet auteur néerlandais. Je ne suis pas sûr que j'approfondirai son oeuvre. Beaucoup de gens écrivent des petites choses comme ça, elles ne sont pas publiées, alors qu'elles sont sans doute au moins de ce niveau. J'imagine que c'est le privilège d'avoir déjà un nom. Je ne sais pas.
Tout ça n'est pas mauvais, je dois le dire, mais rien d'exceptionnel. Je passe à autre chose.
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Bien sur,ce livre ,comme tous les autres,ne changera pas la vie sur terre( qui le leur demande?) mais il est fort sympathique.
Composé de courtes histoires, dépassant rarement une page:miniatures modestes,drôles,tristes ,pleines d'ironie,effleurant un sujet grave en regardant ailleurs, avec de surprenants virages..
Si vous arrivez à le lire d'une seule traite, la magie se développera ( je vous le souhaite) vous montrant un ciel plein d'humanité.
Ce serait bien que ce livre reste unique ,dans son style, il aurait moins de risque de finir au pilon.
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Me voilà bien embêtée...
J'avais tellement envie d'aimer ce livre...Son titre, sa couverture et son éditeur tout était rassemblé pour me charmer, oui mais... La vérité, c'est qu'il me tombait des mains à chaque nouvelle tentative.
Il y a parfois, des livres qui vous résiste, mais je ne m'avoue pas toujours vaincu. Je vais donc le laisser de côté et y revenir plus tard, car j'ai l'intuition qu'il peut m'ouvrir ses pages une autre fois.
Car ces courts textes m'intriguent. Ils sont fait de poésie et de singularité , mais j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose pour les saisir, peut-être une connaissance plus avisée de la culture nordique ou bien un état propice pour lire de petits textes, des pensées qui sautent du coq à l'âne.

Merci à Babelio de m'avoir offert ce livre dans le cadre de Masse Critique.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
George Neutra (4)
(...)
Au même moment, par le plus grand des hasards, la petite amie de George Neutra a lu à son père un passage du grand livre de la culture, ils étaient dans une gargote donnant sur la plage : "Antheil, qui accéda à la célébrité comme pianiste virtuose, a dit que "les doigts d'un pianiste sont à la fois ses munitions et ses mitrailleuses" et qu'ils doivent être "trempés dans l'acier". Il appréciait que ses compositions telles que le Ballet mécanique provoquent une hostilité, et il portait une arme à feu sur lui pendant ses représentations. Un revolver de calibre .32, qu'il gardait bien au chaud sous l'aisselle, dans un étui de cuir. Il a raconté qu'un jour, à Budapest, le public était plus bruyant que d'habitude. Il avait sorti son arme et l'avait posée sans rien dire sur le piano. Un silence de cathédrale avait suivi. Avant, au Far West, il arrivait souvent qu'un pianiste soit abattu par des spectateurs insatisfait. Anthiel a été le premier pianiste à vouloir inverser les rôles." L'anecdote a beaucoup amusé le père et la fille.
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Le Balsa
Un clochard, cheveux gris, barbe grise, joues creuses, s'est approché de moi dans le Westerpark. Il était jovial et volubile. Il m'a dit que je pourrais gagner 100 euros si je savais lui expliquer l'origine de cette bille de bois, boueuse et imposante, à moitié carbonisée. Je lui ai dit que c'était du balsa, un bois du Brésil, plus précisément de l'île de Verdin, à l'embouchure de de l'Orénoque, où vivent les Yucateco. Je lui expliqué comment cette peuplade indienne travaillait ce bois. Cette bille de bois avait été probablement été charriée par le Gulf Stream jusqu'aux côtés des îles Lofoten. Il ignorait que le Gulf Stream n'entrait en contact avec l'Europe qu'à cet endroit précis. "Un marin l'a peut-être reportée jusqu'à Amsterdam" ai-je dit, mais sa femme n'en a pas voulu, et ce bout de bois a atterri ici, dans le Westerpark." Le clochard m'a regardé, incrédule, et a dit : "Quoi qu'il en soit, vous avez mérité vos 100 euros."
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L'incendie
Nous sommes en décembre et j'ai été trompé. Je n'arrive pas à me faire à cette idée. Peut-être ai-je été trompé trop souvent. Pas par quelqu'un, mais par le monde lui-même. En 1942, premièrement, quand ma mère m'a dit que la viande que nous mangions (un délice) venait d'animaux vivants, des animaux que je contemplais le jour même, paisibles, près du canal Boerenwetering. Sur le moment, j'ai voulu me couper un morceau de cuisse et le dévorer, mais je ne l'ai pas fait. Je me suis couché par terre et je me suis mis à pleurer. C'est probablement à ce moment-là que tout a commencé. Je n'arrive pas à accepter que me monde n'est pas ce qu'il est, que ce pauvre enfant sud-américain aux multiples problèmes cardiaques qui est sur tous les écrans est une pure invention et que ma compassion ne m'honore pas, mais qu'au contraire elle me dessert.
Je lis cinq livre en même temps, alors que mon cerveau est à peine équipé pour un lire un. Je reçois une lettre de ma fille de Toronto (Canada). Elle me dit que Camus écrit sur les malheurs du monde comme quelqu'un qui sort de table, rassasié. Il voit les choses comme elles sont, mais elles ne le touchent pas. Ma fille préfère Bukowski, qui pense qu'on doit hurler quand on est au milieu de l'incendie. Cinq livres sont à côté de mon lit, par terre, empilés. Je les lis selon mes envies, le plus souvent à 5 heures du matin, quand le sommeil m'a fui. Vincent Icke - La Femme écureuil / Catherine Millet - La Vie sexuelle de Catherine M. / Jonathan Franzen - Les Corrections /Pouchkine - Oeuvres en prose / Peter Conrad - La Métamorphose du monde. (N.B. : Le coeur de la société humaine change peu, mais quelques variations sont perceptibles dans ses vertiges.)
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La photo
(...)
En 1983, mon fils aîné m'a offert Mon dernier soupir de Luis Buñuel. Je le lis régulièrement depuis qu'on m'en a fait cadeau. La plupart des livres - bons ou mauvais - sont écrits dans une langue diluée, nécessaire pour pouvoir les lire. Mais ce livre de Buñuel est une broussaille épaisse, on s'y pique et s'y sent vivre. (N.B. : Avec l'âge, limitez-vous aux dix meilleurs livres de votre vie. Relisez-les et oubliez le reste. Inutile de chercher constamment la nouveauté, cela vous empêche d'aller au coeur des choses.)
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Quand Pieter Merkxs est arrivé à l'age légal de la retraite( soixante-cinq ans) il a tout vendu et a pris le large en Méditerranée sur son voilier.
Je lui ai écrit des lettres que des bureaux de poste en crépi blanc sur des iles grecques et des ports turcs conservaient dans des boites à biscuits.
Plus tard--tempus fugit irreparabile,le temps s'enfuit,inexorable-- je suis passé à l'e-mail.
Un jour,j'ai trouvé un texte qui parlait de lui,il a demandé si je pouvais le lui envoyer en Turquie.
Cela a pris un certain temps,car j'avais égaré son adresse et n’avais pas osé le lui dire.
Dans l'intervalle,son bateau avait été hissé sur la terre ferme,il le nettoyait pendant la journée- la nuit,il allait simplement dormir dans la cabine,après être monté à l’échelle à cote du monocoque.
Un matin,il a entendu frapper,sur la quille.C'était la responsable du chantier,le pli était arrivé.
Pieter lui a expliqué en turc qu'on avait écrit un article sur lui.
La femme a dit : "Allah est grand."
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