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Critique de kielosa


Depuis une dizaine d'années je suis membre de "Transparancy International", une organisation non-gouvernementale internationale, fondée en 1993 en Allemagne, qui a comme but de lutter contre les différentes formes de corruption émanant des autorités étatiques partout dans le monde. T.I. publie régulièrement un bulletin avec les dernières magouilles et scandales financiers et autres. La valeur d'une telle ONGI dépend totalement de la rigueur avec laquelle elle collecte et répand ses informations et je peux vous assurer qu'il s'agit du travail bigrement solide.

J'y ai adhéré après 2 visites en Ukraine, qui a la triste réputation d'être le pays de loin le plus corrompu d'Europe. Chaque année, T.I. publie un classement mondial et si l'on regarde le tableau 2019, Ukraine vient en 126e position sur 180 États. À titre de comparaison, la France occupe le 23e rang, la Belgique le 17e et la Suisse le 4e rang. Ce sont le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Finlande qui viennent en tête. Les 3 derniers sont la Syrie, le Soudan du Sud et la Somalie.
Transparancy International France a son bureau au 14 Passage Dubail à 75010 Paris.

Ce qui m'a écoeuré et indigné en Ukraine c'est l'ampleur de la corruption qui est pratiqué comme un sport national et le parlement ukrainien (rada) a plus l'allure d'un endroit de réunion de mafiosi que de serviteurs publics. Je plains le pauvre Président Volodymyr Zelensky qui est supposé y mettre un minimum d'ordre, car virtuellement rien n'y fonctionne "normalement ". En tant qu'étranger on a, dans les restos, cafés, magasins.... constamment l'impression d'être "roulé", ce qui est scandaleusement souvent le cas, mais les pires victimes sont naturellement les Ukrainiens.
Et dire que l'Ukraine à été pendant longtemps le grenier d'Europe.

Pour venir à bout d'une corruption aussi massive il faudra bien sûr plusieurs générations et beaucoup d'hommes courageux comme Edward Snowden, Julian Assange, Daniel Ellsberg des Pentagon Papers, Frank Serpico de la police new-yorkaise, Sherron Watkins de l'Enron fraude, Chelsea Manning des agissements américains en Irak, etc.
Ce qu'on appelle des "whistleblowers" ou lanceurs d'alertes. Et pour cela il est impératif que ces gens puissent bénéficier d'une protection juridique adéquate.

Pour Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, c'est exactement le contraire qui s'est passé : le 24 juin dernier, le ministère de la justice des États-Unis a alourdi les charges contre lui en ajoutant des accusations supplémentaires.
Je souscris au voeu de mon amie Pascale le Rudulier (talou61 sur Babelio), qui, le 24 février dernier, a lancé un appel à la France pour lui accorder l'asile politique. Quoique mon pays, la Belgique, puisse aussi faire ce geste, bien que j'en doute considéré l'influence politique actuelle de la droite flamande !

Les chances d'un asile politique en France sont toutefois minimes. Depuis 2013, Edward Snowden l'a demandé et 6 ans plus tard, le 19 septembre 2019, au moment même de la sortie de ses "Mémoires vives", sa demande a été formellement rejetée.
Quelle délicate attention !

Edward Snowden, né en Caroline du Nord en 1983, a eu le colossal mérite de rendre public que la CIA et la NSA ("National Security Agency") contrôlaient, par le biais de différents programmes hautement sophistiqués, les conversations téléphoniques et échanges d'emails privés.

Cette révélation de 2013 lui a valu maints prix, tel le Prix Carl von Ossietzky par la Ligue internationale des droits de l'homme en 2014, mais aussi un exil à Hong Kong et en Russie.

Tout au long il y a eu de nombreuses controverses entre États et à l'intérieur de plusieurs États sur le statut d'Edward Snowden et l'ancien fonctionnaire de la CIA a suscité des manifestations populaires en sa faveur un peu partout (Varsovie, Berlin, Washington, etc.).

Je trouve que l'ex-ministre des affaires étrangères du Grand-Duché de Luxembourg, Jean Asselborn, a parfaitement bien résumé le fond de l'histoire en disant à l'ambassadeur yankee : "Les États-Unis feraient manifestement mieux de surveiller leurs services de renseignements plutôt que leurs alliés".

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