Bienvenue à Makawara, un joli village de Papouasie Nouvelle-Guinée ! Ok, c'est loin (c'est en fait la moitié d'une île – l'autre étant la Nouvelle-Guinée occidentale) au nord de l'Australie.
L'auteur nous permet de découvrir un style de vie très simple, basé sur les récoltes des légumes et fruits disponibles, de quelques poissons de l'océan et des bandicoots chassés par le père. Les enfants sont élevés dans le respect des ainés, jusqu'à subvenir à leur besoin s'ils quittent le village pour travailler à la ville, notamment dans la capitale Port-Moresby.
Une seule personne semble mise de côté :
Maiba (Yawasa Maibini) la fille du défunt chef. Elle donne l'impression de porter malheur : sa mère est morte lors de sa naissance et a donc été élevée par sa tante (qui la déteste) et son oncle. Elle fut paralysée jusqu'à ses quatre ans et ne s‘est mise à marcher que quelques jours près la mort de son père. Un jeune homme Mikhail se suicide car il pense l'avoir trahi.
On pourrait penser qu'elle cristallise le rejet des villageois des traditions et cultures anciennes en tant que fille du chef, certainement aussi parce que depuis toute petite, elle est à part : sale, négligée et refusant de s'habiller avant l'âge de 9/10 ans !
En effet la vie change au village, les missionnaires ont apporté le catholicisme depuis un siècle, les enfants vont à l'école de la mission, les prêtres ont une parole influente sur la communauté, la polygamie est interdite.
La communauté s'éloigne de ses racines, de ses coutumes et de son héritage … jusqu'à ce soir où Dobora Thomas, un ancien respecté que le village écoute avec respect lors de ses oraisons du soir, reçoit deux étrangers dans sa véranda avec une bouteille de brandy. Son oraison souligne les changements vécus mais insiste sur l'indépendance qu'il faut garder … vis-à-vis de quoi exactement ? Car la soirée et la nuit montrent que ces hommes sont dépendants de l'alcool qui les mène à commettre des atrocités.
Est-ce la volonté de l'auteur de dénoncer l'influence négative de la colonisation et l'introduction de l'alcool sur l'île ? Voulait-il mettre en valeur les traditions et la culture papouasienne ?
Ce qui est choquant pour moi est la passivité des villageois face aux actes des hommes ivres et l'absence de conséquences pour eux le lendemain ….
Je reste plutôt interloquée par cette lecture et j'avoue ma difficulté à comprendre les subtilités culturelles du roman …