Encore une BD que je n'aurais probablement pas découverte si elle n'avait pas fait partie de la sélection pour le comité de lecture BDs. (D'ailleurs, je trouve ça très intéressant qu'elle en fasse partie, de cette sélection, parce qu'il y a des hommes dans notre groupe de lecteurs, je serais curieuse d'avoir leur avis sur le sujet !)
Au premier abord, cette BD traite d'un sujet qui ne me parle pas particulièrement, du moins pas encore. Je n'ai pas d'enfants et je n'ai pas non plus pour projet immédiat d'en avoir. Néanmoins je ne regrette absolument pas cette lecture dans le sens où je me suis retrouvée dans son personnage par moment.
Lili Sohn nous parle ici de l'instinct maternel, du fait que quand on est une femme, on est genre presque obligée d'être une mère aussi. Comme si l'un n'allait pas sans l'autre. Comme si c'était un passage obligé. C'est vrai qu'entre le poids de l'histoire et la pression de la société, on se demande parfois si on a vraiment le choix. Elle nous expose comment, au fil de l'Histoire, la société en est venue à se dire femme=mère, et comment, aujourd'hui, c'est très difficile de sortir de ce schéma qui est porté autant par les hommes que par les autres femmes. Et puis elle nous parle de la société, de tous ces gens qui nous disent « Alors, le bébé, il est pour quand ? » sans même se poser la question de savoir si on en veut vraiment. (D'ailleurs, les gens, c'est vraiment ch** d'entendre cette question tout le temps, à bon entendeur !)
Et puis il y a la deuxième partie de cette BD, qui pour le coup m'a moins parlé : quand l'enfant est là.
Lili Sohn nous démontre que l'instinct maternel, ce n'est pas automatique. Que l'amour inconditionnel pour son bébé, ce n'est pas là tout de suite, direct après l'accouchement, que ça peut mettre un peu de temps à venir. Et je me dis que ça doit être plutôt rassurant d'entendre ça pour toutes les jeunes mères, non ? Et puis là encore, elle nous montre à quel point la société est stéréotypée : tout ce qui concerne l'enfant, c'est la maman qui gère. Genre le papa n'existe pas. Non non. (C'est vrai, quand on y pense, ce n'est pas au papa qu'on va demander quelle marque de couches il achète !)
Et il y a encore plein d'autres choses dans cette BD, ça serait trop long de tout détailler. Mais pour ma part, c'est ce que j'en ai le plus retenu.
En attendant, ce qu'on peut dire, c'est que le message passe très bien. La construction de la BD y est également pour quelque chose. Nous ne sommes pas face à une BD classique, avec des cases, des bulles, toutes bien alignées sur une planche. Nous sommes faces à des dessins simples et colorés, parfois des gravures qui semblent d'une autre époque, servant à illustrer le propos de façon souvent assez marrante. Comme si on voulait rendre l'explication un peu plus ludique. Et ça marche. Ca accroche beaucoup plus que si on était simplement face à des paragraphes de texte.
Pour conclure, ce fut une découverte assez sympathique.