AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782012793217
240 pages
Hachette (07/06/2006)
2.88/5   4 notes
Résumé :

Dans cet ouvrage, Jean Soler se penche sur la signification des interdits alimentaires et des rites du sacrificiels dans la Bible. Il met en évidence l'usage symbolique de la nourriture dans les comportements rituels des Hébreux : interdiction de consommer certaines viandes décrétées impures, jeûnes pouvant aller jusqu'à l'interdiction totale de boire, sacrifices d'animaux : quel sens revêt donc un tel sacrifice pou... >Voir plus
Que lire après Aux origines du Dieu unique : Tome 3, Sacrifices et interdits alimentaires dans la BibleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jean Soler est un défenseur de la théorie du Yahwisme, selon laquelle les premiers israélites n'étaient pas monothéistes, mais monolâtres : ils reconnaissaient l'existence de plusieurs dieux, mais n'en vénéraient qu'un seul, en espérant que cette exclusivité leur attire la faveur du dieu choisi. Ce n'est qu'au fil des siècles que Yahvé se transforme en un dieu unique universel tel que nous ne connaissons actuellement.

L'auteur remonte donc à cette religion originelle, et explore dans ce livre deux de ses aspects : les interdits alimentaires et les sacrifices.

Concernant les interdits alimentaires, Soler rejette l'explication traditionnelle de l'hygiène : les connaissances de l'époque ne permettaient pas de poser un tel constat, et rien dans les textes ne justifie l'idée d'un « dieu nutritionniste ». Ces interdits reposent plutôt sur une vision du monde précise :
- l'interdit du meurtre : si tuer un animal peut être toléré dans un contexte de sacrifice (tous les animaux sont abattus au temple), il n'est pas possible de tuer un carnivore, ce qui reviendrait à commettre un « meurtre au carré ».
- respecter l'ordre du monde : on vole dans les airs, on marche sur la terre, on nage dans l'eau. Les animaux qui n'en font qu'à leur tête doivent être évités : l'autruche (un oiseau qui ne vole pas), le héron (un oiseau qui passe sa vie les pieds dans l'eau), les crustacés (qui vivent dans l'eau en marchant), ...

La seconde partie du livre s'attarde sur les sacrifices : à quoi servent-ils, comment s'assurer qu'ils soient valides, que sacrifier précisément pour obtenir l'efficacité maximale. Je dois reconnaître que cette partie m'a un peu moins intéressé : contrairement à l'alimentation où on peut recueillir des données objectives, il faut extrapoler ce qui se passait dans la tête des gens, ce qui me semble nettement moins fiable.

Cet essai est intéressant à découvrir, même si les thèses développées ne font pas toujours l'unanimité. le seul reproche que j'ai à lui faire est que l'auteur ne présente que les conclusions finales de son étude, et dans ce genre de texte, j'apprécie qu'il prenne la peine de décrire les différentes interprétations qui se sont présentés à lui, et pour quelles raisons il a tranché en faveur de telle ou telle, bref, qu'il nous entraîne dans sa recherche sur le terrain plutôt que de délivrer un cours magistral.
Commenter  J’apprécie          203
J'ai mis pas mal de temps pour lire cette étude de Mr Soler sur la religion juive. Beaucoup d'informations, peut-être trop d'informations mais c'est une étude universitaire plus qu'un essai. Mais je me suis accroché et j'ai réussi à extraire les deux informations qui m'importaient :
Pourquoi ne pas manger de porc ?
Pourquoi pas de jeûnes dans la religion juive ?
Pour les réponses voir les extraits. Je vais quand même prendre des vacances sur ces sujets-là en m'intéressant à des essais plus futiles.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lévi-Strauss a mis en évidence l'importance de la cuisine, qui est le propre de l'homme, au même titre que la langage. Mieux même : la cuisine est un langage à travers lequel une société s'exprime. Car la nourriture que l'homme absorbe pour vivre, il sait qu'elle va s'assimiler à son être, devenir lui. Il faut donc qu'il y ait une relation entre l'idée qu'il se fait de tel ou tel aliment et l'image qu'il se donne de lui-même et de sa place dans l'Univers. La cuisine d'un peuple et son appréhension du monde sont liées.

La langue et la cuisine présentent, d'autre part, une analogie formelle. De même, en effet, qu'une langue, pour constituer son système phonétique, retient quelques sons seulement parmi ceux que l'être humain peut produire, de même une communauté se donne un régime alimentaire en opérant un choix parmi tous les aliments possibles. N'importe qui ne mange pas n'importe quoi et il ne suffit pas qu'un aliment soit mangeable pour qu'il soit mangé. Ainsi, mettre au jour la logique qui est à l'œuvre dans ces choix et dans l'agencement des éléments – ici, des aliments – retenus, reviendra à définir ce qu'une société, tout comme une langue, a de spécifique.
Commenter  J’apprécie          170
Le jeûne est l'entame d'un suicide par inanition qu'on interrompt, en général, avant qu'il ne soit trop tard, ou qu'on espère voir interrompi par le dieu dont on cherche, par ce moyen, à forcer la main. Cet acte rituel a d'autant plus de force que l'acte réel qu'il symbolise (la mort volontaire par privation de nourriture) et qu'il commence à accomplit, fait l'objet d'un interdit majeur. Si le suicide n'était pas proscrit – s'il n'était pas, en quelque sorte, sacrilège – le chantage à la mort ne pourrait avoir lieu. Un Grec qui dirait à un dieu : « Sauve-moi ou je me tue », s'entendrait répondre : « Eh bien, tue-toi ! »
Commenter  J’apprécie          150
Il est vrai que l'Eucharistie introduit [dans le système sacrificiel] une mutation radicale. Ce n'est plus le Dieu qui « se nourrit » d'êtres vivants tués pour lui, ce sont les hommes qui « se nourrissent » du Dieu qui s'est sacrifié pour eux.
Commenter  J’apprécie          120
Jeûnes et sacrifices : leur rapport au temps Ce type de sacrifice me fournit l'occasion de mettre en avant une différence sensible entre les sacrifices et les jeûnes. J’ai assez dit que les jeûnes sont tournés vers l'avenir ; les sacrifices bibliques, quant à eux, sont tournés vers le passé, qu'il s'agisse d'effacer des fautes commises, d'arrêter la propagation d'une maladie ou de la mort, ou encore de maintenir lahvé dans ses dispositions antérieures. Les vœux eux-mêmes, s'ils envisagent une situation projetée dans l'avenir, n'entraînent de sacrifice que lorsque l'événement espéré appartient au passé. Il est de ce fait plus facile de codifier et de réguler les sacrifices que les jeûnes, qui tendent à forcer la main du Seigneur avant qu'il se soit prononcé.
Commenter  J’apprécie          10
Ni dans ce chapitre ni ailleurs dans le même Évangile, il n'est dit que Jésus a demandé de consommer vraiment, après sa mort, en mémoire de lui, du pain qui symboliserait son corps et du vin qui symboliserait son sang (le vin est « le sang des raisins » dans la Bible). L'épisode du repas pascal précédant sa mort au cours duquel Jésus aurait institué ce rite, selon les autres Évangiles, a sans doute été imaginé ou retouché après coup pour fournir une assise au sacrement de l'Eucharistie. Ce qui est à relever, en tout état de cause, est que la première Église a préféré à une interprétation allégorique de propos que Jésus a pu tenir, une application littérale ancrée sur le système sacrificiel des Juifs - celui-là même que Jésus avait combattu
Commenter  J’apprécie          10

Video de Jean Soler (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Soler
SEMINAIRE SCHERER / JEAN SOLER VIENT Y PARLER DE SON DERNIER LIVRE / LA VIOLENCE MONOTHEISTE .... PART 1
>Bible>Géographie, Histoire, Chronologie, Personnes des pays et des zépoques>Sujets non religieux traités dans la Bible (6)
autres livres classés : jeuneVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1830 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}