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EAN : 9782877068765
235 pages
Editions de Fallois (24/09/2014)
4/5   8 notes
Résumé :
J'ai voulu faire, avec Homère, pour la civilisation grecque et, plus largement, méditerranéenne, le même travail de remontée aux sources que celui que j'ai fait, avec la Bible, pour la civilisation hébraïque et les monothéismes qui en sont issus. Et je confronte, chemin faisant, ces deux civilisations, mères de la nôtre, afin de mieux cerner ce que chacune a de spécifique.
Je donne des citations très nombreuses, souvent étendues, pour que le lecteur puisse co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je l'ai commencé entre le Pirée et Amorgos, il m'a accompagnée dans "l'Aurore aux belles boucles à Naxos "et j'ai beaucoup aimé ce livre charmant, et pourquoi pas souriant. Jean Soler nous raconte l'Iliade et l'Odyssée, non pas sur le mode tragique, mais sur celui du conte poétique. Il s'attache à nous faire connaître les dieux de l'Olympe et les croyances des Mortels dans ces dieux. Et ces dieux ne sont pas toujours sérieux.

"Soit...Soit..." : souvent chez Homère, le même Evénement peut trouver une explication naturelle et une explication surnaturelle. Les dieux paraissent surajoutés pour donner au récit plus de piment. Les interventions divines sont rarement nécessaires. Elles enjolivent l'action, elles ne la déterminent pas"

Il décrit le monde grec antique, en s'appuyant sur les textes d'Homère : le bouclier d'Achille contient tout le monde connu, merveilleux tableau. Il décrit aussi le monde des dieux qui ne diffère pas tellement du monde grec

"Ce sont les hommes qui créent les dieux à leur image. Les dieux ne sont que des Grecs avec plus de moyens. Pas n'importe quels Grecs cependant : des rois, des chefs qui ont le privilège de disposer d'un certain pouvoir sur d'autres hommes, et de n'être pas astreints à travailler eux-mêmes pour vivre"

La comparaison est récurrente entre les dieux fêtards et volages de l'Olympe et le Dieu omnipotent du monothéisme. Monde polythéiste plus tolérant, plus souriant, où aucune injonction de pureté ne règle la morale comme dans les commandements bibliques.

"Le statut des infirmités est un bon révélateur de ce qui distingue le monde polythéiste et le monde monothéiste[....]Héphaïstos est un dieu qui boîte mais il est honoré pour son ingéniosité technique. Démodocos est un aède aveugle mais il est célébré pour son art

"Les dieux de l'Olympe peuvent rire les uns des autres...." note-t-il plus loin.

et nous rions avec eux, de leurs querelles de ménage, tromperies et manigances. la guerre de Troie est une diversion amusante, mais leur intervention n'est pas déterminante. Chez Soler (chez Homère selon Soler) il n'y a aucune glorification de la guerre

"La mort de Patrocle est ignominieuse. Il n'est pas tué dans un combat loyal et un dieu est associé à cette infamie? Il n'y a pas de belle mort, de mort glorieuse dans l'Iliade"

Les dieux se mêlent aux combattants, Aphrodite pour protéger Enée est atteinte par un trait de Diomède, Zeus s'adresse à elle "Le lot qui te revient, mon enfant, ce n'est pas les oeuvres de guerre...[....]Tout cela n'est pas bien sérieux. Un dieu ne risque pas de mourir. Zeus "sourit". Et Homère s'amuse"

Soler cite les comparaisons d'Homère avec le monde animal, "Comme au printemps l'on voit dans l'étable à brebis; le lait rempli dans les vases jusqu'au bord, des mouches voler en pelotons compacts : aussi nombreux, les Achéens aux longs cheveux font halte dans la plaine des Troyens..." [...]"De même qu'un cheval qu'on a gardé longtemps oisif à Ces l'écurie..." "De m^me qu'un âne obstiné qui longe un champ tient tête à des enfants"....

"Ces différentes comparaison mettent en avant les correspondances entre les actions guerrières des hommes et leurs activités pacifiques..."



Ces évocations de la vie rurale me font rêver. Grèce d'Homère encore proche de la Grèce d'aujourd'hui. Cette lecture savante et poétique me ravit.

La philosophie sous-jascente de religion de l'hospitalité  "Dans un monde où l'on voyage beaucoup pour faire du commerce, pour partir en guerre, ou pour une autre raison, c'est une grande chance de recevoir de l'aide de la part d'inconnus en cas de besoin." 

"Une raison complémentaire peut aider à comprendre la valeur accordée à l'hospitalité : l'instabilité des conditions sociales. Un roi n'est jamais assuré de rester roi toute sa vie."

Je me laisse conter Homère. J'y reviendrai!




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Jean Soler je le connaissais pour ses livres sur le monothéisme, livres très polémiques au goût des croyants mais qui pour moi allaient dans le même sens que la trilogie de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat.
Aujourd'hui ma lecture de l'auteur a une toute autre tonalité.
Admirateur de la civilisation grecque, Jean Soler par ce livre dit tout son amour à la fois de la Méditerranée, de sa culture, de ses héros et même de ses Dieux qui ne sont violents que dans les mythes.
Jean Soler a enseigné le grec et cela se sent car sa connaissance d'Homère est fine, joyeuse, talentueuse.
Si vous n'avez jamais lu l'Odyssée ou l'Iliade il sait vous convaincre et si comme moi vous aimez Homère il vous plonge dans vos souvenirs de lecture avec passion.

Son livre est composé de chapitres qui mettent en avant la pensée grecque, il le fait à travers les épisodes les plus frappants de l'Iliade et de l'Odyssée. Homère est poète et les Dieux ne sont jamais loin mais ce sont des Dieux à l'image de l'homme : ils sont teigneux, jaloux, violents, menteurs et hélas ils aiment la guerre mais ils ne sont pas une menace pour l'homme « le monde réel des hommes prime sur le monde imaginaire des dieux » dit Homère.
Pour Jean Soler l'Iliade s'apparente aux peintures de Goya : les désastres de la guerre. Son récit n'est pas à la gloire de celle-ci, ce qui prime pour Homère c'est la vie.
On peut trouver Jean Soler de parti pris mais c'est celui de l'admiration.
Ce que j'ai préféré ce sont les pages sur l'Odyssée, il faut dire que c'est la rencontre d'Ulysse et de Nausicaa qui m'a fait faire connaissance avec ce texte et je ne l'ai jamais oublié.
'ai aimé retrouvé le goût pour la beauté du poète, la mise en avant de l'intelligence d'Ulysse
« Pour être intelligent, il faut le vouloir. Ce qui implique des efforts. Et aussi des risques. »
Jean Soler voit là les valeurs qui aujourd'hui marquent encore notre société même s'il idéalise un peu trop les choses, il dit
« le goût de vivre se double dans les oeuvres homériques de la passion de comprendre. »
Il préfère la société grecque à la culture biblique, moi je suis partisante de garder les deux.
Cette balade à ses côtés est réjouissante, chaleureuse, sa familiarité avec le texte d'Homère est contagieuse et je me suis régalée.


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Mr Soler se penche sur le sourire d'Homère. Une étude un peu trop universitaire à mon goût mais qui ne manque pas d'intérêt une fois que l'on a compris son but. Parler du sourire d'Homère de sa joie de vivre pourrait être une gageure lorsque l'on sait qu'il n'a peut-être pas existé. Il y aurait eu plusieurs auteurs. Mais ce que veut faire Mr Soler c'est une comparaison entre la civilisation grecque avec son sourire et la civilisation hébraïque, qu'il a beaucoup étudié, beaucoup plus torturée à ses yeux. Donc Homère n'est qu'un prétexte ; c'est de l'âme grecque dont il est question. Il le dit lui-même dans sa présentation. Et comme nous sommes issus, du verbe issir, de ces deux civilisations c'est pour mieux comprendre notre nature bipolaire.
Il oppose Achille le héros de l'Iliade, héros de l'action et qui meure à la fin à Ulysse le héros de l'Odyssée héros du verbe qui revient au pays pour vivre le reste de son âge.
Il oppose le polythéisme grec au monothéisme en choisissant celui qu'il a le plus étudié le judaïsme. Mais il ne faut pas se méprendre il met toutes les formes de monothéisme dans le même sac : elles conduisent à la violence.
Jean lui n'a pas de problème de choix, il fut homme d'action et homme de verbe et il fut athée pour son plus grand bonheur.
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Jean Soler est amoureux de la Grèce ancienne, et il ne s'en cache pas. Pourquoi le ferait-il, d'ailleurs ? Quiconque a fréquenté cette civilisation a pu en apprécier les richesses. Professeur de lettres classiques en sa jeunesse, l'auteur n'a jamais cessé de s'intéresser aux Grecs de l'Antiquité, et cette familiarité est patente dans son dernier ouvrage.

Celui-ci se présente comme une promenade à travers ces monuments du patrimoine universel que sont l'Iliade et l'Odyssée. Promenade qui permet à Jean Soler de dresser le portrait d'un monde dont nous sommes, dans une large mesure, les héritiers. Ces textes poétiques qui inaugurent la littérature occidentale étaient connus de tous les Grecs, même un millénaire après leur création. Ils étaient le fondement de l'instruction. Ils ont ensuite nourri la culture européenne. Mais aujourd'hui, ils sont peu lus. Paresse intellectuelle ? Manque de curiosité ? Préjugé négatif en raison de l'ancienneté de ces oeuvres ? Allez savoir.

Comme le rappelle cet essai, les deux épopées constituent pourtant de fantastiques réservoirs de valeurs. Elles parlent des hommes, du monde, de la vie et de la mort. En cela, elles sont atemporelles. Elles donnent aussi de toute chose une vision grecque, c'est-à-dire sensiblement différente de celle que nous avons héritée du christianisme.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Et il commence par forger un bouclier qu’Homère décrit minutieusement :
« Le bouclier est fait de cinq plaques et Héphaïstos cisèle sur lui de nombreux tableaux, nés de son esprit savant.
Il y montre la terre, le ciel et la mer, le soleil infatigable et la lune en son plein, ainsi que tous les astres dont le ciel se couronne : le puissant Orion, les Hyades et les Pléiades, puis l’Ourse, qu’on appelle aussi le Chariot, qui tourne sur elle-même en épiant Orion ; c’est la seule constellation qui ne se baigne jamais dans le fleuve Océanos.
Il y figure aussi deux belles cités humaines. Dans l’une, on voit d’abord des noces, des festins. À travers la ville un cortège, à la lueur des torches, emmène hors de leur maison les mariées, et le chant nuptial s’élève de la foule. Plusieurs jeunes danseurs virevoltent au son des flûtes et des lyres, et les femmes, debout devant leur porte, s’émerveillent. Les hommes, eux, sont assemblés sur la place publique (agora). Là s’élève un conflit, suscité par un meurtre, et, pour le prix du sang, deux hommes se querellent : l’un prétend avoir payé toute sa dette et le déclare au peuple, l’autre nie avoir rien reçu. Tous les deux, pour en finir, réclament un arbitrage. La foule pousse des cris opposés, chacun prenant parti pour l’un ou pour l’autre. Des hérauts la contiennent. Les anciens vont s’asseoir dans un cercle sacré, sur des pierres polies. Ils reçoivent des hérauts à la voix claire le sceptre, et chacun, à tour de rôle, pour donner son avis, se lève, sceptre en main. Sur le sol, au milieu d’eux, ont été déposés deux talents d’or : ils iront à celui qui, d’eux tous, aura exprimé la sentence la plus juste.
Autour de l’autre ville, on distingue deux troupes dont les armes resplendissent. Les assaillants hésitent entre deux partis : ravager la ville convoitée ou se partager les richesses qu’elle contient. Mais les assiégés, eux, loin de céder, s’arment en secret pour tendre une embuscade.
Tandis que leurs enfants, leurs femmes et tous ceux que retient la vieillesse se tiennent debout sur les remparts, ils sortent, en compagnie d’Arès et de Pallas Athéna, qui sont en or tous les deux et vêtus d’habits d’or. Armés, grands et beaux, comme il convient à des divinités, ils tranchent nettement sur tout leur entourage : les hommes, à côté d’eux, sont de taille plus petite. Arrivés à l’endroit choisi pour l’embuscade, près d’un fleuve où tous les troupeaux viennent boire, ces hommes, revêtus du bronze étincelant, se mettent à couvert et placent, à l’écart de leur troupe, deux guetteurs qui verront arriver les moutons et les bœufs aux cornes recourbées. Voici les animaux, suivis de deux bergers, qui font sonner gaiement des airs sur leur pipeau, sans se douter du piège. Dès qu’on les voit, on bondit, on coupe vite la route au beau troupeau de bœufs et de blanches brebis, et on égorge les bergers.
Mais, chez les assaillants, les éclaireurs postés en avant du Conseil ont entendu le grand vacarme autour des bœufs. Alors, sans perdre un instant, ils montent tous sur leurs chars aux fringants attelages.
Ils arrivent bientôt sur les bords du fleuve et ils engagent la lutte. Les javelots de bronze volent dans les deux sens. Au sein de la bataille on voit Eris (“Conflit”), Kudoimos (“Tumulte”), et Kèr (le “Sort fatal”) qui se saisit d’un combattant blessé mais encore vivant, ou d’un autre qui n’est pas encore blessé, ou d’un autre qui est déjà mort, et les traîne par les pieds à travers la bataille, son vêtement rouge de sang humain. Ces divinités prennent part au combat, semblables à de vrais mortels, et elles traînent les cadavres de leurs victimes.
Puis Héphaïstos représente un vaste champ au sol meuble, gras, trois fois retourné. De nombreux laboureurs, dans un sens puis dans l’autre, poussent leurs attelages. Quand ils font demi-tour après avoir atteint la limite du champ, un homme vient vers eux et il met dans leurs mains une coupe de vin à la douceur du miel. Puis on les voit bientôt reprendre leur sillon : ils veulent terminer à tout prix leur labour profond. Derrière leurs pas, la terre noircit, comme dans un vrai champ qu’on laboure, bien qu’il soit tout en or. C’est d’un art merveilleux !
Il y figure encore un domaine royal. Des ouvriers font la moisson, tenant en main des faucilles tranchantes : ils couchent les épis en ligne, par poignées. D’autres sont occupés à lier ces javelles : ce sont trois botteleurs. Derrière eux, des enfants ramassent les javelles, les portent dans leurs bras et les passent sans fin. Au beau milieu, debout sur un sillon, le roi, silencieux, son sceptre en main, est là, le cœur en joie, tandis que ses hérauts, sous un chêne, à l’écart, apprêtent un gros bœuf qu’ils ont sacrifié. Et les femmes, pour le repas des ouvriers, n’épargnent pas la blanche farine.
Ensuite il cisèle un beau vignoble, tout en or, chargé de lourdes grappes ; de noirs raisins y pendent ; des échalas d’argent les étayent partout. Il trace tout autour, en smalt, un fossé, puis met une clôture, en étain, tout du long. À la vigne conduit un unique sentier, que suivent les porteurs au moment des vendanges. Des filles, des garçons, jeunes gens au cœur tendre, dans des paniers tressés emportent le fruit à la douceur du miel. Un enfant, parmi eux, tire des sons plaisants d’une claire cithare, en chantant d’une voix fine une belle chanson ; et les autres, en suivant le rythme, frappent le sol tous ensemble, de leurs pieds bondissants, au milieu des chansons et des cris.
Puis il fait un troupeau de bœufs aux cornes hautes. Ces bœufs, d’or et d’étain, meuglant, quittent l’étable et vont au pâturage. Ils avancent le long d’un fleuve bruissant et de souples roseaux. Quatre bouviers, en or, sont alignés à leurs côtés, et, derrière, neuf chiens aux pieds vifs les suivent. Mais voilà que deux lions effroyables se saisissent d’un taureau qui mugit, en tête de troupeau. Il meugle sans arrêt tandis qu’ils l’entraînent. Les hommes et les chiens bondissent sur leurs traces. Mais déjà les lions, qui ont déchiqueté la peau du grand taureau, dévorent ses entrailles et lapent son sang noir. Et c’est en vain que les bergers les pourchassent, excitant leurs chiens rapides, qui n’osent pas les mordre et, arrêtés près d’eux, aboient, en se gardant d’approcher.
Puis l’illustre Boiteux cisèle un grand pacage, au sein d’un beau vallon, avec des brebis toutes blanches, des huttes bien couvertes, des étables et des parcs.
Il représente ensuite avec art une place de danse (khoros), pareille à celle qu’autrefois, dans la vaste Cnossos, Dédale avait faite pour Ariane aux belles tresses. Là dansent des garçons et des filles très recherchées, en se tenant la main au-dessus du poignet. De fins tissus habillent les danseuses ; les danseurs sont revêtus de belles tuniques, que l’huile fait briller d’un grand éclat. Les filles ont au front de splendides couronnes, tandis que les garçons portent des poignards en or, avec des baudriers d’argent. Tantôt, pleins d’aisance, à pas savants, ils tournoient tous ensemble, comme un tour de potier que l’artisan, assis, et l’ayant bien en main, essaye et met en marche, et tantôt, sur deux rangs, ils courent les uns vers les autres. Autour du chœur charmant, une foule nombreuse, en liesse, fait cercle. On voit aussi virevolter, au milieu d’eux, deux virtuoses.
Enfin, à l’extrême bord du bouclier solide, Héphaïstos représente le grand et puissant fleuve Océanos » (Iliade. XVIII, 481-608).
Homère suit un plan qui manifeste le goût de l’ordre. Il commence et termine sa description du bouclier par ce qui circonscrit le monde : la voûte céleste, elle-même entourée par un fleuve mythique, Océanos. Le monde est fini. La pensée grecque est une pensée des limites. On ne peut avoir de prise, même intellectuelle, que sur ce qui est déterminé, enserré dans des « termes », des bornes.
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Dans la Bible, la sexualité est liée au châtiment infligé par le Créateur au premier couple humain. Pour expier leur désobéissance, Adam et Ève, qui avaient été créés immortels, devront mourir, après avoir mis au monde des enfants, seul moyen désormais de se perpétuer. Et, pour donner naissance à des enfants, ils devront périodiquement unir leurs corps. L’acte sexuel fait partie de la punition. Iahvé Elohim dit à Ève : « Je vais multiplier tes souffrances et tes grossesses : c’est dans la souffrance que tu enfanteras des fils. Ton élan sera vers ton mari et, lui, il te dominera » (Genèse III, 16). Les auteurs – mâles – de la Bible, mettent à profit ce mythe pour justifier le statut d’infériorité réservé à la femme, née d’une côte d’Adam (Genèse II, 21-22).
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Ovide se souvient de cet épisode, et du rôle qu’a joué Athéna contre Poséidon, lorsqu’il écrit : « Saepe premente deo fert deus alter opem », « Souvent, quand un dieu persécute, un autre dieu vient à l’aide » (Tristes I, 2, 4). Ce seul vers pourrait résumer l’avantage du polythéisme sur le monothéisme. Si l’on ne dépend pas d’un dieu unique mais de plusieurs, qui, du fait même qu’ils sont plusieurs, ont forcément des points de vue variés et des volontés différentes, chaque homme a devant lui un champ plus ouvert de possibles, et il peut acquérir une plus grande confiance en son avenir. Je l’ai signalé déjà à propos des sacrifices, qui peuvent être offerts, pour se donner les meilleures chances, soit à l’« un des dieux » en particulier, soit à « tous les dieux ».
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Dire et répéter, à partir de quelques vers isolés de l’ensemble des œuvres homériques, qu’Achille a choisi de mourir jeune, pour obtenir la gloire, est une absurdité. Même si l’Iliade et l’Odyssée ont des auteurs différents, les deux œuvres forment un tout. L’auteur ou les auteurs de la seconde connaissaient par cœur la première. Ils n’auraient jamais mis en contradiction l’Achille de l’Iliade et l’Achille de l’Odyssée. Or, ce dernier, après sa mort, ne fait aucune allusion à un destin qu’il aurait choisi, ni à la gloire qu’il comptait gagner à l’aide de ce choix. Son vœu, je l’ai montré, était de survivre à la guerre, en compagnie de Patrocle.
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Le sens de l’honneur, qui implique le respect des autres, suppose que l’on reconnaisse à chaque individu une valeur propre, le droit d’avoir des opinions personnelles et de les exprimer librement. C’est dans cet esprit que le chef de l’expédition grecque, Agamemnon, aussi bien que le roi des dieux, Zeus, réunissent périodiquement les hommes ou les dieux, pour débattre avec eux des décisions à prendre. Aucun homme, aucun dieu ne dispose d’un pouvoir absolu.
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