Nos jeunes

"Mais -résonnait sa voix - nos antipodes idéologiques ne s'endorment pas: les compagnons de route, comme littérateurs, c'est le camp de nos ennemis d'hier, et qui seront les morts de demain, ils ont la fibre réactionnaire, déforment calomnieusement la révolution et sont d'autant plus dangereux qu'ils le font avec plus de talent. Or, la littérature n'est pas un objet de délices, mais l'arène d'un combat. Toute cette pilniaquerie, cette akhmatoverie, tous ces petits sérapions, ces petits scorpions devront ou bien s'aligner su la littérature prolétarienne, ou bien être balayés avec un balai de fer, aucune réconciliation n'est possible."

"L'intelligentsia ne s'était tout de même pas trompée depuis trois générations en rêvant de faire accéder le peuple à la culture, de libérer ses énergies. Bien sûr, tout le monde n'avait pas la force d'effectuer ce bond, cette ascension. On en voyait qui se torturaient le cerveau et chancelaient moralement, tant le développement intellectuel est difficile en l'absence de tradition familiale".

"Le procès du Parti Industriel (Moscou, novembre-décembre 1930) fut un grand spectacle au cours duquel 8 ingénieurs choisis pour représenter chacun une branche de l'insdustrie se reconnurent coupables d'avoir cherché à ruiner le pays et d'avoir préparé une intervention étrangère. Le modèle ainsi posé, une vague de procès pour "nuisance" déferla sur tout le pays".

Comme souvent chez les jeunes filles, son visage renfermait un beau mystère : celui de son avenir.