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Critique de Allantvers


Du réveil au coucher, une journée dans le camp sibérien de Choukov au cours de sa huitième année d'internement, prévu initialement pour dix ans mais qui pourrait fort bien se transformer en vingt cinq selon l'absurde standard en vigueur sous le règne du petit père des peuples.
Privation de sommeil, de nourriture, travail forcé, encadrement violent et mafieux, règles innombrables et dénués de sens : la frontière est mince entre les camps staliniens et les camps nazis, que Vassili Grossman a si bien renvoyés dos à dos dans Vie et Destin.

Rien d'intellectualisé ni de dramatisation appuyée dans ce roman dont la force repose sur le personnage de Choukov, archétype du brave paysan russe qui n'a évidemment rien fait pour atterrir là, fait front pour survivre, résiste au froid, à la faim et à l'absurdité de sa condition. Et nous conte sa journée, pareille à la veille et au lendemain, dans une langue rugueuse et simple qui nous la fait vivre à ses côtés. Les conditions dans lesquelles ce texte a été publié, où Soljenitsyne marche sur la corde entre dire trop ou pas assez dans un contexte post stalinien, n'en donnent que plus de poids à ce témoignage déguisé de l'auteur sur son expérience d'internement.
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