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Qui peut être plus agaçant que Philippe Sollers ? Qui peut être plus complaisant envers lui-même que cet auteur, en dissimulant sa complaisance sous une apparence de dérision ? Qui se regarde sans fin dans le miroir de son existence sinon Diamant-Joyau ? Trois fils conducteurs dans ce roman : l'enfance et la famille, les femmes et Venise.
Les femmes : celles que l'on aime et qu'avec pudeur, on épargne... Ingrid, Norma. Celles qui fascinent et que l'on décrit avec la cruauté du spectateur qui jouit d'une scène où l'autre s'abandonne, victime de son image ou de ses manques. Joan, Sophie. Il y a peu de miséricorde chez Sollers et, avec bonne conscience, il se salit quand il se montre le jouet consentant des fantasmes de ces femmes prisonnières de leur double vie (Sophie) ou de leur pouvoir médiatique. Mais il n'oublie jamais d'en faire payer le prix à ces créatures ligotées par les règles du jeu social. le libertinage : il a bon dos quand il se cache dans le jeu du patron et de la boniche, de l'écrivain et de la journaliste ou encore de l'esclave et de la bourgeoise glacée. Car il se cache aux yeux de tous et ne se révèle qu'entre les pages d'un « roman » dont il nous agite les clés comme un hochet. La liberté de la femme, érigée sur des simulacres, mise en scène dans des pratiques sexuelles « libératoires » a un goût frelaté.
Bordeaux, terre d'élection : une mine de « Diamant » c'est-à-dire des personnages d'exception dans un lieu magique, tellement miraculeux qu'on en oublie le terroir pour ne retenir que la british attitude d'une poignée de survivants. Plus snob, tu meurs !
Venise, la seconde patrie, la retraite de l'homme touché par la vanité de l'existence et la vulgarité du monde qui l'entoure : L'OeUF.
Tout est tellement ramené à la mesure de l'homme Sollers, de l'écrivain Sollers, de l'amant Sollers, que cela en devient étouffant et dérisoire. Parmi le fatras de citations latines, littéraires, livresques, peu de choses à retenir sinon que l'auteur est cultivé et le fait savoir.
le livre nous donne peu, de trop rares instants volés à un ego surdimensionné : la mort d'une jeune fille dans un accident de voiture, une messe étrange dans une église vénitienne, la visite d'Ingrid à la caserne où végète Diamant, la caresse d'une tante à un enfant malade... Dommage.
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Ah les jeux érotiques de Sophie !!!!!
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Jusqu'ici, je n'avais pas eu l'envie et/ou l'opportunité de lire Philippe Sollers. Mais mon club de lecture m'a incité tout récemment à cette découverte. J'ai choisi "Portrait du Joueur" car on m'avait dit qu'il s'agit d'une tentative d'autoportrait. J'ai ouvert le livre sans a priori et, dans un premier temps, j'ai été agréablement surpris par l'écriture de l'auteur. le style est vif, primesautier; le ton semble plaisant, souvent ironique, allant parfois jusqu'à l'auto-dérision; le texte est brillant. L'auteur attire ainsi l'intérêt du lecteur. Sollers raconte longuement des bribes de sa vie, un peu dans le désordre, sans chercher à l'exhaustivité et à la cohérence, avec beaucoup de légèreté. Il nous parle pêle-mêle des membres de sa famille, de ses rencontres professionnelles (ou non), des écrivains, de bien d'autres choses et, en tout cas, beaucoup de femmes. A ce sujet, il n'hésite pas à détailler avec une certaine crudité les rituels érotiques qu'il pratique régulièrement; bien entendu, c'est croustillant !
Au fil des pages, je me suis senti peu à peu décontenancé, lassé. L'auteur livre de lui-même une image kaléidoscopique presque irréelle, dont le fond de véracité peut paraitre douteux, même si la forme se veut très vivante. le style lui-même, "agité", constamment parsemé de points d'exclamation et d'interrogation, finit par être très fatigant. J'ai eu l'impression que Sollers joue habilement avec le lecteur, qu'il s'amuse à le "balader" gratuitement sur le terrain qu'il a choisi: lui-même. Au bout du compte, il reste presque insaisissable; et c'est peut-être ça qu'il veut, justement. L'auteur a sans doute un fort narcissisme, qu'il a besoin d'exhiber devant le public - avec du talent et de l'intelligence: il en a, c'est indiscutable. Mais, avec ces variations infinies sur son vécu personnel, avec ces demi-délires (plus ou moins plaisants), le livre pourrait n'avoir jamais de fin ! C'est ainsi qu'il m'a ennuyé de plus en plus; j'ai fini par le lire en diagonale...
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Un libre provocateur et désordonné qui titille lecteurs et lectrices dans leurs certitudes... du très bon Sollers !
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Publié en 1984, Portrait du joueur s'adresse à un lecteur avisé. Largement autobiographique, ce roman mêle confidences, pensées, souvenirs, lettres et autres curiosités du personnage Philippe Diamant.
La plume est débridée, les mots sont clamés ou murmurés. le lecteur est transporté d'un supermarché de Bordeaux à Venise, en apprenant les secrets des maisons d'édition, la théorie de l'OeUF et de multiples anecdotes culturelles.
Autre thème majeur, les femmes, qui sont présentes tout au long du livre. À chacune sa spécialité, mais on retiendra surtout Sophie et ses missives érotiques.
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Sollers se raconte et raconte ses femmes dans un texte d'autofiction où l'on retrouve aussi un portrait acide du monde des écrivains et de l'édition, un tableau nostalgique de ses apprentissages et le récit circonstancié de rendez-vous amoureux minutieusement ritualisés. Ces seuls passages ont assuré la réputation sulfureuse de l'auteur. On trouve le pire et le meilleur dans cet assemblage improbable de souvenirs et de fictions transparentes, relatées dans un style irritant, ponctué de points de suspension, singeant la spontanéité du flot tumultueux célinien, mais surchargé de références culturelles souvent assénées sur le mode de la cuistrerie. La dévotion affiché du libertin pour un papisme proclamé apostolique et romain est à la littérature ce que sont au PAF les professions de foi médiatico-burlesques de Frigide Barjot. Heureusement, les passages très réussis évoquant son enfance à la fois conforme et rebelle, dans la fascination/détestation du mode de vie douillet et aboli d'une bourgoisie bordelaise conformiste, donne l'idée des capacités d'un écrivain surdoué, lorsqu'il évique la facilité et le clinquant, comme d'autres livres en attestent.
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Autofiction, autobiographie, essai, oui, mais pas un roman. Sollers nous propose son histoire familiale, ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, ses souvenirs de la deuxième guerre mondiale, se efforts pour se faire réformer et échapper au service militaire, ses souvenirs de sa maison d'édition, occasion de caricatures piquantes, ses réflexions sur la société, des portraits de quelques maîtresses, dont Sophie, avec qui l'auteur entretient une liaison très érotique. Cet érotisme, basé sur des jeux de rôles et des scénarios élaborés à deux, nourri d'un langage volontairement cru, est exposé ici sans pudeur. Sollers est un libertin assumé, et pourquoi pas, même si on ne ressent pas d'affinités avec son univers érotique. Cependant, au-delà des jeux sexuels, Sollers analyse de façon très intéressante leur substrat psychologique. le mode de fonctionnement de Sophie est décortiqué, les conditions de réussite de ces jeux sont expliquées, et c'est loin d'être superficiel.

Sollers consacre quelques pages au Marquis de Sade, à Casanova, à Mozart, à Hemingway dont il conseille de lire « Au-delà du fleuve et sous les arbres », tous artistes bon vivants fascinés par les femmes, qu'il admire et auxquels il s'identifie.

Ironie, dérision, humour parfois irrésistible (le canular sur les fouilles archéologiques sous le supermarché, sa mésaventure désopilante avec la domestique Asuncion, le portrait hilarant de son éditeur, la caricature de Olga la collaboratrice de son éditeur, la confrontation avec le psychiatre de l'armée pour se faire réformer, l'autoportrait du Don Juan blasé obligé de s'adonner à une sexualité de charité avec certaines femmes en manque) autant de scènes qui valent le détour.

Parallèlement, réflexions pertinentes, richesse des thèmes abordés sans tabou, feu d'artifice de mots, d'expressions, de trouvailles langagières. Ce style peut fatiguer mais quand le sujet est bon, il fait mouche. Il faut prendre le temps de lire Sollers. Sa personnalité, sa philosophie hédoniste, son style, sa vie sont intéressants. Il faut lui pardonner ses outrances, son narcissisme, son étalage de culture, l'éparpillement de sa pensée. Dans le fourmillement et l'effervescence de sa pensée, il faut savoir séparer le bon grain de l'ivraie.

Une fois de plus, les femmes, sont à l'honneur : Norma l'épouse (en fait Julia Kristeva), Ingrid placée à part (sans doute Dominique Rolin dans la vraie vie), les maîtresses régulières Sophie et Joan, les aventures subies ( Asuncion, la jeune domestique espagnole, qui se jette dans les bras de l'écrivain célèbre et provoque la jalousie du petit copain, est l'occasion d'un des passages les plus drôles du livre), Tina l'italienne la partenaire de « baise de charité » dont il n'arrive pas à se débarrasser, enfin Concha (Eugénia dans « Une curieuse solitude) sur laquelle Sollers revient de façon presque nostalgique.

J'ai lu les 17 extraits proposés en Citations. Je les trouve personnellement mal choisis car ils ne donnent pas envie de lire le livre. Il manque l'humour, surtout. Aussi je vous invite à aller lire trois nouveaux extraits : la mésaventure avec la jeune domestique Asuncion, la stratégie pour se faire réformer du service militaire, les déboires du don juan blasé obligé de pratiquer une sexualité de charité. Si ces extraits ne vous arrachent pas des sourires sincères, alors oui, Sollers ne correspond peut-être pas à votre univers littéraire.

Si je regarde les 10 critiques déjà proposées, je constate que Sollers ne laisse personne indifférent.

* Colichik rejette l'homme Sollers suffisant, nombriliste et en oublie l'écrivain sur le fond.
* Sheldrake descend l'auteur et le livre en trois lignes sèches.
* Hema6 (fourvoyée en citations) n'a pas fini sa lecture mais ne juge pas et parle d'écriture novatrice
* Goldtone reste neutre et factuel sans vraiment s'engager
* Frandj apprécie le style vif et primesautier, brillant, avant de faire part de sa lassitude et en revient au narcissisme de Sollers pour finir par douter de la véracité du propos.
* Elouar00 est ambivalent, trouve l'ensemble "très drôle, assez futé, souvent, pas si intéressant que ça."
* Cecedille reconnaît des passages réussis et des défauts : " cuistrerie, facilité, clinquant."
* Kristov1 ne se mouille pas, il laisse ça à Sophie justement : "Ha les jeux érotiques de Sophie !!!!" Mais puisqu'il a mis trois étoiles c'est plutôt positif.
* ZaoWou en deux mots est emballé : "Vie rafraîchissante". Il n'a pas tort.
* celineCartier, est hyper synthétique et fan : "Du très bon Sollers !" C'est la meilleure note.

Et moi je me classe un peu avant celineCartier. Oui, du bon Sollers.


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Un certain Philippe Diamant, écrivain, découvre qu'un lieu de son enfance a été remplacé par un supermarché. Tout commence de là, c'est-à-dire un texte en désarroi constant ; soit l'écriture d'une sorte de journal personnel : exposition de souvenirs, de lectures, d'entrevues, de jeux sexuels avec Sophie ; soit un sarcasme désinvolte sur la crétinerie environnante. Dans tout ça, le lecteur peut se laisser envahir par le sentiment que l'auteur n'a que faire de lui. C'est très drôle, assez futé, souvent, mais surtout pas si intéressant que ça. D'autant que je n'aurais peut-être pas dû étaler ma lecture sur une dizaine de jours : la lassitude a bien pris, du coup. Des émerveillements notables : Kafka, Céline, Montaigne, Saint-Simon.
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Vie rafraîchissante
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Un peu de cul, beaucoup d'élucubrations, Sollers, qui n'a jamais rien compris à l'art du roman, sert un pavé indigeste et nombrilistes. Un livre réservé aux admirateurs du nombril de Sollers.
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