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Il est des livres qui sont une certitude. Pas le moindre doute quand on le sort d'une étagère, mais plutôt la conviction profonde que c'est le bon livre, à ce moment précis.

C'est exactement ce qui s'est passé pour ce roman de Natasha Solomon. Quelques jours d'intense fatigue, de lecture laborieuse autour d'un obscur roman que j'avais tiré de mon étagère, la crainte de la pénibilité du suivant alors que je regardais les titres de ma PAL, et puis le regard attiré vers la tranche de ce roman, alors qu'il était pourtant caché derrière les autres. J'ai pourtant essayé d'en feuilleter un autre, censé être plus léger, une romance moderne, grisante, j'en étais convaincue, mais non. C'était le moment de "La Galerie des maris disparus", alors j'ai écouté cette petite voix qui se faisait insistante...

Ce roman a comblé toutes mes espérances. Voire plus encore. Il faut toujours écouter nos petites voix.

Juliet a tout pour être heureuse : des parents aimants, un quartier soudé qui vit au rythme des préceptes du judaïsme, un mari qu'on lui envie, et qu'elle aime, même s'il a la fâcheuse tendance à s'adonner au jeu (mais comme elle se dit, au moins il ne boit pas), et deux enfants merveilleux. Elle a vraiment tout pour être heureuse, jusqu'à ce jour qui, pourtant, commençait comme tous les autres jours... Son mari disparaît, emportant avec lui le seul objet de valeur qu'elle possède: un tableau qu'un artiste avait peint d'elle alors qu'elle n'était qu'enfant.

Commence pour elle la disgrâce, elle est une "aguna", femme abandonnée mais qui ne peut divorcer, seul les hommes ont ce privilège. Et elle doit subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, retourner travailler dans l'entreprise bien trop grise de son père. Elle qui voit les couleurs comme personne, qui a le don de déceler l'art, le vrai, doit se cantonner à un monde qui n'oscillerait qu'entre le blanc et le noir. Mais si finalement, l'abandon de son mari était une véritable libération ? Si elle pouvait commencer à vivre ? Elle se décide à franchir le pas et entame une vie de portraits et de rencontres, une vie d'amour et d'art, une vie de liberté...

J'ai adoré tourner les pages de ce romans au gré des portraits de Juliet qui vont jalonner sa vie. La construction de ce récit est très intéressante et originale. Chaque chapitre se construit autour d'un de ses portraits, et à travers ce puzzle qui n'est qu'une multitude de fragments de qui elle est, se reconstitue sa vie.

Femme forte, femme courage qui, au-delà de la traîtrise et de l'abandon, doit faire face au rejet de l'émancipation d'une culture qui vit ancrée dans un certain passéisme. Femme qui cherche à s'assumer mais en restant fidèle à ce qu'elle est, sans tomber dans une frénésie trop facile d'excès qui m'aurait sans doute empêchée de m'attacher à elle, Juliet avance, s'affirme, aime et nous fait l'aimer pour ce qu'elle est, parce que son monde est fait de couleurs, parce qu'elle ne veut qu'une chose, vivre...


Une belle réflexion sur le judaïsme, sur la place des femmes, de l'amour et de l'art. Un vrai moment de bonheur...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Après son sympathique Jack Rosenblum golfeur, Nathasha Solomons nous offre une Juliet sortant de sa coquille après la perte d'un improbable Roméo.

1958: Épouse abandonnée par un mari évaporé, étouffant dans une vie de famille étriquée et dans une communauté juive oppressante, Juliet s'évade de son quotidien par son amour de la peinture et sa compréhension innée de la beauté d'un tableau.
Quand l'occasion de créer une galerie lui est offerte, c'est aussi un changement de vie, une opportunité vitale. D'autant qu'à découvrir des nouveaux talents, l'amour peut encore se croiser entre deux coups de pinceaux.

Un livre attachant, bien écrit, s'appuyant sur la thématique de l'émancipation des femmes et de l'intégration hors communauté. Construit sous forme de tableaux, toute une vie se décline entre bonheurs et difficultés, entreprise et création. Assumant sa liberté de femme seule, libre et indépendante, Juliet reste néanmoins enchaînée par un statut ambiguë d'épouse abandonnée et à demi divorcée, dans une société où toute contraception peut être encore refusée à une femme célibataire.

On parle aussi beaucoup de peinture à travers une époque avant-gardiste ou le pop art détrône le figuratif. La vie de la galeriste se décompose en autant de portraits peints par ses amis artistes jusqu'à l'ultime et difficile reconnaissance d'un fils peintre pour une mère excentrique.

Un petit parfum de tea time et de scones à déguster sans modération.
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La galerie des romans disparus est un joli roman. Il est centré sur une femme Juliet que son mari va quitter du jour au lendemain. Elle n'a plus d'époux mais n'est pas célibataire ni divorcée. Elle est bloquée dans un statut quo. Mais par le biais de la peinture, elle brisera les carcans qui l'enserrent. Elle deviendra galeriste et construira elle même son bonheur. Mais si le personnage est fort, il est loin d'être parfait, peut être trop aveuglé par cette peinture qu'elle aime temps, elle oublie de regarder autour d'elle et de voir les autres. Elle est humaine avec ses qualités et ses défauts mais c'est aussi ce qui nous l'a fait apprécié aussi n'hésitez pas et entrez à la Wednesday galerie!
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Ce roman, c'est une histoire de femmes et d'art. C'est une femme qui décide de prendre sa vie en main malgré les autres, malgré ses parents, ses enfants et sa communauté. C'est l'histoire d'une femme qui décide d'exister, de vivre enfin, sans plus se soucier des convenances. C'est un livre fort sur la libération de cette femme, qui nous montre tout le chemin parcouru au fil des décennies. A découvrir !

Juliet Montague est une aguna. Dans sa communauté juive, elle n'est plus grand chose depuis que son mari les a quitté, elle et ses enfants. Comme seul le mari peut décider de divorcer, elle est coincée : elle ne peut pas se remarier, elle n'est pas divorcée, elle n'est pas veuve. Si tous ses voisins admirent son courage, elle est déshonorée et suscite messes basses et commérages. A la fin des années 50, le jour de ses 30 ans, sa vie prend un tournant différent. Alors qu'elle se promène dans Londres avant de faire l'acquisition d'un frigidaire – cadeau d'anniversaire éminemment utile – elle rencontre un artiste, Charlie, à qui elle va commander un portrait. Parce qu'elle a un don : elle sait, à la vue d'un tableau, si il aura du succès, s'il dégage quelque chose. Sa passion se réveille, et sa carrière s'envole : grâce à Charlie et ses amis peintres, elle ouvra une galerie d'art, et s'émancipe peu à peu de ses parents et de sa communauté, sans pour autant les renier.

Un roman tout à fait fascinant qui nous offre plusieurs histoires. D'abord celle de Juliet qui petit à petit, sans renversement de situation soudain, va prendre sa vie en main, et décider que le départ de son mari peut être un tremplin vers une vie qu'elle n'avait imaginé, loin de l'entreprise de lunettes familiale. C'est aussi l'histoire de ses enfants, Frieda et Léonard, qui cherchent leur place dans ce nouveau monde en construction d'après guerre, entre des grands-parents conservateurs qui appliquent les lois juives avec respect et leur mère, qui choisit une autre voie, plus fantasque, et ce loin d'un père qu'ils ont à peine connu. C'est également une immersion dans les traditions juives, les fêtes, les lieux de culte, les spécialités culinaires. L'histoire, aussi, de ce mari d'origine hongroise, Georges Montague, pris dans la guerre et qui a l'outrecuidance de voler le portrait de Juliet, peint quand elle était enfant. C'est l'histoire d'un monde qui change, c'est une partie de l'histoire du féminisme, de cette femme qui décide de se construire seule, de vivre de sa passion, malgré les obstacles dus à son sexe. Et pour finir, c'est une histoire de l'art des années 60, de cette figuration qui n'est plus à la mode, d'artistes qui se cherchent dans de nouveaux courants, de cet air de liberté qui les touche.

Juliet est un personnage complexe, qui adore voir comment les autres la voient. C'est pourquoi elle se constitue au fil des ans et des décennies une vraie collection de portraits d'elle-même. Est-ce pour compenser celui voler par son mari ? Est-ce parce qu'elle essaie de se reconstruire et porte plus d'importance qu'elle ne le pense au regard des autres ? Ou est-ce pour compenser la « galerie des maris disparus » qui paraît dans les journaux yiddish pour retrouver ces maris qui ont fui leur foyer, et dans lesquels la photo de George a figuré ? En tout cas, l'auteur utilise les portraits pour construire son roman : chaque chapitre correspond à un tableau, chacun de ces derniers est classé par ordre chronologique. Les mentions appartiennent à un catalogue d'exposition, et la clé du mystère nous est donnée en fin de roman, mais je ne vous en dévoilerai pas plus !

C'est un roman dense, aux personnages puissants, difficiles à oublier. Chacun d'entre eux marque l'histoire de Juliet, et leurs différences font de ce livre un roman où on ne s'ennuie jamais. de la banlieue londonienne à la Californie, de la galerie londonienne à la campagne anglaise, des diners du vendredi familiaux aux happenings et vernissages, on vit les aventures de Juliet avec entrain, on suit ses nouvelles idylles romantiques avec enthousiasme.

Un beau roman bien écrit, extrêmement riche, à découvrir de toute urgence !
Lien : https://breveslitteraires.wo..
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Natasha Solomons m'était inconnue. Elle m'a été recommandée par mon club de lecture, complément indispensable à mon réseau sur Babelio.
"La galerie des maris disparus" est l'histoire de Juliet Montague, fille à papa (et maman), jeune maman qui travaille sans enthousiasme dans une entreprise familiale de lunetterie et qui devient galeriste à succès.
Cela peut ressembler à un conte de fée tant les probabilités de passer d'un emploi à l'autre, sans formation particulère, est difficilement imaginable.
Oubliant le peu de vraisemblance d'une telle reconversion, je n'ai pas boudé mon plaisir à suivre Juliet, abandonnée par son mari, accaparée par ses deux enfants et engluée dans les poncifs, lourdeurs et interdits de sa confession. " Ni veuve ni divorcée, elle n'a pas le droit de refaire sa vie selon les règles de la communauté juive à laquelle elle appartient". Et sa farouche mère ville au grain ! Cependant, avec détermination, habileté mais sans provocation, Juliet va réussir à atteindre ses buts, triompher du conformisme et s'épanouir.
Emancipation féminine et monde de l'art contemporain sont au coeur de ce roman sans prétention mais optimiste, piquant et distrayant.
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Quand on voit la couverture on ne sit pas ce que l on va lire
Quelle belle découverte !!!
J'ai passé un bon moment à la lecture de ce roman
J'y est découvert les coulisses du monde des artistes(peintres) les habitudes de vie de la communauté juive
En bref un roman qui se lit très facilement
Un bon moment de détente
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Juliet, issue d'une famille d'immigrés juifs, se marie à un goy. Joueur et menteur il disparaît brutalement le jour de l'anniversaire de sa femme, l'abandonnant ainsi que leurs deux jeunes enfants.
Ni divorcée, ni veuve elle est quelque peu mise à l'écart de la communauté car de surcroît elle laisse libre cours à son amour de la peinture en ouvrant une galerie. Elle s'y investit totalement en tachant de mener au mieux sa vie de mère et femme. Décidée à retrouver son mari elle se lance dans un périple aux Etats-Unis. En reviendra-t-elle avec des réponses qui lui permettront de retrouver un statut social ? Son fils saura-t-il enfin qui est son père ?
Que ce soit pour sa galerie ou dans sa vie, Juliet mène une quête permanente. On l'accompagne tout au long du livre et on souffre pour elle de cette vie qui la condamne et pour laquelle elle ne peut que subir, victime du poids de l'histoire et des coutumes.
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« L'art remplit une autre fonction : Il nous aide à voir le monde de façon plus nette. Comme les lunettes chères à mon père, l'art aiguise notre perception. Si après avoir vu les oiseaux de Max ou les baigneurs de Jim, nous regardons vers la mer, il y a des chances pour que nous la comprenions mieux. »


L'histoire :


A Londres, Juliet avait un mari (Georges), un fils et une fille. Mais un jour, son mari part sans prévenir en emportant le portrait qu'un peintre avait fait de Juliet lorsqu'elle était petite. Depuis ce jour, en plus de subir l'absence de son mari, de ne pas comprendre cet abandon qui l'a détruite et de devoir gérer ses enfants ainsi qu'un travail alimentaire qu'elle n'aime pas, Juliet se sent amputée d'une partie d'elle-même : la part que représentait ce tableau.


Un jour, en traversant une exposition en plein air de jeunes peintres, elle remarque un inconnu dont le talent lui fait ressentir le tableau dans ses tripes. Elle lui demande alors de faire son portrait, pensant qu'il sera un nouveau départ pour elle. Mais si le résultat lui plaît, il ne remplace pas le premier tableau volé par son mari : S'il voulait l'abandonner, pourquoi Georges a-t-il emporté avec lui son tableau ? Pour le revendre ? D'ailleurs, pourquoi a-t-il quitté sa famille ? Les parents de Juliet engagent un détective privé qui retrouve sa trace en Californie et sous un autre nom, dans un journal publiant une « galerie des maris disparus » : Que fait-il là et qui est-il vraiment ?


En attendant, Juliet poursuit sa quête d'elle-même à travers la peinture : Son don est de savoir reconnaître le tableau qui fera la différence ; Tous les jeunes peintres qu'elle repère pour faire son portrait lui demandent donc d'ouvrir une galerie où elle exposerait leurs meilleures oeuvres. Juliet, qui n'aime pas son métier actuel et qui se sent vivante entourée de peintures, accepte cette proposition. C'est le début de sa véritable guérison, ses retrouvailles avec elle-même et même le début d'un nouvel amour, avec un artiste déchu qui, finalement, sera le seul à lui montrer qui elle est vraiment.


« Je choisis une oeuvre par rapport au frisson qu'elle me donne. Les tableaux réunis ici ont eu cet effet sur moi. J'espère qu'ils provoqueront aussi en vous l'impression que quelque chose remue votre âme. »


Mon avis :


Je ne suis pas particulièrement amatrice de peinture, mais j'ai trouvé l'idée du livre formidable ! Ayant adoré « le Manoir de Tyneford », j'étais vraiment très curieuse de découvrir ce que Natasha SOLOMONS nous avait offert cette fois-ci. J'ai été vraiment surprise de la différence de style et de ton de cette auteure caméléon, mais je n'ai pas été déçue du tout car ce roman est frais, enlevé, divertissant et en même temps profond.


Couvrant une large période de 1958 à 2006, qui nous donne l'occasion de voir réellement évoluer les personnages, il parle de l'art mais surtout de l'identité : l'identité dans le couple, la famille, la religion, le travail. Chaque compartiment de notre vie nous morcelle mais, mis bout à bout, forme un tout qui est nous-même. Juliet doit se reconstruire et cherche son identité. L'art l'y aide. Tous les portraits d'elle, que les jeunes artistes qu'elle expose lui ont offert, représentent des bouts d'elle-même qui l'aident à se trouver, se reconstruire et qui, ensemble, la représentent. Jusqu'à l'ultime tableau, celui l'homme dont elle tombe amoureuse et qui, lui seul, parvient à capter son être tout en entier dans son portrait. Finalement, blessée par le regard de sa communauté religieuse sur son statut de femme abandonnée, elle se soigne grâce au regard que les peintres lui permettent de poser sur elle-même.


C'est encore un sans faute pour Nathasha SOLOMONS, un très beau roman tant sur la forme (chaque chapitre porte le titre d'un portrait de Juliet mis en avant) que sur le fond. Il se lit tout seul et énormément de passages pourraient faire l'objet de jolies citations. Je ne vous en mets que quelques-unes mais vous incite vivement à découvrir le reste par vous-même, car c'est un coup de coeur en ce qui me concerne !


« Qu'il soit ressemblant ou non m'importe tout aussi peu. Ce n'est pas ce qu'on attend d'un portrait. Si vous voulez une parfaite ressemblance, vous n'avez qu'à prendre une foutue photo. »

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Les nombreuses références à la culture juive sont un peu passées à côté de moi sans grand impact. Ou c'est moi qui suit passée à côté, c'est selon. N'étant pas juive, et n'y connaissant pas grand-chose à la base, il y a beaucoup d'éléments qui ne m'ont pas interpellée alors qu'ils l'auraient dû. Ce n'est pas particulièrement gênant, mais cela a certainement joué un grand rôle dans le manque d'enthousiasme que j'ai éprouvé durant cette lecture.

L'histoire est intéressante, l'héroïne aussi, mais la construction, du moins dans la première partie, est franchement confuse et le cheminement pas toujours équilibré. L'auteur passe parfois beaucoup trop de temps sur un moment particulier dans la vie de Juliet et pas assez sur d'autres. À certains endroits, j'avais envie que ça avance plus vite (quel est l'intérêt de cette scène ?), à d'autres, au contraire, j'aurais bien voulu rester et creuser un peu plus longtemps.
Lien : http://leslecturesdecat.cana..
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J'ai été déçu par ce livre. En effet, je n'ai pas aimé le style d'écriture qui complique l'histoire. Certains détails nécessaires pour comprendre ce roman ne sont pas présent alors que des détails qui sont d'une certaine manière inutile sont présents.
Par contre, il y a certains passages que j'ai adoré, que j'ai trouvé très be
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