C'est un roman, pas une enquête. Les faits sont réalistes mais pas forcément véridiques.
On apprend d'abord à connaître Lucio, sa vie simple et tranquille. Il est réservé, un peu perdu. Il a bien sûr des amis, collègues ou autres, mais c'est une amitié bourrue.
J'avoue qu'à la lecture du premier tiers de ce livre je me suis un peu ennuyé. Il ne se passe pas grand-chose, Lucio et vit tranquillement sans à-coups. Sortant de la lecture d'un thriller, ce livre bien qu'aéré et agréable m'a paru mou.
Puis, petit à petit, je me suis laissé accroché par ce personnage si renfermé. Même la passion qu'il exprime pour sa femme paraît réservée bien que profonde. de ces tranches de vie, de ces instantanés, se dégage une impression de gâchis. On a vraiment le sentiment que Lucio est là pour quelque chose, mais on ne sait quoi, ni quand cela viendra. Lucio lui-même semble attendre, toujours attendre, se réserver. Cela laisse un certain malaise. Car ce n'est pas une attente vive, agile et active mais plutôt une veille ensommeillée, subie et un peu maladive.
On le suit également dans son travail au tunnel. Cela est prétexte à montrer comment l'accumulation de routine, de petit compromis, d'économies de bouts de ficelle a pu mener à la catastrophe, celle qui a coûté la vie à une quarantaine de personnes. Elle commence et reste longtemps traitée comme une alerte mineure et banale. Ce sera le catalyseur du réveil de Lucio. Comme s'il n'avait vécu jusque-là que pour ce qu'il doit accomplir. La relation de la catastrophe en elle-même est beaucoup plus dynamique et l'on ne peut s'empêcher de penser à une descente aux enfers.
La conclusion historique est assez amère.
Le livre traite donc d'une attente, d'un réveil et d'une rédemption ; mais de quelle faute ? Juste celle de ne pas avoir su vivre, de ne pas avoir su respirer la joie, de ne pas avoir su s'émerveiller, de ne pas avoir cultivé la lumière qui permet de regarder les jours d'un regard radieux.
Les chapitres sont courts (jusqu'au chapitre LVIV, que j'ai supposé être le chapitre LIX), soit 4 pages par chapitre. L'ensemble est léger et se lit facilement même si le malaise devant la vie de Lucio se fait rapidement sentir. le style de l'auteur est agréable bien qu'insuffisamment travaillé à mon goût, un peu las , comme Lucio.
Conclusion
Un roman au premier abord assez plat mais qui questionne sur la façon d'appréhender l'existence et laisse un goût amer de fatalisme. Intéressant finalement mais inabouti.
Ma note 12,5/20
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