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EAN : 9782330039035
247 pages
Actes Sud (04/02/2015)
2.68/5   79 notes
Résumé :
Dans un mystérieux ermitage aux abords de Madrid, une société occulte se réunit une fois l’an pour raconter des contes cruels. Une jeune collégienne en excursion scolaire se voit impliquée de force dans cet édifiant étalage d’histoires hantées par la présence du péché, de la tentation, de la luxure et du mal à l’état pur. Un rite de passage pour anéantir les paradis de l’enfance.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Je découvre l'univers de Somoza avec Tétraméron et j'en ressors assez mitigée. Certes on m'avait parlé de lui comme d'un auteur singulier mais je me demande si ce titre était une bonne idée pour faire sa connaissance...

Je reconnais que Somoza possède de grandes qualités stylistiques. Les phrases et le vocabulaire ne piquent pas les yeux. Quant au fond, j'ai la sensation d'être passée à côté. de plus, j'ai trouvé les contes et les exigences de ce cénacle de plus en plus glauques et malsains. La conception de l'auteur du passage de l'enfance à l'âge pubère pour son héroïne Soledad - sorte d'Alice espagnole - m'a mise mal à l'aise.

Malgré des envies de lâcher le livre à plusieurs reprises, j'ai lutté pour aller jusqu'à la dernière page. Je n'en ai pas été plus avancée... En tout cas, bravo aux éditions Acte Sud pour la belle illustration de couverture. Belle et étrange.

Je redonnerai sans doute une autre chance à cet auteur de me charmer. Mais pas tout de suite.
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C'est assez compliqué d'écrire un billet sur une lecture dont on ressort perplexe. "Tétraméron" est un roman fantastique qui se présente sous forme de contes.

Soledad, collégienne qui vit avec sa soeur et son père - sa mère étant décédée - prend le car scolaire comme tous les jours sauf que, ce jour-là, elle a une drôle de sensation, celle de devenir transparente, comme un fantôme. Commence alors pour Soledad une aventure fantastique au sens littéraire du terme où la science-fiction le dispute à l'épouvante.

Il m'a été difficile d'entrer dans la narration, le propos est extrêmement abscons et même si le style ne manque pas de talent, le fait d'avoir à s'accrocher à chaque page gâche toujours mon plaisir.

Soledad n'est pas une Alice des temps modernes, bien que le début du roman puisse le faire penser. Sa rencontre avec les membres du Tétraméron, quatre conteurs de l'horreur, n'est pas fantaisiste ni joyeuse, c'est une plongée dans des mystères profonds, délirants, parfois obscènes, dérangeants.

Je ne sors pas édifiée de cette lecture, je pense que je l'oublierai vite. Mes quelques tentatives d'immersion dans la littérature espagnole ont hélas été non concluantes pour la plupart.


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Trigger Warning : sur tout ce que vous pourriez imaginer. Je ne plaisante pas, si vous êtes un tant soit peu sensible ou dans un mauvais mood, ne commencez pas à lire ceci.

(Le livre hein, pas la chronique).

(Enfin, je crois...)

Dans "Tétraméron - Les Contes de Soledad", José Carlos Somoza nous raconte l'histoire de Soledad, une collégienne qui lors d'une excursion scolaire se perd dans un ermitage, et se retrouve seule face à la porte d'une cave.
Lorsqu'elle décide de risquer un oeil au-delà de la porte, elle découvre un bien étrange tableau : 4 personnages sont réunis autour d'une table ronde, et l'invite à rentrer afin d'écouter les histoires qu'ils ont à raconter. Ainsi débute pour Soledad (et pour nous, lecteur.ice.s), un bien étrange voyage dans des contrées qu'il m'a rarement été donné de rencontrer en littérature, et même dans l'art.

Ce roman est en fait un recueil de contes/nouvelles déguisé (et bon sang qu'est-ce que j'aime ce format !), contes qui sont alternés avec le présent et les réflexions que Soledad est amenée à se faire.

Alors il faut tout d'abord que je crève l'abcès : je suis malaisé de dire que j'ai aimé l'expérience que fût cette lecture. L'horreur est grandissante tout au long du récit, mais elle va jusqu'à un point que je n'avais jamais rencontré auparavant : ce serait du spoil que de vous décrire les pires éléments qui se trouvent là-dedans, mais je pense que vous pourrez facilement les imaginer. J'insiste sur les trigger-warnings ; faites attention si vous vous lancez dans cette lecture (et ne la donnez pas à n'importe qui sans connaissance de cause).

L'horreur, le malaise et la peur (qu'est-ce que j'ai flippé parfois) sont les éléments dominants de ce livre ; ce qui moi m'a beaucoup plu dans cette lecture, c'est le bizarre dont l'auteur pare son récit. On est immergés dans un rêve effrayant et jusqu'au bout, cette sensation ne nous quitte pas. Parfois (même souvent), on ne sait pas quoi penser d'une scène parce qu'elle est simplement dénuée de logique ou de raison ; impossible de poser des mots dessus.

Mais au contraire, la construction de l'intrigue est elle très intéressante et logique de bout en bout ; c'est en avançant de plus en plus dans les histoires racontées que l'on comprend où l'auteur veut en venir dans ses réflexions, ses messages, et pour ce qui est du récit en lui-même, où les mystérieux personnages de cette tablée veulent en venir avec leurs contes, à quoi tout cela sert. le fond est en fait très métaphysique, et j'ai beaucoup aimé cela.

Je balance l'info comme ça, mais ce roman s'inscrit dans la lignée de deux autres livres parus respectivement au XIVème et XVIème siècle : "Décaméron" de Boccace et "L'Heptaméron" de Marguerite de Navarre. J'imagine qu'il est intéressant de les découvrir pour mieux saisir dans quelle lignée s'inscrit le roman de José Carlos Somoza, et c'est ce que je vais certainement faire (quand j'aurais fini les 500 autres livres de ma palAHAHAH).

Au final, je pense que c'est un bon roman pour découvrir l'univers de l'auteur, mais je le répète : c'est un des plus violents, pernicieux et immoral qu'il m'ait été donné de lire (Grippe-Sou fait pâle figure à côté...).
Ce livre marquera sans nul doute mon parcours de lecteur et depuis que j'ai quitté cet univers, je n'arrête pas d'y repenser. Difficile de vous conseiller ce livre, mais si vous aimez les expériences extrêmes, tentez-le. Sinon, veillez à bien laisser la lumière allumée lorsque vous vous coucherez.


Les monstres ne sont jamais très loin.
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Etrange voyage littéraire que celui dans lequel nous emporte José Carlos Somoza, sur les pas de la jeune Soledad (dont le nom signifie solitude en espagnol)! Soledad est un peu la cousine littéraire d'une certaine Alice, ce que suggère d'ailleurs l'illustration de couverture où une jeune fille passe par l'ouverture d'une page dans un livre ouvert, de l'autre côté du miroir que nous font les mots et les récits, les romans et les contes. Cousine encore plus proche peut-être d'Ofelia, l'héroïne du Labyrinthe de Pan, le beau et étrange film de Guillermo de Toro.

Partie avec la classe de son collège pour une excursion et la visite d'un ermitage. Mais au milieu des collègiennes, avec leur veste d'uniforme au blason du collège et l'escorte des soeurs, Soledad est prise par un étrange sentiment : celui de na pas exister, de n'être qu'un fantôme. Son existence physique, sa visibilité pour les autres lui semble tout d'un coup aussi évanescente que celle d'un personnage de fiction, de conte ou de roman jamais lu ou refermé et presque oublié, pourrait-on dire. A tel point qu'elle disparaît des comptages pourtant scrupuleux des soeurs... Un oubli qui est comme le passeport de sa disparition pour un lieu dérobé et secret, secret comme un coffre de bois précieux à la serrure ouvragée Un escalier, puis une porte... faite pour cacher l'inconnu, le mystère, peut-être... Derrière la porte, quatre étranges personnages, qui l'accueillent entre hostilité et hospitalité, parce que c'est, dit l'un d'entre eux, la tradition. Quelle tradition? Celle des contes qu'ils échangent, qu'ils se racontent autour d'une table dans cet endroit si secret. Deux contes chacun. Des contes qui peuvent être pervers ou cruels, mais qui sont surtout énigmatiques, ne livrant pas de clés ou de moralités transparentes. Des contes que va devoir écouter Soledad et qui la dépouilleront petit à petit d'elle même, jusqu'à se révéler eux-mêmes.

Lecteurs, nous retrouvons plus ou moins comme Soledad, dans la solitude de notre lecture, face à ses récits qui semblent chercher à nous hypnotiser, à nous séduire pour nous perdre. L'on pourrait être tenter de chercher à les interpréter, fort des outils d'analyse d'adulte que nous ont donné Propp ("Morphologie du conte") ou Bettelheim ("Psychanalyse des contes de fées"), mais l'intuition nous souffle que l'exercice risque fort de se révéler stérile, trop hasardeux. C'est dans le silence de l'écoute, dans les rêveries qu'ils déclenchent pour chacun que réside le coeur des contes, ces mensonges qui disent, peut-être, la vérité.

José Carlos Somoza sait magnifiquement, ou plutôt magiquement et énigmatiquement jouer des variations et des incertitudes, de l'onirisme et du réalisme pour nous entraîner dans le monde de Soledad (solitude!) pour nous enrichir sans chercher à nous éduquer ou nous faire la leçon. Un livre qui peut troubler et laisser perplexe, interrogatif, mais qui ne devrait pas laisser indifférent. Un livre d'histoire et de récits enchâssés dans d'autres histoires et récits, à la façon des grands cycles de contes avec une tonalité noire, ou grise, qui touche s'aventure sur les chemins de traverse de l'humain, dans des venelles étroites où la lumière se fait rare, d'où les bonnes fées sont irrémédiablement absentes. le monde de José Carlos Somoza relève d'un certain baroque paradoxal, froid, passablement austère et vaguement inquiétant.
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Comme toujours avec cet auteur, le voyage littéraire est total. le cadre inquiétant, le chemin abyssal qu'emprunte Soledad pour rejoindre les quatre autres personnages, les contes étranges qu'ils échangent, la peur de la fillette tout en long du roman, tout contribue à l'immersion.
L'idée de ces contes dans le roman est séduisante et s'il s'agissait de ma première lecture d'un roman de Somoza, je serais totalement séduite. Mais, je n'ai pas ressenti la même intensité que pour ces romans précédents. J'ai été moins troublée, moins captivée, sans doute à cause de la variété des sujets, des histoires racontées.
Habituellement, l'auteur semble pouvoir hypnotiser ses lecteurs en les entraînant à sa suite dans l'exploration d'un sujet précis jusqu'à l'épuisement. Ce récit était sans doute trop éparpillé pour y parvenir. Cette fois-ci, l'hypnose n'aura pas fonctionné sur moi. Mais même pour une semi-déception, ce roman se révèle être bien meilleur que beaucoup d'autres.
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critiques presse (2)
Elbakin.net
22 avril 2015
Ouvrage aux rouages parfaitement huilés, à la petite musique si difficile à oublier.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
LeMonde
23 mars 2015
Carlos Somoza nous en offre un recueil fort beau, construit avec une habileté démoniaque.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un jour nous avons cru à de belles choses, à des mythes et à des légendes... Un jour nous sommes venus à penser que la vérité était la vérité si elle était belle. Un jour, à un moment perdu, tous les hommes ont été des poètes et ont inventé des contes qui devenaient réels quand ils étaient racontés ! Et maintenant ? A quoi tout cela a-t-il abouti ? Les ténèbres nous entourent et nous vivons sur des préservatifs et des bouteilles d'alcool...
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« Imagine que tu parcours un labyrinthe que tu crées toi-même en marchant. Si tu n'avances pas, tu ne trouveras jamais la sortie car elle n'existera pas. Si tu recules, tout ce que tu auras créé deviendra un obstacle. Et si tu trouves enfin la sortie, quelle satisfaction obtiendras-tu, sachant que tu étais le seul chemin ? »

Il existe deux sortes de solutions : « N'attends aucune satisfaction, contente-toi d'avancer et de chercher la sortie », c'est la préférée de presque toute la classe. Celle du professeur est beaucoup plus pratique : « N'entre jamais dans des labyrinthes qui n'existent pas. » C'est ma préférée, mais il y en a une troisième que personne n'évoque, si évidente qu'elle paraisse. « Si c'est moi qui crée le chemin, c'est moi qui décide quand et où j'arriverai à la sortie. »
Soudain, elle songe qu'une ligne droite est la meilleure solution.
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Je me rappelle que Grigori s'écarta de moi et avança comme un enfant la nuit de Noël vers cette vision turquoise. Il n'avait pas fait cinq pas qu'il s'écroula, une main sur la poitrine, mourut et se mit à pleurer.
Je ne me trompe pas dans l'ordre des événements. Cela se passa ainsi : son visage se couvrit d'abord d'une couleur blanche, comme si sa peau était devenue de verre et permettait d'apercevoir la tête de mort que nous portons en nous, les yeux fixés sur ce point vide que nous voyons enfin quand nous ne voyons plus rien, et ses larmes jaillirent un instant plus tard. C'était comme si le locataire était resté un peu plus longtemps dans le corps déserté pour pleurer sur les bons moments passé à l'intérieur.
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Imagine que tu parcours un labyrinthe que tu crées toi-même en marchant. Si tu n'avances pas, tu ne trouveras jamais la sortie car elle n'existera pas. Si tu recules, tout ce que tu auras créé deviendra un obstacle. Et si tu trouves enfin la sortie, quelle satisfaction obtiendras-tu, sachant que tu étais le seul chemin ?
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Il y eut un temps mort, comme lorsque nous découvrons sur notre lit une énorme araignée qui découvre à son tour un énorme humain blanc, et qu'entre les deux monstres s'opère un échange d'horreur et de regards fixes.
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Vidéo de José Carlos Somoza
12 janv. 2023 Que lire pour des romans policiers d’un nouveau genre ? Le coup de projecteur sur Jose Carlos Somoza.
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