AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 282 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Parce qu'ils font toutes les nuits le même cauchemar qui les terrorise, un professeur de littérature au chômage et une mystérieuse clandestine hongroise se retrouvent plongés dans une histoire fantastique des plus terrifiantes.
Assistés d'un vieux médecin, ils découvrent l'existence d'une secte millénaire de sorcières qui utilisent la poésie pour assouvir leur soif de destruction.
Projetés dans une réalité qui les dépasse ils devront faire face à la cruauté inouïe des "13 Dames" du Verbe…

Une oeuvre singulière et fantasque, pleine d'une imagination débridée et fantaisiste.
On se laisse pleinement envoûter par ce suspense fantastique où la poésie devient arme de torture et de destruction, où le pouvoir des mots est synonyme de barbarie cruelle et raffinée, où la réalité se désagrège sous les vers de Shakespeare ou de Keats.
Le psychiatre espagnol José Carlos Somoza, à qui l'on doit l'étourdissante « Caverne des idées », excelle dans la construction des univers troubles, déformés, surréalistes, un peu comme si l'on naviguait, ébahi, dans une toile de Dali, avec cette impression de réalité altérée, truquée, modifiée par l'emploi d'un fantastique échevelé qui vient fausser la donne d'un réel terne et immobile.
Porté par une écriture fluide et colorée, un style imagé très visuel, un sens du rythme effréné, « La Dame n°13 » est un roman pour le moins original qui tient totalement en haleine.
Aussi, l'on ne saurait trop reprendre à son compte ces quelques vers de Dante pour avertir le lecteur : « Vous y entrez ici, laissez toute espérance »…
Commenter  J’apprécie          271
Encore un roman très réussi de José-Carlos Somoza qui, cette fois, nous emmène dans un univers où la poésie devient, entre les mains de treize sorcières, une arme redoutable capable d'immenses destructions.
Une clandestine hongroise, un professeur de littérature et un médecin affrontent ces sorcières et se trouvent emportés dans un monde où le beau jouxte l'horreur, où les mots les plus beaux ont le pouvoir de faire le mal.
L'auteur excelle dans ce type de récit fantastique où les fils de l'intrigue s'entremêlent jusqu'au dénouement. Il parvient à maintenir le suspense jusqu'au bout et ce roman est une entrée de plus dans l'univers de Somoza.
Commenter  J’apprécie          140
Comment ne pas être attirée par ce livre dont le sujet est la poésie, le pouvoir des mots? Comment y résister alors que le fantastique, l'horreur, le suspens et la beauté se mêlent à cette littérature? Ce fut pour moi impossible.
De nombreux passages sont sublimes de poésie ou de terreur, souvent les deux intimement liés. Les références aux grands auteurs sont nombreuses et font plaisir à lire et à relire. Cependant, l'auteur se laisse déborder par son sujet, part en tous sens, s'empêtre et patatras, le roman au sujet si attrayant devient alors quelque peu décevant. On tombe dans la série Z à petit budget et aux filles peu vêtues pour attirer le public, particulièrement sur le derniers tiers du bouquin. C'est dommage, il n'a pas eu, sur cet oeuvre, le talent de son ambition, le pouvoir des mots lui a échappé!
Cependant, même si ce n'est pas le meilleur de Somoza, ce roman reste captivant et digne d'être lu. Mention spéciale pour la poésie et l'ambiance sombre qui s'en dégage.
Commenter  J’apprécie          110
Ce roman commence comme un thriller. Un jeune homme, en deuil de sa fiancée, fait des cauchemars atroces. Il consulte un médecin pour lutter contre ceux- ci. Plus tard, il apprend que ses cauchemars relatent un fait réel : la torture et l'assassinat d'une jeune femme. Il se rend sur les lieux du crime où il rencontre une jeune femme, qui elle aussi, a rêvé de ce crime sordide. Et c'est là que tout bascule…. dans l'irréel… Somoza ne livre pas un thriller classique mais un triller fantastique, où l'arme du crime est la magie…la magie de la poésie ….
Les deux héros vont alors enquêter et se rapprocher de plus en plus de la dirigeante de cette secte des 13 dames….frissons garantis

Le suspens est bien mené, des personnages principaux et secondaires parfois ambigüs…………. J'ai aimé aussi les réflexions sur la mémoire, la maternité, l'immortalité ….et la volonté du pouvoir….
Passionnant et parfois effrayant…J'ai été très surprise de la découverte de l'identité de la dame N°13.

En conclusion : un roman qui me marquera longtemps….et qui m'a envie de poursuivre avec l'auteur (espagnol d'origine cubaine, auteur de romans … et aussi psychiatre)
Commenter  J’apprécie          80
Avant que la manipulation ne puisse se faire grâce à Shakespeare (L'appât, Actes Sud), Somoza conçoit un livre de génie. Un brin fantastique, avec une ambiance malsaine de petites filles qui surgissent de nulle part, poupées de porcelaine qui vous glacent les globules rouges.

Il imagine que la poésie, peut elle aussi être à l'origine d'une manipulation physique, d'hallucinations morbides et destructrices. Pour Somoza, et pour bien des poètes, la vraie poésie est violente, cruelle, elle nous bouffe de l'intérieur pour produire en nous une folie à faire virer sa cuti à n'importe quel psy.

Qui aurait pu penser qu'un vers d'Isidore Ducasse puisse réduire l'autre à néant ? Voilà le point de départ de l'auteur.

Ajoutées à ce scénario très bien monté, il imagine un cercle de muses, nouvelles sorcières, cachées dans des corps humains, se trahissant les unes les autres pour accéder à la première place. Ici pas de sabbat ni de balais, par contre l'angoisse est au programme et je peux avouer que de lire ça aux alentours de minuit, c'est quasiment aussi rentable qu'une colique quand on éternue.

J'ai pas autant apprécié que L'appât, ce qui ne m'a pas empêché d'engloutir cette oeuvre, c'est magnifiquement écrit, on nage en plein délire littéraire, un hommage à un genre qui tombe en désuétude (et dont je ne raffole pas).

Un thriller fantastique et poétique, pari réussi !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
Commenter  J’apprécie          50
Et si les mots étaient source de pouvoir…
Et si la poésie n'était qu'une arme des plus destructrices lorsqu'elle est bien utilisée…
Moi qui ne suis pas du tout amateur de romans fantastiques, j'étais loin d'imaginer, en ouvrait celui-ci, combien l'auteur saurait m'ensorceler ! Et pourtant… . l'horreur se trame ici derrière chaque mot.
J'aurais bien envie d'écrire : « âmes sensibles s'abstenir ! »,
Mais voilà : je suis moi-même une âme sensible.
Et rien a faire, pourtant.
Sinon connaître
Le secret.
A tout prix !

Du grand art...
Commenter  J’apprécie          50
Dès le début du récit, le lecteur sait qu'il s'agit d'un conte fantastique et qu'il va avoir peur, très peur ... Salomon Rulfo, le héros séduisant de l'histoire, consulte un médecin, Eugenio Ballesteros, parce qu'il ne veut plus rêver; il fait un cauchemar effrayant, toujours le même depuis plus de deux semaines. Il est poète, professeur de littérature au chômage, très secoué par le décès brutal de sa compagne Beatriz deux ans auparavant. Dans le rêve, il voit une femme être assassinée et lui demander de l'aide; et elle parle d'un certain aquarium ... le médecin est lui aussi grand amateur de poésie et les deux hommes vont se lier d'amitié. Un soir tard, Rulfo voit à la télévision un reportage sur la maison du cauchemar: un crime y a bien été commis; alors il décide de se rendre sur place. A l'entrée du lotissement où se trouve la maison, il rencontre une jeune femme très belle, Raquel, dont on comprend que c'est une prostituée d'origine hongroise sans doute - elle ne semble pas bien le savoir elle-même - venue suite au même cauchemar qu'elle fait également chaque nuit. Ils verront beaucoup de choses remarquables dans cette maison, dont des portraits de femmes, douze portraits, portant le même médaillon: une araignée d'or; la chambre de la femme torturée et assassinée et le fameux aquarium qui contient à l'intérieur d'un décor un petit sac; dans le petit sac, une figurine qui porte le nom d'Akelos ... Et on est parti pour plus de quatre cent pages de lecture par moment tout à fait terrifiante; une écriture très efficace nous interdit de lâcher l'histoire. le thème général en est donc le pouvoir de la poésie, des vers et des choses écrites; on y rencontre celles que l'on croyait être des muses, des inspiratrices et qui en fait ont besoin des mots de ces hommes poètes pour assurer leur ascendant et leur autorité; un genre de secte millénaire de sorcières particulierement cruelles ... Roman fascinant et inquiétant à souhait, très bien écrit, intéressant; à réserver sans doute aux amateurs du genre.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
Commenter  J’apprécie          40
Le verbe s'est fait arme de destruction massive. Les dames des poètes, qui furent aux nombres de treize, leurs muses, leurs inspiratrices sont devenus sorcières, le logos est l'instrument de leur ire, la poésie est en leur pouvoir, les vers sont des prestiges qu'elles manipulent et utilisent en formules incantatoires aux effets monstrueux et délétères. Nul homme, nul être de chair et de sang ne peu entraver leur marche inexorable d'Érinyes. Pourtant un attelage modeste et disparate de trois humains marqués par la vie - un professeur de littérature sans emploi, poète contrarié, un vieux médecin, et une prostitué, clandestine hongroise, vont unir leur modestes lumières et capacités pour entraver la réunion ultime et désastreuse des Furies.

La dame n°13 est un roman singulier, inquiétant par l'irruption du fantastique dans un cadre banal, autrement plus redoutable que le folklore de fantômes et de revenants des romans gothiques victoriens. Le monstrueux le dispute à l'atroce, l'ambiance ténébreuse des bas-fond madrilène ajoute à la sensation de malaise qui sourd continuellement de cette étrange histoire.
Commenter  J’apprécie          30
Sombre, prenant et bizarre… Un roman a l'inquiétante étrangeté. La sorcellerie pour trame, parfaitement maitrisée et documentée. Les personnages du roman sont vite dépassés par les évènements pour le plus grand plaisir du lecteur. le suspense est présent tout au long et certaines descriptions donnent de beaux moments de lectures… la nuit si possible.
Commenter  J’apprécie          30
Imaginer la poésie dotée de pouvoirs surnaturels...
Imaginer que les femmes qui ont inspiré les plus grands poètes sont d'immortelles et superbes sorcières...
Voilà a priori des idées fort romantiques... mais qui, sous la plume de José Carlos Somoza, sont le point de départ d'un haletant thriller fantastique flirtant avec l'horreur !

Tout commence d'ailleurs par d'oppressants cauchemars, ceux qui hantent depuis une semaine les nuits de Salomón Rulfo, professeur de littérature au chômage, dont l'allure désinvolte, pour ne pas dire négligée, séduit les femmes. Malgré cela, il vit seul, depuis la mort accidentelle, deux ans auparavant, de Beatrix, petite amie dont la disparition l'a plongé dans une profonde dépression.
Lorsqu'il se rend, préoccupé par la récurrence de ses mauvais rêves, chez le docteur Ballesteros, ce dernier les impute d'ailleurs au traumatisme lié à la perte de Beatrix.
Seulement, Salomón remet rapidement en cause ce diagnostic, lorsqu'il s'aperçoit que les événements auxquels il assiste dans ses cauchemars ont réellement eu lieu, et qu'une jeune femme mystérieuse et belle à damner un saint fait les mêmes..

Comme dans "Clara et la pénombre", José Carlos Somoza fait preuve dans "La Dame n°13" d'un formidable talent pour mêler les genres, au point qu'il nous convaincrait presque de la facilité de l'exercice !

Des meurtres mâtinés de surnaturel, dont l'atrocité -car l'auteur ne nous épargne aucun détail- fait frémir, une pincée de mythologie, une dose de symbolisme, de la poésie, bien sûr, et même des histoires d'amour (qui finissent TRÈS mal, en général !)... le tout forme un récit passionnant, parfaitement homogène, servi par une écriture riche et soignée.

Je ne vous en dis pas plus, et vous invite, comme je l'ai fait, à dévorer "La Dame n° 13".
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (620) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}