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Critique de Woland


Zigzag
Traduction : Marianne Millon


A ce jour, c'est le roman de Somoza que nous avons le plus apprécié, avec "La Caverne des Idées." On notera que la fameuse "Théorie des Cordes" dont il prête la trouvaille à l'un de ses héros, le physicien David Blanes, n'est pas une mais multiple. Ceux qui le désirent - et qui ont le niveau suffisant pour ce faire - pourront en apprendre un peu plus sur la page que lui consacre Wikipédia. Soulignons enfin que certains lecteurs reprochent à Somoza de n'avoir rien compris à la question scientifique qu'il prenait pour point de départ - ou en tous cas pas grand chose. Mais de toutes façons, son livre est un roman, par conséquent une oeuvre littéraire de fiction et, si certains points de vue de la physique ont pu en inspirer l'intrigue, la chose s'arrête là. On lit un roman pour se distraire et pour rêver, pas pour subir un cours de physique quantique à chaque page que l'on tourne.

Le premier atout de "La Théorie des Cordes" est sa construction : intelligente, habile, elle va crescendo et empêche le lecteur de relâcher son attention. Avec une histoire qui regorge de meurtres perpétrés, semble-t-il, par une entité invisible, il était important de trouver le bon rythme, celui qui dévoile les faits dans un ordre logique si ce n'est chronologique et tout en préservant le mystère ultime. Somoza l'a trouvé avec un tel bonheur que les quelques pages réservées aux explications scientifiques n'indisposent jamais son lecteur. le style est vif, la construction haletante et presque cinématographique, les personnages suffisamment complexes pour prétendre chacun, à un moment ou à l'autre, à figurer comme le suspect principal. En un mot comme en cent, on ne s'ennuie pas une minute et l'on a soif de connaître la clef de l'énigme.

Le thème tient à la fois de la Science-Fiction et du Fantastique. Un groupe de scientifiques, réunis sur une île retirée, réussit à isoler certaines "cordes du temps". Pour simplifier, disons qu'ils parviennent, mais sans aucune machine, à se téléporter dans le passé et à conserver une trace de leur "voyage." Quand ils les visualisent, ces traces, que l'on pourrait comparer très, très grossièrement à une bande cinématographique, révèlent des "trous" : ainsi, le visage d'une femme vue à Jérusalem au temps du Christ n'est qu'un trou béant. En outre, le fait de regarder ces scènes issues du passé semble provoquer, chez les spectateurs, une profonde sensation d'angoisse et de malaise. L'opération est donc officiellement arrêtée ... Mais, comme toujours dans ce genre de situations, certains membres de l'équipe ne sont pas d'accord et continuent à travailler en cachette. C'est de cette manière que survient le premier assassinat ...

Nous ne vous en dirons pas plus car ce serait, à notre avis, gâcher le plaisir que vous seriez susceptibles d'éprouver en lisant "La Théorie des Cordes." A moins que vous ne soyez d'esprit plus scientifique que littéraire, allez-y de confiance : c'est un roman passionnant et parfaitement maîtrisé.
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