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Critique de Foxfire


« Mallworld » regroupe plusieurs textes prenant tous place dans le même univers. Et quel univers ! Aussi original et atypique que l'auteur lui-même. En effet, Somtow Sucharitkul, compositeur de musique classique et romancier, propose une oeuvre dense et décalée, profonde et foutraque à la fois.

Tout le recueil prend donc place dans un même cadre. L'argument qui sert de contexte est assez génial. Une race extraterrestre très développée, les Selespridar, ont isolé l'humanité dans un champ de force autour de l'orbite de Saturne. Ils ne la libéreront que lorsqu'elle aura atteint un niveau de civilisation qu'ils jugeront suffisant. Dans le secteur dévolu à l'humanité se trouve, au milieu de l'espace, un immense centre commercial, le fameux Mallworld du titre, où tout se vend et s'achète, des bébés aux prostituées, des religions à la mort…
Autour de ce contexte délirant, les nouvelles et les interludes publicitaires situés à chaque fin de texte composent un ensemble cohérent. On peut presque parler de roman pour qualifier « Mallworld ». Si l'auteur a une imagination débridée et si son recueil ose tous les délires en multipliant les sujets, l'ensemble est toujours harmonieux. Chaque texte vient enrichir l'univers créé par l'auteur. de toute façon, avec ce point de départ, les possibilités sont infinies.

J'avoue qu'il m'a fallu un temps d'adaptation pour apprécier pleinement ma lecture. Je n'ai pas été emportée immédiatement dès les premiers textes. Tout en trouvant ça super inventif, intelligent et même si je ne m'ennuyais pas, un je-ne-sais-quoi me dérangeait dans le traitement. Et puis, petit à petit, au fur et à mesure que je découvrais l'univers créé par l'auteur, j'ai été de plus en plus happée par le récit jusqu'à devenir accro. Plus on s'immerge dans le monde de « Mallworld » plus on prend de plaisir à la lecture. D'autant plus que l'auteur sait procurer des émotions diverses. Il n'est pas rare qu'un texte commence dans un délire jouissif rigolo pour se conclure sur une note émouvante et poétique.
Derrière le divertissement drôle et déjanté, il y a bien entendu un vrai propos. La dénonciation de l'hyper-consumérisme est limpide. Les travers humains ici pointés du doigt sont bien entendu d'actualité.

Publié aux débuts des années 80, le livre de Sucharitkul n'a pas pris une ride. Dans l'édition que j'ai lue, un vieux présence du futur, il manque 2 nouvelles et des textes intermédiaires. Cette lecture m'a tellement plu que je suis très tentée de me procurer la version intégrale sortie récemment chez Folio SF.
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