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EAN : 9782258047822
1263 pages
Presses de la Cité (03/11/1999)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Vampires d'hier, d'aujourd'hui, de demain - ce volume réunit les textes fondateurs de la littérature vampirique et fait le point, à travers romans et nouvelles, parfois inédites, sur la postérité d'un mythe très ancien.
Si Dracula, qui a fêté son centenaire en 1997, est un très vieux monsieur qui peine à s'adapter au monde moderne, ses avatars contemporains, marqués par leur époque, devenus presque gens ordinaires, n'ignorent ni leur destin, ni leur redoutabl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un très bon bouquin pour découvrir les textes fondateurs du mythe vampirique, peut-être un peu moins pour les récits postérieurs quoiqu'il y ait de très bonnes choses! Deux-trois textes ne seront d'ailleurs pas forcément à leur place dans cette anthologie; mais leur qualité littéraire fait qu'on y prendra tout de même plaisir. C'est en tout cas selon moi un livre indispensable pour tout amateur un peu sérieux de ce mythe de mort-vivant hematophage!

Frères et soeurs de sang, la préface de Roger Bozetto et Jean Marigny, présente l'évolution du vampire à travers les âges, bibliographie à l'appui. Il y a notamment une partie sur les vampires involontaires ou positifs. L'anthologie étant parue en 1997, ils ne citent aucunement les derniers best-sellers en matière de vampires comme Twilight ou Vampire diaries mais je serais curieuse de savoir ce qu'ils en pensent et comment ils les intègrent dans cette filiation...
Ensuite on arrive aux fictions.
- le Vampire de Polidori: fondateur peut-être, mais le héros est tellement falot qu'on n'a aucune empathie pour lui, le vampire n'a aucun charisme, le texte est longuet et se termine en une fin expédiée, bref pas terrible!
- La vampire de E.T.A Hoffmann: un récit de malédiction familiale, dont la fin n'est pas sans rappeler une partie de la légende de Mélusine en plus gore... intéressant! Nonobstant le fait qu'on soit plus dans la sorcellerie que dans le vampirisme.
- Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu : on approche, on approche de la forme traditionnelle du vampire... Comment une jeune fille se fait envoûter par une mystérieuse amie très sensuelle et dépérit lentement...
- Dracula de Bram Stoker: le classique incontournable, malgré son agaçante misogynie victorienne. Je ne le critiquerai pas ici, allez voir ce qu'il en est sur sa fiche Babelio ;-)
- Oupires de A.C Tolstoï: une longue nouvelle, ou court roman, qui doit être très bien dans son genre, seulement la littérature russe et moi n'avons jamais été très copines! la familiarité et le côté fantasque des aventures slaves me dérangent, donc bon... Mais sa place dans l'anthologie se justifie.
- Schloss Wappenburg de David Scott-Montcrieff: on passe à une nouvelle de 1948, où deux hommes échappent de justesse à un terrible sort en Autriche. Une ambiance des débuts de l'automobile ( c'est un vieil homme qui raconte ce qui lui arriva jadis) qui contraste d'autant plus avec l'aspect des comtesses vampires tout droit sorties du 18ème siècle... Plutôt pas mal.
- Au dessus de la rivière, de Peter Schuyler Miller: comment verriez-vous les choses (physiquement, je veux dire) si vous étiez un vampire? Ce texte est d'une poésie magnifique et tragique, et est, historiquement, à ma connaissance le premier à se mettre à la place du vampire... Coup de coeur, j'adore!
- le gardien du cimetière de Jean Ray: que dire? une nouvelle belge classique sur un gardien de cimetière qui, victime d'une étrange fatigue, finit par se demander pourquoi il a été si vite engagé, et ce que sont devenus les précédents gardiens... du très bon aussi.
- Pauvre Sonia! de Claude Seignolle: Romantique. Amoureux. Tourmenté et court. Pas mon préféré...
- le Chupador de Claude Seignolle: un vampire graphique unique en son genre. Les cauchemars du narrateur mourant et anémique, dans un langage chantourné, valent le détour, descriptions digne du réalisme fantastique évoquent irrésistiblement du Jean Gourmelin, du Topor ou du Ernst Fuchs. Original et magistral!
- Luella Miller, de Mary E. Wilkins-Freeman: cette nouvelle de 1901 raconte la vie d'une jeune femme, qui semble voler innocemment et sans en être consciente la force vitale de chaque personne de son entourage proche...
- La visite de J.H Oberheit chez les sangsues du temps, par Gustav Meyrink: là, on est plus que dans le fantastique, mais dans l'occultisme, et la notion de vampire devient métaphysique, avec un héros dont la survivance est due à un credo à la limite de la philosophie bouddhiste, l'abandon de tout désir. Pas sûr de la pertinence de cette nouvelle dans l'anthologie.
- Mrs Amworth, par E.F Benson: une sorte de résumé de Dracula, avec une cordiale et mortelle veuve anglaise des années 1920 à la place du comte et deux voisins à la place de la troupe de van Helsing... Efficace.
- "Et nul oiseau ne chante", par le même auteur: Deux hommes vont mener une expédition dans un petit bois qui semble hanté par quelque chose d'hostile qui empêche toute vie animale... une nouvelle au monstre plus lovecraftien que vampirique.
- L'ensorcelé, par Edith Wharton: Encore une fois, une nouvelle fantastique que je ne trouve pas forcément à sa place. Il s'agit d'une histoire de possession, de fantôme ou de sorcière plus que de vampire... et la femme de l'homme "ensorcelé" est tellement revêche qu'on pardonnerait presque au spectre d'entraîner le mari loin de son épouse! Mais la nouvelle est cependant excellente dans son ambiance glaçante et les caractères des personnages. On pourrait même presque douter du caractère surnaturel des évènements si on y prête bien attention...
- Monsieur Alucard, de David A. Johnstone: Amusant et anecdotique. Un très court texte sur l'attrait du mythe vampirique en tourisme, avec un certain humour!
- le mal des vampires, par Norman Spinrad: Beaucoup d'humour aussi dans cette nouvelle, surtout grâce au décalage entre le langage soutenu du comte Dracula et l'argot de la tapineuse Marie, qui se refilent chacun leur assuétude: lui au sang, elle à l'héroïne. Trash et pas triste!
- Vampire Junction, par S.P. Somtow: L'autre gros roman de cette anthologie, avec Dracula. Un curieux hybride des eighties, avec une narration éclatée entre personnages, périodes temporelles et discours fumeux sur la psychanalyse jungienne. Déconcertant mais intéressant, avec vers la fin un passage de ville dévastée par la progression géométrique des vampires, qui m'a fait penser à Salem de S. King. Je vous laisse regarder les critiques babelio pour en savoir plus?
- le maître de Rampling Gate, de Anne Rice: une nouvelle de demeure mystérieuse et de séduction maudite, très romantique, voire aseptisée, après les déviances assez violentes de Vampire Junction...
- Shambleau, par Catherine Lucille Moore: un aventurier sauve une extraterrestre enturbannée d'une foule haineuse. Il sera "remercié" de la plus horrible et délicieuse des façons. Plus méduse que vampire, néanmoins un très bon texte de space opera !
- enfin, Derrière l'écran, de Richard Matheson: sous la forme du dialogue-interrogatoire de Leo, un jeune garçon de 13 ans, par un policier, on devinera au fur et à mesure le sort horrible qui semble avoir frappé ses parents ainsi que des voisins venus regarder la télé avec eux... Les bruits de la machine à écrire viennent accentuer le stress perceptible dans les balbutiements de Leo, avec une écriture si maîtrisée qu'elle guide notre imagination plus qu'elle ne décrit. Méfiez-vous de vos écrans... Cependant, encore une fois, je ne suis pas sûre que cette nouvelle, bien que géniale, soit pertinente dans une anthologie vampires... Mais bon!

Une biographie de chaque auteur du recueil complète le tout.



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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il regarda l'eau, les yeux brûlants, et sentit la soif étreindre son gosier et la faim torturer ses entrailles. L'eau pour lui était mortelle. Le sombre brouillard qui s'étendait au-dessus de l'eau courante était mortel, absorbant la force vitale de tout ce qui le touchait. C'était la mort! Mais le sang, le sang frais, brûlant et brillant, c'était la vie!
[....]
La vallée était pleine de vie. Elle grouillait de végétaux et la brume blanche qui émanait d'eux et les enveloppait la remplissait sur ses bords d'un bouillon de lumière qu'interrompaient brutalement les lignes froides et noires de la rivière et de ses affluents. Il y avait d'autres lumières, des constellations jaunes de lampadaires éparpillées au-dessus des prés argentés. Beaucoup d'entre eux s'amoncelaient à l'entrée de la vallée, là où les montagnes se séparaient, mais ils devenaient de moins en moins nombreux à mesure qu'ils suivaient la barrière noire de la rivière et au sommet de la vallée, en dessous de lui, brillait une faible lumière isolée.
L'homme se dressait, le clair de lune baignant son corps nu et pâle comme la mort, regardant ce point lumineux et doré. Il y avait là quelque chose qu'il devait savoir, quelque chose qui se cachait dans cet autre monde auquel il avait appartenu. Il y avait quelque chose qui l'attirait vers cet endroit, fil invisible tendu à travers l'espace de la nuit blanche et qui formait un lien avec lui.
[...]
Il regarda la croix. Le feu doré qui y brûlait les séparait aussi sûrement que le brouillard froid et sombre de l'eau courante.

(in Au-dessus de la rivière, de Peter Schuyler Miller)
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Alors l'impitoyable main frappe mon aorte qui explose, telle une grenade... Ses éclats, milliers de gouttes durcies, corallines perles humaines, bourdonnent et roulent partout dans la pièce pendant que, souffrant les mille morts, mes yeux hagards suivent désespérément la course de mes joyaux perdus.
D'un brusque revers, le même main pulvérise mon artère humorale qui cataracte aussitôt avec un bruit de verre brisé, criblant l'obscur alentour d'une brève féérie de points vermeils.
Le corps transpercé par une myriade d'étoiles incandescentes, j'agonise face à mon propre spectacle.

(p640, in Le chupador, de Claude Seignolle)
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La nuit était chaude. Dans la vallée, la neige avait disparu depuis longtemps Les fleurs se frayaient un chemin à travers la terre humide; les grenouilles jouaient de la flûte de Pan dans tous les endroits en contrebas; de grandes truites s'agitaient dans les profondeurs de la rivière. C'était en mai, mais sur la montagne, sous les corniches orientées vers le nord où le soleil ne parvenait jamais, la neige était toujours entassée, surmontée une arête de glace bleue, et des aiguilles de givre luisaient dans la boue noire du sol de la forêt.

(p605, in Au-dessus de la rivière, de Peter Schuyler Miller)
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Puis les promoteurs genre Donald Trump ont convaincu la mairie de fermer la ligne [de métro, ndlc], histoire d'faire un peu l'ménage et d'se donner bonne conscience par la même occasion : vous savez, comme les cafards qui se débinent partout sous les meubles quand on allume la lumière?
Eh ben, pas de bol : quand ils ont fermé les hôtels pourris, la seule conséquence, c'est qu'il y a eu plein de clodos morts de froid l'hiver suivant. Mais bon... des clodos, quand y'en a plus, y'en a encore, hein?

(p 807, in Le Mal des vampires, de Norman Spinrad, 1993)
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Après chaque nuit, se penchant sur mon cas, la Faculté, mise en échec, cède avec réserve devant l'inexplicable. Nulle hémorragie interne ou externe, ni capillaire, ni epistaxis, hémoptysie, hématurie, ni même purpura... Ni sournoise leucémie, ni maligne maladie exotique... Rien de tout cela, mon sang disparaît lentement et l'on ne peut certes pas accuser cette légère coupure qui, à une commissure de slèvres, n'arrive pas à se refermer, me donnant le goût de l'or précieux que je perds.

(p642, in Le Chupador, de Claude Seignolle)
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Video de John William Polidori (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John William Polidori
David Meulemans, président des éditions Aux Forges de Vulcain vous présente l'ouvrage "Le vampyre" de John William Polidori . Rentrée littéraire janvier 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2285437/john-william-polidori-le-vampyre
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