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EAN : 9782296124059
169 pages
Editions L'Harmattan (29/07/2010)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Rédactrice pour un blog féminin, l'écriture tente Sophie Tagel depuis son adolescence où elle s'amusait à griffonner des histoires avec ses trois soeurs. Rien ne prédestinait à la littérature. Parler du Japon fut néanmoins une évidence.
A travers ce récit, l'auteur vous transporte au coeur du Japon d'après guerre où les femmes ont peut de places et où les apparences supplantent l'individualité. C'est le récit d'un voyage à travers les yeux d'une adolescente,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un Court extrait

Alors que la neige poursuivait sa chute incessante, Maï se battait contre la maladie.

L'adolescente, que je trouvais malgré tout admirable, était tourmentée par la fièvre. Ma

mère faisait le déplacement afin d'apporter des remèdes médicinaux. Il fallait bien que la

petite soit en parfaite santé pour épouser le moment venu Kudo Tsubasa. Pendant qu'elle

suait, respirait bruyamment, toussait à s'arracher les poumons, Tante Yoko, Sobo et ma

mère dégustaient un thé miracle destiné à rajeunir de dix ans n'importe quelle femme.

Sachiko et moi, au chevet de notre cousine, lui contions nos aventures d'écolières. Tout

autour d'elle ressemblait à un autel : des bougies, des bâtons d'encens censés purifier

l'atmosphère feutrée de la chambre, des théières brûlantes et des tasses partout. Mais elle

était seule à côté d'une salle pleine de rires et de bavardages superficiels. Maï luttait

contre la maladie et l'inexorable.

Mon résumé rejoint celui de Sophie. Il faut savoir que Setsuko est née juste à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Sa naissance est acclamée par les femmes de la famille. On assiste à sa vie jusqu'à l'âge de 10 ans et à ses réflexions concernant ses parents, en particulier sa mère, ses grands-parents, ses amis, son école, son éducation et sa place dans cette société japonaise qui hait les Américains mais qui profite de ce qu'ils ont laissé.

Mon avis : Setsuko est une petite fille qui recherche activement l'amour de sa mère. Mais elle a très vite compris que cela ne sera pas de l'amour qu'elle recevra de cette femme. Des remontrances continuelles, de la violence physique et même mentale qui feront que cette petite fille, qui a tout pour plaire, deviendra comme cette femme qu'elle hait mais qu'elle admire. Pourtant ce n'est pas le seul personnage de femme qu'elle voit. Sa grand-mère est aimante et fière de sa petite fille. Mais sa mère ne reproduit-elle pas la même éducation qu'elle a reçu sur sa fille. Pourtant la mère de Setsuko a deux filles et elle plus coulante avec la benjamine. Benjamine qu'elle laissera aux bons soins, au fur et à mesure de Setsuko.

Setsuko me fait pitié. En effet, je hais les femmes qui n'aiment pas leurs enfants. En effet, on peut demander aux enfants un bon comportement, du travail à l'école. Mais on doit les entourer d'amour. Surtout que les pères, qui travaillent beaucoup, sont peu présents pour prodiguer cet amour que doivent recevoir les enfants.

Dès ses 6 ans, Setsuko est formatée pour réussir et ne pas faire honte à sa famille. Elle doit cacher à tous sa véritable personnalité. Très vite, prenant exemple sur sa mère, elle se sentira supérieure aux autres.

Setsuko est une petite fille très curieuse qui découvrira des secrets. Secrets qu'elle tente de garder cachés pour ne jeter la honte sur sa famille. En cela, elle tente de protéger son père mais aussi sa mère. Trop petite pour aider sa cousine qui est promise au mariage, elle ne sait pas comment réagir aux mariages organisés mais elle sait que cela ne sera pas son avenir.

Setsuko vit dans un monde où les coutumes sont très importantes mais l'évolution de la vie japonaise lui laisse entrevoir que cela peut changer. Donc, elle se forge elle-même ses idées.

Ses relations avec ses amis sont faites de faux-semblant, de paraître. Etre la plus jolie, la plus désirée pour faire partie d'un groupe et ne pas être rejeté. Mais son comportement qui mêle un peu de méchanceté mais aussi des moqueries la tiendra éloignée des autres. Elle ne réussit pas là où sa mère réussit admirablement.

Sophie Tagel nous offre une belle connaissance du Japon. Pays que je ne connais pas trop bien, il faut bien le dire. Je pensais que les familles attendaient toutes un héritier. C'est vrai, mais en 1945, la naissance des filles ne semble pas poser de problèmes aux familles.

Nous avons donc l'histoire du Japon. La haine de l'Amérique, de la Corée. Il faut une peau très blanche. Les Américains ont laissé tout de même un héritage. Les femmes, bien que critiques, envers ce pays, acceptent tout en ce qui concerne la mode, le cinéma, la chanson. le pays évolue pour certaines classes de la population.

La famille de Setsuko est très respectée car elle descend des samouraïs. Il faut donc perpétuer les traditions mais aussi toujours se faire respecter. C'est le combat de la mère de Setsuko qui est dans une logique imparable du paraître. Elle arrive à se maîtriser pratiquement dans toutes les situations, au prix de très grands efforts il faut bien le dire.

Au niveau de la culture, nous avons les relations parents-enfants, mari-femme. La femme doit servir son mari et ses enfants. Mais si l'on se base sur la mère de Setsuko, elle semble, aux yeux des autres, servir sa famille mais c'est une femme très forte de caractère qui régit son monde en douceur, mari, et dans la douleur, sa fille. Son souci est donc la perfection ultime. Mais si elle semble être perfectionniste face aux autres, elle se laissera aller quand elle retrouvera un ancien amoureux.

La réputation tient un rôle très important. Il faut fréquenter les gens qui peuvent apporter quelque chose au niveau social, au niveau des relations.

Les mariages sont donc arrangés et tout cela très tôt au mépris de la jeunesse des filles et des garçons. Nous avons de très belles scènes décrites, toutes en sensibilité, par Sophie Tagel.

Petite interrogation. le père de Setsuko doit très bien gagner sa vie vu l'argent qui est dépensé au niveau de sa maison, de sa femme, des plaisirs, des vacances...

On sent dans les mots de Sophie Tagel tout son amour pour le Japon. Elle ne prend pas partie. Les mots sont clairs, bruts. Ils sont faits pour raconter l'histoire d'une petite fille. Si le but de Sophie est que nous prenions position pour Setsuko, elle a franchement réussi.

J'ai dévoré ce premier roman, il faut bien le dire. Tout est bien construit.

Juste un petit bémol, il semblerait que les épreuves de correction aient laissé échapper quelques fautes d'orthographe.
Lien : http://angelitamblog.com/201..
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Sophie Tagel relate à merveille la culture japonaise ancestrale encore très présente dans les années 50. On se surprend à découvrir un mode de vie stricte à la dureté étonnante, qui ne laisse transparaitre que l'honneur, la pudeur et le renom de dynasties aux lignées vénérées, telles que celles des yakusas et des aristocrates.
Pour cause, les notions de rang et de richesse prennent irrémédiablement le dessus sur des sentiments comme l'amour ou l'amitié, qui pourtant devraient régner au sein d'un foyer ou lors d'une relation amicale. D'autant plus après une effroyable guerre (Hiroshima) qui laissa le coeur des japonais en cendre...
Finalement, ces valeurs qui restent profondément ancrées ne sont que le fruit d'une haine sans nom, qui font office de protection contre l'invasion américaine, au détriment d'une nouvelle génération qui au lieu de subir cette dignité exacerbée, devrait avancer et se lier au monde moderne.
Lien : http://www.wix.com/delphine_..
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Sophie Tagel nous livre un magnifique roman, un beau travail d'introduction au Japon des années cinquante, un livre qui donne envie d'en savoir plus. On perçoit à la lecture de ce livre la passion de Sophie Tagel pour le Japon, ses traditions, son raffinements, le poids qui pèse sur les femmes japonaises dans la société des années cinquante. C'est aussi un livre très peu japonais, très français, et sans doute celui d'une rédactrice de mode : une grande attention est portée aux détails vestimentaires et culinaire, à une description précise de ces gestes microscopiques, anodins a priori, mais fondamentaux pour décrire une civilisation. le regard n'est pas dépourvu d'humour parfois (lire la suite sur mon blog)
Lien : http://charles-hockolmess.bl..
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