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EAN : 9782368123225
Charleston (09/10/2018)
4.18/5   33 notes
Résumé :
En 1988, Andrew Lloyd Webber triomphe à New York avec Le Fantôme de l'Opéra, tandis que Tess, ex-danseuse souffrant d'agoraphobie depuis un incendie meurtrier auquel elle a réchappé deux ans plus tôt, vit recluse dans un quartier de Brooklyn. Lorsque Peter Halsey monte une nouvelle compagnie, à deux pas du Majestic Theater, Tess se dit que c'est un signe du destin et qu'il est temps pour elle de surmonter ses angoisses. Seulement, elle n'avait pas prévu de se reconv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai acheté ce livre sans lire la quatrième de couverture, simplement parce que je le trouvais beau visuellement et que le prénom d'Ahava (qui veut dire amour en hébreu) me parlait bien. Oui, il m'arrive parfois de faire des fantaisies, c'est un coup de poker qui s'est avéré gagnant, le message laissé par Clarisse Sabard, sous le résumé du livre, a fini par me convaincre que j'avais fait le bon choix.

UN ROMAN CAPTIVANT, UNE HÉROÏNE QUE L'ON PREND PLAISIR À VOIR SORTIR PEU À PEU DE SA COQUILLE, DES PERSONNAGES FORTS QUI ME TROTTENT ENCORE EN TÊTE.
L'héroïne s'appelle Tess, elle vit à Providence dans l'Etat de Rhode Island avec John, elle est la maman de Charlotte avec qui les relations sont terriblement compliquées. Charlotte est le contraire de sa mère, elle supporte des kilos superflus alors que Tess a la ligne, elle ne sait pas s'habiller alors que Tess à la classe, elle est chaleureuse et trouve sa mère froide et distante, elle aimerait connaître l'identité de son père mais Tess fuit toute discussion concernant ce passage de sa vie. Charlotte souffre de ne rien savoir sur son père, elle aime beaucoup John qui l'a élevée mais pour se construire, elle a besoin de connaître ce père qui a été totalement absent de sa vie.

Elle profite du « labor Day » pour se rendre chez sa mère, bien décidée à ne rien lâcher et à enfin avoir cette discussion avec elle. Tess s'est décidée à parler et commence à égrainer ses souvenirs doucement mais surement. le récit commence en 1988, Tess vit dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn, elle est mariée à John et ne travaille plus parce qu'elle souffre d'agoraphobie, suite à un incendie meurtrier dans un cinéma dont elle a réchappé deux ans plus tôt. Depuis cet accident elle est coupée de la vie extérieure, même les amis ont perdu patience, seul son mari semble garder espoir qu'un jour elle guérisse. Les seules sorties de Tess se résument à l'épicerie du coin une fois par semaine et le coiffeur une fois par mois. Tess avait une vie avant, elle était danseuse, elle a étudié à la Juillliard school, elle était pleine d'ambition, joyeuse et moderne. Depuis elle vit retranchée dans son appartement avec son chat et John qui ne rentre que le soir.

Elle cuisine, fait le ménage, elle a adopté la tenue des juives hassidiques alors qu'avant elle s'habillait comme tout le monde, elle n'est pourtant pas portée sur la religion mais sa perruque, sa longue jupe noire et ses chaussettes blanches font partie de son quotidien, ca la rassure, c'est une sorte de barrière contre l'extérieur. Elle passe son temps à compter ses pas. Elle parle à ses jambes, elle vit dans la peur de l'extérieur et de l'inconnu. Elle est bourrée de Toc et on se demande bien comment elle pourra retrouver une vie normale. Un matin en se rendant à l'épicerie, elle trouve un prospectus qui l'interpelle. Un producteur recherche des danseuses professionnelles pour un nouveau spectacle. Les auditions ont lieu à Brodway, au théâtre du Wonderful. Tess est bien décidée à tenter sa chance, même si elle n'a aucune idée de comment elle va bien pouvoir sortir de chez elle et tout affronter.

Doucement, avec des faux pas, des pas de travers, des pas en arrière, des pas en avant, des grandes enjambées, des petites foulées, Tess finit par passer son audition qui s'avère catastrophique, imaginez un peu la tête de Peter Hasley, le metteur en scène qui auditionne une jeune femme avec une perruque, des bas blancs et une longue jupe. D'ailleurs il ne se gêne pas pour lui dire qu'il recherche un style précis de femme, des pin-up pas une écolière, c'est un cabaret burlesque qu'il veut monter, pas un spectacle de ballet. Tess est vexée mais ne désarme pas, elle y retourne et finit par être embauchée, seule condition, elle doit se créer un personnage, elle choisit celui de Baby Jane du film de Woody Allen.

Les répétitions sont compliquées, elle doit affronter les remarques désobligeantes de Peter Hasley, la jalousie de certaines filles, elle se cache de son mari à qui elle va devoir avouer qu'elle a finalement été choisie. Elle doit toujours gérer son agoraphobie et pourtant elle ne lâche rien. Elle a décidé qu'elle ferait ce spectacle et donnerait le meilleur d'elle même, elle sera une baby Jane comme elle a envie d'être, elle sera libre, personne ne lui dictera sa conduite.

Petit à petit, le papillon sort de sa chrysalide, Tess se transforme physiquement, ce qui n'est pas du goût de John son mari qui est infidèle, quand Tess le découvre elle n'arrive pas à pardonner et le quitte. Elle part vivre chez une danseuse du spectacle avec qui elle s'entend bien. Les relations avec Peter Hasley s'améliorent, ils se tournent autour, s'attirent, sans ne jamais rien dévoiler. C'est un peu le jeu du chat et de la souris et un moment donné je me perds, j'ai l'impression que les répétitions de ce spectacle tournent en rond et le « je t'aime moi non plus » entre les deux protagonistes finissent par un peu me fatiguer, je trouve que l'histoire à du mal a véritablement démarrer, mais l'autrice met un coup de baguette magique et tout à coup, tout s'emballe, s'enflamme, les émotions sont là et jusqu'à la fin du roman. Je comprends enfin pourquoi je lis ce livre et pourquoi finalement je peux dire que je l'aime énormément.

Tout est là, les personnage sont attachants, Baby Jane -si je puis l'appeler ainsi- est courageuse, tenace, perspicace, elle affronte son agoraphobie avec bravoure. Elle est authentique et ne triche pas. Elle est pleine d'empathie et de compassion. Je regrette son attitude froide avec sa fille mais on découvre le pourquoi à la fin du roman et on ne peut ignorer sa souffrance. Bien sûr ça n'excuse rien, mais ça explique beaucoup, ça permet de comprendre.

Peter Hasley est un taiseux, un étrange personnage, pas le playboy américain qu'on imagine, il a du charme et finit par être charismatique alors que c'était pas gagné au départ ! Au début du roman on le sent un peu paumé, solitaire, sa femme l'a lâché, il est fauché, sans domicile, il est décrit comme un looser, il est pourtant bourré de talent et sait exactement où il veut aller avec son spectacle.

John, le mari de Baby Jane est transparent et insipide, il m'énerve dès le départ à jouer à l'homme parfait qui soutient sa femme dans son combat contre la maladie, quand le masque tombe je ne suis même pas surprise, trop poli pour être honnête celui-là !! Il semble un peu plus sympathique plus tard, quand il a fait amende honorable et qu'il élève Charlotte qui n'est pas sa fille. Les danseuses s'avèrent être sympathiques même si on sent les rivalités au départ. Elles finiront par être solidaires et Tess aura une véritable amie pour la vie.

C'est une histoire de femme courageuse et forte, c'est aussi une magnifique histoire d'amour, pas de celles qu'on a l'habitude de voir. Ce n'est pas de la guimauve, encore moins de l'eau de rose. J'aime beaucoup l'écriture de l'autrice, c'est concis et limpide, on se laisse guider. Puis il y a New-York, Brodway, ses théâtres et cabarets, ses avenues à n'en plus finir, son métro bondé, les paillettes, le spectacle, les vedettes, les pin-up, les années 80, toute une ambiance parfaitement décrite qui fait qu'on s'y croirait.

J'ai vraiment bien apprécié ce livre qui a obtenu le coup de coeur du prix du livre romantique 2018 aux éditions Charleston.



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J'ai tout simplement adoré ce roman. Avec le recul de plusieurs mois après ma lecture, j'ai toujours autant d'affection pour l'histoire de Tess. Ce livre a été une lecture doudou, très cocooning, et j'ai pris un énorme plaisir à me plonger dans les mots d'Ahava Soraruff. Je regrette d'ailleurs un peu de l'avoir acheté en e-book, car c'est une lecture pour laquelle j'ai développé une certaine tendresse et que je trouverais chouette d'avoir dans ma bibliothèque. En plus, j'adore la couverture.

BREF, Sixte, sois mignonne, développe un peu tes propos et explique donc un peu mieux pourquoi tu as tant aimé ce roman plutôt que de papoter, veux-tu ?

Baby Jane à Broadway est une belle histoire qui, si elle s'attache à respecter les codes de la romance et ce qu'on en attend (de l'amour, un peu de drame, des malentendus aussi), ne se contente pas d'une simple histoire d'amour. Il y a un vrai fond, une authenticité qui vient se greffer à tout ça, autant dans le décor, dans l'ambiance, que de la complexité des personnages et de leurs relations. Voilà, si je devais résumer ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est qu'il offre plus que ce que le résumé (et d'éventuels préjugés sur les romances) promet.

Il y a Tess, surtout, avec ses angoisses et ses manies, que l'on a de plus en plus envie de voir décoller : elle parle à ses pieds pour se donner le courage d'avancer, elle est parfois peureuse mais quand même valeureuse, se complaît dans sa zone de confort et pourtant, nous surprend à en sortir. Ses doutes peuvent peut-être agaçants parfois, j'imagine, en tout cas ils ne l'ont pas été pour moi : Tess est vraiment très humaine, et les humains, on a parfois autant envie de les secouer comme des pruniers que de les serrer dans ses bras en leur promettant que tout ira bien, pas vrai ? Et pour moi, championne des doutes parfois paralysants, des angoisses qui paraissent toujours idiotes aux autres, lire le combat de Tess a eu quelque chose de très décomplexant. J'ai vraiment apprécié de ne pas voir les efforts du personnage balayés, passés trop superficiellement. La lutte de Tess contre sa phobie n'est pas éludée, les effets physiques de son anxiété ne sont pas passés sous silence. L'histoire de Tess, c'est une vraie renaissance, et ce n'est pas résolu en un claquement de doigts. Elle pleure, elle se fatigue, elle transpire et elle s'amuse aussi. Tout ça, avec de l'humour en prime et des questions d'ego blessé qu'on aime tant dans les histoires d'amour, cela rend le personnage de Tess très attachant. Sous ses airs de chaton bonne poire, en fait, Tess est une tigresse boxeuse.

Et, plus que l'histoire de Tess et de ses défis pour retrouver la vie qu'elle veut retrouver, il y a un tas de questions abordées, grattées au fur et à mesure du roman, et qui viennent le complexifier. La perception que l'on a de soi, en tant qu'adulte, que personne accomplie ou pas. le poids des peurs que l'on cultive, des héritages et des attentes, des sentiments qui s'essoufflent. A ce sujet, les personnages secondaires sont d'ailleurs bien plus que des figurants.

La question de la relation parent-enfant, et surtout fille-mère, est largement abordée grâce à Charlotte, la fille de Tess, à qui cette dernière raconte son histoire. J'ai beaucoup aimé cet aspect du roman, qui vient montrer aussi combien les non-dits des parents (ou les trop-dits, d'ailleurs), les attitudes, les exigences, impactent les enfants. Si ce n'est pas l'aspect essentiel du roman, qui reste une histoire romantique, il est néanmoins bien présent, et donne une épaisseur supplémentaire à l'histoire.

Ajoutez à cela le plongeon dans le New-York des années 80, et en particulier ce Broadway dans lequel Andrew Lloyd Weber triomphe, de la danse, des plumes, des projecteurs, des disputes, des rendez-vous ratés, et puis du romantisme aussi, et vous vous retrouvez avec un roman vraiment difficile à lâcher. J'ai peut-être un regret sur le dénouement de l'histoire de Tess, dont j'aurais peut-être préféré qu'un pan de la vie soit géré autrement, mais j'imagine qu'il convient à d'autres.

Donc, vous l'aurez compris, finalement, ce roman a été une très belle lecture. Si vous aimez les romances, je ne peux que vous le conseiller, parce que c'est une chouette histoire à la fois très émouvante mais qui sait être très drôle aussi, avec les grands codes du romantisme à la clé. Mais si vous vous méfiez un peu des romances actuelles (c'est mon cas), vous risquerez quand même de tomber sous le charme de Tess, parce que c'est surtout une belle histoire qui n'a pas peur d'essayer de parler un peu plus que d'amour.
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Je l'ai lu il y a un sacré bout de temps déjà, mais j'y reviens aujourd'hui parce que ce premier roman d'une auteure fort talentueuse est vraiment remarquable et prometteur. Bon, j'avoue que si la miss n'avait pas été ma « presque beta-lectrice » par le passé, je ne me serais sans doute pas intéressé à ce livre, étant moi-même peu porté sur l'univers des comédies musicales. le résumé a néanmoins réussi à m'intriguer, et le talent d'Ahava a fait le reste en me faisant succomber puisque c'est en lisant çà et là quelques bribes d'extraits que je me suis décidé à franchir le pas.

A l'époque (fin de l'hiver-début du printemps 2019), je sortais d'un roman qui m'avait laissé particulièrement froid au niveau du style, d'une platitude déconcertante : « Dernière danse » de Mary Higgins Clark, pourtant pas si mal en termes d'intrigue. Bref, j'avais envie d'une plume accrocheuse, et je n'ai pas été déçu par celle d'Ahava dans « Baby Jane... » : une grande maîtrise dès l'attaque du prologue, qui donne furieusement envie de poursuivre, une belle justesse de ton et des dialogues ciselés. J'ai vraiment kiffé de ce point de vue là !

Mais ne vous attendez pas à un bouquin typé « romance  pure » parce que « Baby Jane... » fait fi de la plupart des codes du genre. Il est plutôt à la lisière de la littérature blanche, même s'il s'adresserait davantage à un public féminin (ce n'est pas une critique, j'ai déjà lu quelques très bons romans "féminins", dont "La vie d'une autre" de Frédérique Deghelt). C'est un magnifique portrait de femme tout en nuances, de son "émancipation" j'ai envie de dire. Et ce qui est remarquable, c'est qu'à aucun moment, ce roman ne verse dans la facilité, dans le clicheton romantique prêt à l'emploi. Et tout concourt à un dépaysement total, un vrai voyage, avec une belle finesse d'analyse psychologique du personnage féminin principal.

J'ai moins aimé quelques parcimonieuses longueurs de ci de là, qui m'auraient probablement ennuyé sous une plume moins alerte, moins rythmée et plaisante, et les personnages masculins, assez peu à leur avantage. Des défauts somme toute très mineurs, rapidement balayés par la virtuosité de certaines scènes qui m'ont subtilement charmé.

Oui, j'ai vraiment passé un bon moment de lecture, « Baby Jane... » signant l'acte de naissance officielle d'une très grande autrice.
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Attirée par la belle couverture puis par le résumé. Je me suis pongée avec délectation dans les années 1980, au coeur du milieu artistique de New-York. J'y ai rencontré Tess, une ancienne danseuse qui vit presque cloîtrée chez elle depuis deux ans. Elle souffre d'agoraphobie depuis qu'elle a survécu à un incendie meurtrier.

Mariée, sans enfants, Tess vit également avec son chat. J'ai eu un beau coup de coeur pour ce personnage et ses bizarreries. Pour survivre dans ce monde qui lui fait désormais peur, elle a développée toute sorte de rituels qui peuvent la faire passer pour une folle mais c'est grâce à cela que j'ai été séduite par sa personnalité atypique. Je me suis donc très vite attachée à elle à un tel point que j'avais moi-même le coeur serré à chaque fois qu'elle essayait de dépasser les limites qui la freinent dans sa vie.

Tess a d'ailleurs vu un signe du destin dans l'annonce qui recherchait des danseuses pour une nouvelle compagnie. Surtout quand ce spectacle sera mis en place à deux pas du Majestic Theater où se joue le fantôme de l'opéra, le préféré de la jeune femme. Arrivera-t-elle à quitter sa banlieue? Acceptera-t-elle de faire partie d'un spectacle de cabaret burlesque, elle qui est très conservatrice et coincée? C'était drôle et touchant à la fois de suivre notre héroïne dans le combat qu'elle va mener contre elle-même et ses phobies.

Les autres personnages ne sont pas en reste. le directeur artistique de la compagnie est un sacré numéro Peter Halsey, on ne sait pas si on doit l'aimer ou le détester. Peut être un peu des deux à la fois? Je l'ai adoré, il a un côté sombre et cruel mais j'ai aimé le voir vaciller face à Tess. Un duo assez étonnant, je dirai. Ahava Soraruff nous offre d'ailleurs un joli bouquet de personnages.

J'ai également apprécié que l'auteure traitent de sujets que l'on n'a pas l'habitude de lire en général. C'était très intéressant de découvrir l'agoraphobie à travers Tess. de plus, le récit de Ahava Soraruff est très bien documenté. Elle y expose avec précision les symptômes de cette maladie mais également tout background artistique de l'époque. Ce qui rend notre expérience de lecture immersive et riche.

Baby Jane à Broadway est un beau coup de coeur pour un roman qui nous plonge dans une très belle escapade dans le milieu artistique new-yorkais des années 1980. Il y plane comme un parfum de burlesque et vous ne pourrez que tomber sous le charme de Tess, un personnage colorée et très attachant: danseuse burlesque, agoraphobe, qui souffre de TOC, juive hassidique qui parle à ses pieds. Oui toute cela dans la même phrase. Tess est une contradiction et on l'adore pour cela. Un roman féminin et féministe, dépaysant, addictif et émouvant.
Lien : https://lesinstantsvolesalav..
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En commençant ce livre, je ne m'attendais pas à cette histoire. le résumé en dit assez pour comprendre le sujet mais nous cache bien des choses. Attention, en l'ouvrant vous pouvez être surpris. Cela a été mon cas, j'ai été étonnée, dans le bon sens du terme. le récit est beaucoup plus profond et émouvant que ce qui n'y paraît. On peut s'attendre à une histoire simple et banale mais on en est loin. Elle regorge de force, d'émotion et est exploitée avec grandeur.

Dans ce roman, nous allons suivre deux temporalités : 1988 et 2017. le passé est tout de même majoritairement présent et cela m'a beaucoup plu. J'ai toujours une préférence pour le passé dans ce genre de récit. Les deux années se complètent parfaitement. En 2017, Tess décide de lever le voile sur son passé et de révéler sa jeunesse et le spectacle particulier auquel elle a participé. le roman a une particularité dont je viens de me rendre compte à l'instant. Tess raconte son histoire mais le récit est écrit à la troisième personne alors qu'on s'attendrait plus à ce que la narration soit à « je ». Cela ne m'a nullement dérangé comme vous pouvez le constater et ne m'a en aucun cas empêché de m'attacher aux personnages.

Nous suivons Tess, une jeune femme de 26 ans, agoraphobe depuis qu'un événement traumatisant lui est arrivé, elle ne peut plus exercer son métier de danseuse. Elle reste confinée chez elle et son mari, comptant ses pas pour ses trajets quotidien. Elle a développé des tocs et se cache pour se préserver du monde extérieur. Je me suis tout de suite attachée à ce petit bout de femme fragile et sensible. J'avais envie de lui prendre la main et de l'accompagner dans sa lutte quotidienne et l'aider à surmonter ses peurs. Ce n'est pas pas moi qui l'ai aidé mais un coup du destin. Un matin alors qu'elle sort pour son trajet quotidien, elle va tomber sur une annonce : Peter Halsey recherche des danseuses pour son spectacle. C'est le déclic pour Tess, il est temps d'aller de l'avant et de reprendre le contrôle de sa vie. L'héroïne timide et fragile va se métamorphoser en une femme pleine d'assurance et qui s'affirme. J'ai beaucoup aimé suivre son évolution, la voir surpasser ses peurs et redécouvrir la force et l'insouciance qu'elle croyait avoir perdu. Tess se transforme et se mélange à son personnage de spectacle. Baby Jane lui permettra de s'émanciper et de retrouver sa confiance en elle.

L'héroïne va côtoyer différents personnages durant le roman ; les filles du cabaret, Peter Halsey, ses parents ou encore son mari. J'ai beaucoup aimé les filles, en particulier Amber et Elizabeth. Peter Halsey est gauche, pas très doué pour exprimer ses émotions et il est rustre. Toutefois, malgré son caractère ronchon je me suis attachée à son personnage, au contraire de John, le mari de Tess. Je n'ai pas aimé ce dernier. Non mais quel c** !

Ahava Soraruff développe avec justesse la thématique de l'agoraphobie. Mais elle nous parle aussi d'amour ; celui qui nous éveille, nous fait grandir malgré les chamailleries, les désaccords et les coups de la vie. Les deux thèmes se mélangent car l'amour permettra à Tess de prendre son envol et de s'émanciper.

En conclusion, je suis sortie de ma lecture très émue. Je ne m'attendais pas à découvrir un tel petit trésor en ouvrant la première page. L'auteure nous offre une très belle histoire. Elle aborde avec perspicacité le thème de l'agoraphobie. Notre héroïne timide et fragile se métamorphosera en un cygne. On est transporté dans le New-York des années 80 au coeur d'un cabaret burlesque. J'ai adoré m'y promener ! C'était génial ! ​
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