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EAN : 9782818505274
320 pages
Fayard (08/02/2017)
4.14/5   14 notes
Résumé :
La décomposition de la France est engagée. Cela ne fait plus de doute.

C'est en observant le système administratif et le monde politique, de l'intérieur, que Malika Sorel a pris la mesure de la faillite de nos élites. L'auteur a dû faire le constat de la servilité, de l'incurie, de l'impéritie, du cynisme, mais aussi de la peur, et de son corollaire, le mépris de la liberté, de la liberté d'esprit.

La pente est prise depuis trop longtem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Depuis que je publie des critiques sur Babélio, jamais je n'ai écrit : « Lisez ce livre » parce que cette recommandation est implicitement présente (ou non) dans la tonalité de mes critiques.

J'ai d'abord été étonné quand j'ai remarqué que ce livre n'avait pas eu le retentissement qu'il mérite. Sa publication date de novembre 2015. Pas étonnant donc qu'il ait été pratiquement passé sous silence, balayé par l'actualité explosive de cette fin d'année ; ce qui a permis de façon bien commode, pour nos « élites », de l'éclipser.

Ce livre clairvoyant et salutaire mérite d'être lu par le plus grand nombre. Il décrit avec une grande rigueur les manoeuvres des gouvernements successifs, français et européens, qui se sont rendus coupables ni plus ni moins que de HAUTE TRAHISON envers leurs peuples.

Les soi-disant élites qui règnent de façon despotique sur les pays européens ont orchestré depuis plusieurs décennies cette immense liquidation qui coule les nations.

Je ne développerai pas les sujets du livre : il embrasse tous les aspects de la société. Cependant, je tiens à remercier l'auteur et à le féliciter. Malika Sorel-Sutter est une femme courageuse. Elle nous raconte tout de l'intérieur.

Lisez ce livre ! Il est édifiant et puissamment salutaire.
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"Un état chancelle quand on ménage les mécontents ; il touche à sa ruine quand on les élèves aux premières dignités" le Bréviaire de Talleyrand

" L'esprit munichois est de retour. La peur règne sur la cité. Gare aux esprits libres, à ceux des Français qui refusent de courber l'échine, à ceux qui souhaitent encore nommer ce qu'ils voient ! Or, ce qui ne peut être nommé n'existe pas. Circulez, il n'y a rien à voir !" Malika Sorel

« La Terre sainte, c'est un petit concentré de la terre. Et qu'est-ce qu'on y trouve ? Quelque chose qui nous met en face de notre avenir possible : les murs de séparation, les ségrégations. » Régis Debray



Quand le premier ministre belge Guy Verhofstadt disait qu'il y avait « décidément quelque chose de pourri en République française » il ne pensait pas si bien dire... Sauf qu'il ne le disait pas pour dénoncer la véritable pourriture qui se trouve au sein du gouvernement, mais pour dénoncer le refus français de disparaître en défendant leur identité. C'était en 2010. Personne n'a voulu les [ces français] écouter. Une bonne partie des politiques, des intellectuels, des amuseurs publics, leur ont craché ouvertement à la face. Les politiques de droite comme de gauche, et surtout de gauche – car le livre va montrer l'accélération de la mort de la France sous la pourriture gauchiste –, ont continué à faire comme-ci tout allait bien, ont continué leurs petites magouilles pour imposer de force le mélange des cultures aux français qui n'en veulent plus. Car ces derniers savent parfaitement qu'il est impossible de vivre à côté de personnes hostiles à eux et à leur pays, et qu'il est impossible de vivre à côté de personnes trop différentes de par leur manière de vivre ou encore leur culture. (Comme quoi, on est loin du cliché qui veut que ça soit l'ignorance qui soit responsable de l'hostilité grandissante envers certaines communautés, ça serait plutôt la réalité en fait. D'ailleurs ce n'est que ça, et le pire là-dedans c'est qu'on ose encore mépriser ces français qui refusent de vivre dans cette réalité invivable et que les politiques ignorent.)

Ce livre ne va cependant pas que s'acharner sur la politique gauchiste et droitiste, qui montre toutefois comment nos politiques oeuvrent consciemment et consciencieusement à la destruction de la France : à travers la destruction de son histoire (la réforme scolaire de Belkacine par exemple) ; la destruction de sa population par le grand remplacement ; la destruction de l'égalité avec la discrimination positive ( = racisme anti-blanc autorisé) et le favoritisme étranger ; le « pas d'amalgamisme » qui sert à éviter tout affrontement avec la réalité ; l'encouragement à la destruction de l'autorité de l'état dans les écoles et ailleurs ; ou encore la destruction de ses valeurs républicaines en les rendant inopérantes par les petits arrangements entre partis, lobbys, religion, et ceci en échange des votes – et si je ne mets pas de S à « religion » c'est bien parce que la gauche sait qu'il y a plus à gagner avec l'Islam qu'avec le reste. D'où le fait que l'on naturalise à tour de bras et sous des prétextes bidons ses populations, sans tenir compte du code civil et de l'intégration réelle.

Bref. Pour en revenir à ce que je disais, elle ne va pas que s'acharner sur la politique de la France, elle va aussi montrer - et plus ici que dans son livre précédent selon-moi -, les pressions internationales des ONG sur la politique de nos pays mais qui sous leur dehors charitable ne sont pas neutres sur le plan commerciale ou politique. Elle va également montrer, l'ingérence des pays du Sud dans la politique européenne et française ; les méfaits des associations à racisme sélectif ; cette pression européenne qui s'exerce sur l'immigration en dépit du bon sens ; cette manipulation de l'histoire et de ses douleurs par les intellectuels, sociologues, amuseurs publics... qui conduisent à la désastreuse politique mensongère de la repentance - et qui est selon-moi non justifiée, ou alors on devrait tous s'y mettre en demandant réparations à tous les peuples qui nous ont nuis, et ceci qu'ils soient d'Afrique et du Moyen Orient (esclavage des chrétiens par les musulmans par exemple) ou encore d'Europe (avec l'Italie de Jules César par exemple).

Cependant tout cela n'est pas vraiment nouveau dans les livres de Malika Sorel, car déjà dans son précédent ouvrage elle dénonçait cette mise à mort programmée de la France et de ses habitants, ainsi que de ses valeurs si chèrement acquises. Elle abordait déjà, la régression française à l'école ou dans les concours de la fonction publique qui ont supprimé la culture générale au nom des immigrés ; la mainmise de l'idéologie gauchiste dans le monde politique, médiatique, syndicale, scolaire (oui à tous les niveaux cette idéologie malsaine se retrouve) ; les discours mensonger et dangereux sur l'immigration, le comportement passif des français...
En outre elle dénonçait déjà que le communautarisme est né de l'antiracisme, mais également de l'abdication de l'état dans la politique d'intégration. Sans oublier celle de l'immigration à outrance, et les politiques égocentriques et courtisanes sans vision sur le long terme.

Alors me direz-vous, pourquoi faire un autre livre, vu qu'elle en parle déjà ailleurs et aborde le même sujet, dénonce les mêmes choses et les mêmes problèmes ? C'est simple, d'une part pour mettre à jour ce qui a été fait depuis dans la déconstruction française, et avec la gauche officiellement au pouvoir il y a eu une explosion dans les faits antirépublicains et antifrançais ; et d'autre part pour approfondir le sujet sur des faits et des personnes afin de mieux comprendre certaines choses ou les incohérences. Comprendre un peu plus le mal.
Certes, elle va rajouter quelques critiques nouvelles, en dénonçant le démarchage commercial des politiques en direction des religions, les liens des politiques avec leur pays d'origine comme Belkacem avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, ou le stupide christianisme à cause de sa mentalité d'idiotie généreuse, sans oublier les discours moralisateurs du Pape extrêmement mal placés.

Mais à côté de ces nouveautés, elle va surtout approfondir le sujet par de nouveaux faits qui complètent le livre précédent. En dénonçant par exemple, le sectarisme gauchiste – au demeurant non ignoré des personnes honnêtes – et qui fait énormément de dégâts ; le comportement des féministes qui sont le malheur de la femme ; le comportement des mères sur leurs filles ; l'incohérence de faire venir de l'étranger des étudiants alors que nos cerveaux partent et ne reviennent pas ; la responsabilité de l'éducation nationale dans la désagrégation de la nation ; ainsi que les actions et les paroles ahurissantes des élus ou affiliés. Et sur ce dernier point ça peut aller des âneries au niveau local – une mairesse qui se vante par exemple de payer des cours d'arabes avec l'argent du contribuable ! –, à la bêtise ouverte des grands de ce pays. Ça va de Rachida Dati qui sous-entend que la justice est raciste envers les étrangers, en passant par celle d'une autre qui dit que la République doit changer pour s'adapter aux immigrés (oubliant que dans le passé elle ne posait pas de problème…). Sans oublier encore, cette classe politique entière qui ose dire que la France n'en fait pas assez pour ces étrangers (alors que c'est faux), ou encore que la France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, et que les français doivent payer des crimes qu'ils n'ont pas commis et son racisme… imaginaire.

Oui je dis bien imaginaire, car si les français sont aujourd'hui hostiles envers ceux qui sont ouvertement hostiles contre eux (réaction somme toute normale) ils ne sont pas pour autant fermés et racistes, qu'on se le dise.
C'est juste qu'ils n'acceptent pas, en plus d'être devenus minoritaires sur leur terre, d'être considérés comme quantité négligeable, de voir leur identité se dissoudre au nom de la bien-pensance et de la mondialisation, d'être accusés sans arrêt de la mauvaise politique des « élites », de voir le communautarisme religieux s'imposer toujours plus.

Mais revenons-en à nos moutons.

Je disais donc, que sur des bases anciennes et visibles dans ses autres ouvrages, elle va développer toujours plus ce qu'elle avançait, en appuyant ici un peu plus ses propos avec des exemples extérieurs qui montrent que l'utopie de la société multiethnique est irréalisable. le passé, le présent et l'ailleurs le montre. En effet les peuples trop différents ne peuvent pas vivre ensemble sans règles fixes et inflexibles, car forcément c'est la loi du plus fort et du nombre qui l'emportera au bout du compte.

Cela étant je veux préciser que ce livre possède une autre dimension. Une vision plus personnelle de l'auteure. Ici on va découvrir ses aspirations, ses souvenirs, ses déceptions, qui donnent à l'ensemble peut-être une dimension tragique mais qui montrent vraiment à quel point on a perdu sur la laïcité, sur la paix sociale, sur nos valeurs. Et ce n'est pas exagéré, car même moi qui n'ai pourtant que 30 ans, je remarque l'évolution mauvaise des choses et la tournure que prend cette société pleine de contre pouvoir. Envoyant en l'air des centaines d'années d'histoire constructive, pour retomber à une époque féodale et bientôt de guerre civile. Où chaque parti s'affrontera pour ses privilèges.
Ce qui rend triste là-dedans, c'est que les gens visionnaires et pleins de bon sens comme cette Grande Dame, personnes ne les écoutent car le petit confort des politiques, leur petit égo, passent avant tout le reste. Avant le bien commun. Alors qu'à cause de leur trahison la France se délite...

Pour conclure et même si je n'ai pas dit tout ce que je voulais dire, et comme pour Immigration –Intégration (lien), j'en conseille vivement la lecture. Certes vous n'aurez pas fini de bouillir devant tant de haine, de trahison, et devant le comportement des politiques qui considèrent la France comme leur propriété et ignorent superbement les valeurs et l'histoire de ce pays. Mais c'est un livre nécessaire, et surtout pour ceux qui gobent tous les mensonges du gouvernement sur les chances de l'immigration. D'ailleurs je dois avouer que j'admire cette bêtise, je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse croire ce que la réalité ne montre pas. Qu'avez-vous à montrer en refusant la réalité ? Qu'est-ce qui vous fait peur dans celle-ci ? Qu'avez-vous à prouver ? Sachez chers lecteurs et pour consolation, que ces gens-là même (ceux qui signent votre arrêt de mort) ne croient pas en leur mensonge.

***

Extraits qui vous donneront, je l'espère, envie. (l'autre partie sur le blog)

"Voilà près de 40 ans que l'ombre de la seconde guerre mondiale, avec son cortège d'horreurs, plane sur la cité. Les programmes scolaires d'histoire en ruissellent. Tout y passe, chaque fois analysé sous un angle différent. Les politiques, les intellectuels et les médias usent et abusent de sa référence, l'invitent à table en toute occasion, à tout bout de champ. Ils ne voient pas qu'ils ont adopté les comportements de ceux que Winston Churchill avait accusé de sacrifier l'honneur pour ce qui n'est qu'un simulacre de paix.

Plutôt que d'affronter le réel, ils l'ont, comme jadis, d'abord occulté, puis l'ont travesti, avant de finalement capituler. Il est trop tard, lancent-ils en choeurs aux Français de souche et à ceux qui se sont assimilés. Nous ne pourrons plus revenir en arrière. Ils poussent le vice jusqu'à les sommer de s'adapter à une situation qui leur a été faite et au sujet de laquelle nul ne les aura jamais consultés. Pour tout programme, la politique du fait accompli.

Nous étions en droit d'espérer que la mémoire si proche de la seconde guerre mondiale servît de guide et de tuteur moral aux élites qui éclairent et participent grandement par leurs choix à l'avenir du plus grand nombre. On était en droit d'espérer que son cruel souvenir éclairât suffisamment le présent afin que ne soient réitérées les erreurs et compromissions du passé. Contre toute attente, c'est le contraire qui s'est produit, et plus son évocation devenait frénétique, plus l'esprit qui avait alors prévalu étendait de nouveau son emprise, ses possessions.

La culture intensive de cette « mémoire » -qui n'est plus celle qui qui ont vécu la guerre- à largement contribué à tétaniser les esprits, pour conduire à la stérilisation de la réflexion ; la rapidité et la saisissante facilité de cette entreprise doivent beaucoup à l'esprit de notre temps.



Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Sorel-Sutter Malika – "Décomposition française : comment en est-on arrivé là ?" – Arthème-Fayard, 2015 (ISBN 978-2-818-50527-4)

Un livre de témoignage incontournable pour plusieurs raisons.
La toute première étant que l'auteur de ces lignes rapporte en toute honnêteté et sans langue de bois ce qu'elle a vécu à partir du moment où elle fut bombardée – sans avoir rien demandé – membre du Haut Conseil à l'Intégration (HCI).
La deuxième étant sa qualité de personne issue de l'immigration, à savoir d'une famille algérienne, et ayant opté pour l'intégration, sans rien dissimulé des difficultés inhérentes à ce choix.
La troisième résultant de son absence de pré-jugés politiques puisqu'elle n'avait auparavant jamais milité pour quelque parti que ce soit.
La quatrième résultant des nombreux exemples concrets cités et précisément référencés, incluant les noms des personnes, sans jamais pour autant tomber dans l'invective, l'injure ou ce pseudo-humour de ringardisation tant pratiqué aujourd'hui dans les médias.
Avant d'en terminer avec les bonnes raisons de lire cet ouvrage, il convient d'en souligner tout simplement l'excellente écriture, dans une langue claire et limpide, sans affèteries ni tournures ampoulées.

Un exemple, parmi tant d'autres : sa découverte des politiques se disant "de gauche" (chapitre 4, pp. 63-94) est tout simplement extra-ordinaire pour moi, car – ayant eu un parcours professionnel m'amenant également à découvrir ce milieu de très près sans avoir auparavant exercé d'activité politique – j'ai fait exactement les mêmes constats que l'auteur : pour décrire mon propre vécu, je ne pourrais faire autrement qu'emprunter les mêmes tournures, les mêmes phrases, les mêmes constatations que celles consignées dans ce livre (cf citations).
En dehors de la fréquentation concrète de ces milieux, il suffit de lire régulièrement leur quotidien de référence – "Le Monde" – pour constater la véracité de ces constatations : l'une des principales préoccupations des plumitifs se commettant dans ces colonnes consiste à établir si un(-e) tel(-le) est bien "de gauche", ce qui parfois atteint des sommets d'imbécilité très drôle, mais s'avère le plus souvent consternant.

Ceci étant, c'est tout de même Dominique de Villepin qui ouvre le bal (dès la page 24), par la citation d'une comparaison dont l'auteur nous montre la profonde idiotie, si ce n'est l'imposture délibérée. L'une des clés des comportements du personnel politique (de droite comme de gauche) et plus largement de la situation actuelle nous est donnée d'emblée :
"Notre élite a horreur que l'on aborde les vraies difficultés. Elle s'accroche aux recettes éprouvées par le passé, qui ont fait les politiques publiques pendant plusieurs décennies [...] Cette manière de faire a d'autant plus perduré que le peuple, lui-même, plutôt confiant et clément, et par ailleurs occupé à cultiver son hédonisme, n'avait pas envie d'être dérangé ni que l'on puisse entamer son désir de jouir de l'instant présent." (p.35)

Une autre clé réside – toujours selon l'auteur – dans l'abandon délibéré de toute politique d'assimilation, pour au contraire mettre en oeuvre une communautarisation détruisant le tissu de la société, avec le repère chronologique fourni par les émeutes urbaines survenues en 2005 (pp. 44-48), l'aubaine que constitue le surgissement du Front National orchestré par Mitterrand (pp. 77-82), ainsi que la bien-pensance infligée par les médias (pp. 73-77).

Les réflexions les plus sensibles car les plus personnelles sont celles qui concernent la volonté, le désir de mettre sa culture originelle de côté pour adopter une démarche délibérée d'assimilation : l'auteur évoque à plusieurs reprises et fort pudiquement son propre destin avant d'y consacrer un paragraphe particulier (pp. 197-204). Sans pathos, sans envolées lyriques, elle n'hésite pas à évoquer l'aspect "sentimental", intime voire passionnel que revêt cette démarche, ce qui confère une dimension profondément humaine à son témoignage.

A mes yeux, son raisonnement présente toutefois une faiblesse de taille : lorsqu'elle prône l'assimilation, l'auteur évoque une démarche d'adhésion à une culture – dans le cas présent, la culture française – de haut niveau, de haute qualité, une culture exigeante, dont on trouve la trace la plus probante dans son écriture d'une sobriété et d'une élégance bien proches du Grand Siècle.
Cette culture existe-t-elle encore dans la France d'aujourd'hui, en dehors de quelques cercles intellectuels fort restreints ? Il est permis d'en douter, au vu de l'abyssale médiocrité matraquée inlassablement par les médias, de la démission si ce n'est la capitulation des milieux enseignants devant l'inculture crasse (objet de l'adoration branchée des élites politiques – la démagogie populiste d'un Jack Lang est passée par là), du rejet quasi systématique des racines culturelles de la "vieille Europe", de l'imitation simiesque et servile de la plus grande vulgarité états-unisienne...
Comment demander à des nouveaux arrivants de renoncer à leur propre héritage (même réduit à son strict minimum) en échange d'une si piètre non-culture ?
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La République française n'a rien à se reprocher. En revanche, elle a été trahie. Trahie par... l'Etat, par ses élites, qui n'ont pas empêché la déconstruction de la France, ce que l'auteur appelle la décomposition française.

Non seulement elles n'ont rien empêché, mais elles ont pris, en toute connaissance de cause, les décisions qui ne pouvaient que mener la France où elle est aujourd'hui. C'est d'ailleurs vrai aussi pour les élites (si l'on peut encore utiliser ce terme) des autres Etats membres de l'Union européenne, et pour cette dernière, dont l'auteur dénonce la responsabilité écrasante.

C'est une Française d'origine algérienne qui écrit ce "J'accuse", et qui témoigne, car son livre est tissé d'expériences personnelles (et professionnelles), très concrètes, et plus édifiantes les unes que les autres.
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Je m'astreins de temps en temps à lire des livres dont je sais pertinemment que l'auteur expose des idées à l'opposé des miennes. Et je tente de lire ces livres jusqu'au bout. Ce que j'ai fait ici.
Je l'avoue il y a dans ce bouquin des lignes que je pourrais approuver. Mais sa philosophie générale est à des lieues de la mienne.
Ainsi dans les difficultés que connait la France à intégrer, ou assimiler, ou accueillir les migrants, à en faire des citoyens tels que la République l'entend, aucune mention n'est faite ici des traumatismes, ressentiments, aigreurs, désirs de revanche dus à la colonisation, la traite des nègres, l'exploitation des pays du sud par le nord, la géopolitique.
Ni même des conditions de vie, du chômage qu'ils trouvent dans notre pays.
Un exemple d'ineptie que l'on peut y trouver : "le principe d'égalité, qui a été laminé par l'introduction de la discrimination positive par les socialistes - circulaire du 1er juillet 1981 portant création des zones d'éducation prioritaires" (p. 65)
Vous l'avez bien lu : la création des ZEP est une "mesure de discrimination positive" !!
Et je m'arrête là.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La différence la plus significative entre la gauche et la droite dans l’exercice du pouvoir c’est le degré de sectarisme. Ceux qui sont habités de la conviction d’être de gauche se vivent comme des gens à part, supérieurs, qui ont, par essence, raison sur les autres. C’est pourquoi il leur est difficile d’exercer un véritable esprit critique.
La droite avance souvent ses pions à découvert, et il est alors possible de l’affronter lorsque cela s’avère nécessaire pour défendre la République. La gauche préfère emprunter une tout autre approche. Les gens de gauche, pendant longtemps, ont eu plutôt tendance à avancer leurs pions en douce, le sourire aux lèvres le catéchisme des belles valeurs en bandoulière, des valeurs nobles, celles qui ne coûtent pas grand-chose sur le plan personnel, mais peuvent rapporter gros quand elles sont brandies, affichées, mises en scène. Notre société de l’image est avide de bons sentiments et de belles histoires, il faut produire la légende.
La difficulté à déjouer les attaques menées contre la République se trouve augmentée du fait que les gens de gauche, qui se présentent comme républicains depuis quelques années et sont d’ailleurs identifiés comme tels par l’opinion publique – quand bien même ils œuvrent contre les principes républicains-, sont en réalité d’abord de gauche, c’est-à-dire qu’ils adhèrent d’abord et avant tout à un ensemble d’idées ; avant d’être républicains. Ils préféraient se dire démocrates auparavant. C’est pourquoi il est si difficile de lutter contre l’avancée du rouleau compresseur idéologique, qui a abouti à la mise à terre, l’un après l’autre, des principes républicains.
Qu’ils soient intellectuels, politiques, syndicalistes, journalistes ou encore artistes, ils sont habités par l’esprit de corps. Impossible de dissocier, même dans l’erreur. Cela signifie, concrètement, qu’il est bien plus difficile de contrer une attaque en règle des principes républicains si elle a été menée par quelqu’un de droit, car ils se fédèrent spontanément et se lèvent tous ensemble, soit pour maquiller l’infamie, soit pour la passer sous silence, soit pour allumer des contre-feux. Ils se protègent entre eux, en toutes circonstance, y compris sur le dos de la République, qu’ils jurent pourtant de défendre, la main sur le cœur. Nous l’avons vu, entre autres, avec le principe d’égalité, qui a été laminé par l’introduction de la discrimination positive par les socialistes –circulaire du 1er juillet 1981- ainsi pour tout ce qui concerne la laïcité, et ce depuis la première affaire du voile (Creil 1989).
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Il ne faut pas accuser les immigrés et leurs descendants d’avoir rejeté l’assimilation. Certes, ils ont demandé et obtenu des papiers d’identité français, mais beaucoup n’ont fait que bénéficier de dispositions législatives et réglementaires. Pourquoi se seraient-ils astreints aux efforts, aux sacrifices qu’impose toute assimilation, alors même que la qualité d’étranger culturel donne accès au « statut de victime potentielle », qui peut ensuite faire bénéficier d’un traitement prioritaire grâce à la discrimination positive ? Rester étranger tout en possédant la carte d’identité française est bien plus intéressant que devenir Français français. Qui se soucie aujourd’hui du sort de ces derniers ? Ils ne déclenchent aucun sentiment d’empathie chez les élites de commandement, n’attirent nulle bienveillance sur eux. Être Français français devient un handicap, quand être Français de la diversité fait de vous une « chance pour la France ». Aujourd’hui, rien n’incite plus à l’assimilation.
p. 197
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Le sujet de l’immigration-intégration est celui où censure et autocensure s’exercent le plus violemment. Il n’y a plus aucun espace, hormis peut-être encore les murs de leur maison, et encore ! où les Français peuvent exprimer librement ce qu’ils ressentent. Une amie me racontait un jour son incompréhension et sa tristesse absolue d’avoir, au détour d’une discussion anodine, été traitée de raciste par ses propres enfants, dont le cerveau avait manifestement été lavé par leurs enseignants. En effet, c’est entre les murs de nos écoles que l’endoctrinement a fait le plus de ravages ces dernières années. Il suffit de jeter un œil dans certains manuels scolaires, de lire soi-même la littérature choisie par certains enseignants, et que les élèves sont tenus de lire, pour réaliser que les parents qui n’ont ni le temps ni la possibilité d’échanger régulièrement avec leurs enfants, mais aussi de leur mettre à disposition d’autres ouvrages pour les aider à se construire un esprit critique, perdront en partie leurs enfants, qui se mettront à les juger.
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Qu'elle était belle, la France black-blanc-beur réunie sous le sceau de la fraternité ! Sauf que cette France-là n'existait pas, pas plus qu'elle n'existe aujourd'hui, pas plus d'ailleurs que n'existe une fraternité universelle qui lierait les hommes. Les socles des valeurs fondamentales des peuples ne se confondent pas. La fraternité des peuples reste à construire. Elle n'est ni naturelle, ni spontanée. Ceux qui taisent cette vérité ou, pire, mentent à l'opinion publique alors même qu'ils connaissent la vérité, portent une écrasante responsabilité, car ils empêchent les hommes de regarder en face leurs démons. Ils nuisent de ce fait à la construction des bases de la convivance. Il y a ceux qui mentent sur la fraternité dans l'espoir légitime de la voir éclore, à la manière de la prophétie auto-réalisatrice de Coué, et il y a ceux qui tirent bénéfice du mensonge. Tous participent, chacun à sa manière et avec des mobiles différents, à l'intoxication des masses pour les empêcher de prendre la mesure des défis qui restent à relever.
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Pour beaucoup, il semble confortable de placer les immigrés et leurs descendants en haut de l'échelle des responsables de la situation de la France. C'est une facilité. La vérité, et je comprends qu'elle puisse être difficile à encaisser, c'est que les Français ont été trahis par des "Français de souche", qui plus est par ceux qui avaient pour mission de les protéger et surtout de préserver leur patrimoine culturel, noyau de leur identité. S'il y a désormais menace d'introduction d'une discontinuité sur le plan de leur histoire en tant que peuple, la faute originelle n'en incombe pas à l'immigration. Pourquoi se soumettre aux contraintes culturelles inhérentes à tous processus d'insertion - sans même évoquer celui de l'assimilation, qui est bien plus bouleversant sur le plan moral et affectif - si vous en êtes d'emblée dispensé ? On ne peut tenir l'immigration responsable d'avoir simplement tiré avantage d'une situation qui lui a été faite par une grande partie des élites politiques, intellectuelles et médiatiques.
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