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3,37

sur 162 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Joy Sorman c'est une voix singuliére des lettres françaises . Adeptes du conformisme ce roman n'est pas pour vous . Son histoire est a mi chemin du conte , du questionnement sur la différence que le regard de l'autre fait ressentir pour peu que l'on ne rentre pas dans les cadres imposés . Certes l'expérience peut surprendre , et c'est normal , l'on est pas ici en terrain connu , balisé . Au contraire l'auteur s'aventure dans un univers un peu lynchien , ou l'ombre du Freaks de Browning plane . Oui pour les lecteurs habitués aux histoires classiques , ce récit apparait comme absurde et sans intéret . Il faut avoir un peu de curiosité pour aller chercher ce roman , ce n'est pas un livre de supermarché , c'est une histoire étrange et belle , qui confirme le grand talent de cette romanciére qui peu à peu fait son trou dans le paysage littéraire français , et cela fait un bien fou . Un livre qui mérite de par sa singularité d'étre découvert par le plus grand nombre !
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Quel ours sommes nous ? Quel ours survit en nous ? A travers l'histoire dramatique de ce personnage hybride, Joy Sorman interroge l'humanité face à son animalité. Qui est l'homme ? Qui est la bête? Un très bon roman de Joy Sorman. Et pour celles et ceux qui veulent en savoir encore un peu plus sur ce roi déchu qu'est devenu, en raison de la stupidité humaine, au fil des siècles, cet animal exceptionnel ( mais tout animal n'est-il pas exceptionnel ?..) : l'ours, je vous invite également à découvrir le travail de recherche de Michel Pastoureau.
https://www.youtube.com/watch?v=Y5amifks3To
Astrid Shriqui Garain
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C'est un roman très atypique. Son prologue augure un conte fantastique et son déroulement évolue vers une autobiographie aventureuse presque réaliste, prenante et mélancolique, d'un être né d'une femme et d'un ours et soumis aux contraintes mercantiles de l'espèce humaine. Combattant dans l'arène puis bête de cirque, l'ursidé raconte sa vie malheureuse qui le ballottera même sur les océans. Après un superbe envol poétique dans les derniers chapitres, la légende s'éteint dans un épilogue laconique, un peu abrupt, où sont récapitulées les opérations prosaïques qui cèlent le sort ultime des animaux de zoo. le trivial rattrape le prodige auquel on a su croire, mais les monstres n'ont pas toujours droit aux contes merveilleux...

Qui lira ce livre ne parcourra sans doute plus d'un oeil réjoui les parcs animaliers, car donner parole et conscience à l'ours fait de lui le témoin idéal au tribunal des torts faits aux êtres dits inférieurs.

Le bon ours de Joy Sorman a des désirs et des émotions humains et, voilà le drame, il est entouré dans un cirque par des femmes qui l'ont adopté, ainsi la saisissante Madame Yucca, une géante à sa taille : "Madame Yucca désirait peut-être cette union, mais humain trop humain j'ai réprimé avec obstination mon désir mon instinct, refluant, renonçant — tous les élans de mon corps désormais circonscrits aux seuls numéros de cirque —, colonisé par les souvenirs d'une violence que je ne voulais ni lui transmettre ni lui infliger. La serrant contre moi dans l'obscurité embaumée et chaude de ma cage, je me suis vu homme entravé et animal empêché, bestialité perdue et évidence disparue, je me suis vu éloigné de ma vie, homme invisible et bête incertaine, je me suis vu bander en vain." Une transcendante et émouvante rencontre qui survient à la fin du récit portera à son paroxysme l'ambiguïté de l'être hybride, exploration inquiétante de la frontière entre humanité et bestialité.

Certains ont un avis réservé sur ce roman, dont Emmanuelle Caminade qui le trouve inabouti, avis qu'elle justifie d'ailleurs bien et qu'on peut comprendre, dans la mesure où l'auteure aurait pu aller plus loin avec ce thème magnifique, qui lui a été inspiré par L'histoire d'un roi déchu de Michel Pastoureau. Je me demande si certains n'ont pas été surpris, voire déçu, de ne pas rencontrer les aventures hors du commun que présageait le fruit légendaire de l'accouplement de la plus belle fille du village avec un ours prédateur sexuel, qui la retient captive dans une tanière à flanc de montagne. La destinée du monstre né de ce couple hors nature est finalement presque dérisoire et triste, même si le chemin qui l'y mène est quelquefois houleux. Toutefois, qu'il le raconte dans un livre m'a paru extraordinaire, et cela, soulignons-le d'abord, grâce à l'écriture somptueuse d'une vraie écrivaine, déjà remarquée avec Comme une bête, car combien d'indulgences ne concédera-t-on pas à un scénario pour se l'entendre raconter avec une si belle musique, une si éloquente parole, à côté de tant de misérable bafouille ?

Et si le pacte fabuleux conclu avec Joy Sorman, celui d'accepter de croire que la peau de l'ours recèle un esprit humain, si ce pacte persistait... Comment recevoir, désormais, la prunelle de l'ours qui nous observe de la fosse ?


Lien : http://christianwery.blogspo..
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Bonjour à tous, je vous parle aujourd'hui de ma lecture dominicale vraiment percutante qui laisse à réfléchir sur le comportement des humains envers les animaux.
L'histoire commence fort dans une grotte une femme est kidnappée et violée par un ours, en ressors un petit être mi-homme, mi-ours.
En grandissant la bête va prendre le dessus sur l'humain, hélas que de souffrances et de drames, son âme humaine va devoir subir jusqu'à l'instant où il finira par trouver la paix.
J'ai exploré sa vie l'accompagnant dans son voyage avec le montreur d'ours, sa vie dans le cirque où il était presque apaisé d'être en compagnie de curiosités comme lui.
Hélas le bonheur ne dure jamais longtemps, ça aurait été trop beau, il se retrouve en vitrine dans un zoo lugubre où il doit supporter la méchanceté des humains qui n'ont aucunes empathies pour les animaux.
Un roman que j'ai trouvé bizarre et un peu dérangeant au début car l'histoire me paraissait étrange vu que je n'imaginais pas trop une femme se faire grimper par un ours.
Puis en tournant les pages j'ai bien compris le message que Joy Sorman voulait faire passer en écrivant ce roman qui parle de la souffrance animale et de la haine envers la différence. du plaisir que prennent les hommes à se moquer, à faire souffrir et à tuer que ce soit les animaux où leurs semblables.
Les hommes toujours en quête de se nourrir plus où de tuer plus, de se gaver sans limites.
Est-ce qu'un jour, l'humain pourrait redevenir raisonnable et avoir du respect pour la faune, la flore et les animaux terrestres où mammifères marins, les poissons qui se font très rares et aussi les oiseaux qui disparaissent.
L'ours étant un être différent dans cette histoire car il est un mélange incroyable que les scientifiques n'arriveront même pas à cerner. Toute sa vie ne sera qu'une lutte afin de rester vivant mais sans amour et sans bonheur, sa vie est mortelle et déprimante. Jusqu'au jour où il rencontre une femme mystérieuse qui va réveiller en lui, son instinct primitif d'ours, son dernier excès de confiance en lui.
Un mystère restera enfermé dans les pages de ce livre étonnant.
Ce livre est incroyable et laisse au moins le temps aux lecteurs de réfléchir sur la condition animale qui n'évolue pas dans le bon sens tout comme la condition humaine d'ailleurs.
Hélas, c'est de pire en pire jusqu'au jour où il n'y aura plus rien à tuer et que les hommes s'autodétruiront.
Bonne lecture à ceux qui ne l'ont pas encore lu, il n'est jamais trop tard je l'avais acheté au salon du livre à Metz en 2015 dédicacé par l'écrivaine.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Tout au long de ce livre, le lecteur se demande où cela peut bien se passer. Jamais l'auteure ne le précise et c'est très bien comme cela puisque ce qu'elle raconte avec simplicité et talent, est une fable révélatrice de la nature humaine, de toutes ses contradictions et surtout de ses rapports avec les animaux, êtres si proches que nous maltraitons tellement.
L'histoire commence dans les montagnes, dans un village où un pacte a été conclu avec les ours : au moindre problème, on chasse et on abat. Interdiction donc, pour l'ours, de s'approcher des enfants et des jeunes filles… mais il y a Suzanne que tous les hommes veulent épouser et qui ne pense qu'à s'occuper de la ferme et de ses 50 agneaux. Voilà qu'un soir, elle ne rentre pas : elle a rencontré l'ours, un ours brun de 3 m : « un lutteur trapu et massif, un monstre de robustesse : un torse, un dos, des pectoraux extraordinairement développés. »
L'ours l'emmène dans sa tanière et Suzanne pense qu'elle va mourir mais l'animal la garde captive pendant 3 ans et la viole régulièrement. Lorsqu'elle est enfin délivrée par des bucherons, elle est avec un enfant-ours, mi-homme, mi-bête ! le retour au village est terrible, la cruauté des hommes n'ayant pas de limites.
Passé ce début cruel, sauvage et rude, c'est l'enfant-ours qui raconte. Vendu à un montreur d'ours qui le rôde au spectacle en quelques jours, il confie : « Je deviens ours, dressé, montré, enchaîné, un ours pour les hommes » Il réalise la déchéance de l'ours détrôné par le lion pour le titre de roi des animaux. Il sent qu'il ne peut rien pour remédier à cela : « la lassitude a vitrifié chaque recoin de mon coeur. »
Passant d'un propriétaire à un autre, notre narrateur connaît toutes les vicissitudes de la vie animale avec le combat dans une arène, un voyage en bateau : « l'océan bien plus hostile et imprévisible que toutes les forêts. » Revenu à terre, il raconte une longue pérégrination avant de découvrir la vie du cirque qui lui permet d'approcher des femmes, de les connaître et d'apprécier leur tendresse.
Tout cela finit sur du béton : « Un paysage dur, qui écorche et abrase, un paysage froid qui a perdu la douceur de la piste, la chaleur de la paille qui tapissait ma cage, la souplesse de la terre boueuse du campement. » Devenu « un animal sous cloche », il note les réactions de visiteurs, entre provocation et cruauté avant l'arrivée d'Esther…
Après avoir lu "La peau de l'ours", il est impossible de ne pas changer de regard devant notre façon de traiter les animaux … même avec les meilleures intentions du monde.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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J'ai découvert Joy Sorman avec « Comme une bête » où elle fouillait l'animalité de l'homme, son rapport à l'animal par le biais du conte. Avec La peau de l'ours, je retrouve la plume puissante et évocatrice de l'auteur
J'ai eu une pensée pour « L'homme qui savait la langue des serpents » où les femmes de la forêt tombent sous le charme des ours. Là, un ours a rompu le pacte en enlevant et en retenant prisonnière Suzanne la plus belle jeune fille du village. Lorsqu'elle est retrouvée, 3 ans plus tard, crottée avec un marmot mi-ours, mi-homme accroché à ses jambes, Suzanne n'a aucun amour à attendre des villageois et, surtout de sa famille. Elle est expédiée, pire que pécheresse « Une folle doublée d'une sorcière qui a couché avec un ours, une créature du diable enchaînée à ses instincts les plus vils, une déréglée sexuelle qui copule avec les bêtes et pervertit la marche du monde » dans un couvent et son rejeton « de moi on ne sait que faire, on n'a pas le coeur de me tuer » vendu à un montreur d'ours.
Odyssée ponctuée de plusieurs propriétaires, de lumières et de spectacles… pour finir dans un zoo.
Avec La peau de l'ours, nous sommes dans le corps et le cerveau de ce mi-homme mi-ours. Il est vu comme un ours, intelligent certes, mais un animal alors que lui se sent, par ses propres réflexions, ses actes réfléchis plus humain. de plus, il marche principalement sur ses pattes arrières.
Joy Sorman questionne l'humain qui est dans l'animal et la bête qui est en nous. Issus du même règne, nous sommes si éloignés que toute réconciliation est vouée à l'échec. Cet ours en est l'illustration puisque monstre et classé dans les animaux.

"La peau de l'ours" questionne sur la condition de l'homme, en même temps que sur celle de l'animal. D'un côté les hommes, comme ces visiteurs du zoo, "qui se demandent en observant l'ours ce qu'ils ont gagné en s'éloignant de l'ours, ou du singe, ou au contraire ce qu'ils ont perdu". de l'autre l'animal, puissant mais toujours condamné à lui être soumis. Qu'est-ce qui fait de nous des hommes ? Que reste-t-il en nous de l'animal ? Qu'est ce qu'un "monstre" ?
J'ai aimé l'écriture nerveuse, imagée, charnelle, charpentée que j'avais découverte dans « Comme une bête ».
J'ai lu ce livre-conte philosophique avec un très grand plaisir. Joy Sorman, je vous donne rendez-vous au prochain livre.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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De Joy Sorman
Aux éditions Gallimard
Sorti en 2014
160 pages

Les hommes et les ours vivent en harmonie, chacun respectant les règles fixées pour la bonne entende de tous. Mais un jour, alors qu'elle garde ses moutons, la jeune Suzanne est enlevée par une bête. Séquestrée durant trois ans, elle donnera naissance à un hybride mi-homme, mi-ours.
L'enfant grandit, devient ours au côté d'un forain, puis est revendu, encore et encore, prenant bateau et train, découvrant bêtes de cirques et bêtes de zoo. A travers ces yeux d'animaux, il découvre les hommes, et surtout les femmes. Ces femmes qui sont les seules à le comprendre, du moins le pense-t-il.

Un roman surprenant qui nous fait traverser les époques et les pays.
La peau de l'ours est un roman initiatique. L'ours que décrit l'auteur est une bête majestueuse, royale, pleine de finesse malgré son aspect lourdaud. Notre ours va vivre mille vies durant des siècles. Il va voir le monde changer sans que jamais les hommes ne changent. Il va chercher sa place dans un monde qu'il ne reconnaît plus, un monde qui se désenchante petit à petit.
Car au delà de ses nombreuses aventures, ce qui fait ici la force de ce livre, c'est l'histoire des Hommes. Ces hommes qui, petit à petit vont rompre le pacte avec la nature, vont se croire supérieur aux autres alors qu'ils ne sont que des brutes animées pas l'argent et le sang.
L'écriture de ce livre nous a vraiment surpris. Des phrases parfois longues, parfois courtes, parfois hachées, parfois imagées. Comme si les pensées de l'auteur se couchaient sur le papier sans qu'elle le fasse exprès. La chronologie aussi, jamais exprimé mais qui sous-entend que des siècles s'écoulent. Ce livre est perturbant mais envoûtant, et on vous le recommande chaudement.
Lien : https://les9muses.wordpress...
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Un très bon roman. A découvrir
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Histoire bouleversante qui nous tient en haleine du début à la fin de l'histoire. Nous sommes constamment dans la peau d'un être hybride mi-ours mi-humain et nous ressentons toutes les épreuves qu'il subit et surtout toute sa souffrance. Je vous le recommande vivement.
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Et si on se mettait dans la peau d'un ours le temps d'un récit ?
Né de l'union entre un plantigrade et une humaine, le narrateur est un hybride qui fait le récit de sa vie. Ballotté de cirque en zoo, il est spectateur de sa propre vie. Épié par les humains en ces lieux, il nous renvoie à notre propre comportement envers les animaux et à notre bestialité.
Lien : https://carnetsdeno.wordpres..
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