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Critique de krzysvanco


Je tiens à remercier les Éditions Daphnis et Chloé ainsi que l'opération Masse critique pour l'envoi de ce livre dont j'ai apprécié immédiatement la reliure. Outre sa qualité littéraire, c'est un bel objet !

Mais quelle tâche ardue fut pour moi d'envisager la rédaction de la critique de ce recueil de nouvelles russes !
Ardue car ces nouvelles sont au nombre de dix-huit, écrites par dix-huit écrivains différents, leur structure, leur propos et leur style est varié, mêlant tant des souvenirs que de la fiction...

La solution doit être trouvée dans le titre, très explicite, la Nostalgie : cette nostalgie est le commun dénominateur de ces nouvelles : solution que me suggère l'avant-propos de Sergueï Nicolaïevitch, rédacteur en chef de la revue russe SNOB d'où sont extraites ces récits ; celui-ci nous rappelle l'origine du mot, composé de deux éléments d'origine grecque “nostos”, le retour au pays et “algia”, la douleur.
La nostalgie représente le fil rouge de tous ces textes mais de manière évidemment très variée.
Dans sa belle préface, Mazarine Pingeot développe encore cette notion : “L'âme russe, c'est celle qui a inventé la nostalgie comme une couleur, une note ténue, un accent, et une contagion”, elle aborde plusieurs caractéristiques de cette littérature russe : la liberté, les livres malgré la censure, le conte dans le conte, la morale de l'histoire, la Patrie...

Des nouvelles peuplées de souvenirs tel le récit que nous fait Elena Pasternak, petite fille de l'écrivain, où est décrite la maison de ce dernier et les visites inopinées (et mal vues par les autorités) des personnes voulant découvrir l'endroit où il a vécu. Autres souvenirs évoqués par Alla Demidova et ses trajets - sans billets - dans la Flèche rouge, le TGV russe, en compagnie de Vyssotski et Dykhovitchnvi.

Des nouvelles axées sur la Patrie, telle celle de Chichkine qui nous fait revivre la vie des prisonniers de guerre russe ayant fui l'Allemagne pour la Suisse et à qui le régime propose le retour au pays, retour périlleux car Staline considérait tout soldat russe fait prisonnier comme un déserteur...

Ou axées sur la famille, telle celle écrite par Natalia Turine qui évoque ses parents et l'époque où on ne pouvait faire confiance à personne, et ce même à l'intérieur d'un couple ou celle de Limonov qui dépeint sa rencontre avec un demi-frère inconnu.

La fiction n'est évidemment pas absente, notamment dans le récit le Prince Taviani de Dimitri Bykov ou bien entendu dans la nouvelle de Zakhar Prilepine où nous retrouvons l'atmosphère propre à cet auteur.

le thème de l'exil et du retour est lui évoqué par Tatiana Chtcherbina

Tout ceci n'est qu'un aperçu trop succinct de ce livre, je ne cite que quelques auteurs ce qui ne signifie pas que les autres m'aient moins intéressé ! Développer chacune de ces dix-huit nouvelles m'entraînerait trop loin.

Je tiens à souligner avec conviction que toutes sont intéressantes et dressent un tableau vivant des Russes d'aujourd'hui.
C'est une lecture agréable, et les histoires sont variées.
Les nouvelles sont à lire une à une, sans vouloir toutes les aborder en une fois vu leur diversité et caractère propre.

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