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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le quattrocento italien est une de mes périodes historiques préférées dont je suis loin d'avoir fait le tour. Quand j'ai appris qu'un manga japonais se consacrait à César Borgia, mon sang n'a fait qu'un tour dans le bon sens de rotation. Je devais aller voir.

Fuyumi Soryo installe l'histoire en 1491, à Pise. Angelo, un jeune homme naïf mais intelligent et passionné par les arts, se rend à l'université « La Sapienza » pour sa première journée. D'origine modeste, il a eu l'insigne chance de bénéficier du financement de Laurent de Médicis pour ses études. Mais les mathématiques ou le droit canon vont cependant être la partie congrue des connaissances qu'il va acquérir.
L'université est en effet une maquette de la géopolitique européenne du temps, et Angelo va embourber ses pieds maladroits dans la cohabitation subtile des cercles regroupant les étudiants de chaque région. Intégré de fait dans le cercle des Florentins — dont le chef n'est autre que le fils cadet de Laurent de Médicis qui se comporte déjà comme le cardinal qu'il est amené à devenir — Angelo va immédiatement être attiré par le charme incontestable du chef du cercle des Espagnols : Cesare. Et ce dernier va s'attacher à ce jeune homme crédule, innocent, et si prometteur.

Regrouper l'ensemble des forces politiques importantes de l'Europe du temps dans une ville divisée en zones d'influence est un coup de maître. L'Histoire structure ce manga qui met en scène des adolescents. L'auteure, dans cette optique, est supervisée par un spécialiste de l'époque : Motoaki Hara. Au premier tome est d'ailleurs associée toute une bibliographie qui, si elle est de peu d'utilité pour le lecteur français (car surtout composée de références italiennes et japonaises), atteste du sérieux avec lequel il faut prendre le fond de l'histoire. Si je peux douter du caractère de César Borgia que je pressens trop hagiographique, à tout le moins cela me donne envie d'en lire une biographie.

Historique, ce récit reste un manga qui obéit à des codes que les experts babéliotes du genre nomment shôjo, je crois. Les personnages sont des adolescents. Angelo est un gamin intelligent et attachant qui, par son innocence même, s'attire les quolibets ou les foudres des prétentieux qui s'estiment si vite insultés, mais aussi les confidences des héros comme Cesare, présentés comme des jeunes hommes beaux comme des dieux mais dont les yeux reflètent une confiance qui confine à la sagesse millénaire. Candi n'est pas très loin. Mélanger cela avec le 15ème siècle italien est aussi étonnant et agréable que la cuisine sucrée-salée.

L'un des points forts, ce sont les décors de la ville et des palais. Ils sont somptueux d'exactitude. Soryo a un réel talent dans ce domaine.

Je remercie (encore !) Alfaric de m'avoir fait découvrir ce manga à travers ses critiques. Je suis hameçonné. Il n'y a plus qu'à remonter la ligne.^^
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Angelo Da Canossa fait son entrée à l'Université de la Sapienza à Pise. Jeune ingénu et petit-fils d'un tailleur de pierre, s'il a pu accéder à ce cercle de privilégié, c'est grâce au "mécénat" de la famille de Médicis. Et ce pauvre ingénu élevé "loin des vicissitudes de ce monde" n'est pas armé pour faire face à ce monde dont il ignore les codes les plus élémentaires, et les dangers qui peuvent se trouver derrière ces jeunes privilégiés amenés à régner dans les plus hautes sphères du pouvoir. Heureusement, dans son infortune, notre ingénu qui se fait vite le reflet du lecteur rencontre le fils du cardinal Rodrigo Borgia - homme qui a la réputation d'être avide de pouvoir et manipulateur comme toutes les personnes "couronnées" de ce patronyme - : le fameux Cesare Borgia ! Les leçons du Pygmalion commencent et promettent plus d'une révélation sur l'envers de la médaille ...

Promesses d'aventures, de manipulations, de secrets sur fond de Renaissance européenne : n'est-ce pas attrayant ?

Ce manga est tout simplement bluffant. Les graphismes sont d'une minutie, que ce soit dans les paysages, les scènes en intérieur, les costumes d'époque... impressionnante. Si vous cherchez de l'action, on est assez loin de certains classiques des seinen. Mais pour ceux qui aiment l'histoire, difficile de ne pas rendre hommage au travail de recherche et de reconstitution qui a été fait en amont.
Ce que j'ai apprécié, c'est qu'en dehors d'Angelo qui est le seul personnage "typique" de manga, les auteurs nous ont épargné les dialogues niaiseux et trop plein de bon sentiments.

Une série dont j'ai hâte de connaître la suite !
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L'Italie de la fin du XV°siècle est ballottée entre les mains crochues de quelques familles rivales : les Médicis, les Borgia et les Della Rovere. Toutes les trois se battent pour accéder au pouvoir et entraîner la chute des deux autres ; il va sans dire que les coups en douce, les morts "accidentelles" et les disparitions "mystérieuses" fusent de toute part, sans qu'aucune ne parvienne à prendre l'ascendant. Malgré l'éclosion des idéaux De La Renaissance italienne, du triomphe de l'Homme et bientôt de la raison, "oeil pour oeil, dent pour dent" est un jeu qui pourrait bien s'éterniser.

D'ailleurs, la relève est assurée à l'Université de Pise, où les étudiants ont reproduit les clans de leurs aînés et s'accrochent âprement aux querelles intestines du passé, sans trop savoir pourquoi. Autant dire que l'ambiance est tendue dans ce temple du savoir, où les Médicis, les Borgia et les Della Rovers se croisent pendant les cours et se toisent pendant les repas.

C'est dans ce contexte orageux qu'Angelo Da Canossa débarque à Pise prêt à défoncer allègrement les portes de la connaissance. Il a la tête pleine d'optimisme, de bouquins et de bonnes intentions, et pour cause : un jeune homme comme lui n'était pas destiné à aller à l'université et à côtoyer les plus puissants. Il doit sa place à son grand-père, un sculpteur un peu en retrait du monde qui l'a élevé et qui a eu la bonne idée de travailler pour Lorenzo de Médicis _ attirant ainsi sa protection. Permettre au petit-fils d'étudier revenait à remercier le grand-père ; aussi Angelo est-il rattaché d'emblée au clan de Giovanni de Médicis, et sommé de manifester au mieux sa reconnaissance.

Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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Un jeune homme de classe modeste se retrouve confronté aux grands de l'Italie de la Renaissance. N'ayant aucune conscience des convenances, il s'attire tous les regards et notamment celui de Cesare Borgia.

C'est un très bon commencement. Fuyumi Soryo place ses personnages, les remet en contexte. On se prend très vite dans l'histoire et dans les illustrations historiques minutieuses et réalistes. On sent qu'il y a un gros travail de recherche historique même si l'auteure prend, évidemment, quelques libertés.
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Avec ce manga, nous plongeons dans les intrigues de la Renaissance italienne à la suite d'Angelo da Canossa qui cotoie les grands de ce monde (le fils de Laurent de Médicis, Cesare Borgia) dans le petit monde de l'université de Pise. Université qui reproduit à son échelle les clivages, alliances et luttes du monde extérieur.
J'apprécie énormément le dessin en noir et blanc, extrêmement précis de Fuyumi Soryo qui magnifie les personnages comme les décors somptueux parmi lesquels ils évoluent.
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Cesare est un mariage surprenant et réussi entre le manga et la Renaissance italienne. Abondamment documenté par une historiographie de première main, le premier tome a pour cadre la cité de Pise et l'université La Sapienza, patronnée par Laurent de Médicis. le jeune Angelo, fraîchement intronisé dans le cercle des Florentins au sein du prestigieux studium, découvre les codes qui régissent l'université en tombant sous le charme de Cesare Borgia, qui fait partie du cercle des Espagnols. En toile de fond, les rivalités entre nations (au sens médiéval du terme), cités-Etats, grandes familles et Papauté pour la suprématie dans la péninsule italienne.
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Je connaissais Fuyumi Soryo depuis bon nombre d'années à travers son ancienne série Mars. Je savais qu'elle cherchait à s'éloigner du shojo avec Cesare, et n'ai donc pas été surprise par ce brusque changement d'univers. Car même si l'on retrouve bien son trait de crayon dans ses personnages, on est loin d'une romance fleur bleue, légèreté et insouciante (bien que Mars se révèle être bien plus que cela, de par la complexité de ses personnages). Supervisée par Motoaki Hara, spécialiste de la littérature et de l'histoire italiennes, elle exploite ici la jeunesse de Cesare Borgia, appelé à réunifier l'Italie.

J'avoue ne pas avoir beaucoup de connaissances sur la vie des Borgia, et même si la curiosité y est, j'évite pour le moment de me documenter pour ne pas me spoiler la suite de ce manga. Je me pencherai plus tard sur le respect des faits historiques et la pertinence des libertés prises par la mangaka.

Ce premier tome est très introductif, ne vous attendez pas à beaucoup d'action. Les informations pleuvent : géopolitiques, religieuses, mondaines, rivalités et alliances,... le tout est amené de façon intelligente ; le texte est riche sans être pour autant indigeste. Mais une chose est sûre : il faut savoir se poser et prendre son temps pour parcourir ce premier tome et en saisir les enjeux dès le départ. C'est un manga qu'il faut savoir savourer.

La trame est comparable au dessin : toute en douceur et en arabesques. Angelo est issu d'un milieu modeste et ne connaît rien aux us et coutumes des hauts placés. Son talent lui a valu de s'attirer les bonnes grâces d'un mécène et il entre ainsi à l'Université de Pise. Sa situation n'était pas sans rappeler le cliché amusant du fermier débarquant dans une capitale pour la première fois de sa vie. le personnage aurait pu être attachant s'il n'était pas d'une naïveté affligeante. Même Tohru de Fruits Basket percute plus vite que lui, c'est dire...

Dès le départ, il commet des impairs envers le fils de son bienfaiteur, par ignorance et par maladresse. On le reprend gentiment, lui expose les grandes règles de l'Étiquette... mais il continue ! Angelo est brillant, il a une façon de penser qui diverge des moeurs de l'époque et sait argumenter ses positions pour convaincre les professeurs. Il est probablement en avance sur son temps... Il vit malheureusement au pays des bisounours : tout le monde est beau, gentil, intelligent, solidaire,... Sauf que même sans mauvaises intentions, Angelo s'attire très vite le courroux de Giovanni et de sa clique à force de lui faire de l'ombre en classe. Mais il ne semble même pas sentir le venin mortel derrière leurs masques polis et souriants. Aucun incident ne parvient à lui mettre la puce à l'oreille, et j'ai souvent eu envie de le secouer.

Cesare Borgia, décrit comme un étudiant doué, charismatique et volage, fait alors son apparition et prend Angelo sous son aile. Il l'amène petit à petit à ouvrir les yeux sur certaines réalités de leur monde. Il le confronte à la plus grand richesse tout comme aux affres de la plus extrême des pauvretés. Cesare devient une sorte de guide, de mentor. Prions juste pour qu'il ait aussi le temps de lui enseigner maturité et clairvoyance avant qu'il ne soit trop tard, car déjà de dangereux pièges sont tendus à notre jeune candide.

La réputation des Borgia n'étant plus à faire, on est en droit de se demander ce qu'il adviendra d'Angelo, s'il ne serait finalement pas tombé de Charybde en Scylla en se liant d'amitié avec les espagnols. Ce premier tome est d'une grande richesse et je suis d'autant plus ravie de changer complètement d'univers manga que j'y ai appris des anecdotes sur l'Italie et la France. La saga promet d'être aussi inspirante que les complots et manigances se tramant déjà à l'horizon !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Pise, 1491. Angelo de Canossa fait ses premiers pas à l'université grâce à la protection de Laurent de Medicis. Pour s'intégrer, il va devoir apprendre les us et coutumes de ses riches camarades. Faisant partie du cercle de la Fiorentina, dirigé par le fils de Laurent de Medicis, il va cependant se lier d'amitié avec Cesare Borgia, chef du cercle des espagnols.

Ce premier tome est surtout un tome d'exposition qui nous permet de nous familiariser avec les personnages et la géopolitique de l'époque. Aussi ignorant qu'Angelo, nous découvrons avec lui le système complexe des « clans » qui régit la ville de Pise de cette époque. L'auteur sait rendre simple une situation politique compliquée. La vie quotidienne des étudiants est également très bien décrite et on découvre en même temps qu'Angelo les rivalités existant entre les différents cercles, le déroulement des cours qui fonctionnent sur le principe des cours magistraux interrompus par des joutes verbales entre les élèves…

Les informations données par Motoaki Hara sont amenées de manière fine et ne nuise pas à la fluidité de la lecture. Cependant, à la fin, de ma lecture, j'étais cependant un peu perdu mais je pense qu'au fil des tomes, j'arriverai à mieux me repérer. J'ai été impressionné par les connaissances de l'auteur sur cette période. Pour écrire ce manga, elle s'appuie sur une bibliographie conséquente. Dans ce tome, il n'y a pratiquement pas d'action et je me suis un peu ennuyé, mais au vu de ce que je connais de la vie de Cesare Borgia, ça ne risque pas de durer.

Le graphisme de ce manga est magnifique et ne sont pas sans rappeler certains tableaux de l'époque. Certains personnages en particulier m'ont fait penser à des statues de Michel-Ange. D'ailleurs, dans une interview, Motoaki Hara avoue s'être inspiré des oeuvres d'art de cette période pour ses dessins. le trait est très fin et précis. Les vêtements sont très fidèles, ainsi que les décors. Avec ce manga, on se retrouve plongé dans une époque disparu.

Une série qui mérite de sortir de l'ombre
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Le hasard a voulu que je lise ce manga après l'excellente série BD des Médicis. J'y ai donc retrouvé de nombreux personnages et j'étais bien au fait du contexte historique, mais le point-de-vue est totalement différent, ce qui est d'autant plus intéressant. Ici Cesare Borgia et Jean de Médicis ont 16 ans et sont étudiants à l'Université de Pise. Mais cette université semble être plus le théâtre des relations entre les différents groupes d'étudiants qu'un véritable lieu d'enseignement. On assiste en tout et pour tout qu'à un "cours" qui consiste plutôt en une sorte de débat philosophique où le jeune Jean de Médicis est sensé briller.
Ces jeunes-hommes sont tous déjà voués à des destins extraordinaires, ils ont 16 ans mais vivent déjà en seigneurs, ils sont des responsabilités, organisent des dîners, boivent du vin, connaissent déjà tout du monde et de la politique. C'est assez étonnant mais il vrai qu'à l'époque l'adolescence n'existait pas, on devenait adulte très tôt, on pouvait devenir roi à 10 ans et évêque à 13.
Mais voilà qu'arrive dans cet univers très codifié un jeune naïf prénommé Angelo, personnage fictif qui sert simplement de lien entre les différents personnages. Ce ressort narratif permet à l'auteure de tout nous expliquer sur la vie dans cette université, sur les différents familles qui règnent sur la ville et sur les luttes de pouvoir. S'il n'y a pas de cours dans l'Université, et bien il y en a un dans le manga tant la mangaka veut nous instruire et tout nous faire comprendre. J'ai trouvé ce procédé un peu artificiel, d'autant que ce personnage est vraiment né de la dernière pluie et refait plusieurs fois les mêmes bourdes, ce qui est un peu lassant.
En dehors de ça j'ai apprécié ce manga, on n'est pas dans une Renaissance fantasmée, on est au plus près d'une réalité historique, avec des dessins réalistes proches de ceux de la BD européenne hormis quelques visages androgynes typiques des mangas.
Toute cette mise en place est très bien maîtrisée, on sent l'érudition de l'auteure et son souhait de réaliser une véritable fresque historique mais j'ai hâte qu'on entre vraiment dans le vif du sujet !
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Je peux vous le dire, ce n'est pas un secret, c'est une très bonne oeuvre aussi bien sur le plan historique que sur le plan graphique. Beaucoup d'erreurs on étaient évités et cela rend cette fresque encore plus captivante et poétique.

Premièrement contrairement à ce à quoi l'on pourrait s'attendre on ne suit pas Cesare Borgia mais Angelo de Canossa, jeune étudiant de Pise, ce qui permet d'éviter d'avoir un point de vue biaisée sur Cesare en le dépeignant comme tout blanc ou tout noir si l'on avait vu le monde à travers ses yeux.

Ensuite le fait de suivre ce jeune homme un peu timide et étranger à tout ce monde permet de nous introduire avec lui à la réalité, très brutale de cette époque et de sa société qui se cache derrière des peintres et autres inventeurs, mais lorsque l'on gratte sous la surface on trouve un peuple qui crève et qui se noie dans la saleté la plus innommable.

Le dessin se rapprochant plus de la peinture que du trait habituel du manga, ce qui renforce cette magnificence qui ce dégage de la vie de cet homme mais aussi de sa férocité. Même le découpage est claire, les actions sont très bien découpées et le tout m'a vraiment charmée.

Enfin bref...Une très bonne introduction à une partie importante de l'histoire de l'Italie à travers le destin exceptionnel d'un homme nourri de politique et d'art. Une forme au service du fond, une intrigue très bien menée. Je tire mon chapeau à l'auteur.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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