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René de Ceccatty (Traducteur)Ryôji Nakamura (Traducteur)
EAN : 9782869303713
484 pages
Payot et Rivages (01/06/1990)
4/5   38 notes
Résumé :
Pour nous, c'est Les Liaisons dangereuses que "Clair-Obscur" évoque , ce roman a soufflé au cinéma son art du montage et Sôseki prolonge sa cruauté en appliquant sa vitesse d'exécution à l'examen de la décomposition d'un couple ordinaire." (Christian Perrot, Libération)"
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Parce que c'est un roman dense , à multiples interprétations ,
Parce que je ne suis pas familière de la littérature japonaise ,
parce que je ne possède suffisamment de connaissance de la culture et histoire du japon ,
Ma lecture n'apportera qu'un prisme que je ressens fortement réducteur mais malgré tous ces bémoles , elle fut riche , dense , étonnante , et me porte à penser que je continuerai à poursuivre dans la découverte de l'oeuvre de Soseki .
Clair-Obscur , c'est 500 pages sur du "presque rien" .
D'intrigue , on ne retiendra que l'interminable délitement d'un couple de jeunes mariés , qui , à l'occasion d'une hospitalisation du jeune mari pour une opérations bénigne , se trouvera confronter à une avalanche de questionnements sur la fondation de leur union , sur leur sentiment ou non sentiment respectifs , sur le vrai et le faux de leur engagement .
Tout cela s'élabore dans une progression du récit d'une lenteur qui peut décourager mais nécessaire pour faire apparaitre la palette infinie de nuances à peine perceptibles dans ce qui relie et délie les personnages de ce roman . Car plus de psychologie individuelle avec des archétypes tranchés , ce que nous propose Soseki , c'est une réflexion complexe sur les interdépendances entre les êtres et les mouvements intérieurs qui en découlent . Si Nobuko et son mari Tsuda vivent une période d'incertitude au sein de leur couple les acculant à quelque introspection souvent inconsciente , l'entourage n'est pas à négliger dans l'impact , volontaire ou non qu'ils auront dans le devenir de ce couple .
Dans un enchevêtrement d'une densité et complexité soutenues , Soseki met en scène , souvent dans une forme de presque théâtralité, les va et vient du conscient et de l'inconscient , la mouvance psychique intérieure confrontée à la réalité de l'autre , l'oscillement constant entre plusieurs plans de réalité , l'insaisissabilité d'une vérité puisque toujours en déplacement dans une remise en question constante , les petites mesquineries et arrangements avec son petit quant à soi et avec les autres , les évitements qui nous rattrapent par un contour mal défini et qui nous poussent à avancer ...
Dans l'art de la minutie et du détail descriptifs où rien n'est laissé au hasard , où chaque détail porteur d'un élément de connaissance ou de non connaissance dans la fuite du temps , ce roman pourtant inachevé , dissèque avec une exigence et une profondeur rare , l'inextricable complexité de l'être humain dans sa psychologie mais aussi et surtout l'impermanence de celle-ci dans son rapport au monde et aux autres .
Clair-obscur , "Je t'aime , je t'aime pas " , "je suis généreux , mais je suis égoiste ", "je suis tout et son contraire " ," je "qui surfe sur la vague dans les contradictions inconscientes .
Et aussi étrange que cela puisse paraitre , le génie de Soseki n'est pas s'en me rappeler celui d'Henry James dans leur finesse et précision d'analyse attachées aux menus détails révélateurs de la nature humaine et de ses méandres .
D'autres parts , certains personnages et leur rôle m'ont fortement rappelé les romans de Dostoïevski.
Et si parallèle je puis faire avec une forme cinématographique , je retrouve des similitudes avec l'approche de Nuri Bilge Ceylan et son chef-d'oeuvre Winter-sleep .
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Clair-Obscur est l'oeuvre ultime du grand écrivain japonais Natsume Sôseki, décédé en 1916.
ce roman, d'une écriture ciselée et d'une construction structurée, raconte un échec conjugal.
Comme dans une pièce de théâtre, la plus grande partie du livre, se passe dans une chambre de clinique où est opéré le héros, Tsuda, pour une fistule banale.
Ce drame psychologique décrit, à merveille, la lâcheté de Tsuda, la perfidie féminin. la cupidité de Kobayashi, l'ami de jeunesse, la finesse et la pureté de Nobuko, la jeune épouse.
Clair-Obscur est, hélas, une chronique inachevée qui permet, à notre imagination de lecteur, de vagabonder, et, qu'illustre parfaitement, ce Haïku del'auteur
O feuilles, demandez à la brise
laquelle d'entre vous, quittera là première
l'arbre encore verdoyant.
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Si clair l'obscur..les lecteurs qui ont eu le privilège de voir le film-d'un cinéaste chinois-: "in the mood for love"doivent retrouver la musicalité de l'ambiance...un extrait des "suites pour violoncelle seul de Bach"...
la souffrance de cet homme, psychique ,qui nie son mal-être mental, mais souffre au point de refuser la présence de la jeune fille si attentionée...
les allées-venues rythmées par le "dialogue" de l'inconscience du jeune homme...
un grand livre de Soseki, dont on n'oublie jamais "le flux de l'inconscient""
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Roman d'introspection délicat, subtil et néanmoins incroyablement puissant. Comme une vague qui balaie tout, dix jours remettent en cause ce qui fait de deux êtres un couple : ce qui le noue, l'étreint ou l'étrangle.
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j'ai donné ce livre mythique à ton père
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quant à Fuji, son oncle, quel que fût le sujet, il n'était pas satisfait s'il n'allait pas jusqu'au fond du problème. Ne fût-ce qu'au niveau des mots, il voulait aller jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il trouvât une cohérence ou, comment dire vulgairement, jusqu'à ce que tout colle, telle était son attitude face à son interlocuteur dans un cas pareil. C'était bien là, dans sa vie quotidienne, loin de toute publication, l'effet de sa manie de traiter tout le temps les problèmes intellectuels au moyen de sa plume.
(p. 284)
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Video de Natsume Soseki (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Natsume Soseki
Bonjour et bienvenue dans le monde de notre Vie Intérieure. Nous parlons aujourd?hui de la mort?
« Il cessa de pleurer, et, le visage tourné vers le mur, il se mit à réfléchir, l?esprit obsédé par cette unique pensée : Pourquoi, pourquoi cette chose épouvantable ? Mais quoi qu?il fît, il ne trouvait aucune réponse. Et quand l?idée qu?il n?avait pas vécu comme on doit vivre se dressait devant lui, il chassait cette idée bizarre en se rappelant aussitôt la parfaite correction de son existence. Presque toujours le visage tourné vers le mur, il souffrait, seul, de ses souffrances insolubles, il se plongeait, seul, dans ses pensées insolubles. « Qu?est-ce donc ? Est-ce vraiment la mort ? » Et la voix intérieure répondait : « Oui, c?est la mort ». ? « Mais pourquoi ces souffrances ? » Et la voix intérieure répondait : « Comme ça, pour rien. » Tolstoï, La mort d?Ivan Illitch.
Comme tous les êtres vivants, nous allons mourir un jour. Mais à la différence des autres êtres vivants, nous en sommes conscients. Ce qui fait dire à Woody Allen : « Depuis que les humains se savent mortels, ils ont du mal à être tout à fait décontractés ». Alors, pour nous décontracter, nous nous efforçons de ne pas trop y penser : « L?homme est adossé à sa mort comme le causeur à la cheminée », écrit Paul Valéry.
Mais la mort parfois nous tire par la manche. Nous sommes impliqués de loin, par la disparition d?une connaissance ou d?une célébrité ; nous sommes en présence du corps sans vie d?un ami, près d?un cercueil, à côté d?une tombe? Ou, plus déstabilisant encore, nous sommes impliqués dans notre propre chair, au travers d?une maladie menaçante diagnostiquée chez nous.
Alors, nos illusions s?envolent. le temps de l?insouciance et des fausses croyances est terminé : nous ne pouvons plus faire comme s?il nous restait un temps illimité à vivre. Non, le temps qu?il nous reste n?est pas illimité. Pire, il est incertain, et peut-être serons-nous morts demain.
Face à la mort et au cortège de peurs qu?elle pousse devant elle, c?est notre vie intérieure qui peut nous donner force et lucidité. Sans un salutaire travail de l?âme, notre crainte de la mort influence et parasite notre vie. Les recherches scientifiques ont montré qu?en activant la peur de la mort, on pousse les humains à plus de matérialisme, plus d?égoïsme, plus de rigidité psychologique. A l?inverse, s?entraîner à un abord lucide, apaisé et réaliste, de l?idée de sa mort apporte peu à peu une forme d?apaisement et d?équanimité, envers une perspective qui ne réjouit, tout de même, personne ! C?était le conseil de Montaigne : « Otons-lui l'étrangeté, pratiquons-la, accoutumons-la, n'ayons rien si souvent en la tête que la mort. »
Alors, de notre mieux, accueillons les irruptions de la mort dans nos vies : devant les faire-part de décès, à l?écoute du glas de l?église voisine? Immobilisons-nous, et laissons toutes les images, les pensées et les souvenirs liés à la mort se répandre en nous ; efforçons-nous, simplement, de rester reliés à notre respiration, au souffle de la vie en nous et autour de nous.
Rendons-nous, de temps en temps, dans les cimetières ; prenons le temps d?y marcher dans les allées, de nous y asseoir ; et là encore, sans rien chercher, sans rien poursuivre, laissons-nous habiter par ces instants, observons cet environnement de vie et de mort mêlés. Restons là, à écouter le chant des oiseaux, le pas des visiteurs sur le gravier? J?ai souvent fait cet exercice avec certains de mes patients qui souffraient d?une anxiété de la mort, et nous en avons gardé, eux et moi, des souvenirs d?expériences très fortes, et paradoxalement très douces.
Connaissez-vous ce haïku du poète japonais Natsume Sôseki ? « Sans savoir pourquoi / J?aime ce monde / Où nous venons pour mourir. ». le contraire de la mort, c?est la naissance. Nous sommes entrés, nous allons sortir. Et entre les deux il y a la vie. Vous ne trouvez pas qu?elle est belle ?
À demain, et ne perdez jamais le lien? avec vous-même.
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