Dans la première partie de ce petit ouvrage, TERADA Torahiko réfléchit à "l'esprit du Haïku". À cette occasion, il revient sur les origines du haïku et sa symbolique dans la langue et la culture nipponnes. Selon lui, les haïkus traditionnels ne peuvent être totalement perçus, compris, et par extension, écrits, que par des Japonais qui, dans leur inconscient collectif, ne font qu'un avec la nature. Tout en admettant que l'haïku classique est amené inexorablement à évoluer pour suivre son temps.
Dans la seconde partie de l'ouvrage, "Retour sur les années avec le maître Sôseki", l'auteur nous raconte sa relation avec le haïkiste reconnu qu'était Sôseki, et tout ce qu'il appris à ses côtés.
Je souhaitais connaître l'origine des haïkus sans entrer dans un gros ouvrage rhétorique. Ce livre a rempli sa mission. Par contre, en tant que néophyte, je me suis parfois sentie perdue, notamment lors de la comparaison des haïkus avec les autres types de poèmes japonais.
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les Occidentaux voient dans la nature autant d'instruments ou de produits à leur disposition, alors que la perception qu'en a un japonais fait d'elle plutôt comme une présence fraternelle, ou encore il la considère comme étant, pour reprendre une expression établie, une partie de son corps. Il n'est pas impossible d'ajouter que si les Occidentaux cherchent à dominer la nature, les japonais, eux, depuis toujours, se sont identifiés à elle et se sont appliqués à se conformer à tous ses mouvements...
Cette différence dans la manière de concevoir la nature a conduit d'une part au développement des sciences et de l'autre à celui de cette forme poétique absolument unique qu'est le haïku.
Contrairement aux Occidentaux qui adoptent le point de vue du positivisme scientifique en faisant de l'homme et de la nature deux entités radicalement séparées qui s'inscrivent dans un face-à-face, il semble que les Japonais, eux, aient une forte tendance à les percevoir comme un seul et même corps qui fonctionne comme un tout indissociable. [...]
Cette différence dans la manière de concevoir la nature a conduit d'une part au développement des sciences et de l'autre à celui de cette forme poétique absolument unique qu'est le haïku.
p. 15-16