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EAN : 978B06XY9QY6B
531 pages
(29/03/2017)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Le Vicomte de Béziers initie le cycle que Frédéric Soulié a consacré au Languedoc du XIIe et XIIIe siècle, terre des Comtes de Toulouse, en proie aux passions antagonistes de la religion et de la liberté puis livrée aux atrocités de la guerre et de la répression religieuse. Raimond-Roger Trencavel, vicomte de Béziers et de Carcassonne, est le héros romantique de cette tragédie qu'est la Croisade contre les Albigeois pour ces terres de la Langue d'Oc, tragédie que me... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Premier de la "trilogie cathare" écrite par Frédéric Soulié, le Vicomte de Béziers raconte de façon romancée le destin de Raymond Roger Trencavel, le héros malheureux du début de la croisade.
Écrit à la fin des années 1830, cet épais bouquin n'a, malheureusement, pas très bien vieilli.
Épousant pleinement la période romantique, il constitue avant tout une grande aventure mélodramatique constellée de déclarations flamboyantes et outrancières, de "Ô !" et de "Ah !" On nous y dépeint un héros beaucoup trop idéal pour être vrai. Il est beau, c'est le meilleur guerrier, le plus courageux, le plus loyal, toutes les femmes sont à ses pieds, se jalousent et se l'arrachent, vont jusqu'à tuer ou à se suicider (oui oui) pour lui. Et d'un autre côté, tout le monde complote pour sa perte, le trahit et veut le voir mort et enterré.
Signe de l'époque également, l'auteur sort régulièrement de son récit pour des apartés assez pénibles nous parlant de ce qu'il vient de nous raconter et de ce qu'il va nous raconter maintenant... S'il avait vécu ne serait-ce qu'un siècle plus tard, son éditeur lui aurait gentiment demandé de jeter une bonne vingtaine de pages au panier rien que pour ça.
Jusqu'à présent, je ne fais pas de procès en sorcellerie à M. Soulié, il ne s'agit que des "travers" de son époque, et il faut reconnaître qu'il a un style impeccable – exigeant toutefois, parfois un peu ampoulé, mais là aussi c'est question d'époque. Certains lecteurs contemporains le jugeront peut-être "illisible", comme je l'ai lu sur des critiques ailleurs. Or, c'est surtout littéraire !
Là où j'ai plus de mal à le suivre, c'est sur sa transformation des faits historiques. Certes, Michel Roquebert et Anne Brénon, qui font autorité sur le sujet, naquirent cent ans ou plus après sa mort. Certes, l'histoire en tant que science humaine n'était pas en 1830 aussi aboutie qu'aujourd'hui. Pourtant, les approximations de l'auteur m'ont fait grincer des dents, et parfois rire (jaune), moi qui connais très bien le sujet.
La frontière du ridicule est nettement franchie dans la seule scène où il évoque les cathares eux-mêmes, qu'il présente comme des sectateurs illuminés massacrant un homme à coups de bâton pour le faire admettre au paradis. Pour mémoire, les cathares s'interdisaient de tuer qui ou quoi que ce soit, pas même une mouche ! M. Soulié nous explique par une note qu'il tient cela des archives de l'Inquisition. Aaaaah, mais tout s'explique ! C'est un peu comme si un historien du futur s'appuyait sur les archives nazies pour parler des juifs.
Pourtant, on ne peut suspecter Soulié de fanatisme catholique, car il n'est pas tendre par ailleurs avec les légats du Pape, et Arnaud Amaury est dépeint à juste titre sous un jour particulièrement cruel.
En revanche, sa description des esclaves africains du vicomte, Kaëb et Foë (choix surprenant là aussi que de lui attribuer des esclaves africains), et du médecin juif, Nathanias, m'a semblé plus d'une fois tendancieuse, et même à la limite du nauséabond.
Le pire, ce sont sans doute les notes de bas de page où l'auteur cherche à accréditer ses interprétations foireuses de l'histoire : si si, c'est vraiment vrai, les habitants de Carcassonne se sont tous volatilisés on ne sait comment ! Or, ce que l'on sait vraiment, c'est que ce n'est rien d'autre qu'une légende urbaine (c'est le cas de le dire.)
Restent quelques passages réussis et bien pensés, quelques ressorts d'intrigue bien ficelés, et un français irréprochable, si l'on retire bien sûr les "artifices de procédure" que plus personne n'a envie de lire de nos jours.
En résumé, peut se lire pour passer un moment sans prétention, à condition de ne surtout pas prêter foi aux évènements et aux personnages historiques tels qu'ils sont dépeints.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ceux qui accusent d'hérésie jugent l'hérétique. Quel innocent peut exister avec ce crime nouveau qui n'a ni commencement, ni fin, qui est dans ce qu'on fait et dans ce qu'on ne fait pas ?
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