[…] ce que l’instinct dictait aux animaux était souvent plus pertinent que ce que commandait la raison aux humains.
Il fut énormément déçu par la prestation de Claire. Il aimait les femmes qui prenaient des initiatives, or celle-ci se laissait retourner dans tous les sens, aussi inerte sur le plumard qu’un steak dans la poêle…
Il était habitué à intervenir dans les nombreux trous du cul de la France partout où tout à l’égout et l’internet haut débit n’étaient pas encore arrivés.
Pour aimer, il faut faire confiance, or, derrière une apparence et un comportement normal, peut se cacher n’importe quel monstre, la plus maléfique des créatures.
« … le parquet du couloir gémit. Luigi savait parfaitement discriminer à travers ces craquements le passage du frêle Corentin ou de la gironde Guillemette. »
Quelqu'un dans cette pièce priait, d'une maladroite, inutile et naive manière - mais les prières n'étaient-elles pas toutes naives et vouées à l'échec ? Des appels téléphoniques désespérés, sans personne au bout du fil ?
Elle s'appelait Claire et elle cherchait le grand amour, « avec un grand A ! », elle rêvait d'un mariage en grande pompe, avec une cérémonie laïque, au milieu des coquelicots ou d'un verger de pommiers. Elle voulait plusieurs enfants, entre deux et quatre, mais elle ne les fabriquerait qu'avec le bon mec, elle n'avait aucune intention d'être un cas social comme sa sœur, qui avait trois enfants de pères différents.
Si la torture avait été un art, la veuve noire eût été son Léonard de Vinci.
« Putain, mec ! Luigi ! Tu verrais la taille des godes de cette nana ! C'est pas possible de s'enfiler des trucs pareils ! C'est pas une chatte qu'elle doit avoir, c'est le gouffre de Padirac !
Après quelques tâtonnements dans ce magma répugnant, il trouva un buste à peine plus large que son avant bras. D un coup sec, il arracha l enfant à sa prison de chair et le leva au dessus du ventre éclaté de la veuve noire.