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EAN : 978B00VB1PUMK
(26/03/2015)
4.6/5   20 notes
Résumé :
En 1757, le navigateur hollandais Van Huydt signale pour la première fois l'île Wilson. Dans son journal, l'écrivain de bord la décrit comme « une langue morne et paresseuse de sable blanc, déserte, entourée par de dangereux récifs qui en interdisent l'accès ». Le capitaine consigne son emplacement sur sa carte mais la situe deux cents kilomètres trop à l'ouest. À cette époque en effet, les instruments manquaient de précision dans les longitudes et les positions éta... >Voir plus
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Cet auteur m'a été conseillé par @nicolak.
Elle m'a averti de ne pas commencer par : « la chambre de lactation » trop glauque.
De me familiariser avec ses écrits avant de lire ce livre.

Eh bien, je n'ai pas du bien choisir, c'est gore, violent, j'ai eu des remontés, nauséeux parfois… Mais j'ai adoré… ça, c'est mon côté « psychopathe » ou j'avais faim… Allez savoir.

Le prochain sera donc « des morts, des vivants » mis de côté, grâce à @El_Cameleon_Barbudo… J'ai envie de découvrir de l'horreur, du sale, du pas bien…

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Allez Hop, chronique express...

Vous connaissez le principe : je dis ce que je pense d'un bouquin ou d'un film sans réfléchir et sans chercher à réécrire. C'est du tout venant!

Aujourd'hui : L'APPEL DU DIEU-VENTRE, de Frédéric Soulier

Jamais réussi à le blairer ce mec. Jamais réussi à comprendre, sans doute parce que je suis ce que l'on appelle communément un connard, l'attrait que certains ont pour la plume de ce monsieur (par plume, j'entends la manière d'écrire hein, pas un autre quelconque appendice). Pour tout avouer, j'avais un gros mais alors un très gros apriori sur ce gars. D'ailleurs, je m'étais un peu embrouillé avec lui sur un groupe FB. Il fait le mariole, et je déteste ça. Faut dire aussi que je fais aussi, de temps en temps, le mariole, alors je me suis peut-être senti en concurrence avec lui. Bref, Frédéric Soulier, je l'ai un peu conchié pendant quelque temps. Mais, je vous l'ai dit : je suis un connard, rancunier qui plus est.

Il n'empêche que l'on m'en a dit du bien. J'ai fait la grimace, vous vous en doutez. On m'a dit qu'il écrivait bien. J'ai fait la grimace, vous vous en doutez. On m'a dit qu'il avait du talent. J'ai fait la grimace, vous vous en doutez. Et puis, je me suis décidé à choper l'une de ses oeuvres. Ouais, comme ça, car, vous allez me croire ou pas, j'aime découvrir les auteurs par leur plume et non pas par leur paraître (une chose que l'on oublie un peu trop en ces moments où on se fout de l'être pour le paraître, même chez les auteurs). Et j'ai choisi l'Appel du Dieu-Ventre. le titre me plaisait, le résumé également. La couverture aussi...

Parlons-en de cette couverture, tiens. Moi, elle me botte. Elle sort des sentiers battus (et abattus). Elle sort du lot. le problème des couvertures actuelles demeure dans l'unique fait qu'elles ont tendance à s'uniformiser. Au moins, avec le cas Soulier (et non pas le cassoulet, désolé mais je voulais la faire, celle-là), ces couvertures donnent le ton et elles se remarquent. C'est un bon point. Un détail, peut-être, mais un bon point qui mérite d'être souligné.

Comme je suis une feignasse invétérée, voici le résumé de l'auteur :
“ En 1757, le navigateur hollandais van Huydt signale pour la première fois l'île Wilson. Dans son journal, l'écrivain de bord la décrit comme « une langue morne et paresseuse de sable blanc, déserte, entourée par de dangereux récifs qui en interdisent l'accès ». le capitaine consigne son emplacement sur sa carte mais la situe deux cents kilomètres trop à l'ouest. À cette époque en effet, les instruments manquaient de précision dans les longitudes et les positions étaient souvent déterminées à l'estimation.
Il faut attendre 1893 pour que l'île soit redécouverte. Lord Timothy Wilson, capitaine du HMS Tantalus, repère une passe à l'ouest entre les brisants. Il fait mettre une chaloupe à la mer avec six hommes et débarque sur ce « paradis perdu où l'homme n'a jamais laissé ses empreintes ». Croit-il...
Wilson plante le pavillon britannique, mais pendant ce temps la houle se lève et les sept hommes resteront bloqués trois jours sur l'île avant de pouvoir rejoindre leur bâtiment.
Par la suite, l'île change deux fois de souveraineté. Rétrocédée aux Pays-Bas en 1903, elle redevient britannique en 1936. Elle n'est plus visitée jusqu'en 1961 où une expédition franco-britannique débarque cinquante tonnes de matériel afin de construire une station météorologique sur ce carrefour cyclonique, et récolter de précieuses données. En 1970, le terrassement des fondations d'une extension met au jour des ossements humains, ainsi qu'une cassette renfermant un manuscrit et deux carnets de croquis.
le contenu de ce journal intime est si choquant qu'il a à l'époque été décidé de n'en rien révéler. En 2008, des fouilles archéologiques ont permis de confirmer une partie du récit de l'auteur. En 2013, suite à des fuites et de nombreuses rumeurs sur des forums occultes et sites internet conspirationnistes, décision a été prise d'en divulguer l'entièreté.
Afin de restituer le plus fidèlement l'état psychologique de l'auteur, les ratures, les solécismes, fautes d'orthographe et de grammaire, les oublis et les répétitions de mots, absents au début du récit, ont été reproduits tels quels (les mots en gras soulignés signalent les mots raturés dans le manuscrit). “

Oui, je sais, le résumé est long. Cependant, il se justifie amplement afin de bien planter le décor. Un décor que la plume de l'auteur ne détrempe pas. Elle est d'une justesse assez exceptionnelle. Avec une facilité assez déconcertante, un peu comme l'a fait Neil Gaiman avec Stardust, elle nous porte vers l'époque où se situe le récit. Un récit ? Oui, mais davantage un journal écrit à la première personne.

Sans trop en dire et spoiler cette nouvelle, c'est par la biais de son auteur “d'origine” que l'on plonge. Oui, on plonge via son côté épistolaire. Entre les découvertes naturelles et fascinantes liées à la vision d'un nouvel environnement jusqu'à une réalité crue, dégueulasse et effrayante. La folie est là, palpable. Et elle nous confronte à ce que l'humain a de plus cruel dans sa volonté de survivre. Tuer pour vivre ou vivre pour tuer. Difficile à dire. Manger pour vivre ou vivre pour manger. Difficile à dire (bis). Et, surtout, un sentiment difficile à décrire.

Et pourtant, là où beaucoup d'autres auteurs auraient donné dans la facilité, à grand renfort d'effet gore et d'hémoglobine, l'auteur choisit une voie moins aisée, et, avec sa propre voix, ils nous fait glisser dans le déraisonnable (dans le sens de la perte de la raison). L'homme devient un animal, il perd ses repères et sombre, tel le bateau qu'il l'a emmené si loin de son foyer. Pas un mince exploit que de définir des sentiments aussi âpres en une soixantaine de pages. Néanmoins, Frédéric Soulier y parvient, avec les honneurs en plus. Quel enfoiré...vraiment, quel enfoiré...

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. L'adage est vrai, mais le contraire l'est également. Alors, me voilà bien avancé...surtout au moment de ma conclusion...Est-ce que Frédéric Soulier mérite d'être lu ? Assurément. Est-ce que “L'Appel du Dieu-Ventre” est une excellente nouvelle ? Assurément. Est-ce que l'auteur, malgré qu'il soit un trolleur de première catégorie, est talentueux ? Assurément.

Même si cette oeuvre ne sera pas à mettre entre toutes les mains, elle n'en demeure pas moins d'une intensité rare. Style parfait. Plume en adéquation avec l'époque. Sentiments paradoxaux parfaitement rendus. Oui, j'ai beaucoup aimé. Oui, et peut-être qu'à une certaine époque cela m'aurait fait mal de le dire, j'aime beaucoup ce que fait Frédéric Soulier. Et je ne manquerai pas, quand le temps me le permettra (difficile de concilier lecture et écriture quand on est modeste auteur) de prendre une de ses nouvelles (au hasard) afin de me conforter dans cette idée.
Lien : https://www.facebook.com/not..
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Dernière nouvelle du premier recueil "Nouvelles d'ici-bas". excellemment bien écrite, formidablement construite, très bien documentée, et les amateurs de belle plume y trouveront leur compte.
Pour ma part, j'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, mais une fois plongée dedans, je l'ai avalée comme toutes les précédentes.
Un naufrage, une île déserte, et les rescapés vont faire leur maximum et même plus pour survivre. Violence, coups bas, agressions, mais aussi amitié, amour.
Encore un grand merci à Frédéric Soulier pour ces moments.

Je précise néanmoins que cette nouvelle n'est pas à mettre entre toutes les mains, notamment la dernière partie.
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Celui qui s'est déjà aventuré à lire du Frédéric Soulier ne sera pas surpris si je le compare à un caméléon.
Pour les autres, l'explication en est toute simple.
Ce monsieur a une capacité d'adaptation qui frôle le trouble dissociatif de l'identité. Certes, nombreux sont les auteurs, qui dotés d'une belle plume, s'attèlent à la rédaction de récits historiques mais peu poussent le vice, non, la perfection à un tel degré.

Dans cette nouvelle, rédigée sous forme de journal intime, l'auteur donne vie à un gentilhomme, Martial de Courbet, à son époque, à ses pensées, aux moeurs en vigueur.
Mais ce n'est pas tout, car Monsieur Soulier, en fin pédagogue, use de la fable, nous fait faire un pas dans le passé pour mieux nous renvoyer en pleine face notre belle morale. Il nous en sert de la raison et de la conscience, de la culture et de l'instinct, du sexe et du cannibalisme.
Quelle belle Nature que la Nature Humaine !

Pour finir, je dirais ce-ci, il dénote de cet écrit une violence certaine mais nécessaire pour que tout prenne sens, je conseille donc cette nouvelle exclusivement à un public adulte et averti.
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Mon avis :
Frédéric Soulier est une espèce de spéléologue de l'âme humaine. Il adore y explorer les recoins les plus sombres, les lieux les plus obscurs où règnent encore les démons ataviques que plus de deux-mille ans d'évolution sociale n'ont pu totalement éradiquer. Pour lui, les monstres sanguinaires ne se cachent pas dans d'improbables souterrains, mais dans les limbes de la psychologie humaine. Et pour réapparaître, ils profiteront d'une situation extrême, comme l'arrivée d'un groupe sur une île déserte et n'offrant aucune ressource…
Des cas d'anthropophagie pour la survie ont été recensés, notamment dans la marine, et cela depuis très longtemps. À ce propos, la comptine citée en début de volume est à l'origine une chanson de marin dont on ignore l'origine exacte. Elle fut arrangée en chanson vaudevillesque au milieu du XIXe siècle et n'est devenue une chanson destinée aux enfants qu'au XXe siècle. Cela montre que pour être marin, il fallait avoir l'estomac solide à plus d'un titre. Pour lire du Frédéric Soulier aussi !
Dans sa quatrième de couverture, l'auteur donne à penser qu'il ne s'agit pas là d'une oeuvre de fiction, mais de la retranscription d'un manuscrit. Cela renforce l'empathie, un peu à la manière de ces films tournés en « caméra subjective ». le récit, porté par une seule voix et à la première personne, place le lecteur dans un rôle de témoin, non seulement de la situation du groupe et de ce qui se passe, mais aussi de la dégradation de l'état psychologique du narrateur. Et si l'écriture de ce journal est au début celle d'un homme cultivé ayant reçu une éducation stricte, elle se recentre petit à petit, comme son auteur, sur l'essentiel, le vital.
Bref, fidèle à ses habitudes, Frédéric Soulier va farfouiller là où ça fait mal, parfois jusqu'à la nausée, mais on ne peut s'empêcher de se projeter à la place du personnage, de se dire : « et moi, à sa place… » Et c'est ce qui en fait un auteur indispensable.
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Au moment où j'écris ces lignes, nous avons doublé le Cap de Bonne Espérance et sommes entrés dans les « Quarantièmes Rugissants », dont le nom est pour moi synonyme d'exotisme, d'aventures et de périls mortels, depuis que j'ai lu étant enfant des histoires de corsaires et d'odyssées maritimes. Il ne faut pas croire ce qu'en racontent les récits des voyageurs, pas plus que ceux des marins au long cours. Ils ne sont justes que pour celui qui les a vécus. Non, il faut vraiment éprouver la violence d'un océan déchaîné pour savoir ce que c'est. Une tempête sous nos latitudes clémentes n'est RIEN en comparaison. Ici, quand l'océan s'ébroue, c'est comme si devenu furieux, il essayait de se refermer sur vous, de broyer dans ses plis cette coquille de noix sur laquelle cet effronté l'a défié, et de vous happer dans ses profondeurs. On en vient à lui prêter de funestes intentions. Une vision anthropologique des choses... Bien sûr, la nature n'est point mauvaise, seuls les hommes le sont.
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Jamais de ma vie je ne m'étais senti aussi seul que la nuit dernière. La disparition du trois-mâts avait porté à mon moral, ainsi qu'à celui de mes compagnons, un coup fatal. Je dois ici parler du vent qui rend fou. Les alizés qui soufflent sur le tropique du Capricorne, avec une affreuse régularité, une impétueuse douceur, une certaine bienveillance semble-t-il, au début qu'ils caressent votre peau... ces vents, dis-je, paraissent après quelques jours vous flageller, vous éroder aussi sûrement que le khamsin a grignoté le Sphinx et les pyramides ! Sur cet îlot qui ne leur oppose aucun obstacle, les corps sont soumis à cet incessant travail de sape, sans possibilité de s'y soustraire à moins de s'enfouir dans le sol. Le vent bourdonne toujours aux tympans... Ah ! ce supplice en vaut d'autres. Il ne vaut point la Faim, mais en majore la souffrance.
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Penchés comme nous le sommes sur le trou large d'un mètre, le soleil nous cuit durement la nuque, comme un cataplasme brûlant appliqué par un médecin fou. Je sens ma sueur, l'eau nécessaire à toute vie, précieuse, plus
inestimable que l'or et les joyaux, perler au bout de mon nez et dans mes sourcils, me brûler les yeux comme de l'acide, dévaler toutes les rigoles de mon corps et s'évaporer...
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C'est parce que je ne parvenais point à retranscrire par le verbe haut mon émerveillement, que j'ai décidé de reprendre la rédaction de mon journal intime, interrompue voici dix ans, quand papa était encore de ce monde – journal dont je relis parfois certains passages avec une cruelle nostalgie et les larmes aux yeux, à l'évocation de tous ces joyeux moments passés avec lui. J'essaierai donc dorénavant de m'astreindre à dépeindre les événements notables survenant dans ma vie, pour peut-être plus tard, quand la vieillesse aura saupoudré de blanc ma cime et que je me serai racorni (à l'instar des dépouilles égyptiennes et péruviennes exposées au Muséum national d'Histoire naturelle), me remémorer des instants comme celui que j'ai vécu aujourd'hui, de pure extase, de félicité cosmique.
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Pas un matelot dans tous les ports du monde qui ne fumât la pipe, et ceux avec qui je suis coincé sur cet îlot ne dérogent pas à cet axiome. Ils n'ont guère pensé à sauver de l'eau et de la nourriture pendant le naufrage, mais n'ont point oublié d'emporter un tonnelet de cognac et leur « pétun »... Depuis que nous sommes échoués, la plupart économisent leur tabac avec une parcimonie d'Écossais. Mais Malherbe ne mettait point autant le mors à son vice que les autres gars. Il a vidé sa blague il y a deux jours. Goupille, lui, était bien plus sage, malgré son jeune âge ; il avait encore de quoi fumer pour plusieurs jours.
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