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Le Ténébriarque tome 1 sur 4
EAN : 978B00TJ7TAZQ
396 pages
(11/02/2015)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Voici 1 133 ans, les Conjurés de l'Ombre, rassemblés par Casérus Fasirion, l'héritier des Nécromants, ouvrirent une brèche vers le Neuvième Inframonde, et des hordes de créatures de la nuit se déversèrent sur les Terres de Cendre. Au terme d'une guerre où les Elfes, les humains et les Nains s'unirent contre les lucifuges, Eshorah et ses Commensaux parvinrent à défaire l'armée de l'Etranger et à circonscrire les ténèbres en un Sombredôme, planté comme une verrue noir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quand j'ai dit à Soulier que ce qui m'agaçait dans la fantasy, c'est qu'elle avait bien du mal à se renouveler et que je la considérais un peu comme un genre sclérosé, il m'a répondu : "moi, je ne veux surtout pas renouveler le genre, justement..."
J'étais bien curieux de voir ce qu'il entendait par là, et le premier épisode ne m'engageait pas à grand-chose (tant il est vrai que la fantasy est grande pourvoyeuse de pavés et sagas parfois bien longuets...)
J'ai très vite compris ce qu'il voulait dire. L'un des principaux héros, bouc-émissaire de son village, est un orphelin qui a vu toute sa famille mourir sous ses yeux et qui se découvre des pouvoirs magiques, sa mentor est une guerrière juste mais intraitable, et le grand boss des vilains est à mi-chemin entre Cthulu et Jabba The Hutt et il vit, ou plutôt se réveille, dans le Sombredôme dont la frontière est gardée par un immense... mur. Tout le reste est à l'avenant (il y a des elfes, des nains, des goules...), et je ne parle même pas des clins d'oeil (le "seigneur Souron" est... un énorme cochon).
Alors, face à tous ces airs de déjà-vu, me direz-vous, qu'est-ce qui pourrait bien vous donner envie de vous y plonger ?
Eh bien... Tout le reste.
Le style, d'abord... le lexique souliéresque fait merveille dans ces manières de conte médiéval emphatiques et légèrement surannées.
L'incarnation des personnages, ensuite. Ils sont si bien campés, si bien racontés, les dialogues sonnent si juste que l'on est là, avec eux, et on y croit. C'est tellement vivant que cette demi-goule, là, rejeton d'un humain et d'un monstre, on souffre avec lui.
Je n'en suis qu'au premier épisode, bien sûr, mais quelque chose me dit que la suite sera du même tonneau d'hydromel. Je n'ai jamais rien lu d'aussi bon en fantasy depuis "gagner la guerre" de Jaworski, et si vous voulez savoir ce que ça signifie pour moi, il vous suffira de lire ma chronique de ce bouquin.
Pari réussi, donc.
Soulier est parvenu à faire du classique, et même de l'ultra-classique, mais à le faire tellement bien (et surtout tellement mieux que 90% des pisse-copie du genre), que ça passe crème.
Ce n'est pas une petite performance.
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J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge ABC spécial auto-édition.
L'ebook est dans ma Kindle depuis le 3 janvier. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'avais déjà lu des nouvelles de l'auteur — que j'avais adorées —, mais pas encore ses romans, encore moins dans ce genre.
« Les versets du dernier soupir » est le premier volet de la saga du Ténébriarque. Un tome long, qui donne plusieurs grosses heures de lecture. Ce roman est le premier roman fantasy auto-édité que je lis qui soit aussi travaillé, et aussi bien rédigé. le langage soutenu pourrait rebuter certains lecteurs, mais personnellement, je trouve que c'est un délice d'apprendre de nouveaux mots. La fonction Dictionnaire de la Kindle est d'ailleurs parfaite pour ça !
Ce premier opus nous raconte l'histoire de plusieurs personnages, et ces récits, comme cela se fait souvent en fantasy, sont entrecoupés par des extraits de littérature contant les légendes de l'époque. On croise (liste non exhaustive) des goules, des êtres plus ou moins humains que vous et moi, des sorciers, des elfes, des nains, des prêtresses virginales, et des créatures bizarres. Chacune ayant son rôle dans ce puzzle gigantesque.
Un puzzle délicieux
Parce que oui, le Ténébriarque est comme un puzzle, et il se lit comme tel. Chaque personnage à sa propre histoire, sa propre destinée, qui constitue une pièce de l'ensemble. Dans ce premier tome, il s'agit d'étaler toutes les pièces et de les examiner sous toutes les coutures afin de pouvoir, déjà, effectuer un tri. Et comme l'on met de côté les pièces à bords plats, on cherche les bons et les mauvais. En Fantasy, les clichés sont pléthores, et il est parfois tentant de faire des raccourcis, et de ranger les personnages dans des cases bien trop évidentes. C'est le cas dans les puzzles destinés aux enfants.
Mais Frédéric Soulier ne s'adresse pas aux enfants. Et son puzzle est loin d'être simple. Au contraire, il est complexe, et digne d'un travail d'orfèvre. Plus que ça, c'est une preuve de confiance en la culture et l'intelligence de ses lecteurs. Il ne voulait pas se contenter de nous proposer un simple puzzle. Non, il nous offre un trompe-l'oeil. « le Ténébriarque est destiné à un public averti », écrit-il en préambule. Pourtant, seules quelques scènes pourraient heurter la sensibilité. Et la qualité de leur mise en lumière permet de passer outre.
Une qualité littéraire atypique
Je vais — sans aucun doute — choquer quelques groupies, ou me faire accuser de favoritisme, ou d'inculture littéraire. Peut-être les trois à la fois. Et j'assume totalement mes propos : la plume fantasy de Soulier m'a fortement fait penser à celle de Tolkien, et même par moment à celle de Pratchett. le monde qu'il a créé est riche, cohérent, complexe, sans pour autant se prendre au sérieux. le langage utilisé est tout aussi riche et fait honneur à la langue française, mais plus encore, à l'auto-édition. Ses personnages ne sont pas des véhicules-à-enfoncer-des-portes-ouvertes, et chacun d'entre eux à ses propres démons, qu'ils en soient conscients ou non. La dualité des individus donne une profondeur et une réflexion à la lecture qui est rare de nos jours, alors que dans n'importe quel genre littéraire, le manichéisme devient une règle, une facilité.
La perfection n'existe pas
Il y a tout de même une chose que j'ai déploré. Il s'agit d'une chose minime, mais je me suis fait plusieurs fois la réflexion en lisant. J'en ai déjà fait mention, Soulier utilise le registre soutenu. Registre assez restreint qui a forcé l'auteur — mais peut-être est ce employé à ce dessein — à faire des répétitions. Je pense notamment au mot « lippe », qui définit la lèvre inférieure d'un individu. Une seule fois dans tout le récit, le mot « lèvre » est utilisé en alternative. J'ai eu l'impression que dans certaines scènes, l'auteur voulait absolument placer le langage soutenu, comme un mantra, ou une signature, au détriment de la fluidité de lecture, et alors même qu'aucune nécessité scénaristique ne l'y obligeait. C'est le seul point qui m'a un peu chiffonnée.
A quand la suite?
Le premier tome du Ténébriarque est sorti il y a deux ans et demi. Si je ne pense pas me tromper en devinant que c'est l'oeuvre qui lui a pris le plus de temps à rédiger, j'espère que la suite ne tardera pas trop, au risque de perdre complètement le lecteur; la complexité et la longueur du premier tome ne facilitant pas une relecture rapide avant d'entamer un éventuel second tome.

Lien : https://www.book.beltanesecr..
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La relève de Tolkien (rehaussé d'une douce véhémence)

Voilà un artiste que grand nombre d'auteurs indépendants feraient mieux de lire. Je prends moi-même une grosse leçon d'humilité lorsque me vient l'envie de parcourir les pages de Frédéric Soulier. Car oui, il s'agit bien d'une envie ; une fois que l'on a goûté à son imaginaire, et surtout à son style si percutant, on en redemande. A l'instar de ses autres récits, ce texte est imprégné d'un caractère puissant, une individualité qui fait défaut à la plupart des auteurs (et pas qu'indépendants) et qui vous happe dès les premières lignes.
Ne vous y trompez pas, malgré sa noirceur apparente, ce livre est tout simplement une pépite littéraire ; il regorge de qualités qui vous feront voyager, rêver, douter, vous extasier, bander même, pour les plus tordus. C'est d'ailleurs son côté un peu glauque qui lui donne cette saveur exquise, ce goût et ce fumet de décomposition que l'auteur aime à nous envoyer à la figure.

Comme je l'avais déjà mentionné pour l'Appel du Dieu Ventre ou le Trou de Ver dans la Maison du Crack, les qualités littéraires de l'auteur sont incontestables : la richesse du vocabulaire qui vous poussera à ouvrir un dictionnaire plus d'une fois et qui fournit au récit toute sa dimension temporelle et bigarrée ; une prose rythmée, envoûtante, d'où rien ne dépasse et qui rend la lecture délectable ; une scénographie précise, millimétrée, avec des exordes intelligents à chaque chapitre qui donnent à l'ensemble une charmante allure de conte.
Vraiment, avec toute la pauvreté linguistique que l'on déplore aujourd'hui, lire le Seigneur Soulier, c'est faire du bien à ses yeux !

Au delà de la profusion d'images, de couleurs, de senteurs, de textures, de sensations et d'émotions que l'auteur nous dépeint avec malice, il y a surtout une histoire aboutie. La construction intelligente nous transporte de scène en scène, d'un contexte à l'autre, partageant les aventures et les déboires de tel ou tel peuplade, de tel ou tel personnage, allant de rencontres en découvertes, de mythe en manipulation, de magie en exploration, etc.
L'univers imaginé ici est si vaste qu'il vous rappellera très certainement des souvenirs d'autres oeuvres de fantasy ; pourtant, Les Versets du Dernier Soupir possèdent une âme propre, un goût de renouveau qui ravira sans réserve les amateurs du genre (et pas seulement). Chaque créature de ce récit, qu'elle soit humaine ou non, est physiquement et psychologiquement fouillée, triturée jusqu'à en sortir cette essence vivante de crédibilité (sa beauté ou son ignominie, vous seuls jugerez) – même le plus simple objet a son importance, et certains sont même baignés d'une sacralité décisive. L'on s'attache aux meilleures comme au pires (car il n'y a pas vraiment de méchant ou de gentil dans l'univers de Soulier), et l'on partage avec une empathie profonde ce que chacune d'elle traverse, l'amour qu'elles vouent à leurs missions…
L'on y retrouve même quelques paragraphes satiriques, où Frédéric Soulier prend un malin plaisir à fustiger ce (et ceux) qui le dérange dans notre société. le registre d'époque dénonce alors brièvement les vices et faiblesses de nos contemporains.
Cette histoire de batailles, de mystères, de complots, de quêtes, de survie perpétuelle est certes très bien ficelée, mais elle est surtout mise en relief par toutes ces petites choses qui l'habillent ; ces descriptions justes et authentiques, les styles et les individualités des personnages, leur parler particulièrement bien senti, leurs vies personnelles d'avant…
Parce qu'ils sont écrits avec classe et authenticité, tous ces détails pénètrent l'âme rêveuse du lecteur. le superflu devient essentiel !
Maintenant que Monsieur Soulier a tissé la toile de cette aventure passionnante, au suspens croissant, et préparées des forces qui ne demandent plus qu'à s'affronter, j'espère qu'il ne faudra pas attendre trop longtemps pour connaître le destin du Ténébriarque.

En conclusion : le registre fantasy, de part la magie qui l'anime, ne m'a jamais attiré. Pourtant, là, j'ai vraiment adoré ! Pas d'explication, c'est juste très bon. Merci à l'auteur !
Lien : https://editionslintemporel...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'est gras, ce pinard. Y a comme une note forestière, sous sa rondeur apparente, déclara l'ivrogne, sûr de son fait. Boisée. Ouais. Boisée... Et en second palais, y a comme qui dirait des arômes fruités qui s'dégagent.
– Pas étonnant, puisque c'est du raisin. Mais encore, messire ? fit l'aubergiste, amusé par la nouvelle marotte d'un de ses meilleurs clients. Faites-nous profiter de votre expertise.
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Peu après midi, ce jour-là, le jeune Illian, dix-sept ans, plus un adolescent mais pas encore tout à fait un homme, s'était présenté devant la famille au complet, attifé comme pour les vêpres, lui qui ne possédait point une chemise qui ne fût trouée, rapiécée, ou grossièrement raccommodée par sa mère. Le menton dans son col de chemise, les yeux fuyants, il avait récité une demande en mariage en bonne et due forme, probablement mûrement répétée avant d'oser franchir le pas.
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Ou bien était-il possible qu'Illian, pareillement tourmenté par l'image de l'être aimé, n'eût point pu attendre le lendemain pour lui déclarer de jolies choses, de magnifiques et enflammées paroles d'amour, plaquer sur ses lèvres un baiser passionné ? Voilà qui serait terriblement inconvenant, mais follement romantique ! La vieille peau de vache de voisine en avalerait sa guimpe de travers si elle l'apprenait.
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— Oh, Selech... dit le vieil homme avec compassion, la maladie a progressé depuis la dernière fois que nous nous sommes parlés.
— C'est un charitable euphémisme, Liomar, mais c'est une cruelle intention que de me faire marcher dans la Galerie des Huit-Cents Glaces. En Liondongre, tu ne trouveras pas une seule maison (...) avec un miroir, quand bien même puissions-nous nous en procurer. Le moindre reflet nous est intolérable. Mais les miroirs les plus cruels ne sont-ils pas les yeux des bien-portants, et surtout des êtres chers ? Comme les tiens ?
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Monsieur... en ce jour, dont... dont j'aime à croire, qu'il est... euh... le plus important de ma vie !... je souhaite vous, euh... demander de m'accorder l'un de vos plus grands trésors et ainsi en faire le mien.
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