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Nouvelles d'ici-bas tome 1 sur 3
EAN : 978B073P845QN
340 pages
(02/07/2017)
4.29/5   12 notes
Résumé :
AVERTISSEMENT : ceci est un recueil de toutes mes nouvelles parues à ce jour.
Il contient : Les goules - Le transastral ZX08 - Pétrichor ou l'odeur de la terre mouillée - L'appel du Dieu-Ventre - Magmat - Tout est dépeuplé - Le trou de ver dans la maison du crack - L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet.

Les survivants d'un naufrage entendent l'appel du Dieu-Ventre sur une île déserte. Trois junkies découvrent un trou de ver sur l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tu aimes les histoires transgressives, toujours sur le fil du rasoir, limite gore, ce livre est fait pour toi ...
Dans ce recueil de nouvelles "d'ici-bas ", Frédéric Soulier nous annonce en guise de programme : " Levons le capot et explorons ensemble les sombres recoins de l'âme humaine. Regardons ce qui se cache sous le vernis des civilités. "
Oui, levons le capot (âmes sensibles s'abstenir ) et commençons avec cette histoire de radin qui pour sa femme a choisi le meilleur : "Je suis allé au moins cher. Hôpital premier prix, toubib et infirmières premier prix, médicaments premier prix. Funérailles premier prix. Pour porter la bière, j'ai engagé des déménageurs, ils sont moins chers que des croque-morts."
Poursuivons avec ce p'tit accident agricole : "Ce con de pécore il était perché sur son engin en marche en train d'effectuer des réglages quand il a glissé et est tombé dans le rouleau. Tchlac, tchlac, tchlac. Un carpaccio, un crétin qui tombe dans une moissonneuse-batteuse ça fait pas des Chocapics..." C'est pas faux...
Applaudissons à ce remarquable esprit de famille : " S'il avait bien compris, ce bâtard était autant son oncle que son cousin, bien qu'il fût désormais pour l'état civil son frère..."
Pédagogue, il nous apprend que : " L'Histoire regorge de morts insolites, il s'agit de crétins qui ont creusé leur propre tombe. Il y a par exemple ce type qui se tua en ouvrant la lettre piégée que la poste lui avait retournée parce qu'elle n'était pas suffisamment affranchie. Il y a ce notaire tombé du vingt-quatrième étage en voulant démontrer à des étudiants la solidité des vitres de son bureau. Il y a cet abruti qui est mort dans l'incendie de sa maison en voulant brûler des toiles d'araignées dans sa cave avec une torche." ( anecdotes sans doute véridiques...)
Ensuite une p'tite histoire qui fait l'éloge des chefs d'entreprise : "C'est mon ancien patron qu'est là-dessous. Y m'a fait trimer comme un kosovar pendant 20 ans, en s'foutant d'ma gueule. Mais depuis que sa chignole s'est enroulée autour d'un poteau avec sa sale carcasse à l'intérieur, chaque fois que j'passe dans le coin, j'viens couler un bronze ou lui pisser dessus. Une fois, j'y ai même posé une gerbe, mais c'était pas des fleurs, celle-là, hé hé. J'espère qu'y voit tout ça, de là où il est. " Une version améliorée de " J'irai cracher sur vos tombes"...
Et finissons avec une petite pensée poétique : " Que ce soit dans une vulgaire boîte en sapin ou sous une pyramide antique, tout ça est bien égal au poète. Il composait des vers, les vers le décomposent. " C'est pas mignon ?
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Pétrichor ou l'odeur de la terre mouillée : comment des gens que l'on a côtoyés et même chéris pendant des années peuvent nous avoir complètement trompés sur leur personnalité profonde ? C'est à cette question que cette nouvelle cherche à répondre, certes de façon un peu extrême, pour un début de recueil sur les chapeaux de roue. On sent bien venir quand même le truc louche, mais on ne se doute pas que ça ira jusque-là… Une nouvelle oppressante, excellente, où l'auteur a su en particulier très bien tirer partie de la difficulté de se comprendre pour deux personnes qui ne parlent pas la même langue.

L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet : un huis-clos avec des vautours, il fallait le faire. Il l'a fait. Et avec quel brio ! Évidemment, la métaphore entre l'anti-héros de cette histoire, un huissier de justice zélé et sans scrupules, et ces « animaux de compagnie » un peu particuliers, crève les yeux. L'huissier est un vautour, il en a même la physionomie, mais au fur et à mesure que l'on suit ses introspections, on découvre un personnage bien plus complexe que la simple ordure qu'il est au premier abord, avec ses fragilités. Sans conteste l'une de mes préférées.

Le trou de ver dans la maison du crack : une performance encore que celle-ci, tout entière écrite sous forme de déposition à la police de la part d'un junkie qui tente d'expliquer la mort des deux colocs avec lesquels il squattait (je ne spoile pas en le disant, on le sait dès le début). Sauf que le junkie en question a une gouaille et un bagout supérieurs à ceux de notre Jawad national, qui, après avoir hébergé les terroristes du 13 novembre, a su déclencher un mélange d'horreur, d'hilarité et même d'admiration par son incroyable sens de la répartie, y compris pendant son procès.

Tout est dépeuplé : l'auteur adopte ici un style beaucoup plus dépouillé, bannissant ses habituelles et jouissives envolées lyriques et lexicales, probablement par pudeur pour cette évocation du drame du Bataclan (quelle transition avec Jawad !) On ne peut qu'être impressionné par ses facultés de poulpe, à jouer ainsi sur tous les registres avec une égale aisance. Une nouvelle assez courte, qui sonne très juste.

Magmat : dénonciation des crimes industriels, c'est celle que j'ai le moins aimée, et cela me rassurerait presque… Après avoir maintenant lu pas mal de Soulier, je commençais à croire que ça n'arriverait jamais. Un personnage de flic sans doute un poil classique, une surabondance de termes lexicaux inusités, voire de néologismes ? (je ne sais pas, je me refuse à lire avec un dico à côté de moi). Pour la première fois, j'ai vraiment eu l'impression que l'auteur en faisait trop. Et puis la fin m'a semblé totalement délirante… Certes, peut-être pas plus irréaliste qu'un trou de ver dans une chambre de junkies, ou, comme on va le voir dans la suivante, d'une soucoupe en bois qui voyage à des millions d'années-lumière, mais cette fois, le côté grotesque de ce « Magmat » m'a un peu éjecté de l'histoire.

Le transastral ZX08 : une histoire certes délirante, mais qui ne m'a pas dérangé, car le vrai focus ici est l'amitié improbable mais bien réelle entre un gamin surdoué et un adulte handicapé mental. D'un côté un imbécile heureux qui ne se pose aucune question, de l'autre un enfant qui s'en pose beaucoup plus qu'il ne devrait s'en poser à son âge. Et le duo fonctionne à merveille.

Les goules : dénonciation originale des crimes nazis, et, chose plus rare, dénonciation des témoins muets et passifs, de tous ceux qui savent mais qui laissent faire, quand ils ne se font pas complices. Ici c'est en Autriche, mais cela pourrait se transposer dans la France pétainiste et dans bien d'autres endroits, à vrai dire.

L'appel du Dieu-Ventre : nous voilà au XIXème siècle, ou des naufragés vont devoir survivre (?) sur une île où il n'y a, peu ou prou, rien à manger. Écrite sous forme de journal intime, cette nouvelle illustre à merveille cette maxime de Diderot : « la voix de la conscience et de l'honneur est bien faible quand les boyaux crient. » Comme toujours, Soulier excelle dans les situations déshumanisantes, il est donc ici parfaitement à son aise. On sent bien la folie qui gagne progressivement le journal du narrateur, cependant les termes biffés ne produisent pas toujours l'effet recherché car ils apparaissent en gras et souligné sur la liseuse, ce qui est un peu perturbant. Âmes sensibles s'abstenir, la fin, évidemment, est un peu âpre.

En résumé, un recueil de très bonne facture. La « recette » Soulier fonctionne presque à tous les coups. Car oui, il y a une certaine « recette » Soulier, malgré la variété de ses écrits. Quel auteur n'en a pas ?
La recette Soulier, c'est d'abord une intention, un message subliminal à faire passer. Puis, c'est une situation resserrée, très cadrée, presque dépouillée, quelquefois un seul lieu où tout va se passer. Pour moi, Soulier est un maître du huis clos. Puis, ce sont quelques personnages triés sur le volet, parfois même deux, mais avec une véritable épaisseur : son développement des personnages est à montrer en exemple dans les masterclasses. En-dehors de ça, pas de fioritures : pas de seconds rôles dont on se tamponne, pas de descriptions interminables. Et puis, bien sûr, c'est le style percutant, la diversité lexicale, le sens de la formule qui font le reste du boulot, servant de liant à tout cela, avec une étonnante faculté à changer de ton en fonction du contexte.
Et ça se lit bien quand même. Je veux dire, je ne suis pas un affreux élitiste, et il y a une toute petite voix au fond de moi qui dit : si on obligeait tous les fans de Marc Lévy à lire au moins une nouvelle de Soulier, je pense qu'on pourrait avoir de divines surprises…
Seulement voilà : comment faire ce tour de passe-passe ?
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Ce recueil comporte 8 nouvelles, toutes différentes dans leur genre mais avec un point commun : l'horreur...
Frédéric Soulier a le don de partir de situations communes et de nous plonger crescendo dans l'horreur absolue et avec brio. Nous découvrons toutes les bassesses et l'inhumanité qui habitent l'Homme, et qui dans des situations inédites se révèlent ...
Ce recueil est magnifique, un véritable coup de coeur tant sur le fond que sur la forme. Plutôt pour un public averti car les horreurs des nouvelles sont très explicites mais je le conseille vivement aux amateurs du genre tant le talent de l'auteur vous laissera bouche bée à chaque fin de nouvelle...

Le recueil commence par Pétrichor ou l'odeur de la terre mouillée dans lequel un drame conjugal se mue en une horreur familiale indicible... nous enchaînons par l'huissier de justice, les vautours et le cabriolet où un être sans scrupule va se retrouver dans une situation horrifique qui va aller crescendo... Suit le trou de ver dans la maison du crack où des junkies vont traverser une dimension parallèle pour le meilleur et pour le pire ... Vient ensuite ma préférée Tout est dépeuplé qui m'a totalement chamboulée, je ne préfère pas en dévoiler plus pour que l'impact soit conservé... Magmat, une nouvelle policière avec des freaks... le transastral ZX08 avec l'amitié d'un petit génie et d'un handicapé mental sur fond de SF... Viennent ensuite Les goules où une ferme autrichienne est envahie par des goules pendant la seconde guerre mondiale et enfin L'appel du Dieu-Ventre où Les survivants d'un naufrage entendent l'appel du Dieu-Ventre sur une île déserte.

Rares sont les recueils où chaque nouvelle est une pépite, Nouvelles d'ici-bas en est un. Selon chaque personne, vous serez plus sensibles à telle ou telle nouvelle, bien sûr, mais aucune n'est mauvaise ou plus faiblarde. Un véritable tour de force réalisé par Frédéric Soulier qui a une maîtrise de la narration et un talent pour nous plonger dans l'horreur en quelques phrases.

Un coup de maître ce recueil et un must have assurément !!!
Lien : https://aufildesevasionslivr..
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Je viens de terminer ce recueil de nouvelles, regroupant les écrits suivants : Les goules - le transastral ZX08 - Pétrichor ou l'odeur de la terre mouillée - L'appel du Dieu-Ventre - Magmat - Tout est dépeuplé - le trou de ver dans la maison du crack - L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet.
Remarquablement rédigées, elles m'ont pratiquement toutes embarquée, certaines sans que je le voie venir, même celles d'un genre dont je ne suis pas habituellement friande.
Vous savez, ces grandes boîtes de chocolats dans lesquelles vous piochez au hasard sans savoir sur quelle saveur vous allez tomber ? Eh bien ce recueil fait un peu la même impression.
Je ne m'étendrai pas davantage sur le contenu, ayant déjà écrit un petit retour sur chaque texte, que vous pouvez également vous procurer individuellement.
Bonne lecture, et encore merci Frédéric Soulier.
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8 nouvelles dans ce livre : Nouvelles toutes aussi morbides les unes que les autres mais avec beaucoup d'humour, j'ai adoré !
Cet homme, bourré de talent mais complètement syphoné du zébulon. Un Iron Man de l'écriture
Telle l'addiction à la nicotine ou à la drogue, je comprends qu'on puisse être accro à son style d'écriture....Attention tout de même, âmes sensibles s'abstenir, c'est parfois cru, brutal, violent..et nous plonge dans ce qu'il peut parfois y avoir de pire chez l'être humain. Pour ma part j'ai adoré et je recommande vivement !!
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
La seule chose à savoir; c'était qu'il y avait les loups et les moutons. Si on ne voulait pas être un mouton, il fallait être un loup, même si on était né sans crocs et avec un épais lainage.

(Nouvelle : L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet.)
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C'était la première fois de sa vie qu'il tenait une arme à feu, peut-être nourri dans les films d'action qu'il avait vus, lui vient naturellement. Il épaula le fusil et tient en joue sa belle-mère, dont le sang se répandait sur le précieux paquet flottant qui, pendant deux ou trois semaines, avait constitué l'unique sujet de conversation téléphonique entre la mère et la fille.

(Nouvelle : Petrichor, ou l'odeur de la terre mouillée.)
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À sept ans, je m'intéressais à la géométrie non-euclidienne et à la relativité restreinte. Alors que les gamins de mon âge s'amusaient aux Lego, moi je résolvais les équations à trois inconnues que mon père (...) posait pour moi. J'adorais cela, mais ce qui me passionnait le plus, c'étaient les merveilles de la Création. Par Création, j'entends celle engendrée par le Big Bang, et non par un hypothétique barbu céleste.
L'infiniment grand et l'infiniment petit me fascinaient.

[Le Transastral ZX08]
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Les cafards, Kim-Jong-Ill, le Dalaï-lama, Scarlett Johansson, les encornets, les lémuriens, Anne Roumanoff, le Juif et l'Arabe et le Breton et le nègre de Papouasie, bordel on est tous fait de poussières d'étoiles !
Une fois qu'on a compris ça, on ne peut pas ne pas aimer les cafards.

[Le trou de ver dans la maison du crack]
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Avertissement : Aucun huissier de justice n'a été maltraité durant l'écriture de cette nouvelle.

Tous les noms des personnages sont empruntés à des personnalités du groupe Facebook "Accro aux livres" ou liées
à "L'Indesphere" (Comme il se dit dans les milieux autorisés.)

(Nouvelle : L'huissier de justice, les vautours et le cabriolet.)
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