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Avant tout , qu'il me soit permis de remercier très sincèrement les éditions des " Presses de la cité " et Babelio , bien sûr , pour l'envoi de ce délicieux roman dans le cadre d'une masse critique.
Jean Guy Soumy est un auteur chevronné très attaché à ses terres limousines , auteur de l'extraordinaire trilogie des " moissons délaissées " qui ont marqué le début d'une belle histoire littéraire, originale et sensible et toujours bien documentée .
Le récit débute sur le " plateau de Millevaches " , le plateau des " mille sources " où la famille de Camille vit si chichement que son père doit , chaque année aller " limousiner " à Lyon pour assurer la subsistance des siens. Son décès précipite Camille dans une nouvelle vie qui va lui réserver bien des surprises et le lancer sur un chemin bien difficile , sur les pas d'un père qui n'était peut - être pas celui qu'il connaissait , celui dont il attendait chaque année le retour de " campagne ".
Au cours de cet ouvrage , on va découvrir la vie terriblement difficile des limousinants , cette même vie qui va transformer le jeune garçon , tant sur le plan physique que moral , en homme déterminé .D'étape en étape , le jeune homme va se construire en levant , les uns après les autres , les pans de l'histoire de son pére , en démêlant les mystères qui lui font , pour un temps , perdre ses illusions quant à l'intégrité morale de l'être adoré et brutalement renversé de son piédestal ....La quête sera longue , difficile , les épreuves nombreuses et l'issue incertaine .Camille parviendra - t - il à se construire ? Et à quel prix ? On le suit avec une émotion de plus en plus vive , de plus en plus ancrée en nous .
C'est un roman sensible où les sentiments contradictoires , les illusions et désillusions , n'épargneront ni les personnages , ni les lecteurs .
Comme je vous l'ai déjà dit , Jean - Guy Soumy sait traduire une atmosphère particulière dans chacun de ses livres . Il est vrai que sa connaissance formidable de son terroir et ses perpétuelles et solides recherches lui confèrent une reconnaissance unanime .
Et puis , je vous l'avoue , j'ai le même âge que lui , comme lui je suis creusois , et , comme lui , je suis très attaché à ce Limousin souvent décrié .Et s'il a été professeur à " l'école normale d' Instituteurs " de Guéret , j'y ai été élève- maître.... de là à penser que je manque d'objectivité....Si vous le croyez , lancez- vous à la découverte de ses romans : vous constaterez vite qu'il n'a vraiment pas besoin de soutiens ....
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.
Du plateau des Millevaches en Limousin , les hommes des hautes terres partaient à pied , besace au dos , vers l'est , dans la vallée du Rhône , jusqu'à la frontière italienne ou encore à Paris , partout où les grands chantiers de construction offraient un emploi saisonnier , abandonnant la famille et souvent la ferme pour plusieurs mois .

Ce roman de terroir va s'ancrer dans la période hausmannienne mais aussi retracer les événements historiques liés au traité de Turin de 1860 : la France revoit ses frontières car elle reçoit le comté de Nice et le duché de Savoie .
Voilà donc la toile de fond du récit et on va suivre le périple d'un jeune homme , son évolution .
Camille n'a que 16 ans quand il part " limousiner "avec son oncle vers Lyon . Il va s'instruire , apprendre un métier et construire son avenir tout en recherchant son père disparu .

Si l'histoire contée est plutôt classique pour le genre , elle offre surtout de l'intérêt par son côté documentaire : on revisite certaines facettes de la construction de notre pays tout en mesurant le sacrifice humain .
Beau travail d'investigation . Un hommage à la noblesse des artisans , des artistes qui nous ont laissé des chefs -d'oeuvre .
Et , bien sûr , c'est aussi un roman social .
De lecture agréable , il est servi par une belle écriture , simple et fluide et agrémenté d'histoires d'amour teintées d'un peu de mystère . Il en faut !

Alors , j'ai bien aimé remonter le temps , aller par les chemins, les villages , la montagne et rencontrer des personnages intéressants .

Merci à l'équipe de Masse Critique et aux Editions des Presses de la Cité qui , par ce roman de la collection " Terre de France " m'a permis de découvrir l'oeuvre de Jean-Guy Soumy .







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Voici un roman historique du terroir passionnant comme sait les écrire cet auteur découvert avec bonheur il y a peu grâce à un ami de Babelio .

Comme d'habitude , JEAN GUY . S , très attaché à sa Creuse natale, a réalisé un énorme travail de documentation.

1860 : À seize ans Camille quitte sa mère pour rejoindre les «  limousinants » , ces paysans creusois courageux, itinérants et durs au mal : du plateau des Mille Vaches en Limousin , les hommes des «  hautes terres » partaient à pied, baluchon sur le dos vers l'est et la vallée du Rhône , vers la frontière italienne parfois et même jusqu'à Paris .

Ils quittaient leur petite ferme pauvre , leurs femmes et leurs enfants plusieurs mois , partout , en cette période hausmannienne , transformation et modernisation , d'immenses chantiers de construction leur offraient un emploi saisonnier , autant de prestigieux ouvrages que des tunnels : ils devenaient maçons , couvreurs, bâtisseurs …..

L'auteur se penche avec attention sur la vie de ces paysans creusois qui pouvaient passer onze heures par jour sur les chantiers , de six heures du matin à 19 heures sans se plaindre .
Dur apprentissage pour Camille «  Monter et descendre » sans relâche » , participer à ces chantiers auprès de son oncle le dos couvert de pisé dans le panier en osier renversé par maladresse sur les barreaux de l'échelle , courir tout le temps , le mâchefer et la chaux lui brûlent la nuque , souvent un voile noir passe devant ses yeux . ……

Mais la seule chose qui intéresse vraiment Camille et le motive , c'est suivre les traces de son père, il est loin de se douter de la vérité .

Je n'en dirai pas plus….

Le livre est riche d'enseignements: corporation des marchands, métiers de la construction, il dit : la douleur, le danger , l'obstination , le travail et le courage, l'ombre maléfique d'un secret de famille , le déchirement , la révolte, puis l'acceptation et le pardon tardif …

Une itinérance initiatique émaillée de révélations, de rencontres ,de mensonges , de jalousie ,de manques , d'oublis, au détour d'un très long voyage , histoire émouvante, riche , originale et magnifiquement documentée !
La plume de l'auteur est fluide , sensible et forte à la fois, poétique , descriptive et imagée.
Je rends hommage à son travail documentaire et à son immense talent de conteur .
Un ouvrage facile à lire mais prenant !
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Appelé Jean par sa mère mais, à sa naissance, déclaré Camille par son père, ce sera donc Camille qui devra quitter son petit coin de Creuse, les Bois d'en Haut, près de Gentioux.
Une ferme trop modeste pour nourrir Camille et sa mère, un père disparu voilà quatre ans, emporté par la crue du Rhône à Lyon. Ce père allait limousiner les trois quarts de l'année. Avec d'autres paysans creusois, il partait se vendre comme maçon sur les chantiers des quartiers de Lyon alors en pleine transformation haussmannienne.
A seize ans, en 1860, on est presque un homme et c'est ainsi qu'armé d'un bâton et d'un baluchon, Camille part rejoindre Lyon, à pied, avec son oncle et quelques autres. Une migration dès le printemps pour couper la misère.

Arrivé à Lyon, il pense loger dans le garni qui avait dû accueillir son père avant lui, mais les silences et la gêne de la propriétaire, l'attendrissante Edmonde, lui révèlent une tout autre vérité.
Il veut savoir, pose son regard sur les lieux que son père a foulé et laisse la colère l'envahir. Colère du mensonge et de la trahison. Dans les eaux du Rhône se reflète la perte de ce père, perte ou abandon programmé ? Il ne peut laisser dormir ce passé et partira sur ses traces pour apaiser sa blessure.

Sur les chantiers, les conditions sont dures : des échelles en lieu et place des échafaudages par mesure d'économies, la lourdeur des charges de mâchefer dans les paniers en osier, la fatigue des onze heures harassantes à monter et descendre les échelles.

Jean-Guy Soumy a une écriture concise. Quelques mots, des phrases brèves, suffisent à évoquer la saison, l'environnement, les pensées, les interrogations, les douleurs, la tristesse. Tout est précis et choisi dans le but de véhiculer images et sentiments en les mêlant intimement.
Les chapitres sont courts. Certains donnent directement la parole à Camille et nous font partager plus étroitement ses ressentis et son évolution.
En parallèle des constructions immobilières, c'est la reconstruction de ce jeune paysan creusois face à son passé floué, bafoué par la trahison de son père, qui nous émeut.
Que ce soient les différentes étapes de la construction des nouveaux faubourgs de Lyon ou plus loin, le tracé de la nouvelle frontière italienne, le contexte historique enrichit ce douloureux cheminement.
Ce roman interroge également sur l'appartenance régionale ou nationale et valorise des métiers manuels. Il joue sur le mensonge mais refoule le ressentiment pour se tourner vers l'avenir.

J'ai aimé accompagner Camille et je remercie Masse Critique et Les Presses de la Cité pour ce beau chemin parcouru avec intérêt et émotion.
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***,*

Camille est un jeune limousin des Bois d'en Haut. Comme beaucoup d'hommes, il se rend à pieds à Lyon, travailler comme manoeuvre sur les grands chantiers de cette ville nouvelle. Mais il part surtout à la recherche des derniers pas de son père, mort lors de la grande crue du Rhône quelques années plus tôt. Il va se découvrir au fil des rencontres, grandir et devenir l'homme qu'il veut être...

C'est grâce à Babelio que j'ai découvert Jean-Guy-Soumy. le soldat fantôme m'a généreusement été offert il y a quelques années et je suis tombée sous le charme de l'écriture de cet auteur.

Le voyageur des Bois d'en Haut est tout aussi attendrissant et enrichissant que les précédents romans. Solidement documenté, Jean-Guy Soumy nous conte l'histoire de Camille, ce jeune homme en perpétuel questionnement, et nous entraîne sur les pas des ces limousins partis faire les saisons sur les chantiers. de maçons, ils redevenaient paysans le temps d'un hiver. Auprès de leur femme et de leurs enfants, ils retrouvaient la quiétude de leur foyer.
Mais si ce roman est touchant, c'est avant tout pour la douceur des mots posés sur une blessure profonde : celle de l'abandon d'un père, de sa fuite, et de la douleur des vérités.

Camille devra affronter ce qu'il trouvera sur son chemin, accepter et pardonner. Et enfin, suivre sa propre voie, faire ses choix et quitter le monde de l'enfance.

Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Presse de la Cité pour leur confiance.
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Dans « le voyageur des Bois d'en Haut » l'auteur se penche sur la vie des « maçons de la Creuse » qui chaque année quittent leurs familles, leurs terres pour travailler à l'édification d'une ville en mutation.
On se rend compte, notamment, de la dureté de ce travail saisonnier. Les hommes passaient onze heures par jour sur les chantiers, de six heures du matin pour terminer à 19 heures au bout de l'épuisement.
Sans protection, les « limousinants » grimpaient sur des échelles perchées à plusieurs mètres de haut. Sur leurs épaules, des paniers remplis de chaux qui se déversaient dans leur dos. « Monter et descendre sans relâche », telle était leur tâche quotidienne.
Camille, un adolescent de 16 ans, apprend le métier au côté de son oncle, son père ayant péri emporté par la crue du Rhône, quatre ans auparavant. Jour après jour, Camille avance, serre les dents sur la souffrance, la maladresse qui le fait trébucher sous le poids de la charge et le met en danger.
Un jour de dispute avec un ouvrier, Camille découvre que son père n'est peut- être pas le papa de son souvenir. Il aurait une double vie et serait encore en vie selon certains.
Camille est bien décidé à retrouver ce fantôme, qui envahi sa vie et ses cauchemars. Il se sent blessé, meurtri par les mensonges de son père, au point de le détester, préférant le savoir mort plutôt que de le retrouver en vie.
Au cours de ce long chemin vers son questionnement, Jean-Guy Soumy réussi parfaitement à faire entrer le lecteur dans la tête de Camille. Ses ressentis, ses émotions sont clairement exposés. L'auteur parvient à faire ressentir de l'empathie pour le personnage principal, grâce à la précision des mots.
L'alternance entre chapitres écrits à la première et troisième personne donne une cadence fluide au roman.

Une très belle lecture pleine d'émotions.

Merci à NetGalley et aux Editions Mercure de France.
#LeVoyageurDesBoisDenHaut #NetGalleyFrance



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Le voyageur des Bois d'en-Haut Jean-Guy Soumy Les Presses de la Cité Septembre 2019
#LeVoyageurDesBoisDenHaut #NetGalleyFrance
Limousinage: maçonnerie faite avec des moellons et du mortier. Limousiner migration aux beaux jours de paysans, des creusois pour la plupart, vers la ville, Lyon surtout, pour devenir, maçon, plâtrier , gagner quelques francs et retour à l'automne .
C'est le lot de Camille qui pour la première fois part à la ville en compagnie de son oncle. Son père n'est pas revenu de la dernière campagne, emporté par la crue du Rhône de 1856. Camille va découvrir le monde ouvrier, le même que celui où vivait son père et essayer de faire son deuil. Il ira de surprise en surprise, son père est il vraiment mort? Pour le savoir ses pas le mèneront jusqu'aux confins de l'Italie.
Jean-Guy Soumy de main de maitre nous entraine sur les pas de ces hommes obligés de chercher au loin de quoi vivre, moitié paysans, moitié ouvriers. Une fois de plus j'ai découvert un monde dont j'ignorais jusqu'à l'existence.
Un contexte historique certes mais l'auteur n'oublie pas les hommes qui font l'histoire. Une lecture plaisante et enrichissante qui ne pouvait que me plaire.
Un roman issu de la collection Terres de France des Presses de la cité.
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Le roman le Voyageur des bois d'en Haut a pour cadre la Creuse en 1860.

La Creuse, un département magnifique mais d'une grande pauvreté. Pour subsister, les hommes doivent quitter leurs terres, leurs familles et partir neuf mois sur douze : ils seront maçons, main d'oeuvre indispensable à la transformation des grandes villes, comme Paris ou Lyon.

Le héros de notre histoire se nomme Neuvialle, seize ans, originaire d'un village des environs de Gentioux, dans le sud de la Creuse. Sa mère souhaitait le prénommer Jean. Son père l'a déclaré sous le nom de Camille. Il oscille toujours entre ses deux prénoms. Son père… il a disparu à Lyon lors d'une crue quatre ans auparavant. Pour aider sa mère, gagner de quoi régler les dettes qui s'accumulent, Jean va se joindre pour la première fois au groupe de paysans de son village qui se rendent à Lyon pour y travailler. Il va "limousiner".

L'apprentissage est difficile ; les chantiers lyonnais sont particulièrement dangereux car, en raison des métiers à tisser, les immeubles sont particulièrement hauts ; le travail le plus simple consiste à monter aux maçons situés en haut de l'échafaudage, du pisé, mélange de mâchefer et de chaux grasse. Les échelles sont branlantes, il faut monter et descendre sans relâche, onze heures par jour.

A Lyon, la disparition de Pierre Neuvialle reste un mystère. Personne ne semble vouloir en parler, les autorités ne semblent pas prêtes à procurer un certificat de décès à Jean et sa mère. Ces réticences, des rumeurs. Et si son père était en vie ? le doute s'installe et pousse Jean à quitter Lyon et suivre un chemin qui le mène aux portes de l'Italie, dans le comté de Nice, pour tenter de découvrir une partie de la vérité.

J'ai beaucoup aimé lire le roman de Jean-Guy Soumy - et bon nombre d'images, de paysages restent en ma mémoire.
Sa description de la vie difficile des maçons migrants m'a particulièrement intéressée - étant moi même une descendante de maçon creusois. Mon arrière-grand-père a travaillé à Paris quelques années après Jean. Pour autant, sa vie, pour ce que j'en connais, a beaucoup de points communs avec celle de Jean et de ses compagnons.

Jean-Guy Soumy sait mettre en scène des personnages, décrire des rencontres, mettre l'accent sur de belles émotions. L'histoire nous tient en haleine.

Au final un roman qui dépeint une expérience humaine riche de sens. Pour moi, c'est un roman réussi que je ne vais pas oublier.

Merci à P.G. qui m'a fait connaître et apprécier ce roman - en souvenir de tant de romans dévorés à l'adolescence !
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Jean-Guy SOUMY. le voyageur des Bois d'en Haut.

Lorsque naît le héros de ce récit, sa mère désire l'appeler Jean. le père le déclare sous le prénom de Camille. Ce sera donc Camille pour le père et Jean pour la mère. Pourquoi le père, Pierre Neuviale a-t-il changer le prénom de l'enfant lors de l'inscrption sur les registres d'état-civil?

Automne 1856, « Camille, Jean », tapi dans un arbre, guette le retour de son père, Pierre, parti au printemps « limousiner » à Lyon. Les hommes arrivent à la queue leu. Mais il ne le voit pas venir sur le chemin. Son oncle, Gerbeau, annonce à sa soeur et épouse de Pierre que ce dernier a disparu, lors de la grande crue du Rhône, le 31 mai 1856, et que son corps n'a pas été retrouvé.

Au printemps 1860, Camille Jean, âgé de seize ans, quitte sa mère, la petite ferme et avec les gars du haut plateau de Gentioux, il part, comme son père avant lui, « limousiner » à Lyon. Il sera un goujat et portera plus de dix heures par jour, l'oiseau sur le dos, montant, descendant des échelles pour approvisionner les maçons qui construisent ces beaux immeubles haussmanniens. Au cours des nuits, dans le garni de la rue Thomassin, qui a accueilli son père, il revoit un visage qui le hante. Est-ce celui de son géniteur ? Il cauchemarde. Des adolescents du quartier en construction l'abordent. Ils lui font une révélation : son père ne serait pas mort lors de la grande inondation, quatre ans plus tôt.

Dès lors, Camille Jean, n'a plus qu'une idée : partir à la recherche de ce père qui les a abandonnés, sa mère et lui. Pourquoi, a-t-il feint une noyade ? Qu'a-t-il donc à se reprocher ? Que peut bien cacher cet homme à son épouse et à son fils? Camille veut mettre ses pas dans ceux de son père, et le retrouver afin qu'il lui avoue la vérité. Il fuira Lyon lorsque le temps du retour en Creuse viendra et il participera au percement du tunnel de Voiron au cours de l'hiver 1860. Au printemps, ses recherches le conduiront plus au sud, dans la vallée de l'Ubaye, dans le comté de Nice, sur la frontière avec l'Italie.

Un voyage initiatique où notre petit creusois va perdre toute son innocence. Il veut connaître la vérité, savoir pourquoi son père se cache, se tait et les ignore, lui et son épouse. Il empruntera les sentiers traversant les massifs montagneux, guidé par Guiseppe, un colporteur. Notre petit creusois, parviendra-t-il au but ? Ne risque-t-il pas de s'exiler de son pays natal?Et quel sera le devenir de sa mère, seule , avec cette petite ferme sur les bras ?

Un roman historique révélant une page de l'Histoire, du Limousin, de Lyon et les problèmes posés par la réunion du comté de Nice et du duché de la Savoie à la France, octroyés par le traité de Turin. Jean-Guy SOUMY retrace avec force détails ces tractations et le transfert des cimetières avec le changement de la frontière. Avec sa plume sensible, il nous guide. Nous souffrons avec Camille. Nous grimpons sur les échelles, traversons des paysages intacts de toute civilisation. Nous avons le plaisir de faire de belles rencontres. L'amitié, la fraternité, ne sont pas de vains mots pour tous ces hommes laborieux qui pendant neuf mois par an, quittaient, leurs fermes, leurs femmes et leurs enfants ; ils travaillaient très dur pour permettre à la famille de vivre de leur labeur. Les corporations étaient puissantes et parfois c'était l'école de la vie pour ces jeunes plus ou moins éduqués. Il y avait une volonté de se sortir de la misère et les cours du soir complétaient leurs savoirs.

Encore une fois, merci beaucoup à cet auteur de l'École de Brive de faire revivre nos ancêtres paysans, maçons, , tailleurs de pierre. C'est un bel hommage qu'il rend à son pays natal, la Creuse dont les « limousinant » étaient majoritaires sur les routes pour rallier, Paris, Lyon, La Rochelle, etc.…

Je recommande la lecture de ce roman du terroir. Je me permets de vous inciter à lire, du même auteur : « Julie de bonne espérance », « La belle rochelaise », « Sur l'autre rive », « Et un feu brûlait en elle »,etc…. Sans oublier sa trilogie sur les maçons creusois «  Les moissons délaissées », « Les fruits de la ville » et « le bouquet de la Saint-Jean, qui se déroule à Paris essentiellement. Bonne lecture. ( 07/10/2021)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Durant le XIXe siècle, Camille 16 ans, doit cette année quitter sa Creuse natale, pour partir "limousiner" à Lyon pendant neuf mois, avec Gerbeau, son oncle, et tout un groupe d'hommes de sa région. C'est ainsi qu'on nomme le travail des maçons qui unissent leurs forces pour bâtir les prestigieux monuments, et réparer les anciens édifices de la nouvelle ville en plein essor.
C'est là-bas, lors de la crue exceptionnelle du Rhône de 1856, que son père a disparu quatre ans plus tôt, emporté par les eaux en furie, sorties de leur lit. Depuis la tristesse s'est installée dans la maison malgré l'amour dont l'entoure sa mère.
Pierre son père, était un ouvrier habile et renommé. Tout le monde se souvient bien de lui et les hommes font bon accueil à Camille.
Celui-ci doit travailler dur, onze heures par jour, et porter en haut des échelles un panier empli de mâchefer. Mieux vaut ne pas avoir le vertige pour redescendre !
Les premiers jours sont difficiles pour Camille d'autant plus qu'il comprend très vite que la disparition de son père est entourée de mystère...qu'en fait il ne serait pas mort mais se serait volatilisé au bras d'Emilia, une belle italienne qui travaillait comme ovaliste en soie.
Le choc est rude pour lui qui adorait son père, et qui a le coeur empli des souvenirs de leurs retrouvailles passées.
Il aurait donc décidé de les abandonner !
Peu à peu les langues se délient et lorsque sa mère lui demande de faire établir un certificat de décès pour qu'elle puisse se remarier, Camille décide de partir sur les traces supposées de son père.
Ce sera un voyage initiatique mouvementé qui le mènera sur des routes enneigées et semées d'embûches, mais il rencontrera l'amitié et l'amour, et fera de belles découvertes. Il ira ainsi, à pied, jusque dans le Comté de Nice, aux confins de la toute nouvelle frontière italienne en création...

L'auteur lui-même originaire de la Creuse, connaît bien l'histoire de sa région et de ces hommes qui pendant des décennies, parce qu'ils ne pouvaient vivre uniquement de leur terre, partaient donner leurs bras pour une bouchée de pain et quittaient leur femme et leurs enfants pendant neuf mois dès qu'arrivait le printemps.
Le roman est précis et bien documenté. le lecteur apprend beaucoup de choses sur la vie de ces maçons, ainsi que sur la vie quotidienne des immigrés italiens, mais aussi sur le travail qui était proposé aux femmes.
On assiste en direct à l'évolution de la condition ouvrière, les premiers cours du soir, les premières revendications syndicales...
La plume de l'auteur est légère et précise. Il nous invite à entrer dans un pan de l'histoire sociale de France que je ne connaissais pas du tout, celle des maçons migrants de la Creuse (et du Piémont) qui ont participé à la refonte totale et aux nombreuses constructions haussmanienne de Lyon.
Le roman nous parle aussi des événements consécutifs au traité de Turin et du remaniement des frontières qui en découle, la France ayant à la suite du traité, rattaché la Savoie et le Comté de Nice.
L'alternance entre les chapitres où Camille parle (emploi du "je) et ceux où l'auteur emploie la troisième personne, donne beaucoup de rythme au roman...
Camille est un jeune homme attachant. Il est très intelligent, sait lire, écrire et compter ce qui n'était pas le cas de tous à l'époque. Il sait donc attirer la chance car il va très vite travailler aux côtés des ingénieurs qui n'hésitent pas à lui donner des cours du soir. Évidemment sa quête nous touche car il a du mal à comprendre la double vie de son père, veut en savoir plus, tout en ayant très peur de ce qu'il va apprendre, et il est évidemment en quête de sa propre identité.

C'est un roman social et initiatique agréable à lire et touchant que j'ai lu quasiment d'une traite.
Il peut être proposé aux adolescents qui découvriront ainsi la vie de l'époque.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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