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EAN : 9782226458735
224 pages
Albin Michel (06/01/2021)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Suite au départ du cardinal Barbarin, l'auteure annonce sa candidature au poste d'archevêque de Lyon. Elle évoque les raisons de sa démarche. D'une part, elle montre que les femmes sont aptes à occuper de hautes fonctions pastorales, de l'autre, en s'appuyant sur l'histoire du christianisme et de l'Evangile, elle plaide pour une réforme en profondeur des structures hiératiques de l'Eglise.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est son titre qui m'a fait choisir cet ouvrage avant, tout. A travers la vision de l'auteure, je découvre une Eglise catholique d'un autre temps. Publié début 2021, la première partie revient sur l'affaire du Cardinal Barbarin qui a été accusé de non –dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs commises par l'un des prêtres de son diocèse. D'ailleurs, il a été relaxé par la cour de cassation en avril 2021. Pourtant, le cardinal Barbarin démissionne de son poste. C'est à la suite de la vacance de ce siège qu'Anne Soupa se porte publiquement candidate à l'archevêché de Lyon.
Je ne me souviens pas de cette candidature, pourtant, je pense qu'elle n'a pas dû passer inaperçue dans les médias et a dû précipiter la polémique concernant la place et le rôle des femmes dans une église catholique cloitrée dans une communauté patriarcale à l'odeur de moisi.
Néanmoins, des voix s'élèvent au sein même de l'Eglise pour une représentation plus ouverte auprès des laïcs à défaut de voir un archevêque femme au XXIe siècle. le consentement du Pape à moderniser l'Eglise catholique initié lors du deuxième concile oecuménique du Vatican (1962-1965) n'a pas eu lieu. Ce monolithe vieux de deux mille ans ne parvient pas à se dégager de son immobilisme et sclérose une tradition un peu rance. Seule Marie, la mère de Jésus et des saintes d'un autre temps (Hildegarde de Bingem, Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne) trouve leur place. Il y a bien Thérèse de Lisieux et Bernadette Soubirou plus proche de nous, mais cela fait plus d'un siècle.
J'ai préféré la seconde partie de l'ouvrage consacré à son amour de Dieu, à sa vision de la laïcité au sein de l'Eglise, sa représentation de la fonction de l'archevêque. Elle a un discours neuf et décomplexé. Les femmes sont autant capables que les hommes pour répandre la Bonne Nouvelle, de prêcher, d'accomplir l'eucharistie, de confesser, de transmettre l'expérience de la résurrection. C'est un ouvrage très intéressant car la parole d'Anne Soupa tient à son expérience intime de sa pratique au sein de cette institution dont l'histoire a nourri l'Europe.
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La candidature d'Anne Soupa à l'archevêché de Lyon a été controversée. Elle revient ici sur les raisons qui ont motivé son geste. Dans la première partie, Anne Soupa raconte la succession d'événements et le désir de cohérence qui l'ont poussé à se présenter. Elle y évoque les réactions de son entourage et répond à leurs nombreuses objections. La deuxième partie du livre est davantage un appel à la réforme de l'Église catholique sur différents sujets sensibles. Qu'apporterait Anne Soupa si elle était évêque ? Elle appelle à une Église qui se préoccupe d'annoncer l'Évangile, une Bonne Nouvelle. L'auteure présente ici la possibilité d'une Église pertinente en lien avec les croyants et les questions de son temps. Pour elle, cela implique de revisiter la structure cléricale en laissant davantage de place à l'engagement des laïques, le corps du Christ. Dans le contexte des nombreux abus perpétrés par le clergé, elle appelle à un sacrement de l'Ordre revisité pour une Église au service de l'humain.
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Ce livre est divisé en deux parties. La première traite de la décision d'Anne Soupa de se porter volontaire, de postuler pour le poste vacant d'archevêque de Lyon. La seconde partie, probablement plus intime est un témoignage de son amour profond pour le Christ et donc pour l'Eglise. Ces deux parties, finalement sont indissociable l'une de l'autre.
Alors qu'on aimerait, depuis certains milieux chrétiens, la faire passer pour une rebelle face à l'Eglise, cette institution deux fois millénaires, Anne s'en défend et raconte, avec simplicité, mais conviction, ce qui l'a amené à s'investir de plus en plus dans cette foi reçue de l'enfance, mais pas tellement ardente au départ. Ceci l'a conduit à se former théologiquement et à s'engager toujours plus avec un regard critique, mais aimant tout à la fois.
J'ai trouvé ce livre d'une grande pureté, d'une grande transparence, alors que bien souvent, on l'accuse d'orgueil (on ne prend pas un poste d'évêque, on le reçoit) ou de faire un coup médiatique, mais c'est bien toute une ecclésiologie que la théologienne défend.
Une vraie bouffée d'air dans une Eglise où la voix des femmes est encore trop peu entendu... hélas!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ouvrir grand les portes aux femmes dans leur propre maison est une priorité entre les priorité, déjà souvent évoquée. Pour justifier le féminisme qui la sous-tend, les arguments ne manquent pas. Je voudrais seulement donner à l'évêque qui en aura la charge une caution que l'institution a du mal à accepter, mais qui est sa légitimité même : c'est l'Evangile qui est féministe ! Bien entendu, ce n'est ni un féminisme de supériorité des femmes, ni d'exclusion des hommes, comme certains le chuchotent pour mieux le dénigrer. C'est un féminisme "qui va de soi", car le christianisme est profondément égalitaire, malgré les sirènes différentialistes que Rome fait retentir. C'est un féminisme universaliste, qui rehausse l'identité féminine à celle d'être humain, comme l'ont fait, bien avant lui, les sociétés civiles. Femme... Homme, Jésus ne voit que l'être humain. Pourtant l'institution à piétiné cette évidence et l'a enfouie plus profond que les plus profondes des caves du Vatican... Elle a inventé la guerre du genre, construite de tout pièce avec du vent, et elle répète en boucle que Jésus a choisi 12 hommes.
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La vie spirituelle [d’un chrétien, aujourd’hui] se sécularise. Nous nous projetons moins facilement dans la spéculation qui sous-tend les grands mythes fondateurs : la vie des trois personnes divines, l’enfer, le paradis, le jugement dernier… pour nous attacher à la vie de Jésus, exemplaire, accomplie. Et la vie spirituelle qui paraît la plus féconde aujourd’hui consiste à suivre le Christ au plus près de sa vie et de la nôtre. Et c’est à partir de la vie de Jésus, tournée vers plus grand que lui, ce Père mystérieux, que nous apprenons, déroutés, mais toujours émerveillés, à dépasser l’apparente matérialité de nos existences pour accéder à « ce que l’oeil n’a jamais vu, que l’oreille n’a jamais entendu ». Ainsi se dessine l’importance de la place vide, celle que l’on nomme Dieu en acceptant de ne pas savoir qui il est, une place que tant aimeraient combler de leurs manques, que tant convoitent pour la soumettre à leur service propre, mais qui est une pièce maîtresse de tout dispositif spirituel,
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Une Église aussi obsessionnellement axée sur le refus - souvent au mépris de ses Écritures et de la parole miséricordieuse de son fondateur -, non seulement blesse en profondeur, mais donne à ceux qui souhaitent en être le sentiment de se cogner à un mur sans jamais être entendus. Comment s'étonner qu'ils n'aient trouve pour rester en bonne santé que cette issue : partir ?
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