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EAN : 9782756418049
416 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (24/02/2016)
3.92/5   45 notes
Résumé :
« Quand une femme frappe dans le coeur d'une autre, elle manque rarement de trouver l'endroit sensible, et la blessure est incurable. »
Pierre CHODERLOS DE LACLOS

Sulfureux. Indécents. Mortels...
Avez-vous déjà entendu parler des Fils d Éros ? On prétend à mi-voix que ces professionnels de la séduction joueraient avec les sentiments et bouleverseraient la vie de leurs victimes.
Judith de Ringis est une femme d'affaires aussi doué... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Cela fait maintenant quelques mois que j'attendais ce moment où j'allais enfin pouvoir vous parler de "La Proie du Papillon" et ce moment est arrivé ! J'ai lu le roman dès réception tellement j'étais excitée à l'idée d'enfin découvrir cette histoire. J'avais tout d'abord été séduite par la couverture qui avait de suite attirée mon attention.

J'ai donc attendue patiemment, guettant la moindre information sur la page de l'auteur et des éditions Pygmalion. A la révélation du résumé, mon envie a encore grandit ce qui n'a fait que confirmer ma détermination quant à la lecture de ce roman.

L'histoire pourrait paraître simple, une cible a abattre, une manière peu orthodoxe pour remplir la mission...Mais lorsqu'il est question de sentiments les choses se passent rarement aussi facilement qu'on l'entend. En effet, Judith de Ringis à une ennemie, Annie Lauren, une de ses principale concurrente. Et elle est prête à tout pour arriver à ses fins ! Ce qu'elle veut ? Anéantir la vie de sa rivale !

Pour cela elle va faire appelle à une société secrète "Les fils d'Eros". Leurs membres sont maîtres dans l'art de la séduction. Pour mener à bien sa mission elle va s'associer à Marco dit "Le Papillon". Moyennant une énorme somme d'argent le mercenaire du coeur va accepter sa proposition...

Marco mènera-t-il sa mission jusqu'à son terme ? Judith obtiendra-t-elle l'anéantissement de celle qu'elle considère comme un vulgaire obstacle à son ascension professionnelle ?

Mon dieu ! J'ai terminé ce roman sans voix ! On sent l'influence de Pierre Choderlos de Laclos et des "Liaisons dangereuses" dans "La Proie du Papillon", mais ne vous méprenez pas le roman de Stéphane Soutoul possède sa propre idendité qui m'a subjuguée du début à la fin. Je vais essayer de faire le tour de toutes les choses qui m'ont plu au travers de ces 416 pages de pur bonheur.

Tout d'abord l'identité des personnages. Chaque personnage a été travaillé avec soin, que ce soit dans le caractère ou dans le physique. Judith, un des personnages les plus important du roman, cette femme de pouvoir qui véhicule une image parfaite, j'ai été fascinée par son intelligence et sa détermination. Dans sa vie tout est calculé au millimètre près, elle dirige un monde où les faux semblants et les trahisons sont de mise, au diable les dommages collatéraux du moment que ça sert sa cause. Son trait de caractère prédominant, Judith est une prédatrice dénuée de sentiments. Je n'ai pas pu me résoudre à la détester et pourtant vous verrez c'est une sacrée garce ! L'adage qui lui colle à la peau : "Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près".

Marco di Valto, dit "Le Papillon", le pilier du roman. Un personnage hors norme. le charme incarné, 1m90 de charisme, un regard pénétrant et troublant. Ce personnage complexe et énigmatique. J'ai aimé son attitude vis à vis de Judith. Il sait lui tenir tête, ce qui ne plaît pas du tout à Mme "Je dirige mon monde". Pourtant ses deux là se ressemblent sur certains points...Je suis tombée sous le charme de Marco dès son apparition et ce sentiment n'a fait que s'accentuer au fil des pages. Complètement envoûtée par l'aura qu'il dégage.

Les personnages de Carole et d'Annie pourraient être considérés comme des personnages secondaires, elles ont néanmoins un grand rôle à jouer dans notre histoire. Carole O'Brian riche héritière sert d'amie à notre Judith, une fidèle soumise qui vit dans son ombre. Et Annie Lauren, notre "Proie" est une femme charmante qui s'attire la sympathie de toutes les personnages qu'elle croise. Une jeune femme altruiste qui n'a pas eu une vie facile et qui pourtant se bat pour un avenir meilleur avec son fils de trois ans. Un modèle de vertue et de gentillesse.

J'ai été stupéfaite par la précision des descriptions, tout au long du roman que ce soit les descriptions des lieux, des personnages, des émotions je n'ai eu aucun mal à m'imaginer les scènes dans ma tête dans les moindres détails. Aucunes fausses notes dans ce thriller sentimental où la tension ne désemplit pas du début à la fin. Et attention, les apparences sont parfois trompeuses.

Il est vrai que je ne connaissais pas la plume de Stéphane Soutoul, je ne savais donc pas à quoi m'attendre avec ce roman. Je dois dire que j'ai rarement lu un roman avec une plume aussi riche. J'ai pense que si j'ai été séduite par le personnage de Marco c'est grâce à ce style enjôleur et précis et grâce au travail qu'il a fait sur ses personnages. le style de Stéphane s'adapte en fonction des scènes, tantôt dramatique, tantôt sulfureux et même sarcastique. On sent le travail minutieux derrière ce roman, chaque mots choisis avec soin m'ont fait ressentir une foule de sentiments. Cette plume totalement addictive m'a fait vivre l'histoire comme si j'y étais, un choix audacieux dans le choix du narrateur, qui n'est autre que notre Judith !

Je me suis laissée porter par les mots de l'auteur sans réfléchir où ça allait me mener, j'ai juste profité de chaque minutes que j'ai passé avec Judith et Marco, des moments où la morale est mise à rude épreuve, des mots où la tension sexuelle a su me faire réagir mais surtout un moment de lecture très intense. Voici ce qui caractérise pour moi un COUP DE COEUR !

"La Proie du Papillon" est un véritable "Chef d'oeuvre", à mon sens il n'y a pas d'autre mot pour le qualifier. Je remercie Stéphane Soutoul pour ce merveilleux voyage littéraire, je le remercie aussi d'avoir réussi à me surprendre avec un final au combien innatendu !

Je n'ai jamais conseillé un roman autant que je conseillerai celui-ci ! C'est un thriller sentimental c'est un fait mais ne vous inquiétez pas mesdames, pas d'effusions de sang et de violence à outrance. Non non ici c'est suspense, manipulation affective et sensualité ! Je vais avoir du mal à me sortir Marco de la tête :) Était-ce l'effet escompté Mr Soutoul ? Si tel est le cas alors le pari est réussi :) Un roman qui laissera son empreinte dans mon année littéraire 2016. Un énorme Coup de coeur que je prendrai plaisir à relire encore et encore !

En bref, ce roman est une pépite ! Servi dans un écrin magnifique, la finition du roman est parfaite et l'histoire que vous allez découvrir vous emmènera loin sur les chemins de la séduction, de la manipulation et des trahisons. Un thriller haletant où la sensualité s'insinuera tout doucement en vous. Jusqu'à vous séduire au plus haut point. Etes-vous prêts à succomber aux charmes du Papillon ?
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Avouez, vous êtes plutôt surpris. Je sais, ce n'est clairement pas mon genre de lecture habituel et je ne sais pas trop pourquoi je me suis laissée tenter. Enfin, si : l'acco à la mythologie en moi a vu « Éros » et a tout de suite soupçonné qu'il y aurait du fantastique... mais ce ne fut pas du tout le cas. La Proie du Papillon est un « thriller sentimental » tout ce qu'il y a de plus contemporain. J'ai arrêté de lire des thrillers parce que je devinais toujours la fin, et j'ai arrêté de lire du sentimental parce que c'était toujours soit cucul, soit vulgaire. Poussée par mon amie Christelle, j'ai voulu donner sa chance à ce roman et à son auteur dont elle m'a toujours dit le plus grand bien. Je ne vous laisse pas mariner plus longtemps, j'ai contre toutes attentes passé un très bon moment de lecture.

La Proie du Papillon, c'est l'histoire de Judith de Ringis. En clair, Judith est un personnage détestable. Égocentrique, imbue d'elle-même et surtout sans état d'âme, elle provoque immédiatement l'antipathie du lecteur. Mais elle est aussi étrangement fascinante par sa noirceur et sa cruauté, son intelligence et le rôle qu'elle joue constamment face aux autres protagonistes qu'elle méprise. En un sens, elle peut provoquer l'admiration autant que le dégoût. C'est un personnage extrêmement complet et bien dépeint, qui ne peut laisser indifférent. Pour elle, la fin justifie toujours les moyens, peu importe les dommages collatéraux et le sang sur ses mains. Tant que cela ne ternit pas son image, bien sûr.

Cette chef d'entreprise qui a toujours réussi en écrasant ses rivaux a cependant une épine dans le pied : Annie Lauren, une concurrente et connaissance de longue date qui personnifie tout ce que Judith méprise : la bonté, la gentillesse, la courageuse maman célibataire... Elle la hait et ne désire qu'une chose, l'anéantir, et ce dans le sens absolu du terme. Elle veut qu'il ne reste absolument rien de sa Némésis, et ce après l'avoir détruite mentalement. Alors, quand elle entend parler des Fils d'Éros, de cette société secrète de séducteurs professionnels, l'héroïne y voit l'arme parfaite. Rapidement, Judith accepte d'employer Marco, un jeune homme à l'aura magnétique auquel il semble impossible de résister.

Marco est presque un cliché tant il incarne la perfection au masculin, l'homme mystérieux et insaisissable, l'arme de séduction absolue. Mais l'auteur a réussi à vraiment lui donner de la contenance, à en faire un personnage certes énigmatique, mais intéressant et agréable à suivre. Il n'est pas « juste » terriblement séduisant, il est aussi mesuré et intelligent. L'auteur en a vraiment fait l'égal de Judith, comme dans un jeu de miroir finalement, le même tout en étant son exact opposé. Et très vite, forcément, une tension sexuelle s'installe entre les deux protagonistes principaux, alors même que Marco commence sa mission.

J'ai été conquise assez rapidement par la plume de l'auteur. Avant de m'en rendre compte, j'ai dépassé les cent premières pages et ai dû attendre ma compagne de lecture commune, Christelle donc, alors que je suis toujours celle qu'on attend ! Stéphane Soutoul. a une écriture très fluide, percutante et jolie, que j'ai beaucoup appréciée. Quant aux scènes intimes, elles ont été un véritable soulagement. J'avais presque oublié qu'on pouvait lire de l'érotique non vulgaire ! Ici, tout n'est que sensualité, certes explicite par moment, mais tout en finesse. de plus, nous suivons l'héroïne, Judith, à la première personne. Il y a toujours quelque chose de très appréciable dans le fait de voir à travers les yeux d'un vrai « méchant ». Je pense que ce choix ne fait que renforcer l'espèce de fascination malsaine qu'elle provoque, tout en accentuant les côtés les plus insaisissables de Marco. Tout est judicieusement pesé, mis en place afin d'emmener le lecteur là où il doit aller.

Si j'ai en effet été séduite dans l'ensemble, j'ai cependant deviné à peu près tout ce qui allait se passer, chaque petit détail du dénouement. Et étonnamment, cela ne m'a pas dérangée plus que ça. le fait est que l'auteur joue à fond sur l'émotion, sur la tension, que le dénouement est juste une explosion de sentiments qui laisse le lecteur pantois. L'histoire et prenante et sans temps mort, et le roman se lit d'une traite. Comparé aux Liaisons Dangereuses, le roman est un véritable jeu d'échec sentimental avec son lot de surprises.

Je suis donc ravie d'avoir enfin découvert Stéphane Soutoul, et j'avoue être curieuse de le découvrir dans un genre plus proche de ce que je lis habituellement. Si sa plume et son style m'ont déjà conquise à travers du contemporain, c'est que la qualité est là ! Je remercie l'auteur pour sa confiance, ainsi que Christelle, grâce à qui j'ai pu découvrir ce roman, et enfin les éditions Pygmalion pour l'envoi du livre. Si la lecture d'un thriller sentimental bien écrit et fort en émotions vous tente, La Proie du Papillon devrait vous plaire !
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Voilà là un roman que je qualifierai de machiavélique, tant dans la proposition des personnages que par son scénario ! C'est extrêmement fascinant la façon dont l'auteur arrive à rendre son récit captivant. Je l'attendais avec beaucoup d'impatience et il a su me captiver, il a même réussi à me surprendre.

On connait tous l'histoire des "Liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos, voilà l'idée ici réinvestie dans un contexte moderne et actuel et de façon remarquable par Stéphane Soutoul. le récit qu'il nous offre est juste subjuguant, on plonge dans un monde sulfureux.
Une femme décide de se débarrasser d'une ennemie, d'une conquérante et ce en employant un homme pour la séduire pour mieux la détruire !

C'est auprès de Judith de Ringis que nous découvrirons ce récit, Judith est une femme impitoyable, dépourvue de sentiments et de scrupules. Une femme qui surprend par ses caractéristiques, une femme que l'on déteste ou sur laquelle on peut s'apitoyer parfois mais assez peu. Mais une femme si haineuse vis à vis d'une autre personne est aussi un personnage fascinant de par cette perversité. Suivre alors cette histoire à travers son point de vue peut s'avérer dangereux, dérangeant parfois - on aimerait et on ressent ainsi le besoin de la quitter pour passer vers quelqu'un d'autre, quelqu'un de bon. Mais non l'auteur nous laisse parcourir ce récit avec elle et j'ai adoré voir pourquoi et comment ! C'est bluffant !

Judith exulte dans son domaine, aimant cette faculté de tout réussir, mais quand une "amie" à elle arrive à se sortir d'une vie de couple difficile pour se lancer dans les affaires, et qu'elle arrive à lui ravir quelques clients, Judith accepte difficilement la chose. Comment cette chose insignifiante peut-elle réussir là où elle échoue ?
Elle décide alors de se venger en supprimant tout simplement cette femme qui lui fait de l'ombre, en faisant appel aux Fils d'Eros. Les Fils d'Eros offre l'opportunité de mettre son plan à exécution de façon très perfide : elle emploie alors un homme qui va séduire Annie pour mieux la détruire par la suite.

Nous faisons alors la connaissance du Papillon : Marco, un bel homme, séduisant, attirant qui sera celui qui devra causer la perte d'Annie, celle qui dérange tant Judith. Cet homme arrive à se fondre dans n'importe quelle situation pour réussir sa mission, c'est un personnage si mystérieux, on n'en apprend que peu sur lui comme si sa présence et sa personnalité n'étaient qu'éphémère, ici pour jouer un rôle sans rien dévoiler de lui. Mais quand il se dévoile un peu, cela ne fait qu'approfondir cette part de mystère qui l'entoure. Ce personnage énigmatique fascine, il attire alors Annie mais pas que, les fils d'Eros ont cette faculté à être comme des aimants, Judith ne reste pas insensible à son charme et on sait bien qu'elle ne se laisse jamais dominer ni même diriger par qui que se soit. Cela rend le jeu tellement plus passionnant de la voir elle aussi, succomber au Papillon.

Annie est une femme qui a eu un mariage désastreux, maman, elle se retrouve seule à élever son fils. On voit bien toute la méchanceté de Judith qui fait semblant d'être son amie, c'est écoeurant de voir à quel point elle se joue d'elle, alors qu'Annie incarne la gentillesse même.
Lors de ma lecture, j'ai eu envie de connaitre mieux Annie, de me faufiler dans sa relation avec Marco, de découvrir leur histoire et leur intimité mais non l'auteur nous laisse découvrir tout ceci de loin et à travers le regard de Judith. J'en ai parfois voulu à l'auteur de ne pas nous permettre d'avoir un autre point de vue mais c'est si bien orchestré que j'applaudis là la façon dont le roman est construit. Bravo à l'auteur d'avoir su nous rendre ce personnage détestable si bonne narratrice pour nous présenter son histoire mais aussi celles des personnages qui l'environnent.

Quand on lit ce roman, nous avons Judith et les autres personnages judicieusement amenés : les personnages sont placés de façon à pouvoir construire le récit autour d'elle, ils servent tous au dessein de cette intrigue ! Cette intrigue tellement bien amenée, tantôt sulfureuse, avec des tensions qui mettent le lecteur dans un état de transe totale. On retient son souffle, on se demande bien vers quel chemin nous emmène l'auteur.
Un ensemble qui se tient admirablement bien ! Une couverture magnifique, un titre qui en dit tellement sur cette histoire, je n'ai absolument pas été déçue par ce roman.
Lien : http://www.livresavie.com/la..
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Ce livre me faisait envie dès qu'il a été annoncé. J'avais déjà lu le premier tome de sa série « Les anges d'apocalypse » que j'avais adoré, mais le découvrir dans un thriller m'a beaucoup intriguée. J'ai encore profité du fait d'être chez mon amie l'Eden des Rêves pour le lire. J'ai été directement déstabilisée par le choix de l'auteur quant au personnage principal détestable au possible. Puis j'ai fini par m'y habituer, et les pages ont fini par se tourner toutes seules. Je ne sais pas encore vraiment comment réagir face à ce livre, qui pourtant m'a beaucoup plu.


Judith est une femme que l'on peut qualifier d'horrible, de mégère et d'assidue au travail. Pour être la meilleure dans toutes les disciplines, mais surtout au travail, elle est prête à tout, et surtout évincer sa « concurrente ». Quand sa belle-soeur Carole lui parle du groupe des fils d'Eros, qui acceptent toute sorte de contrat, elle imagine déjà le tour diabolique qu'elle va jouer à Annie. Elle imagine déjà sa mort, sa descente aux enfers, et exulte de joie à cette idée. Aidée de Marco, l'un des fils d'Eros, elle va mettre en place un stratagème horrible, qui changera à jamais le court des choses. Mais tout cela ne risque-t-il pas de faire plus de dégâts qu'on ne l'imagine ?


Dès les premières lignes, nous comprenons vite que nous allons suivre un personnage qui casse les stéréotypes des personnages gentils, aimables et auxquels on s'attache rapidement. Ici, vous ne croiserez pas quelqu'un qui éprouve de l'amour, de l'amitié, qui aime rire, se détendre et casse-cou. Non, c'est tout le contraire : horrible, méchante et vile, Judith est ce qu'on peut appeler une marâtre, autant dans la vie privée que professionnelle. Son boulot est sa vie, et pour elle, une vie réussi c'est être à la première place du podium. Mais voilà qu'Annie, sa plus proche concurrente, ne cesse de monter les échelons, ce qui la dérange profondément. Devant elle, elle joue l'amie fidèle, mais derrière, elle n'hésite pas à lui mettre des bâtons dans les roues et tout faire jusqu'à la faire tomber. Alors quand elle entend parler des fils d'Eros, cela tombe pile poil. Elle engage donc Marco, à qui elle dit tout et confie son envie de voir Annie disparaître de la surface de la Terre. Peu importe comment il compte le faire, du moment qu'il y parvienne. Et elle est prête à payer le prix fort. le cercle vicieux est en marche, et plus personne ne pourra revenir en arrière et tout le monde devra en assumer les conséquences.


Avant de vous parler des personnages et de ce qui m'a fait m'accrocher ou non à eux, je voulais d'abord vous parler de l'ambiance du roman. Certes, c'est un thriller qui tient en haleine, mais pas que. Dès le départ, l'auteur donne le ton et soi on aime, soit on aime pas. Je mentirai si je disais que je n'ai pas été déstabilisée par ce qu'il nous propose. Et surtout, j'ai eu peur de ne pas apprécier le roman à sa juste valeur, à cause de Judith, qui est tout sauf attachante. Mais c'est aussi ça qui fait la force du récit : un personnage à l'opposé de ce que l'on croise habituellement. Et puis, sans nous en rendre compte, les pages défilent toutes seules, car même si on déteste prodigieusement Judith, il y a ce petit quelque chose qui fait que nous continuons notre lecture, car nous sommes intrigués et voulons savoir comment tout cela va se terminer. Et je mentirai aussi en vous disant que je n'avais pas deviné la suite, que j'ai été surprise de cette fin, car ce n'est pas le cas. Certes, j'ai deviné ce que l'auteur avait en tête, néanmoins, je voulais savoir pourquoi et comment il allait faire ce choix.


Du côté des personnages, comme je vous le dis plus haut, Judith est quelqu'un qu'on déteste au premier regard. Et pourtant... au fil des pages, on entre encore plus dans son intimité, on est dans sa tête, on sait parfaitement ce qu'elle pense et ressent, et pourtant, il y a cette petite part de nous qui nous oblige à l'apprécier un petit peu. Car elle se dévoile, même si elle déteste ça. Elle s'adoucit (bon, d'accord, un tout petit, petit peu), ce qui permet de voir une autre facette d'elle, et qui nous pousse à croire qu'elle peut changer et décider d'arrêter ce qu'elle a commencé. Quant à Marco, j'ai adoré son caractère bourru dès le départ. C'est le gars froid, manipulateur par excellence, mais qui a aussi un coeur. Derrière son apparence d'ours, c'est aussi un coeur d'artichaut. Annie et Carole sont les deux seules qui mettent un peu de gaieté dans ce roman. Elles sont toujours positives (un peu naïves, à certains moments), et sont attachantes. Même si on sait que le futur d'Annie est caduque, on ne peut s'empêcher de vouloir la protéger.


Quant à la fin, même si j'avais deviné l'un des points principaux, le reste m'a laissée assez baba. L'auteur a réussi à me balader assez pour que je me retrouve la bouche ouverte à la fin et que les pages défilent encore plus vite que le reste du roman. J'aimerai vous en parler plus en profondeur, mais si je le fais, ça gâche entièrement le roman, mais je peux juste vous dire que vous allez être plus que surpris de la tournure des événements, et je pèse mes mots !


​En résumé, c'est un thriller qui sort de l'ordinaire et des codes que nous avons l'haitude de croiser. Ne vous attendez pas à vous attacher à Judith, mais plutôt à la détester. Mais ne vous détrompez pas : une fois la première page tournée, vous n'allez plus pouvoir le lâcher, avant d'avoir le fin mot de l'histoire. Attendez-vous à être surpris, à sentir votre coeur faire les montagnes russes, et aussi, peut-être... à avoir pitié de Judith, comme ça été mon cas. En bref, un roman qui sort de l'ordinaire, et qui mérite d'être découvert à sa juste valeur !
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Je remercie l'auteur, ainsi que les Éditions Pygmalion, pour cet envoi et pour leur confiance. Les oeuvres de Stéphane Soutoul m'ont chaque fois séduite, je n'ai jamais été déçue. Il parvient toujours à se mettre dans la peau de ses héroïnes, et ses romans sortent de la norme, sous des dehors classiques. La Proie du Papillon n'est PAS un thriller classique. La Proie du Papillon, c'est une histoire inclassable, carrément perturbante, et délicieusement sensuelle. Cette magnifique couverture cache une intensité déstabilisante, et le lecteur tombera sans tarder dans les filets de cette trame inhabituelle.

Judith de Ringis est une femme atypique. Businesswoman impitoyable, elle mène son entreprise d'une poigne de fer et est dévorée par une ambition sans limites. Abonnée à toutes les formes de dépravations possibles, on peut également dire qu'elle est l'incarnation du Mal en personne. Depuis quelque temps, une concurrente avec qui elle feint d'être amie, Annie Laurens, commence à lui faire de l'ombre, et ça, elle ne peut pas le tolérer plus longtemps. Pour s'en débarrasser dans les plus brefs délais, Judith va donc faire appel à un organisme secret, Les Fils d'Eros. Des professionnels dont le talent est de séduire leurs proies pour mieux les briser par la suite. L'homme qui l'aidera à accomplir ses sombres desseins s'appelle Marco DiValto, surnommé le Papillon. Beau comme un dieu vivant, le jeune homme a pour mission de déchiqueter sa victime, lambeau après lambeau. Mais ce que Judith ignore, c'est que la haine peut l'entraîner loin, très loin.

Ça vous est déjà arrivé de commencer un livre et de savoir quasi instantanément que vous allez accrocher ? Pour moi, c'est ce qui s'est passé. On sort de ce roman tellement hébété, qu'il est impossible de passer à autre chose, tellement l'histoire nous trotte dans la tête. Je crois que je n'avais jamais lu un thriller aussi puissant. Stéphane Soutoul n'en est peut-être pas à son coup d'essai, toujours est-il qu'il a ferré un énorme poisson en se mettant dans la peau de Judith de Ringis.

Une peau de vache qui m'a fait passer par tous les états. On oscille entre l'espérance qu'elle change et la conviction qu'elle ne pourra jamais se bonifier. L'auteur a fait quelque chose d'assez inhabituel : il a démonté mes espoirs pierre par pierre, jusqu'à ce que mon optimisme s'effondre comme un château de cartes.

Les héroïnes de Stéphane Soutoul sont toujours têtes brûlées, caractérielles, féministes. C'est un peu sa marque de fabrique. Mais là, il pousse le vice encore plus loin. En terminant le premier chapitre du roman, j'ai écarquillé les yeux en me disant : Pfffffiou, quelle plaie, cette Judith ! L'anti-héroïne dans toute sa splendeur. Mégalomane, nombriliste, cruelle, rigide, insensible... On adore la détester. Et en même temps, on la plaint un peu, parce qu'elle est consumée par une haine implacable.

Et après tout ça, vous vous demandez peut-être en quoi ce roman est si spécial. Pour la première fois, on se retrouve du côté de la mauvaise personne, la perfide à tendances psychopathes. Annie et Judith sont un peu comme le jour et la nuit. Si Annie est Blanche Neige, Judith tient le rôle de la Méchante Reine qui tente par tous les moyens de lui enfoncer la pomme empoisonnée au fond de la gorge.

Puis il y a Marco. L'insaisissable Marco. L'incontrôlable Marco. Lui et Judith sont comme le feu et la poudre. Leurs rapports sont assez complexes et peuvent nous clouer sur place à certains moments. Au-delà de sa sensualité, la relation que Judith partage avec Marco est la seule qui lui permette d'être elle-même. Finis les sourires hypocrites et les phrases d'usage, la jeune femme ne s'embarrasse pas de pudeur et n'hésite pas à lui montrer les facettes les plus sombres de sa personnalité. Ces deux-là sont étouffants de charismes. On dirait deux fauves qui s'adonnent à un bras de fer à la fois passionné et sans merci.

Ce que j'aime avec les oeuvres de cette auteur, c'est qu'il ne tombe jamais dans la facilité. Il créer toujours des situations compliquées et inextricables pour tenir son lecteur en haleine. Sa plume est splendide et terriblement addictive. Jusqu'à la fin, on est persuadé de maîtriser la trame, d'en connaître les tenants et les aboutissants. Comme dans tout thriller qui se respecte, le dénouement est grandiose, un vrai bouquet final. Moi qui pensais avoir tout compris, je suis restée sur le popotin face aux choix de l'auteur. Les révélations qui sont faites s'emboîtent parfaitement avec l'histoire et nous donnent l'impression d'avoir été baladés, manipulés.

En résumé, La Proie du Papillon est un roman indescriptible. Entre élégance, séduction et malveillance, Stéphane Soutoul nous entraîne dans les dédales les plus sombres de son univers. Une histoire psychologique, pathologique, qui donne du grain à moudre, une héroïne que l'on adore détester, un Papillon qui exerce un pouvoir fascinant sur nous, lecteurs… Bon sang, ne passez pas à côté de ce splendide ouvrage, ce serait une erreur.

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Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Un monde de faux-semblants et de trahisons : voilà l’univers dans lequel je m’épanouis. […]
Si je suis loin d’incarner l’honnêteté et la compassion envers mon prochain, j’ai au moins la délicatesse d’embrasser sans complexe ma véritable nature, celle d’une femme prête à tout pour voir aboutir ses desseins. Une prédatrice. Une experte dans l’art des machinations avec un indéniable penchant pour les coups bas. Selon moi, rien n’est plus beau que d’achever son ennemi lorsque celui-ci est à terre.
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Nous vivons dans un pays libre, raisonna le Papillon en écartant les mains. Judith, je refuse d’être ton amant attitré. Tu es une mante religieuse, tu me dévorerais si je restais avec toi. Ta nature est ainsi faite. La séduction est peut-être ma malédiction mais la tienne est la cruauté. Je ne veux être lié à toi d’aucune manière, je tiens trop à mon libre arbitre pour prendre le risque qu’on m’enchaîne. Et puis surtout, il y a Annie désormais…

Marco ne m’aurait pas meurtrie davantage en me plongeant un poignard en plein cœur. Les larmes ruisselaient maintenant le long de mes joues sans que je prenne la peine de les essuyer. Je lâchai la veste du traître pour prendre du recul. Me donner en spectacle ne servait à rien, sinon à me ridiculiser à ses yeux. J’eus enfin la force de poser mes lunettes teintées sur mon nez. Une bien piètre manière de conserver un vestige de dignité. L’homme qui me défiait du regard allait regretter son affront !
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Désormais, le Papillon était un prisonnier à ma merci. Je m’accordai quelques secondes pour me repaître du spectacle fascinant offert par ce corps masculin et haletant que j’avais conquis, avant que mes chairs n’accueillent son pénis érigé avec audace. Je me cambrai, le souffle court alors que mes muscles et mes entrailles se contractaient. Puis, reprenant en main la cadence de ma respiration, je décidai de rendre la pareille à Marco en ondulant lascivement sur lui, comme il l’avait fait plus tôt avec moi. Je voulais lui faire perdre la raison, l’entendre m’encourager et m’implorer tour à tour. Je ralentissais le rythme de mes hanches lorsque je sentais mon otage sur le point de jouir. J’avais la ferme intention de prolonger notre plaisir mutuel aussi longtemps que possible en jouant avec les flux et reflux de nos corps.
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Il lui faisait une cour subtile et patiente sans tomber dans le cliché du dragueur de base. Le charme qu’il déployait s’accompagnait d’une galanterie prévenante. Et puis, il y avait aussi ses sourires fugaces qui parvenaient si bien à éclairer son visage aux traits modelés dans ce que la masculinité faisait de plus beau. La fondatrice de Modern Dreams semblait aussi fragile qu’une poupée, à ses côtés. Mais elle renvoyait une image épanouie, enivrée par des prémices de bonheur. Elle alimenta la conversation comme un moulin à paroles pendant le repas, tandis que Marco s’évertuait à boire ses anecdotes de boulot et sur son fils avec un intérêt bluffant. Il y avait quelque chose en lui qui inspirait le réconfort et la confiance. Qui aurait pu deviner la noirceur cupide qu’il cachait au fond de son cœur ?
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Marco… Ses mains entreprenantes sur mes hanches, l’impatience de ses doigts quand ils sillonnaient mes cuisses en quête de frissons. La tendresse exquise avec laquelle il me caressait le ventre. La chaleur de son ardeur qui se répandait en moi dans une prodigieuse onde de plaisir. Et surtout la fougue enivrante de ses baisers. L’harmonieuse étreinte de nos deux corps enlacés n’était en réalité rien d’autre qu’une chimère. Impossible, et pourtant… Si mes yeux ne pleuraient plus, mon âme était quant à elle à feu et à sang. Je voulais tellement me montrer lointaine, surmonter au plus vite cette abominable déception et retrouver mon indifférence naturelle à l’égard du reste de l’humanité. Rien à faire : je n’arrivais pas à sortir le Papillon de ma tête !
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