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Critique de Allantvers


En commençant ma lecture je me suis demandé si c'était un choix judicieux de découvrir un nouvel auteur nobelisé par un récit autobiographique, qui plus est de ses années d'enfance: appréhender l'homme avant sa littérature, est-ce bien raisonnable?
Eh bien oui, car en rassemblant en tableaux vivants ses souvenirs d'enfance Soyinka fait preuve d'une telle acuité, d'une telle profusion de détails, de couleurs, de sensations, qu'en le lisant on en vient à se dire que tout est littérature, pour autant que l'on sache porter haut le verbe dans sa vie. Ce que Soyinka fait avec une dextérité et une finesse merveilleuse, par une succession d'évocations du petit Wole dont il restitue l'appréhension du monde à travers ses yeux d'enfant, enfant avec lequel on entre immédiatement en empathie: à quatre ans quand il s'empare de livres de son père et décide de se faufiler sur les bancs de l'école, à cinq le jour où il s'échappe de la mission pour suivre la fanfare jusqu'au prochain village, ou encore à dix quand il vit l'expérience initiatique et douloureuse de la scarification administrée par son grand-père, à chacune de ces expériences le lecteur ressent de quelle manière le monde pour lui s'agrandit, prend son sens et sa gravité mais ne perd pas sa magie. le jeune Wole est alors prêt pour entrer dans le monde, celui du lycée et de la violence des règles non écrites, celui de la société régie par le colonisateur anglais dont le peuple commence à vouloir secouer le joug, celui de l'éveil politique qui va marquer la vie de l'auteur - citoyen.
L'édition que j'ai eu en main est enrichie de repères historiques et sociologiques, ainsi que d'une biographie qui m'apprend que Soyinka a écrit beaucoup de théâtre: je crois que c'est par là que je vais continuer ma découverte.
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