"Et la mort se trimballe partout avec des allures de chien qui cherche son maître..."
La mort, Spaggiari l'a vue de près quand il a "fait" la guerre d'Indochine.
Engagé à dix-sept ans chez les paras, il a connu le pire de l'homme qui se révèle dans ces conditions extrèmes que créé la guerre.
"
Faut pas rire avec les barbares" propose les points de vue alternés de plusieurs personnages, c'est l'occasion de présenter parfois les mêmes faits sous différents angles.
Les engagés connaissent les horreurs de la guerre, combattants amis ou ennemis tués ou blessés, mais aussi "dommages collatéraux" chez les populations locales.
Mais la guerre, ce n'est pas que des combats, c'est aussi l'attente et le temps libre, ici souvent consacré à des combines : vols de matériel militaire, traffic de devises.
Et des parenthèses où le soldat s'offre l'oubli de l'opium, de l'alcool ou des filles.
Le livre de Spaggiari est cru, d'une crudité qui peut choquer, d'autant que l'auteur s'autorise des termes et des prises de positions qui seraient aujourd'hui jugées politiquement incorrectes.
Quant à la plume de Spaggiari est, selon les personnages, gouailleuse et argotique ou plus "littéraire".
Quoi qu'il en soit, cette oeuvre, mélant fiction et souvenirs vécus et probablement cathartique, a le mérite d'être d'une absolue franchise.
Que peut on attendre de mieux d'un témoignage aussi fort et frontal ?