Harry McNamara et son épouse Julie sont dans leur salon, un soir, en train de regarder la télévision, lorsqu'un type déboule, un club de golf à la main – et tabasse Harry – le réduit en bouillie. Ici, dès le prologue, on sait qui a agressé qui. Tout le roman va alors se construire et se jouer sur les motivations et les mobiles de chacun des protagonistes – ou leur absence.
Les chapitres alternent entre les voix de Julie, l'épouse, John paul (JP) l'agresseur, et Alice, l'inspectrice en chef chargée de l'enquête. Parce que voilà : JP s'est rendu à la police tout de suite après les faits, couvert de sang et hagard, expliquant qu'il a été pris d'un accès de folie, rossant le premier type qui lui est tombé sous le club : il ne connaissait pas sa victime. Mais Alice n'y croit pas. Harry, l'un des banquiers les plus en vue d'Irlande (« L'argent les définissait », lui et sa femme), vient tout juste d'être innocenté à l'issue d'un long procès traquant les responsables du krach financier de 2007, qui a mis fin abruptement au Tigre celtique, cette période de forte croissance économique irlandaise.
C'est un roman qui change de ce que je lis habituellement sur l'Irlande. Ici, on voit les financiers du Tigre celtique de l'intérieur, et comme on s'en doutait, ce n'est pas joli-joli. le début du roman pose bien chaque personnage dans son histoire personnelle, de 1990 à 2012. A mesure, on entre en finesse dans les personnalités et on découvre des relations de plus en plus complexes. Personne n'est vraiment ce qu'il semble être. Alcoolisme, enfance maltraitée, harcèlement sexuel…
Jo Spain fait habilement monter l'histoire en puissance, jusqu'à une fin magistrale, qui m'a laissée pantoise.
La confession est un thriller psychologique qui tient ses promesses. Original, servi par une écriture dynamique et fluide, c'est un roman moderne et addictif. Un grand merci à City éditions pour cet envoi !
« C'est le choc, qui m'empêche de fonctionner normalement. Les pensées roulent dans ma tête comme des billes sur une assiette. »
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