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Alain Delahaye (Traducteur)
EAN : 9782221268827
160 pages
Robert Laffont (27/04/2023)
3.55/5   20 notes
Résumé :
Lise, trente-quatre ans, part en vacances, vêtue d'un incroyable ensemble, jaune, orange, mauve-bleu et rouge. "Pourquoi tout le monde a-t-il peur de moi ?" demande-t-elle. Et, si quelqu'un enfin n'a pas peur, elle le repousse : "Vous n'êtes pas mon genre d'homme." Au terme d'aventures extravagantes, Lise finit enfin par trouver celui qu'elle cherche : son assassin.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un personnage féminin de Jacques Tati dans une narration portée par la couleur et le son. Comme dans le cinéma de Tati, le dialogue est une simple composante du son d'ambiance. Le dialogue est aussi obsessionnel que les personnalités compulsives des personnages. Ce que les personnages diront est aussi prévisible que le son du bus qui passe. C'est une dame étrange - sa sélection de robes signale sa folie dès le début - qui se lance dans un voyage absurde, le plus souvent dans les voitures des autres. Est-ce marrant? Parfois, mais pas aussi souvent que les films de Tati. Il y a du Beckett. Est-ce ennuyeux? Oui, à plusieurs reprises. Cela m'a rappelé une courte histoire de Capote sur une femme schizophrène, mais Capote sait mieux remonter le ressort d'une intrigue. Assassiné par soi-même ou par quelqu'un d'autre, quelle différence? Quelques moments brillants rattrapent ce court roman que Capote aurait pu écrire en sirotant un sirop d'orgeat au lieu de son J&B habituel et de ses pilules.
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Alors, je sais que je dis souvent que les livres courts ne me plaisent pas plus que ça, que je n'ai pas le temps d'entrer dans l'histoire et bla, bla, bla. Mais il faut bien que de temps en temps un roman me fasse penser tout le contraire. Pour celles et ceux qui me prendraient pour une girouette, sachez qu'après de savants calculs, les romans courts ne me plaisent pas à 99,2% (faux, je n'ai fait aucun calcul, mais il est très rare que j'aime un livre de moins de 200 pages). Pour que cela arrive, il faut vraiment qu'il soit différent, bien ficelé et terriblement bien écrit. Ce qui est le cas de la place du conducteur de Muriel Spark.

Ce roman a été publié en 1970 et j'aime bien quand les éditeurs republient des romans ou vont chercher des romans plus anciens et non traduits – afin de nous faire découvrir des auteurs à côté desquels on a pu passer. Et je ne connaissais pas Muriel Spark, mais j'ai bien envie d'approfondir mes connaissances de son oeuvre en lisant le bel âge de Miss Brodie (le roman qui l'a fait connaître). Et aussi d'en savoir plus sur elle, car elle a l'air d'avoir eu une sacrée vie – notamment travaillé pour les services secrets avant d'être anoblie avec le titre de Dame de l'ordre de l'Empire britannique.

Lise, trente-quatre ans, a une vie tranquille, convenue. Enfin jusqu'à ce qu'elle quitte le cabinet d'experts-comptables pour partir dans le sud. Il est temps pour elle de changer de vie et de rencontrer un homme. Un homme en particulier, elle ne sait pas encore lequel, mais elle saura quand elle croisera son regard. Un homme « de son genre », enfin qui ira avec son nouveau genre. Avant de prendre l'avion, elle a acheté des vêtements aux couleurs audacieuses, particulièrement voyants. Et à l'image de sa nouvelle tenue, son comportement est aussi étrange qu'excentrique. Car qui chercherait à rencontrer son assassin ?

J'aime bien de temps en temps lire des romans plus vieux que moi – et ce n'est pas pour me sentir plus jeune. Je suis dépaysée et j'apprécie. Les codes littéraires ne sont pas les mêmes que ceux d'aujourd'hui. Un Agatha Christie n'a rien à voir avec un Ruth Ware (par exemple). Et un Muriel Spark pourrait se rapprocher d'un Catherine Arley. Et j'aime Catherine Arley.

Je vous conseillerais bien de lire Muriel Spark. Au moins pour vous faire une idée, pour la découvrir si ce n'est pas encore le cas. Et comme La place du conducteur est un roman court, au pire sa lecture ne vous prendra pas trop de temps. Et au mieux, vous avez un coup de coeur comme moi. Vous ne risquez pas grand chose !

Et la sublime couverture de ce roman, on en parle ?
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Quel étrange petit livre, aussi étrange que son héroïne ! Lise est une presque vieille fille anglaise passablement dérangée (en tout cas, elle n'a vraiment pas le sens des couleurs!), qui organise méthodiquement, avec une précision d'horlogerie, la rencontre qui lui sera fatale. On est dans une sorte d'absurde, avec une série de situations cocasses que l'auteure nous détaille sans jamais se départir d'une imperturbable objectivité.
Puis, sur la fin , lorsque le récit se se retourne comme un gant, on touche carrément au fantastique .
Cela ne m'a pas paru aussi drôle que les deux autres romans de Muriel Spark que j'ai lus, mais c'est vraiment très,très étonnant.
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Lise, trente-quatre ans, s'apprête à partir en voyage. Elle parcourt les boutiques pour trouver une nouvelle robe. Voilà pour la scène inaugurale.

Au beau milieu d'une séance d'essayage, la vendeuse souligne la qualité intachable du tissu. Il n'en faut pas plus pour que Lise, crispée, comme offensée (pourquoi tacherait-elle sa robe ? A-t-elle l'air d'une personne qui tache ses vêtements ?) se débarrasse de la robe et quitte la boutique.

De cette première rencontre avec Lise, le lecteur en ressort d'emblée étonné et par-dessus tout intrigué. Quelle personnalité cet incipit met-il en lumière, sinon celle d'une femme aussi hystérique qu'excentrique ? Singulière, Lise suit une ligne qui paraît toute tracée.

Lise finit par trouver sa tenue, qui frise le ridicule tant elle est bariolée : une robe aux motifs improbables sous une veste à l'imprimé criant. Lise, ainsi parée, est prête à partir en voyage, qu'importent les moqueries de la rue.

Le but de son escapade ? Rencontrer un homme « de son genre », ce qui semble mal parti (sans vouloir divulgâcher l'histoire… qui de toute manière ne peut être divulgâchée). le lecteur suit Lise au fil de ses rencontres, toutes plus hautes en couleur les unes que les autres. L'impression qui domine par ailleurs : tout semble joué depuis le commencement.

A la lecture de ce court roman, un adjectif n'a cessé de traverser mon esprit : « barré ». Cette femme est barrée. Cette histoire est barrée. Je me suis également interrogée : ne peut-on pas y voir une vague corrélation avec le théâtre de l'absurde ? ; je pense notamment à la Cantatrice chauve (1950) de Ionesco, tant les échanges dans ce roman me paraissent hors du temps, hors de toute raison. Inconcevables. Alors que les propos se heurtent les uns aux autres, se dessine une véritable impossibilité d'entrer en contact. Aussi l'absurde se crée précisément à travers la déconstruction du dialogue.
Lien : https://moncarnetlitteraire.fr
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Alors je n'ai absolument rien compris à cette lecture. Pourtant, j'ai quand même lu le livre d'une traite, ce qui est tout bonnement incompréhensible ! du coup, je ne sais absolument pas quoi dire dans ma critique, je ne sais pas si j'ai aimé, je ne sais pas si j'ai détesté. Je ne sais pas si je vous conseille cette lecture ou pas... Bref je suis perplexe ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, en tous cas l'autrice a beaucoup de talent pour perdre le lecteur :)
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Lise est mince. Elle mesure environ un mètre soixante-cinq. Elle a des cheveux châtain clair, probablement teints, et une mèche d'un gris presque blanc va du milieu de son front jusqu'au sommet de sa tête ; ses cheveux, coupés court sur les côtés et à l'arrière, sont coiffés tout en hauteur. Elle peut avoir entre vingt-neuf et trente-six ans, mais guère moins ni guère plus. Elle est arrivée à l'aéroport ; elle a payé le chauffeur de taxi, rapidement et avec l'air à la fois tendu et absent de quelqu'un qui voudrait déjà être ailleurs. Elle a la même attitude à l'égard du porteur qui maintenant prend sa valise et qui la suit jusqu'au guichet d'enregistrement des bagages. On dirait qu'elle ne le voit même pas.
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Video de Muriel Spark (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Muriel Spark
Sandy Moffat on Dame Muriel Spark Sandy Moffat talks about his experience of painting a portrait of Dame Muriel Spark, Scottish novelist and author of 'The Prime of Miss Jean Brodie' and 'The Girls of Slender Means'.
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