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The Fix tome 3 sur 3

Steve Lieber (Illustrateur)
EAN : 9781534303744
104 pages
Image Comics (11/09/2018)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Roy makes a big breakthrough in his murder investigation, while Mac is out for justice.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Fix Volume 2 (épisodes 5 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2017/2018, écrits par Nick Spencer, dessinés et encrés par Steve Lieber, avec une mise en couleurs réalisée par Ryan Hill. Il faut avoir commencé par le premier tome de la série pour comprendre l'historique des événements.

Les 3 premières pages rappellent l'amitié qui lient Roy Garney & Mac Bruno, ainsi que leurs tentatives pour placer un scénario auprès de Donovan (un producteur) parce qu'ils doivent des sous à Josh un individu aux méthodes peu recommandables. Dans une autre de ses tentatives pour gagner des sous, Roy Garney a assuré une mission de protection d'une jeune star Elaina qui a été assassinée dans les 24 heures. Même le maire Kendall Kincaid (surnommé Kid) s'en est ému. En enquêtant sur la mort d'Elaina, Roy Garney a rencontré son ex qui lui a donné une carte menant jusqu' à une demeure de l'entreprise Fleur de Lis, assurant des prestations d'ordre sexuelle. du coup, il prend du bon temps autour de la piscine avec une floppée de jeunes femmes en bikini. Mais un direct du droit bien placé le met au tapis avec perte de conscience. Il fait un rêve étrange où apparaissent Pretzels (le chien de Mac), un spectacle de marionnette, Josh, et Donovan. Il reprend conscience assis dans un fauteuil, sans son pantalon, maintenu assis par 2 grands costauds. Il découvre que son interlocutrice assise dans un fauteuil en face de lui n'est autre que Horny Grandma, une actrice et réalisatrice d'une série sitcom bourrée de blagues sexuelles, proférées par cette femme ayant dépassé l'âge de la retraite.

Roy Garney professe tout le respect réel qu'il a pour cette grand-mère d'un genre assez particulier. Cette dernière le fait se mettre debout et lui demande de la suivre dans plusieurs pièces de son immense demeure, avec différentes activités sensuelles ou érotiques dans chacune d'elles. Elle lui explique ses activités, en faisant référence au film L.A. Confidential (1997) de Curtis Hanson, film que Roy n'a jamais vu. Elle fait donc des efforts pédagogiques, et lui parle d'Elaina. La grand-mère se lance dans une analyse de l'enfer économique que vivent les jeunes stars. Dans la mesure où elles gagnent un fric fou, elles ont besoin d'engager des gardes du corps, d'entretenir un train de vie d'enfer pour rester à niveau des autres vedettes qui sont aussi des concurrentes, train de vie qui comprend aussi bien les sorties extravagantes qu'une garde-robe hors de prix. Il ne faut pas minimiser non plus le coût des pique-assiettes et autres profiteurs de tout poil dont les nombreuses personnes qui proposent des investissements dans une juteuse affaire qu'ils sont en train de développer. Enfin, il y a fort à parier que la pression conduise la star à se mettre à consommer des substances psychotropes pour tenir le coup. Au bout du compte, une telle starlette se retrouve vite à court de liquidités, malgré les sommes gagnées.

Le lecteur a hâte de découvrir ce que recèle ce troisième tome, tant le souvenir des 2 premiers est vivace, à la fois pour un humour cynique, pour une intrigue laissée en suspens sur une révélation ahurissante, et pour des dessins efficaces allant droit au but. Il commence par observer la consistance de la mise en couleurs, avec des nuances soutenues et une approche naturaliste. Ryan Hill apporte donc une forte solidité aux différentes zones délimitées. Grâce à lui, les fonds de case vides reflètent la couleur dominante de l'environnement parfois à la base d'aplats unis quand Liber a tracé quelques traits, parfois avec un camaïeu discret, parfois avec un motif tout aussi discret. C'est ainsi qu'il donne une texture à l'eau de la piscine, à la maçonnerie d'un mur, aux lattes d'un parquet, ou du volume et du relief au feuillage d'un bosquet. Il effectue le même travail en plus prononcé sur les personnages, à commencer par le relief de leur visage en fonction de la zone d'éclairage, et leurs vêtements. Ainsi les cases ont une apparence de bonne densité d'informations visuelles, même si parfois la densité des couleurs a tendance à supplanter les tracés dépouillés. Cette approche trouve sa limite quand la grand-mère expose la spirale infernale de dépense des jeunes vedettes, scène qui aurait mieux fonctionné si le coloriste s'était astreint à une mise en couleurs moins écrasante.

Le lecteur retrouve les dessins de Steve Lieber à l'apparence un peu fruste. Les traits de contour ne sont pas réguliers, parfois avec un léger tremblement, parfois pas bien jointifs, parfois avec un trait sec à l'intérieur d'une surface, donnant une impression pas bien finie, pas bien précise. Il constate que l'artiste est plus ou moins investi dans la représentation des différents environnements parfois détaillés les allées de la fête foraine, les façades de la rue où se trouve le centre de réhabilitation pour Pretzels, les couloirs sans âme d'un motel, la loge VIP d'un hippodrome, ou encore les différentes installations d'un centre de remise en forme fréquenté par Josh et Deal. À d'autres reprises, l'artiste se concentre uniquement sur les personnages, délaissant totalement le fond des cases. le lecteur reconnaît immédiatement Roy Garney, Mac Brundo, Donovan, Josh, Deal, Cheryl Malone, Kendall Kincaid, Pretzels, et Elaina même s'il s'agit de son cadavre. Il utilise une direction d'acteurs naturaliste pour les personnages secondaires. Par contre Roy Garney, Josh, Kendall Kincaid et Donovan cabotinent à loisir. le lecteur se retrouve à sourire bêtement devant les expressions de visage de Roy, toujours dans la pitrerie et la dérision. le lecteur a bien compris qu'il s'agit d'un individu uniquement intéressé par sa gratification personnelle, de préférence avec un retour sur investissement rapide (mais pas forcément immédiat). Donovan et Kendall Kincaid se conduisent d'une manière similaire, avec un besoin de gratification plus immédiate, ce qui se voit sur leur visage, et dans leur langage corporel.

Le lecteur regarde donc une comédie, avec une forte composante visuelle, plus basée sur le jeu des acteurs que sur la description d'une situation. Même si les visages ne sont pas vraiment jolis, il est impossible de résister à leur expressivité, de ne pas ressentir de l'empathie aux émotions exprimées. Par ailleurs, les auteurs savent aussi laisser hors champ, les actes les plus vils ou les plus offensants. Ça commence avec les sous-entendus sexuels des épisodes de la comédie de situation de la grand-mère, tout en comportements imagés. Ça continue avec des mimiques étranges de Roy Garney, et les commentaires de Cheryl Malone sur sa pratique de l'onanisme en public dans une situation de stress. Ça cumine avec les 10 cases silencieuses, disposées sur une double page dans l'épisode 3, où Donovan extériorise la douleur de la perte d'un être cher, par des comportements outrés très dramatisés. Même s'il peut trouver que les dessins manquent un peu de finition ou de précision, le lecteur se rend compte que la narration visuelle de Steve Lieber est aussi expressive que limpide avec des effets comiques savamment construits.

Ayant retrouvé ses marques visuelles, le lecteur se rend compte que sa préoccupation est de savoir comment Roy Garney va se sortir du bourbier dans lequel il s'est fourré avec ses magouilles minables et irresponsables. Bien évidemment, le scénariste le prend au dépourvu avec la visite du lupanar de luxe tenu par la grand-mère, et par ce qu'elle lui indique sur ses gagneuses. du coup, l'énigme principale se trouve reléguée au second plan, au profit d'autres qui semblaient secondaires. le lecteur ne s'attendit pas à revoir le terroriste Amir Bahmani qu'il avait supposé être un fumiste dans le tome précédent, ni à ce que Mac Brundo s'attaque si rapidement à l'agresseur de Pretzels. Il supposait également que Cheryl Malone et Kendall Kincaid aurait droit à une place plus importante. En fonction de ses attentes, il peut donc être déstabilisé et vaguement frustré par la tournure que prend l'intrigue. Dans un même ordre d'idées, il s'attend à ce que les auteurs continuent dans la même veine avec des provocations politiquement incorrectes. Il en est effectivement ainsi. Ça commence fort avec la profession de la grand-mère, Spencer évoquant un sujet peu correct en bonne société qui est la sexualité du troisième âge. Il continue avec la mise en scène d'un pratique sexuelle à risque : l'augmentation du plaisir par la strangulation. Ça part fort, et ça continue avec les pratiques excessives quand elles ne sont pas déviantes du maire et de Donovan. le scénariste pousse le bouchon plus loin dans la caricature, avec le client de l'hôtel commandant à manger alors qu'il vient de voir un tué par balle dans le couloir, avec Josh qui réserve une place dans une crèche privée élitiste avant même la conception de son deuxième enfant, avec la séance de relaxation de Josh et Deal alors qu'ils évoquent les prochains meurtres à commettre, ou encore avec Roy ne sachant pas comment s'y prendre pour faire faire ses besoins à un chien. Pris un par un, ces gags sont hilarants, avec un fond de critique sociale pertinent et pénétrant. Néanmoins, le lecteur éprouve l'impression que le scénariste réalise un pot-pourri, plus qu'une comédie structurée autour d'un thème fort.

Ce troisième tome se situe dans la droite lignée des 2 premiers : dessins à l'apparence un peu fruste, mais très parlants, avec une direction d'acteurs précise et adaptée, scénario imprévisible assaisonné de comportements politiquement incorrects. En fonction de ses attentes, le lecteur peut se sentir comblé par des auteurs toujours aussi inventifs dans la provocation, des situations improbables et des personnages très préoccupés de leur petite personne, ou il peut trouver que le fil rouge de l'intrigue s'effiloche un peu ce qui nuit à la cohérence du tout.
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