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Après avoir dépossédé le clergé du droit divin, Spinoza détrône le roi pour laisser la place à la démocratie et au droit positif. Mais le changement, s'il doit avoir lieu, doit se faire en douceur au point qu'on pourrait croire un instant à un modèle de monarchie qui ressemblerait à une démocratie couronnée ou encore à un modèle d'aristocratie pérenne. En réalité Spinoza s'ingénie à faire progresser l'idée que les décisions au niveau de l'État doivent toujours être prises en assemblée. Cependant « On n'ira pas caresser l'illusion qu'il serait possible d'amener la masse, ni les hommes engagés dans les affaires publiques, à vivre d'après la discipline exclusive de la raison. Sinon, l'on rêverait un poétique Age d'or, une fabuleuse histoire ». Ainsi l'institution des assemblées doit être accompagnée d'une démarche systématique de limitation de la puissance de chaque fonctionnaire pour garantir la puissance de tous quel que soit le régime. L'individu qui ne peut préserver efficacement son être à l'état de nature pourra passer à l'état de société en augmentant sa liberté en définitive dans le meilleur des régimes. Toute l'oeuvre de Spinoza le démontre, il ne fait aucun doute qu'il s'agit de la démocratie même si le dernier chapitre qui lui est consacrée dans le Traité de l'autorité politique reste inachevé. On doit noter malheureusement, comme mot de la fin, que l'ébauche d'institution démocratique exclut directement les femmes du gouvernement. Le chemin des lumières est décidément long mais toutes les formes de pouvoir qui portent atteinte aux libertés fondamentales des individus ont raison de craindre la révolte de la masse. Les tenants des régimes monarchiques et aristocratiques auront d'ailleurs beaucoup de mal à éviter une fin lamentable. + Lire la suite |
Que reste-t-il de la vie profonde quand l'emporte l'instinct de survie ? Comment réapprendre à respirer après la crise ? Qu'est-ce, d'ailleurs, qu'une catastrophe ?
Impasses de la science et impuissances du politique, clashs culturels et conflits militaires, dérèglements climatiques et désastres épidémiques : à l'heure de l'épuisement des philosophies et de la fatigue des démocraties, que nous disent nos sources spirituelles et intellectuelles ?
Lire en Pascal, Spinoza et Descartes les critiques de notre modernité, les rend nos meilleurs guides face à nos incertitudes.
Questionner l'héritage de Nietzsche permet de saisir l'origine et l'étendue de nos désenchantements.
Explorer les pensées de Confucius, Lao Tseu et Bouddha éclaire l'offensive de la Chine contre les valeurs occidentales.
Redécouvrir le message du Christ, libérateur de nos inconscients et de nos imaginaires, apporte une vraie sérénité.
Les expériences d'hier doivent servir la sagesse de demain. Mais cette sagesse devra être humble. Ouverte à tous et propre à chacun.
En voici le dévoilement, l'éloge et le chemin.
Écrivain, journaliste, spécialiste des questions internationales, religieuses et culturelles, rédacteur en chef au Point puis directeur de la rédaction délégué de L'Express, Christian Makarian est aujourd'hui consultant pour divers médias audiovisuels. Il est l'auteur, entre autres, d'un essai prémonitoire et remarqué : le choc Jésus-Mahomet (CNRS Éditions).