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Critique de BVIALLET


Livre composé de trois nouvelles, en réalité trois courts romans, présentant trois aspects d'une Amérique à venir mais déjà en germe bien levé.
« Chair à pavé » nous fait plonger dans le chaos économique d'un pays ruiné par la crise et en proie à des inégalités sociales exacerbées de façon monstrueuse. le métro de New York est devenu une vaste Cour des Miracles où l'on survit en s'entretuant et en dévorant des rats quand ce n'est pas de la chair humaine. Un voyage hallucinant et un futur très possible…
« Chroniques de l'Age du Fléau » raconte les années sida. Les malades sont parqués dans des Zones de Quarantaine et le sexe virtuel remplace de plus en plus l'amour physique jusqu'au jour où un savant découvre l'antidote absolue : un autre rétrovirus mutant qui peut sauver l'humanité. Mais il se transmet gratuitement par le biais des rapports sexuels. le conglomérat pharmaceutique ne l'entend pas de cette oreille. le toubib doit se cacher dans les Zones pour pouvoir répandre son virus sauveur. le pouvoir en est alors réduit à envisager de lancer une bombe thermonucléaire pour l'en empêcher.
« La vie continue » illustre la situation d'écrivains américains en exil car mal pensants, censurés et rejetés par un pays devenu aussi puritain que fasciste. Spinrad se met en scène lui-même. Il se retrouve exilé à Paris et aux prises avec les envoyés de la CIA et du KGB qui se disputent ses faveurs pour lui faire signer un gros contrat pour l'adaptation cinématographique de l'une de ses oeuvres. Beaucoup d'argent à la clé, mais également l'obligation de renier ses idées « libérales », ses engagements et ses amis.
Inutile de cacher que ces trois textes sont de qualité inégale. le premier est de loin le plus fort et le plus intéressant par la violence de la situation et la qualité du style très « rap » utilisé. le second n'est qu'une projection dramatisée d'une situation connue et maîtrisée par les moyens que l'on connaît. Spinrad imagine que la pandémie prend une tournure beaucoup plus importante et qu'elle est traitée de façon totalitaire par un régime qui a perdu toute notion du respect humain. Malades et bien portants se comportent de façon quasi animale et les dirigeants se révèlent de parfaites crapules. le dernier est de loin le plus faible et le moins intéressant. Outre le fait que se mettre en scène soit même a un côté un peu prétentieux, l'intrigue elle-même faite de tractations et marchandages dignes de vendeurs de tapis est d'un intérêt restreint. Spinrad confond un peu dissidents soviétiques de l'époque stalinienne et opposants bobos au régime bushiste. Comparaison n'étant pas forcément raison, les évènements politiques récents l'ayant contredit. Cet auteur considère l'humanité au travers d'un prisme d'un pessimisme noir !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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