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sur 689 notes
Trois fils narratifs qui alternent en continu, tissant une trame qui ne révèle son terrible dessin (dessein) que dans les dix dernières pages.
Le premier : une journée dans la vie d'Eva, le 30 décembre 2015, racontée par elle-même, presque minute par minute. Où l'on apprend que cette jeune professeure d'arts plastiques qui vit à Bruxelles s'apprête à retourner, pour la première fois depuis treize ans, dans son village natal de la profonde Campine anversoise, pour y solder quelques comptes, emportant dans le coffre de sa voiture un cube de glace. Lequel va, forcément, commencer à fondre à un certain moment.
Le deuxième : un été dans la vie d'Eva et de ses deux amis d'enfance, Pim et Laurens. L'été 2002, caniculaire, poisseux et moite, dans le village susnommé, raconté par elle-même, presque jour par jour. Où l'on observe le trio d'inséparables traîner son ennui à travers la campagne, comme chaque été. Mais cette année, les « trois mousquetaires » ont quatorze ans, âge critique et violent. Les hormones bouillonnent, les deux garçons imaginent un jeu qui consiste à faire se déshabiller les plus jolies filles du village. Eva y assiste en spectatrice et complice presque malgré elle, juste pour que les deux autres ne la rejettent pas. Parce qu'elle sent bien qu'elle, une fille, est nécessairement le maillon faible et que cette amitié d'enfance va, forcément, commencer à fondre à un moment certain, et se liquéfier définitivement le jour où le jeu pervers dérape dans une cruauté sans nom.
Le troisième, en pointillés, un point en avant, deux points en arrière : quelques anecdotes de la vie familiale d'Eva, racontées par elle-même. Où l'on contemple les parents – pathétiques – qui fuient leur mal-être dans l'alcool et les antidépresseurs, et les enfants – attachants – qui fuient le mal-être de leurs parents, le frère aîné en se passionnant pour les insectes, la petite soeur en développant anorexie et TOC, et Eva en se jetant à corps perdu dans son amitié avec Laurens et Pim. Mauvais pari... Et même si la relation solide et solidaire de la fratrie fait contrepoids avec celle, flottante, entre les trois amis, l'on sent bien que ce cadre familial n'en finit pas de fondre, et ne va pas tarder à se dissoudre définitivement.
Trois fils narratifs qui se tressent sans arrêt, distillent progressivement les pièces du puzzle, font croître le malaise et le sentiment de catastrophe imminente, jusqu'à éclairer la scène finale. Enfin, éclairer... Il vaudrait mieux dire « obscurcir »...

Car ce roman est d'une noirceur...
Mais il est phénoménal. Une claque, un coup de poing, un KO debout, un coup de tonnerre, ..., tout ça tout ça. J'ai rarement été autant secouée par une fiction. La scène cruciale m'a laissée nauséeuse et bouleversée, celle qui suit dans la boucherie, désespérée, et la scène finale me hante encore... Nostalgiques de la douceur de l'enfance, des tendres émois de l'adolescence et des belles promesses de l'âge adulte, veaux, vaches, cochons, abandonnez tout espoir, ici tout est dézingué, parfois au sens propre. C'est glauque, malsain et cruel, mais qu'est-ce que c'est bien rendu ! Une écriture faussement légère au service d'une double intrigue de plomb, une construction et un sens du suspense parfaitement maîtrisés. Dans un style cru et réaliste, à peine ironique, l'auteure décrit avec une grande justesse l'adolescence livrée à elle-même, l'exclusion sociale avec le mélange de compassion et de mépris pour ceux qui en sont victimes,  la vie quotidienne étriquée d'un bled de province où tout le monde se connaît et où tout se colporte sauf la vérité.
Ames sensibles amatrices d'air pur de la campagne, abstenez-vous, les seules odeurs ici sont celles de la fosse à purin et de la viande crue.

Un premier roman dérangeant, mais impeccable et sacrément culotté.
Merci à Renod, dont la critique m'a donné envie de lire ce livre!

PS : s'il y avait des reproches à faire, ce ne serait pas à l'auteure. D'abord, le titre français, qui traduit mal l'original : « Het smelt » (« ça fond ») : débâble évoque un changement brutal, soudain, et ne rend pas compte de la lente progression de l'intrigue. La couverture, ensuite : interpellante avec cette image de gamine sophistiquée, mais trompeuse parce que ne correspondant à rien dans l'histoire, hormis la perte de l'innocence.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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♫Souvenirs, souvenirs
Vous revenez dans ma vie
Illuminant l'avenir
Lorsque mon ciel est trop gris
On dit que le temps vous emporte
Et pourtant ça, j'en suis certain
Souvenirs, souvenirs
Vous resterez mes copains

Des larmes, des larmes, des larmes, des larmes
Roulent sur tes joues
Tu ne sais pas pourquoi tu pleures
T'as l'impression qu'on t'ignore
Quitter la fête avant la fin
Claquer la porte avec fracas
On ne s'inquiétera pas pour toi
Tu fais ça deux fois sur trois

Dans le courage et pour l'hommage
Je me raccroche aux souvenirs
Le temps qu'on calme, le temps d'un drame
Je me raccroche aux souvenirs
Pas qu'une photo mais un bonheur
Pas qu'une chanson pour laquelle on pleure
Me soutiennent dans mes propos
Et m'entraînent traînent traînent
Toujours plus haut♫
Souvenirs, souvenirs - Johnny - 1960 -
Trop vite - Izia Higelin - 2019 -
Les souvenirs - Joyce Jonathan - 2010 -
-----------------------♫-♪-♫-♫-♪-♫--------------------
Elle se souvient, réminiscenses :
des rendez-vous de ses vacances
quand ils faisaient les fous.
De la graisse plein les tifs
D'un shampoing mayo contre les poux
Trois glandus mais elle seule en soutif.
Elle en savait plus sur les autres, leurs rituels
que tout ce qu'on voudrait jamais connaître d'elle.
L'Europe c'est tout sauf l'Amérique
La mer du Nord touche l'Océan Atlantique
c'est la même eau qui les remplit.
bibine sans tétine vs tututte en plastic
Nique la mer, la moule des filles elle est salée
T'as 14 ans, qu'est ce t'en sais !?
Les génisses en rang brinquebalent leurs pis
suffirait qu'elles pètent à l'envers
pour absorber un mousquetaire...
un peu trop pervers.
Une énigme , un mystère
un pendu, une flaque parterre
Tu nous dis ce qui s'est passé
ou tu dois ...te déshabiller.
Passe la wassingue et retire tes fringues !
Sauve -toi, Je sais ce qui va se passer
Faut que Ces choses arrivent
avant de pouvoir les regretter !?
Compter les crocodiles, les touches du clavier
Pathologie, véritable nécessité
une responsabilité imposée
T.O.C, T.O.C, Il faut rentrer
le plus douloureux à présent
sécher tes larmes, l'ado les sang .
Cherche, pour se punir, se repentir
Délai de désagrégation ...des souvenirs

blacklister c'est harceler
Pour une Cinquième roue du carrosse
Même avec nino_cérosse.






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Une tristesse infinie m'habite après avoir refermé ce livre. Triste, amer, d'une terrible violence latente et toujours l'ombre de cette évidente fatalité...oui une lecture dérangeante. J'ai un penchant certain pour les auteurs américains de romans noirs , ceux qui nous parlent de l'Amérique des paumés, ceux qui savent nous décrire les chemins de la quête sans rédemption et Lize Spit est de ceux là. Un petit village flamand, où l'intimité est difficile à gérer, trois enfants nés la même année et qui penseront être amis pour toujours, les familles dysfonctionnelles et bien sûr tous les non dits. Un village perdu où tout se voit mais rien ne se dit réellement. C'est Eva qui , ressent, voit, enregistre et raconte tout . Sa vie, un peu, aujourd'hui à 27 ans, à Bruxelles, puis elle revient sur l'été de ses 14 ans qui nous fera comprendre pourquoi après plus de 10 ans sans y être retournée, elle revient dans son village. En nous racontant la vie à la maison avec le frère, la soeur et les parents alcooliques, elle remonte le temps. Froidement, sans regrets, crûment, Eva nous raconte la fin de l'enfance, l'adolescence et la rencontre avec la sexualité, les amitiés malsaines, l'emprise perverse de ces amitiés, la maladie mentale, les addictions et LA famille...Malgré une narration qui pourrait être un peu plus ramassée, le pari est gagné car en tant que lectrice, je me suis sentie interpellée et non je ne suis pas sortie parfaitement indemne de cette lecture. Débâcle, un bon premier roman noir malheureusement encore trop vrai .
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Faut-il écrire un roman pour se décharger de toute la part effroyable que l'on porte en soi ?
Faut-il la partager avec des dizaines de milliers de lecteurs ?

Encore une fois, je me demande comment c'est possible qu'une jeune-femme-bien-sous-tous-les-rapports puisse se déchainer ainsi…
Déjà, je m'étais posé la question avec Adeline Dieudonné pour « La vraie vie », mais cette auteure avait présenté son histoire sous une forme originale, vive et poétique et je l'avais acceptée et même grandement appréciée grâce à cela.

En lisant ce roman ou plutôt cette débauche d'horreurs de sa compatriote Lize Spit, consignées d'une écriture « hyperréaliste » (oh ça oui !, mais pour moi, ce n'est pas de l'écriture, c'est juste l'effort d'écrire une phrase après l'autre sans effet de style, en utilisant le vocabulaire le plus cru, en décrivant des choses innommables de la façon la plus directe possible), j'ai repensé à Franck Bouysse et son « Né d'aucune femme » qui a été couronné du prix Babelio.

Alors, franchement, je sais que beaucoup d'entre vous vont me dire que je fais ma chochotte, mais je m'en moque complètement.
Pour moi, ce genre de littérature est une façon d'attirer le public toujours avide de sensations fortes et/ou une libération des fantasmes de l'écrivain.
Je n'aime pas cette littérature trop facile parce qu'elle suit exactement les penchants les plus malsains, inavouables et permis ici, puisqu'uniquement (d)écrits.

Un mot de l'histoire pour ceux qui, j'en suis sûre, s'y précipiteront tête baissée : une jeune flamande provenant d'un village de Campine en Belgique, d'une famille lamentable de parents poivrots et suicidaires, nous livre au compte-gouttes ce qu'elle s'apprête à faire en représailles d'un été caniculaire et désastreux quelques années après…
Un ennui profond durant deux-cents pages suivi d'une nausée de plus en plus vive les deux-cents suivantes vous saisiront peut-être.
Quelle débâcle !
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Sur l'étal d'une librairie, la couverture de "Débâcle" retient mon attention. On y voit une petite fille à la moue boudeuse tenant à la main une cigarette*. Accroché par la quatrième de couverture, j'achète le roman ignorant encore qu'il s'agit du dernier phénomène littéraire belge.

Voici l'histoire en quelques mots : Eva de Wolf vit à Bruxelles où elle enseigne les arts plastiques. Un soir, elle trouve dans sa boîte aux lettres une invitation qui lui a été adressée par un ami d'enfance. Pim a repris l'exploitation familiale et réside toujours dans le village où ils ont tous deux grandi. C'est l'occasion pour Eva de revenir à Bovenmeer, une bourgade située à la périphérie d'Anvers. La cérémonie attirera ses anciens voisins parmi lesquels devrait se trouver Laurens, l'acolyte de Pim. Elle décide de s'y rendre en emportant avec elle ses traumatismes et un pain de glace...

Une énigme a été habilement placée au coeur de l'intrigue ; le roman est empreint d'un mystère qui va s'éclaircir chapitre après chapitre. La narratrice détaille le déroulement de la journée de l'inauguration et revient sur une période clef de sa vie, l'été 2012. Pendant ces deux mois de vacances, elle a passé son temps libre aux côtés de Pim et Laurens. Désoeuvrés, le trio d'adolescent va orchestrer des jeux interdits au risque de franchir la ligne rouge. Les flashbacks éclairent les nombreux mystères d'un récit chargé d'une tension dramatique. L'atmosphère s'opacifie, la tension monte et le malaise s'installe.

L'auteure rend parfaitement la vie d'un village isolé, l'ennui des longues journées d'été pour les enfants qui ne partent pas, la cruauté des adolescents, les sentiments de mal-être et de solitude et la lente descente aux enfers d'individus en souffrance.

J'ai été marqué par le réalisme empreint de noirceur du texte. Lize Spit a un sens affiné de l'observation et sait s'arrêter sur du vécu ou des détails du quotidien pour en relever le côté sordide. le ton est tour à tour ironique et grinçant et sombre parfois dans le cynisme.

"Débâcle" est un roman coup de poing qui m'a rappelé "le dîner" d'Herman Koch par sa trame originale et son ton caustique. La littérature néerlandaise contemporaine nous livre une nouvelle oeuvre maîtrisée et... dérangeante.


*photographie de Frieke Janssens : https://www.boumbang.com/frieke-janssens/
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Éva, qui habite Bruxelles, reçoit une invitation de Pim, le frère de Jan, qui aurait fêté son 30ème anniversaire. Elle va retourner dans son village natal pour la première fois depuis neuf ans. Un retour sur l'enfance de ces trois amis inséparables nés en 1988. Intermède : la photo de couverture me dérange tellement que je mets un cache le temps de la lecture. Jeux d'enfants ? Éveil de la sexualité jusqu'à la cruauté ? La petite soeur, avec ses tocs, est attachante. le comportement des parents ? On a la sensation de vivre à côté d'eux mais impossible de deviner pourquoi Jan est mort. le suspens est bien présent, on attend à chaque page que ça arrive. Que va faire Éva à cette commémoration ? Pourquoi ne voit-elle pas ses parents, frère et soeur ? Pourquoi transport-elle un énorme bloc de glace, en plein hiver, dans sa voiture ? Douche glacée à la finalisation de ces questions qui pénètre en nous, y laissant un fort malaise. Donc bien pour le suspens, mauvais pour âme sensible.
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La couverture met déjà mal à l'aise. Pourquoi avoir choisi cette lecture ? Sûrement après avoir vu passer quelques étoiles ....alors j'ai commencé à lire...au début, j'ai eu du mal à accrocher avec le style, ma lecture n'était pas fluide....puis j'ai insisté, curieuse d'en savoir plus sur ce trio pré ado puis ado....le malaise a augmenté, ambiance glauque au fil des pages, descriptions précises, cruauté, fausse naïveté....
A mi-parcours, prise entre l'envie d'en savoir plus et celle de tout arrêter, j'ai opté pour une solution qui ne me rend pas fière : lire en diagonale ....revenir parfois en arrière, puis en terminer tant l'atmosphère m'étouffait....
Je reconnais que la trame est solide et sordide à la fois, tissée avec une efficacité redoutable jusqu'au point final et les protagonistes dérangeants au possible...mais je n'ai pas su apprécier le style trop descriptif.
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C'est une écriture hyper réaliste qui peut par moment être crue.
La noirceur de ce roman  est renforcée par cette écriture qui en devient poisseuse, dérangeante. On a par moment envie de dire stop, de détourner les yeux. Cela n'empêche en rien, je dirais même au contraire , de bien saisir la psychologie des personnages,  adolescents perdus, malmenés parfois cruels.
On suit particulièrement Pim, Laurens et Eva, la narratrice. Ces trois enfants,  devenus de jeunes adolescents vont occuper leur été à des jeux de plus en plus "borderline" jusqu'au moment où inévitablement cela dérape.
L'auteur distille les informations avec parcimonie ce qui renforce la tension de ce roman qui offre un climat d'une très grande noirceur.  Les chapitres se partagent deux époques, celle de l'adolescence de ces trois amis durant un été et 13 ans plus tard, lorsque Eva, revient sur le lieu de son enfance pour se venger. On apprend véritablement les raisons de ce retour que vers la fin qui est extrêmement dure.
J'ai lu quelques critiques qui disent ce roman insupportable, ce n'est pas mon avis. Il y a beaucoup de sensibilité dans ce livre . La violence est certes parfois à la limite du supportable mais ce roman nous amène à  creuser l'âme humaine, ses dérives,  le goût pour le pouvoir et l'asservissement.  J'ai aimé ce roman mais n'aimerais pas le voir en film !...
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Une fois n'est pas coutume, le roman "Débâcle " de l'auteur belge flamande Lize Spit attire l'oeil avant même d'attaquer une page.

Il faut dire que le livre-presque une fable d'une noirceur indéniable- frappe par sa couverture surprenante et dérangeante. Une fois qu'on a entamé la lecture, l'on s'aperçoit que le visuel choisit correspond parfaitement à la tonalité d'ensemble du livre.

Conte cruel voire macabre, « Débâcle » évolue sur deux époques conjointes pour un suspense inhérent à chaque période, deux périodes qui se rejoindront à un moment charnière du formidable récit .

A Bovenmeer, sinistre patelin de la campagne belge flamande, où tout le monde se connaît, Laurents, Pim et Eva n'étaient que 3 bébés à naître en 1988. Fusionnels depuis l'enfance, l' été 2002 et sa destinée terriblement cruelle marquera la fin de leur amitié.

Eva va se trouver prise au piège de jeux sexuels orchestrés par ses deux copains de classe. Treize ans plus tard, elle décide de retourner sur les lieux du drame. Dès les premières pages, on accroche au style fort percutant, faussement léger de l'auteur et on va plonger dans les ténébres en suivant Eva, de son été en 2002 à son retour treize ans plus tard assoiffée de vengeance, sur les traces d'un passé qu'elle n'a pas digéré, et d'une débâcle qui suit sa propre destinée.

Roman uppercut sur l'enfermement du milieu rural et sur les contours toxiques de la violence et de la cruauté adolescentes - on pense parfois sur certains côtés à "Il faut en finir avec Eddy Bellegueulle", version hétérosexuelle dans lequel la cruauté et violence de vie sont servies par un style impeccable qui épouse avec une grande puissance qui instille un malaise autant insoutenable que délicieux .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bovenmeer, un petit village belge perdu au fin fond de la Flandre, ancré dans un décor rural morose où le malheur semble se planquer dans un coin en attendant son heure, voilà le décor est planté. Glauque et déprimant.
Si l'E313 ne passait pas à proximité, ce bled pourrait tout aussi bien être rayé de la carte. Rien de très réjouissant me direz-vous.

Exilée à Bruxelles, Eva revient pour la première fois dans son village natal 13 ans plus tard. Déterminée, la jeune femme a rendez-vous avec son passé, un bloc de glace dans le coffre de sa voiture.

Flash-back : nous découvrons la jeune Eva, 14 ans qui comme à l'instar de beaucoup de foyers ruraux vit au sein d'une famille O combien dysfonctionnelle.
Entre les loufoqueries de sa soeur Tessie, son frère Jolan et ses parents alcooliques à tendance suicidaire, Eva forme un trio inséparable avec Pim et Laurens. Tous les 3 nés la même année, la bande d'amis fait les 400 coups depuis leur plus tendre enfance. Les « Mousquetaires » abordent d'ailleurs ensemble les trépidations de l'adolescence qui mettent leurs hormones en ébullition.
Rien ne semble briser leur amitié car Eva endosse depuis toujours le rôle de trait d'union entre les garçons. Au fil de la narration, on pressent de manière latente qu'une chose bien plus grave que des jeux d'enfants est arrivée durant ce fameux été 2002 qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.

L'écriture de Lize Spit ne laisse personne indifférent. Il suffit de regarder la couverture choc du roman pour s'en rendre compte. Dérangeant, froid et violent, le roman reflète sa noirceur dans son titre.
Certaines scènes choquent d'ailleurs par leur réalisme cru et une implacable cruauté mais force est de reconnaître que ce roman atypique interpelle par la force de sa narration d'où se dégage une puissante impression de désolation et de fatalité. Si Débâcle n'est à pas à recommander comme antidote à la morosité ambiante, il restera pour ma part une expérience de lecture inoubliable.

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