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EAN : 9782070260553
Gallimard (01/01/1930)
3.25/5   2 notes
Résumé :

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« le voyage muet » ou l'introspection du voyageur solitaire…
On connaît Jacques Spitz pour ses écrits fantastiques. Il serait un peu léger de réduire son oeuvre à ce genre littéraire. Même si, comme moi, sa période initiale, teintée de surréalisme vous laisse dubitatif. Il serait dommage de négliger cette transition dans laquelle Jacques Spitz se « met à nu »…

« le voyage muet », un voyage en sept villes non mentionnées (mais où l'on reconnaît sans peine Venise) entraîne l'auteur dans une méditation métaphysique teintée de morosité. L'homme semble déçu de son existence autant que de son être, prompt qu'il est à détester les villes qu'il « visite » autant que les humains qu'il y rencontre. Loin de lui l'idée d'entrer en contact, de discuter, d'expliquer… Ne dit-il pas « rien ne me parait plus grossier que chercher à influencer, à convaincre ». Non, le dialogue intérieur semble être le seul but de son voyage, agrémenté par son désir quasi obsessionnel de rencontrer des femmes afin d'assouvir ses pulsions, filles de joie ou non, « J'aime, je ne m'en cache pas, la prostitution. »

Alors Jacques Spitz misanthrope ? Pas si sur. Il semble entretenir une détestation profonde de son propre être, comme désabusé de lui-même et de ce qui l'entoure. Quoi de plus naturel quand on sort comme on peut de la grande guerre…

Soyons honnête : Ce « voyage muet » ne fera pas partie de mes ouvrages préférés de l'auteur, mais il me semble très annonciateur de l'oeuvre fantastique qui va suivre.
Malgré tout, un livre à recommander aux « admirateurs » de l'oeuvre de Spitz.
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Vivement allumé par la découverte de Jacques Spitz, auteur de SF dans les années 30 et 40, je suis curieux de connaître le contenu de ses livres introuvables y compris ses mystérieux débuts littéraires. J'ai justement eu la chance d'avoir entre les mains une frêle édition de 1930 du ''Voyage muet''.

C'est une grande introspection existentialiste. Le narrateur, un solitaire à qui tout inspire du dégoût, effectue un voyage dans quelques villes indéterminées avec très peu d'enthousiasme. Se faisant, il expose et analyse en très grande profondeur ses impressions, ses sentiments et sa morne personnalité. L'on souriera à l'occasion, l'on haussera les sourcils à maintes tournures de phrases et d'idées, et surtout, l'on se noiera dans cette longue description du sentiment de vacuité que tout un chacun peut ressentir à l'occasion. Un texte assez ardu, qui tient souvent de la monographie nébuleuse de psychologie.

On reconnaît chez le voyageur la même atonie généralisée que chez le héros du roman de SF subséquent ''L'oeil du purgatoire''. Au vu de tels états d'âme, on conçoit bien l'origine de la tendance catastrophique et cataclysmique de la production SF de M. Spitz.

À ne pas lire lorsque déprimé !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
M'avisant que la présence de bagages transformait le voyage en entreprise de transports, je me bornai à mettre dans ma poche les trois ustensiles associés à ma toilette, et je partis, mains vides et bras ballants, prévoyant d'étonnantes joies.
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Les parcours de la matinée avaient-ils été exempts de froissements pour ma sensibilité, et le restaurant où je m'asseyais n'était-il que discrètement peuplé ? je notais en dépliant ma serviette une poussée d'allégresse. Mais, à mesure que la nourriture venait mêler son ignorante nouveauté aux habitudes anciennes de l'organisme, dans l'atmosphère épaissie des fumées et des propos, se produisait une chute accélérée de mon goût de vivre. Vers les deux heures, la pesanteur de l'estomac, la chaleur du jour, l'aigreur de la lumière et des odeurs se coalisaient pour me rétrécir le coeur.
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Le train me laissa dans une ville étalée au soleil d'un après-midi dominical. Le silence des rues chaudes était imprégné de l'ennui des siestes en province.
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L'heure ou l'on recontre pour la première fois une ville importe quant à l'avenir des relations qu'on aura avec elle.
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Une émotion, me disais-je à titre d'excuse, ne s'impose point seulement par sa qualité, mais encore par son intensité, généralement puissante dans ce qui est vulgaire.
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