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sur 380 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Le coeur battant du monde : mais quel titre ! Quelle promesse de souffle épique ! A le lire, je pouvais me réjouir de tenir entre mes mains un bon petit pavé de quelque 440 pages qui n'allait pas manquer de me tenir en haleine. D'autant qu'il allait m'embarquer pour mon cher XIXe siècle, du côté de Londres, pour découvrir un aspect méconnu de la vie de l'un des grands penseurs du mouvement ouvrier et de la révolution, Karl Marx.

Pour être tout à fait honnête, j'avais quand même un petit doute. Faire du fils illégitime et longtemps caché du héraut du prolétariat le héros d'un roman, pourquoi pas. Encore fallait-il, en s'intéressant au fils, se garder de faire du père un portrait en creux.
Or, je n'irai pas par quatre chemins, mes craintes se sont révélées fondées. Si Karl Marx apparaît tout au long du roman, ni ses écrits, ni ses prises de position, ni ses actions politiques, ni sa pensée ne sont effleurés. En revanche, l'insistance sur sa pilosité lui donnant des allures de "sanglier", sur le ridicule zézaiement dont il était affligé et sur ses comportements de rentier petit bourgeois dessinent un portrait à charge : celui d'un individu nourrissant une véritable aversion pour la classe ouvrière dont il voulait à tout prix se distinguer, d'un individu incapable de gagner quelque argent et n'attendant que de toucher sa part d'héritage paternel, d'un individu vivant des largesses de son ami Engels auquel il finira pourtant par tourner le dos et, comble du comble pour ce pourfendeur du capitalisme, d'un individu ayant pris goût au boursicotage - seule activité pour laquelle il aurait manifesté un quelconque talent !
Sans doute tout cela est-il vrai : dans une longue postface, Sébastien Spitzer assure avoir beaucoup lu et s'être abondamment documenté avant d'écrire son roman. Mais s'attarder uniquement sur ces aspects sans les confronter à quoi que ce soit d'autre finit par produire une image tendancieuse sans grande consistance.

Dans sa vie privée, Marx ne valait pas mieux que n'importe lequel des bourgeois qu'il vilipendait ? Peut-être bien, et il ne serait pas le premier homme à être pétri de contradictions. Mais il me semble que sa pensée et les retentissements qu'elle a eus exigent un peu plus de rigueur... Et tant qu'à condamner le marxisme, autant le faire sur le terrain des idées.

Il s'agit d'un roman, me rétorquerez-vous ? D'une fiction autorisant toutes les libertés ? Certes, mais celle-ci n'en délivre pas moins un message qu'on ne saurait ignorer.
Pour le reste, je dois dire que je me suis assez ennuyée. Mais compte tenu de ce que je viens d'exposer, la platitude du style m'apparaît comme un péché bien véniel !
Quant à la description de la condition ouvrière anglaise au XIXe siècle, si c'est elle qui vous intéresse, pourquoi ne pas lire Dickens ?

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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C est un livre montant de bonne éducation
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