AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ahasverus


Ce fait divers a défrayé la chronique : en 1984, Valérie Subra, Jean-Rémi Sarraud et Laurent Hattab avaient délesté plusieurs messieurs de quelques milliers de francs en vue de partir aux Etats-Unis.

Selon un scénario mal ficelé, la jolie Valérie, 17 ans, se faisait inviter chez le monsieur pour un rendez-vous galant. Elle laissait la porte entrouverte à ses deux jeunes complices qui venaient rapidement mettre fin à la fête. Les garçons torturaient le monsieur pour lui faire avouer où était son coffre, parce qu'ils croyaient que tous les gens un peu aisés ont un coffre à la maison. Puis on tuait le monsieur parce que c'est plus simple.

Morgan Sportes a le talent de nous faire découvrir par le menu les histoires qu'on connaît déjà. Son travail de fourmi va bien au delà des reportages et peut emporter votre adhésion même si vous avez vu toutes les émissions sur cette affaire, et bien que vous connaissiez le film que Bertrand Tavernier a tiré du bouquin (avec Marie Gillain dans le rôle de Subra).

J'attire votre attention sur les extraits des plaidoiries des avocats qui atteignent des tonalités émouvantes, puis sur le pouvoir de séduction de Valérie Subra : il me paraît significatif autant qu'extraordinaire que les parties du procès la gratifient d'un "Vous, Valérie..." en s'adressant à elle, alors que les garçons restent à jamais Hattab et Sarraud dans la bouche des magistrats.

A noter que Morgan Sportes a récidivé plus récemment dans une histoire de bêtes et d'une belle servant d'appât, Yalda Arbabzadeh, au pouvoir de séduction si développé qu'elle réussit même à affoler les sens du directeur de la maison d'arrêt où elle était incarcéré, ( "Tout, tout de suite" qui traite avec brio du gang des barbares et qui va aussi faire l'objet d'une adaptation cinématographique courant 2014).

Un très bon livre que les amateurs d'affaires judiciaires classeront à côté de ce Tout, tout de suite que je viens d'évoquer et de l'Adversaire, d'Emmanuel Carrère.
Commenter  J’apprécie          141



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}