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EAN : 9782251771298
285 pages
Les Belles Lettres (01/03/1999)
3.6/5   36 notes
Résumé :
« Quand suis-je ? » se demande Padway tandis qu'il recouvre lentement ses esprits. Il savait pourtant, quelques secondes plus tôt, où il était, ce qu'il faisait, ce qu'il voyait... Et maintenant ? Est-il toujours à Rome, au milieu des odeurs d'ail et d'essence, en plein XXe siècle ? Ou alors ? Quand est-il ? Et pourquoi ?
Cet américain bien tranquille a été projeté 1400 ans avant sa naissance et, dans la Rome décadente du VIe siècle, il va tenter de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman, écrit en 1939, est peut-être la meilleure des histoires d'unchronie avant"22/11/63" qui d'ailleurs n'en est pas vraiment une,et est très supérieur (Attention sacrilège!) à "Le Maître du Haut Château".
J'ai lu ce livre dans sa première édition française (Marabout 1972) et il m'a enthousiasmé. Malheureusement il n'a pas été réédité depuis les années 80 aux défuntes éditions Oswald. Si un éditeur de SF me lit, il y aurait de plus mauvaises idées..
Bon, assez bavardé, de quoi s'agit il ?
Au départ une banale histoire de voyage dans le temps.
L'auteur ne de donne pas la peine d'inventer une laborieuse explication scientifique. Comme dans "Un américain à la Cour du Roi Arthur" de Mark Twain, ou "Jésus Vidéo" d'Andreas Eschbach, le protagoniste est mystérieusement transféré dans le passé. Il passe d'emblée de la Rome des années 30 à celle de la période ostrogothique, dont, par chance, il est spécialiste, ce qui lui permet de se débrouiller en Bas-Latin et de connaître la suite de l'histoire. Or, malgré la mauvaise réputation de leur nom, les Ostrogothse n'étaient plus des Barbares à l'époque, et commençaient à développer une civilisation prometteuse. A tout prendre, ils avaient plus d'atouts que les Francs, ce que Padway n'ignore pas au départ. Il sait aussi que la renaissance ostrogothique va tourner court avec, et que leur royaume sera détruit par lors de l'éphémère reconquête de l'Italie par l'Empire romain d'Orient (Byzance) qui tournera court par suite de l'incapacité matérielle des Byzantins à se maintenir en Italie. D'autres Barbares non accultures (les Lombards) arriveront, et l'Italie sera plongée pour de bon dans la barbarie.
Padway parvient à s'introduire dans le cercle des conseillers du Roi Ostrogoth.
Et il s'emploie à modifier le cours de l'histoire. Il parvient à sauver le Royaume Ostrogoth de la destruction et entreprend de le moderniser et de le développer. le Moyen Âge n'aura pas lieu et on peut espérer une Renaissance prochaine. Il s'emploie aussi à pallier les dangers futurs et par exemple conseille aux Byzantins de bien surveiller les mouvements religieux de la péninsule arabique dans les prochaines décennies.
Sprague de Camp laisse une fin ouverte. Des choses sans doute décisives ont été changées, en quelques décennies, le monde n'est plus celui qu'il aurait été, et puis les choses suivront le cours qu'elles pourront suivre, et l'auteur évite le travers de tant d'uchronies qui suivent sur des siècles nouveau cours de leur histoire, avec malheureusement bien des convergences mal venues avec les évènements que nous connaissons. Voir le calamiteux "Roma Aeterna" de Robert Silverberg.
Donc un excellent livre :
-un point de divergence original
-une bonne connaissance de l'époque qui permet d'éviter les anachronismes.
-et un très bon maniment des mécanismes de l'intrigue.
Lors de sa sortie en France, l'ouvrage a été mal reçu par des gens qui ne l'ont pas compris, etqui, tel Bernard Blanc, bon post-soixante-huitard, qui se donna le ridicule d'en faire une lecture grossièrement politique.
Bref un livre à lire.
On peut se le procurer assez facilement d'occasion sur Internet.
Pour en revenir à Sprague de Camp, il est dommage qu'il n'ait pas persévéré dans cette voie et ait surtout écrit ce qu'on appelait pas encore Fantasy.
On lui doit cependant une très bonne biographie de Lovecraft, que je préfère à celle de S.T. Joshi, bien que celle de Sprague de Camp ait déplu à beaucoup de dévots du maître de Providence, qui l'ont taxée d'irrévérence

Notice bibliographique, d'après NOOSPHERE
De peur que les ténèbres…
Lyon Sprague DE CAMP
Titre original : Lest Darkness Fall, 1941
Première parution : Unknown, décembre 1939. En volume : Henry Holt, 1941
Traduction de Christian MEISTERMANN
Editions françaises:
NEO (Nouvelles Editions Oswald) 1983
LES BELLES LETTRES, 1999
MARABOUT – GÉRARD, 1972


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Pas mal du tout même si le style littéraire est assez vieillot. Faut dire que le roman, une toute belle uchronie, a été édité en 1939 et est devenu rapidement un classique aux États-Unis.

L'auteur s'est super bien documenté sur cette période particulièrement tumultueuse de la domination des ostrogoths en Italie au VIème siècle. Une tranche de l'histoire qui m'était totalement inconnue et qui pourtant est riche en rebondissements multiples.

J'ai aimé les descriptions de Rome avec ses bâtiments antiques encore intacts, de Ravenne engluée et puante dans ses marais avec sa basilique Saint-Vital déjà construite et de Florence à l'état de bourgade commerciale sans ses nombreuses merveilles actuelles.
J'ai adoré la cohabitation plus ou moins facile du héros, américain moyen, qui se retrouve suite à une glissade temporelle dans la vie trépidante et odorante des romains. Vie tumultueuse due notamment à la diversité culturelle liée aux nombreuses invasions. Faut dire qu'en tant qu'historien, notre héros maîtrise le latin et ça aide beaucoup même si les goths le parlaient avec un fort accent ;-)
J'ai apprécié la première initiative de notre petit américain ; introduire les chiffres arabes à la place des chiffres romains pour faciliter la compta, bien vu !
Et après, ce n'est qu'une suite d'initiatives techniques et militaires qui clairement si elles s'étaient produites auraient changé L Histoire ainsi que la face du monde...

Un roman récupéré dans une caisse à jeter et qui m'a bien plu finalement même si le côté américain 'monsieur je sais tout' est assez présent.

Changer l'Histoire…, on en rêve parfois ;-)
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C'est un roman amusant, qui fournira à l'historien le même plaisir coupable qu'à l'adolescent feuilletant en cachette un magazine à femmes dénudées : le plaisir interdit de l'anachronisme le plus débridé. Un Américain projeté en plein VI°s, en Italie gothique, introduit l'imprimerie, l'arbalète, les campagnes électorales et autres réjouissantes pratiques du XX°S. Le christianisme ne sort pas grandi de ce petit roman (le grand christianisme antique, que l'auteur confond avec "l'âge des ténèbres" vu d'Amérique), mais c'est un peu la loi du genre : curés fanatiques, évêques jouisseurs, peuple crédule. Il faudra attendre Orson Scott Card pour lire une SF qui représente les religions avec compréhension. En tous cas, ce roman est un bon divertissement.
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Roman uchronique, écrit en 1939, où un archéologue américain, Martin Padway en visite à Rome se retrouve mystérieusement projeté dans le passé, 1400 ans plus tôt.
Sa connaissance de l'avenir influencera son comportement dans le monde où il est condamné à vivre.
Traité avec de l'humour, de solides connaissances de l'époque et pas mal de fantaisie, ce roman est très amusant dans sa première partie. La deuxième, essentiellement composées de batailles, tactiques, et complots en tous genres est plus fastidieuse mais ravira tous ceux qui se passionnent pour cette époque.
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Un américain, Martin Padway, se retrouve projeter en plein VIe siècle après J.C., au coeur de l'Empire Romain d'Occident. Grâce à ses connaissances de l'époque et son statut « d'homme du futur », il va tenter d'introduire des inventions modernes pour changer le cours de l'histoire…
Le cadre de l'histoire est assez déroutant. On ne peut pas dire que le VIe siècle est une époque très connue de l'Empire Romain. On sent par contre que l'auteur connaît son sujet et joue avec les événements historiques pour les faire modifier par son personnage principal à sa guise. Martin Padway introduit les inventions pour empêcher l'arrivée du Moyen-Âge - période de stagnation et de recul des savoirs et des connaissances.
Une idée intéressante mais qui est trop longue à se mettre en place.
Pourtant, on sent que l'auteur ne veut pas s'embarrasser avec les détails - le voyage dans le temps se réalise très vite sans explication ; puis Padway n'est pas très déboussolé par cet événement et se lance rapidement dans son projet ; les inventions s'enchaînent mais ne se diffusent pas rapidement. On se lasse assez vite tant il manque d'enthousiasme et d'émotion dans ce roman.
On découvre comment Padway tente d'imposer ses inventions dans un monde qui craint la nouveauté et le sensationnel et finalement il oublie l'essentiel d'une bonne uchronie : qu'est-ce que cela change concrètement pour ce monde ? Et bien on en saura pas grand chose malheureusement.
Bref, je loue le travail historique de l'auteur mais je regrette la réalisation d'un roman trop « terre à terre » qui aurait mérité un peu plus d'exubérances et que le récit court sur une plus longue période de temps.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Moi, faire un discours ? lâcha Padway, horrifié. Mon gothique est abominable...
- ça fait partie du métier, tu sais. Dis-leur que ce sont d'excellents soldats.Sois bref. De toute façon, ils ne t'écouteront pas tellement.

p. 156
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Les filles, c'est bien beau ; il en épouserait bien une un jour. Mais il lui fallait s'inquiéter de bien d'autres choses. Ses succès, jusqu'à présent, dans le domaine de la civilisation, contrebalançaient largement tous les petits échecs dans ses relations privées.
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L'étendard portait sans doute les lettres S.P.Q.R. - le Sénat et le Peuple Romain. Une armée de mercenaires huns, maures et anatoliens, commandée par un Slave thrace qui travaillait pour un autocrate dalmate lequel régnait à Constantinople sans posséder la moindre autorité sur la ville de Rome, s'intitulait Armée de la République Romaine sans rien découvrir de drôle à cette aberration.
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Nous autres, orthodoxes, sommes forcés de rester assis à regarder les ariens, les monophysites, les nestoriens et les juifs faire leurs petites affaires sans être inquiétés, comme si le pays leur appartenait. Si ce n'est pas de la persécution, je voudrais savoir ce que c'est ! 
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