AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782100067084
224 pages
Dunod (27/11/2003)
4/5   2 notes
Résumé :

Dans les sociétés industrialisées, la maîtrise de la lecture est une condition essentielle d'intégration sociale, culturelle et économique. Devant de tels enjeux, il paraît primordial de comprendre les processus fondamentaux qui sous-tendent l'apprentissage de la lecture et les raisons pour lesquelles certains enfants n'arrivent pas à bien apprendre à lire. Réunissant les connaissances actuelles sur l'appr... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Lecture et dyslexie : Approche cognitiveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un livre rare. Rare car bien fait, pointu, sans être inutilement verbeux ni pédant. (Il y a des termes techniques, c'est vrai, mais juste ce qu'il faut pour parler précisément du problème qui nous occupe.) S'appuyant réellement sur la recherche et permettant au parent ou au pédagogue de comprendre le fonctionnement " normal " de l'acte de lire pour en mieux cerner les dysfonctionnements.
Ainsi, est d'abord passée au crible la façon qu'ont les adultes experts de lire. En deux mots, vous et moi ne lisons pas. Nous reconnaissons l'habillage d'un mot à partir de quelques indices et notre bibliothécaire expert du cerveau nous indique tout de suite l'endroit où le mot est stocké dans notre mémoire à long terme.
Ceci nous fait gagner un temps précieux qui nous permet de nous focaliser non sur la suite des signes mais sur le sens des mots et même déjà d'anticiper largement sur tel ou tel mot à venir dans la suite de l'énoncé.
Il en va tout autrement pour l'apprenti lecteur qui doit se constituer sa bibliothèque de reconnaissance de mots. Pour vous donner une idée de la difficulté de la chose, baladez-vous dans une pharmacie et essayez le plus vite possible de nommer des tas de noms de médicament que vous n'avez jamais vus. Vous verrez que vous buterez facilement sur des mots bien qu'ils ne présentent aucune difficulté grapho-phonétique particulière, mais tout simplement, parce qu'ils n'apparaissent pas dans notre bibliothèque de mots connus.
Ainsi, l'acte de lire s'apparente au fonctionnement d'un gigantesque entrepôt de stockage. Il faut donc bien maîtriser la disposition du lieu dans sa mémoire à long terme.
Mais il faut aussi associer correctement les étiquettes des cotes de rangement avec les articles en question.
Un tas de petites opérations qui, si elles sont mal effectuées ou si elles prennent trop de temps rendent la découverte de l'emplacement du produit impossible.
Ce que l'on nomme communément LA dyslexie (et qu'on devrait différencier comme étant DES types de dyslexies) est en fait un symptôme ou un syndrome pouvant résulter d'un dysfonctionnement sur l'une ou l'autre ou plusieurs de ces petites opérations ordinaires du lecteur qui ne s'aperçoit même plus qu'il les fait ou qu'il les a faites par le passé.
Un simple problème de passage de mémoire à court terme vers la mémoire à long terme, et paf !, l'entrepôt ne fonctionne plus.
Confusion d'étiquette, paf !, on est dans la mauvaise travée.
Si l'on ne reconnaît pas le mot ou si l'on met trop de temps à l'identifier, impossible de tenir les délais, c'est-à-dire d'accéder au sens, qui provient d'une opération supplémentaire de stockage/déstockage où l'on retient dans la mémoire à court terme la succession des mots déchiffrés à l'étape 1.
Bref, un ouvrage captivant et très instructif. Il faut aussi ajouter à cela des comparaisons inter langues qui mettent en évidence des différences et des difficultés propres aux langues elles-mêmes.
On y voit, par exemple, qu'un dyslexique italien lira presque aussi vite qu'un non dyslexique anglais, en raison de la grande régularité grapho-phonétique en italien, laquelle est extrêmement irrégulière en anglais et retarde l'acquisition de la lecture fluide.
Donc, un excellent ouvrage à mon avis, mais bien sûr, ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          568

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La réussite, tout comme les échecs spécifiques de l'apprentissage de la lecture dépendrait donc de la force des associations qui peuvent se créer entre graphèmes et phonèmes, en fonction de la langue et de la qualité des catégories phonémiques de l'apprenant lecteur. Ce point est essentiel. Il permet d'expliquer pourquoi les enfants espagnols apprennent plus vite à lire que les petits français qui eux-mêmes apprennent plus vite que les petits anglais. Il permet également de comprendre le retard de l'écriture sur la lecture, conséquence asymétrique des relations graphème-phonème et phonème-graphème, les premières étant plus régulières que les secondes. Il ne faut donc pas confondre dyslexie et dysorthographie : même un bon lecteur peut faire des fautes d'orthographe. Il permet aussi de rendre compte du fait qu'on trouve des dyslexiques, même en espagnol. En effet, l'enfant qui apprend à lire dans une écriture alphabétique — quelle qu'elle soit —, et qui ne s'est pas construit des catégories précises pour chacun des phonèmes de sa langue, va difficilement pouvoir relier les graphèmes aux phonèmes correspondants, ce qui semble être le cas des dyslexiques.
La place centrale du système de traitement des sons de la parole dans l'explication de la réussite et de l'échec de l'apprentissage de la lecture peut être due au fait que le langage écrit, dans l'histoire de l'humanité comme dans celle du petit d'homme, se met en place après le langage oral. Il n'est donc pas surprenant que l'enfant s'appuie d'abord sur ce qu'il connaît — son langage oral — pour apprendre à lire, ce d'autant plus que le recours au décodage est peu coûteux pour la mémoire. Il suffit en effet de mémoriser un nombre limité d'association régulière entre graphèmes et phonèmes, plus quelques exceptions, pour lire. Et même lorsque l'écriture permet de s'appuyer sur une procédure globale (très coûteuse pour la mémoire), comme en chinois, on utilise pour l'apprentissage de la lecture une écriture qui rend possible l'utilisation d'une procédure analytique, les signes logographiques n'étant introduits que très progressivement.
Commenter  J’apprécie          130

Video de Liliane Sprenger-Charolles (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Liliane Sprenger-Charolles
Du Grain à Moudre : "Les neurosciences prennent-elles trop de place à l?école ?" .Débat avec Stanislas Morel, sociologue, maître de conférences en sciences de l'éducation (Université de St Etienne), Gérard Pommier, psychiatre, psychanalyste, directeur de recherche à Paris-VII et Liliane Sprenger-Charolles, linguiste et psycholinguiste, directrice de recherche émérite au CNRS au laboratoire de psychologie cognitive (Université d?Aix-en Provence).https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/les-neurosciences-prennent-elles-trop-de-place-a-lecole
>Education>Organisation de l'école. Enseignement spécialisé>Enseignement spécialisé (25)
autres livres classés : dyslexieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

charlie et la choclatrie

comment peut on avoir un ticket pour aller a la chocolatrie

grace au bombon
grace au chewing-gum
grace au chocolat

3 questions
173 lecteurs ont répondu
Thème : Charlie et la chocolaterie de Roald DahlCréer un quiz sur ce livre

{* *}