Sans patrie

Sans patrie est pour moi Ze Madeleine de Proust. C'est tellement ma madeleine de Proust que c'est plutôt un biscuit sacher recouvert de glaçage au chocolat (je n'étais pas très branchée madeleines...).
Sans patrie, c'est l'histoire d'un petit garçon qui vit seul avec son père dans un petit village de montagne. Toutes les nuits, il rêve d'un lac aux rivages garnis de fleurs rouges, dans lequel se reflètent des montagnes lointaines. Ce lac, ce n'est pas un rêve mais un lointain souvenir de ses premières années d'enfance, en Italie. Fasciné par la musique, c'est l'arrivée d'un violon dans sa vie qui va tout changer et lui permettre de retrouver ses origines.
Cette histoire est beaucoup moins connue que celle d'Heidi, écrite par la même auteure. On y retrouve beaucoup d'ingrédients communs : le cadre des montagnes suisses, l'amitié entre les enfants, la présence bienveillante des grands-parents... C'est une histoire toute douce et pleine de bons sentiments. Cependant, l'auteure ne fait pas non plus dans l'angélisme absolu. Elle a un talent certain pour dépeindre les personnages, avec leur complexité et leurs limites. C'est une histoire charmante, touchante, servie par de magnifiques illustrations dont je ne me lasse décidément pas. J'ai retrouvé un plaisir quasiment intact à relire ce petit roman que j'ai lu un nombre incalculable de fois quand j'étais enfant. À cette époque, si je n'avais pu emporter qu'un seul livre sur une île déserte, ça aurait été celui-là.
Challenge Romans Jeunesse 2021/2022