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Critique de Chtitepuce


Germaine de Staël est l'une des précurseuses du romantisme dans la littérature française. La préface d'Aurélie Foglia permet de prendre pleinement conscience du roman qui nous attends sans en détériorer l'intrigue. A l'aube de la Révolution, elle offre avec Delphine un roman épistolaire qui s'effiloche en journal intime où les affres de la passion brisent plus d'un coeur.

Delphine d'Albemar est une jeune veuve qui a hérité d'une grande fortune de son défunt mari. Plein de bonté et de bienveillance, la jeune femme propose à sa tante, Madame de Vernon et à sa fille, Mathilde, une rente pour son futur mariage avec Monsieur de Mondoville. 
Delphine n'avait pas prévu qu'elle s'éprendrait de Léonce de Mondoville qui l'aimerait en retour. Malheureusement, les choix de Delphine bien que bienveillant ne sont que des obstacles à son union avec Léonce. Ce dernier est un homme très épris de l'opinion publique, démonstration d'une société très attachée aux convenances.

Tout au long du roman, le lecteur est confronté aux choix de Delphine, guidés par le coeur, mais peu réfléchi. Elle se retrouve souvent au milieu de rumeurs qui entachent sa réputation et mets à mal les sentiments de Léonce. Je dois dire que ce dernier attache beaucoup d'importance aux jugements des autres et se laisse facilement manipuler par les racontars. Il pense, d'ailleurs, qu'au terme d'un hypothétique mariage avec Delphine, celle-ci finira par évoluer vers de meilleurs comportements. D'une certaine façon, si il admire son intelligence, sa liberté d'opinion, il critique son mépris des convenances et du jugement des autres. On est spectateur d'un jeu du chat et de la souris où Delphine et Léonce sont manipulés et font plus confiance aux dires des autres personnages qu'à leurs raisons et aux sentiments qu'ils éprouvent l'un envers l'autre.

L'autrice a mis énormément de qualités dans le personnage de Delphine, mais ce sont bien ces grandes qualités qui la perdront. Trop gentille et généreuse, elle accorde sa confiance sans penser aux ruses et aux manipulations. Cela en devient presque agaçant de la voir, naïvement, plongée tête la première dans les mensonges.

Germaine de Staël place ses personnages dans une époque troublée, la société aristocratique est menacé par une Révolution grandissante. Léonce et Delphine sont les pions d'un échiquier, lui symbole de l'Ancien Régime porté par l'hypocrisie et les bien paraître, elle, jeune femme sensible, philosophe et éprise de liberté. Tous deux esclaves de leurs passions au mépris de la raison.


Lien : https://lapucealoreilleblog...
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