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EAN : 9791094689127
298 pages
Genèse Édition (16/02/2018)
3.3/5   5 notes
Résumé :
En 1796, dans le chaos des lendemains révolutionnaires, un étranger arrive à Bruxelles. Abandonné à la naissance, il recherche sa mère. Il dispose en tout et pour tout d'une adresse : une maison de la rue Neuve dans laquelle habitent deux familles. Il sait que sa mère y vit, mais qui est-elle ? Barbe la cuisinière, Elisabeth l'ancienne nonne ou Anastasie la bourgeoise ? L'existence de ces trois femmes nous plonge dans l'histoire bruxelloise de la seconde moitié du X... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Coup de tonnerre dans la vie paisible de Philippe Morin. Ce riche dilettante est passionné par les hiéroglyphes et se pique d'avoir trouvé une méthode originale pour les déchiffrer. Mais, lorsque son père meurt, en 1796, il le laisse face à une énigme bien plus perturbante. Eh bien non, Philippe n'était pas son fils. Oui, sa mère biologique vit toujours. Mais, s'il veut savoir, Philippe va devoir chercher. de cette femme, il ne connaît rien, sinon qu'elle vit à Bruxelles dans une bâtisse de la rue Neuve, dont on lui communique l'adresse. Philippe est furieux. Sale tour que lui joue son père. Pourquoi ne l'avertir que maintenant, alors qu'il n'est plus là pour répondre à ses questions ? Décidé à élucider le mystère, Philippe arrive incognito dans la capitale en pleine ébullition après la révolution française. Même les maisons ont changé de numéros. Quand enfin il la localise, il comprend qu'il n'est pas au bout de ses peines. L'habitation, divisée en deux, héberge plusieurs occupants : famille Deberghe, famille Durand, Elisabeth, une ancienne nonne, sans compter les domestiques. Plusieurs femmes, donc. Laquelle est la bonne ?
Dans « Finis terrae », Nathalie Stalmans entreprend de nous faire découvrir l'histoire de la seule demeure datant du XVIIe siècle qu'a conservée la rue Neuve. Comme tous les rez-de-chaussée de l'artère commerçante sont transformés en boutiques, personne n'a l'idée de lever le nez pour détailler les façades. L'auteur avait donc décidé de nous apprendre l'évolution de cette maison aujourd'hui située aux numéros 39 à 43. Comme divers habitants s'y succédaient au fil du temps, on observait la vie de chacun, ainsi que différentes époques. Mais le tout formait plusieurs récits et c'était parfois frustrant de devoir quitter aussi vite des personnages auxquels on s'était attaché.
Dans ce nouveau roman, elle établit une unité. Nous allons suivre la quête d'un Lillois débarqué dans la capitale et qui, pour trouver l'identité de sa mère, va louer un logement dans la demeure où elle réside. Ce sera le prétexte choisi par l'auteur pour nous immerger dans le quotidien des Bruxellois au XVIIIe siècle.
Nathalie Stalmans effectue des recherches dans les registres de la population et recense les personnes qui ont réellement vécu à cet endroit en 1796. La ville est alors aux mains de l'administration française. Les révolutionnaires ferment les couvents et détruisent les monuments religieux. Les habitants, eux, essaient de sauver ce qu'ils peuvent.
Si le titre est assez martial, il n'est pourtant pas du tout question de guerre ici. D'entrée de jeu, Nathalie Stalmans explique que ce « vent du boulet » « désignait aussi les troubles déclenchés par n'importe quel événement potentiellement traumatisant. »
Le roman offre une véritable (en)quête qui nous permet de suivre des hommes et des femmes de toutes conditions sociales ainsi que leur existence à cette époque troublée. Rien de pédant ou d'ennuyeux, rassurez-vous. Nathalie Stalmans conte des anecdotes vivantes et intéressantes qui ressuscitent divers endroits de la ville tels qu'ils étaient à cette époque. Il y a aussi de nombreux métiers aujourd'hui (heureusement) disparus ou transformés. Elle mêle habilement aux personnages bien réels des êtres inventés et nous promène à travers le temps pour que nous connaissions leur passé tout en dévoilant peu à peu un mystère que seule la fin permet de résoudre. Au début du volume, une liste des résidents précise quelques caractéristiques qui seront développées au fil du récit. Il est facile de se représenter les lieux puisqu'un dessin détaille la position des chambres et des pièces et en nomme les locataires.
On pourra suivre les parcours de ceux qui sillonnent la ville en tous sens sur un plan de l'époque, mais il faudra de bons yeux (ou une loupe) car il est vraiment petit.
Grâce à cet ouvrage, nous voilà transportés dans la vie quotidienne du XVIIIe siècle. Ainsi, par exemple, au milieu de la cour, un égout commun accueille les eaux usées. Jacqueline est sans cesse en train de pester car Thérèse, la bonne écervelée des voisins, les bouche régulièrement causant des inondations peu ragoûtantes, qu'il faudra endiguer avec de lourdes brouettes de sable. Ce qui ne manque pas de nous faire penser que, de nos jours, les mentalités n'ont guère évolué. Il y a toujours des gens pour transformer le bord des routes en poubelles et obstruer les canalisations avec toute sorte de saletés.
Un personnage pénètre dans l'établissement nommé « Table d'hôtes » dans lequel « un cinquantaine de pipes devaient être allumées [de sorte qu'] il [lui] suffisait d''inspirer l'air ambiant pour fumer du tabac (…) pratique qui (…) est certainement salutaire. » Comique de penser qu'alors, le tabac apparaissait au rang des médecines, alors que, de nos jours, on se félicite de le voir interdit dans les lieux publics.
J'ai tout aimé : les aspects historiques, qui m'ont permis d'apprendre une foule de choses que je ne connaissais pas, les personnages hauts en couleurs et très vivants, l'histoire variée et captivante, l'écriture pittoresque et animée. Nathalie Stalmans parsème son récit d'expressions insolites en bruxellois de l'époque, telles « Zieveresse ! Het hes kâ hee. » (Radoteuse ! Il fait froid ici.), qui sont traduites en bas de page et donnent au texte un aspect authentique.
Je ne peux donc que conseiller cette lecture.
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Le vent du boulet est un roman historique très réussi sur la vie de deux familles résidant dans une maison de la Rue Neuve à Bruxelles en 1796, alors que la Belgique vient d'être annexée à la République française après la révolution de 1789. Il se place dans la continuité de Finis Terrae, un premier roman sur les habitants de ce même édifice au XVIIe siècle.

Le principal protagoniste (mais y en a-t-il vraiment un ?), Philippe Morin, est un jeune homme de 25 ans passionné d'égyptologie qui vit à Lille en 1796. Lorsqu'il découvre, à la mort de son père, qu'il a été adopté par ses parents, il décide de partir à Bruxelles à la recherche de sa mère biologique, dont il sait seulement qu'elle habite une certaine maison de la Rue Neuve. Celle-ci est divisée en deux habitations distinctes. le côté gauche de la maison est occupé par les Deberghe, une famille de cinq enfants dont le père est serrurier. le côté droit appartient quant à lui aux Durand, un couple dont le marin est médecin et qui héberge par ailleurs une ancienne religieuse.

Nathalie Stalmans décrit avec beaucoup de finesse le quotidien de tout ce petit monde, domestiques compris. Elle distille peu à peu des indices sur l'identité de la mère de Philippe Morin, notamment en ayant recours à plusieurs flashbacks dans les années 1760, 1770 et 1790. Cette enquête se joue d'ailleurs du lecteur, qui croit avoir deviné l'identité de la mère de Philippe à environ un tiers du roman, avant de réaliser dans les dernières pages qu'il s'agit en réalité d'une autre personne.

Si la quête d'identité de Philippe donne sa cohérence au récit, celui-ci est peuplé de multiples personnages, ce qui rend toute identification à un(e) protagoniste assez difficile. Toutefois, l'auteure a le don de dresser des mini-portraits de personnages secondaires de manière très vivante et attachante. Sa description de la vie quotidienne à Bruxelles sous le régime français est particulièrement convaincante et fourmille d'anecdotes et de détails intéressants. En ces temps de changements radicaux, de nombreux habitants cherchent à survivre et s'adaptent de manière pragmatique aux nouvelles règles en vigueur, même si celles-ci font l'objet de nombreux contournements. Ainsi, « les rues foisonnent d'officiers français dont la tâche principale est de veiller à ce que les boutiquiers travaillent le dimanche et que nul ne donne l'aumône à de vieux capucins errants » et, dans les lieux de culte, « les hommes emplâtrent les statues et retournent les pierres tombales pour éviter de devoir les briser. »

Au final, le vent du boulet est un roman historique intelligent, bien documenté, bien écrit, bien rythmé, plein d'humour et de surprises, à recommander tout particulièrement aux amoureux de Bruxelles.
Lien : http://histfict.fr/734
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Ce roman aborde une periode sombre et peu connue de l'histoire de Belgique, l'invasion militaire des armees de la jeune republique francaise et l'occupation qui suivit. le recit se construit par la decouverte de bruxellois ordinaires et repose sur un minutieux travail de recherche historique. Cela aurait fait un interessant ouvrage historique mais comme roman, cela ne convainc pas. le style est davantage celui de l'historien ou de l'essayiste que du romancier. Il reste encore trop de passages explicatifs qui passent mal dans un roman. L'auteur s'adresse trop souvent a son lecteur. C'est normal dans un essai historique mais dans un roman, ce sont les personnages qui doivent parler ou a tout le moins faire reflechir le lecteur, mais pas l'auteur. A lire donc comme essai et pas comme roman.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il est coutumier à notre époque de considérer que la Gaule se transforma moins entre l’époque romaine et 1789 qu’entre 1789 et aujourd’hui. Pour ce qui est de la Gaule, je n’ai pas d’avis. Pour ce qui est de ma vie, je n’y reconnais plus rien. Il est une mode qui, pourtant, se maintient : celle pour les femmes désœuvrées d’écrire des Mémoires.
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