Le Roman de Malemort, tome 1 : Sous les cendres de la lune

Les tomes de cette bande dessinée moyenâgeuse trônaient sur mes étagères depuis près de 25 ans. A l'époque, on m'offrait des BD pensant qu'elles feraient mon bonheur. Mais je n'ai jamais été très douée pour apprécier textes et dessins dans ce genre d'ouvrage à leur juste valeur. Je l'avais lue à l'époque mais les souvenirs de lectures ne se sont jamais réellement gravés et je n'ai pas été transcendée.

En cette fin d'année, pour compléter un défi de lecture, il me fallait trouver une représentation d'un équidé sur la couverture d'un livre. J'ai donc ressorti le roman de Malemort en six tomes. Je l'ai dépoussiéré et j'ai plongé "Sous les cendres de la lune" que j'ai dévoré avec un grand plaisir.
Mon âge avancé et mes rides seraient-ils en corrélation avec ma capacité à apprécier ce genre d'ouvrage ?

Les dessins de Eric Stalner et les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud sont superbes. Ils donnent vie aux personnages, rendent les actions si vivantes et nous permettent de nous transposer instantanément ailleurs et dans une autre époque.
La force et la liberté de l'héroïne Anthéa m'ont ravie. Il n'y avait pas de Balance ton porc à l'époque. Il fallait de la dextérité, de l'intelligence, de la vitesse de décision, de l'agilité pour traverser les épreuves. Avec l'aide d'un homme, un chevalier errant, Anthéa va pousser les portes de l'impossible pour rendre justice et imposer la paix. Suite au prochain épisode...

Le roman de Malemort est une légende médiévale mêlant magie et reconstitution historique. À la suite d'Anthéa, l'héroïne attachante de cette histoire, Eric Stalner invente un Moyen-âge fabuleux, propice à l'aventure et au romanesque. Nous avons l'histoire d'un amour impossible entre la belle Anthéa et la bête Colbus à la fois être maléfique et vampire. Rien de neuf sous la planète bd mais une belle mise en oeuvre des acquis !

Je suis toujours aussi séduit par le dessin de Stalner avec son trait inventif et élégant. Les femmes sont belles comme des déesses mais les hommes sont laids comme des poux... Il aurait sans doute fallu plus d'équilibre à ce niveau. J'aime la façon que possède l'auteur de mêler aussi habilement l'historique au fantastique. le procédé a bien été repris depuis et tellement galvaudé.

Mêlant habilement plusieurs thèmes légendaires, plusieurs genres littéraires, plusieurs sources d'inspiration, l'auteur s'en sort plutôt bien et le lecteur y trouve son compte. C'est au final très sympa mais dispensable au niveau de l'achat de la collection.

Anthéa et sa mère recueille un chevalier errant blessé. Malheureusement, il est poursuivi par l'inquisition et ses tueurs. le malheur s'abat sur la maisonnée. Anthéa s'enfuit et rencontre un nain étrange. Eric Stalner signe une série moyenâgeuse fantastique sur fond d'intolérance religieuse. Sans être spécialement originale, l'intrigue est plaisante. Dans un style réaliste, les dessins sont classiques et réussis. Un premier tome agréable.